27. Un soldat du nom de Thomas

Notes de l’auteur : Novembre 1941

Le temps passe, s'écoule, et les gens, eux, trépassent.

Cela fait approximativement plus d'un an que mes pensées accompagnent Thomas où qu'il soit, où qu'il puisse être. L'an dernier encore, à cette même période, je pensais que Thomas était décédé.

Thomas ne mourra pas, non. Je ne veux pas.

Je ne veux pas me retrouver seule dans cet enfer de braise et de violence. Je ne veux pas me retrouver seule dans ce monde tombant en décrépitude chaque jour un peu plus.

Je ne veux pas être seule, tout simplement.

J'ai peur d'être seule. Que ferais-je alors ? Où irais-je ? À qui penserais-je ? Je suis dorénavant trop loin pour essayer de retourner d'où je viens. Je suis partie aussi loin pour lui, pour l'amour que j'ai pour lui et pour les souvenirs que j'ai de lui.

Je suis partie pour rejoindre Thomas en Angleterre. Était-il encore ici ? Allait-il prochainement repartir ? Dans cet ailleurs inconnu et sanglant ? Morbide.

Je n'en sais rien. Je n'ai jamais rien su le concernant.

Parce qu'il ne veut pas me le dire. Il se refuse à ça et, d'un certain côté, je le comprends. J'ai appris qu'il n'y avait rien à dire sur la guerre. Rien à raconter. On se lève, on se bat, on y meurt. On meurt dans les bras de la guerre alors que d'elle naissent courage, bravoure et héroïsme. De la guerre naissent des qualités alors que c'est un ensemble d'atrocités et d'horreur.

Dis-moi, Thomas, es-tu là alors que je pose un pied sur le sol anglais ? M'attendras-tu ? Me rejoindras-tu si je te le demande ?

Tu me manques.

Ton absence, ce vide se creusant telle une tranchée, me manque.

Dis-moi, Thomas, entends-tu ? Les tambours de la guerre résonnant au loin comme un orage terrible, s'annonçant violent.

Un son qui n'a jamais cessé de résonner dans mes oreilles tel un bourdonnement désagréable.

Tu me manques terriblement.

Le soldat étant parti à la guerre me manque comme un vide laissé qui, à jamais, ne se remplira.

Un trou dans ma poitrine laissé par un homme répondant au doux nom de Thomas.

 

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MissRedInHell
Posté le 23/09/2020
La solitude, probablement un des pires sentiments qui puissent exister. Du coup, je compatis énormément aux craintes et à la douleur d'Élise. En plus, on voit à quel point le lien entre Élise et Thomas est fort et j'aime beaucoup leur relation, quand bien même ils sont très dépendants l'un de l'autre. C'est une dynamique qui marche plutôt bien avec moi. :')
ManonSeguin
Posté le 24/09/2020
Malheureusement... Je compatis aussi avec eux même si j'ai essayé de les réunir plusieurs fois dans le récit sans succès T.T
MissRedInHell
Posté le 24/09/2020
En même temps, c'était inévitable qu'ils soient séparés par moment ;-;
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