Cher journal,
Ça y est, je fais partie du Jungvolk et j’ai prêté le serment pour être reconnu comme un véritable membre. J’ai reçu un bel uniforme : une jolie chemise et un short long tout neufs. Maman a pleuré quand elle m’a vu le porter la première fois et elle a dit que j’étais très beau.
Papa est fier de moi. Il a dû cependant s’expliquer auprès d’un ami du parti parce que j’aurais dû y rentrer à l’âge de dix ans. Je ne pouvais pas à cause de la santé de maman et, heureusement, les responsables de la Hitlerjugend l’ont bien compris, ils sont très compréhensifs avec nous.
Tous les samedis je participe aux réunions avec une vingtaine d’autres garçons de mon âge. Friedrich aussi a prêté le serment mais il a plus de mal que moi à réaliser les exercices. Il a intérêt à se ressaisir très vite car nos responsables ne tolèrent pas de faibles dans nos rangs.
J’ai hâte de grandir et de rejoindre la véritable Hitlerjugend. Là, ils s’entraînent comme de vrais soldats à ramper sur le sol, à lancer de fausses grenades et même à tirer avec de vrais fusils. Mais ça, je ne sais pas si c’est vrai, personne n’a voulu me le confirmer.
J’ai discuté avec le responsable de notre petit groupe, Rudolf, et il m’a dit qu’avec mon physique de pur aryen, je pourrais avoir bien mieux qu’une carrière de simple soldat dans l’armée allemande. Il m’a ainsi parlé de la Schutzstaffel, ce petit groupe chargé de la protection rapprochée du président du parti, Adolf Hitler.
Rudolf a d’ailleurs écrit une lettre à papa qui a été un peu surpris en la lisant mais il semble d’accord. Papa dit qu’un jour Monsieur Hitler dirigera notre beau pays et qu’à ce moment-là, il saura se rappeler de ceux qui l’ont toujours soutenu.
Alors j’ai choisi : moi aussi quand je serai un homme, un vrai, je souhaiterais faire partie de cette troupe d’élite, je veux que mes parents soient fiers de moi et je veux, comme papa, pouvoir servir mon pays comme il se doit.
Dès demain, je change de groupe. Rudolf dit que je dois me former avec d’autres garçons pour pouvoir intégrer plus tard l’escadron de protection de Monsieur Hitler.
Je ne sais pas si Friedrich pourra me suivre. Il n’a pas encore fait ses preuves. Mais peut-être qu’un jour, il deviendra fort et courageux comme papa.
J’espère pouvoir t’en dire plus très bientôt cher journal.
Werner.
Sur la forme : une répétition de "petit groupe", un petit manque de ponctuation, remplacer les "et" par des virgules permet d'alléger le texte et de le rythmer. Dans l'ensemble, agréable à lire !