Le soleil tapait fort à la surface de la mer, alors Noé et Iris décidèrent de nager un peu. Pouvant voir sous l'eau, ils observèrent des centaines de maisons plus ou moins conservées dans ce nouvel univers. Des algues recouvraient les façades des immeubles, des coraux et des anémones agrémentaient les toits et des milliers de poissons multicolores constellaient ce paysage surprenant.
La fillette fit signe au vieil homme et lui désigna la maison du géant. Même très grande, il n'y avait plus que la cheminé qui dépassait de la surface de l'eau, c'est d'ailleurs là que Noé avait accroché le masque d'ours. Celui ci lisait un livre en permanence, et notre héro le renouvelait de temps en temps. La gamine rentra dans la maison, et après quelques minutes, en ressortit avec un livre. Elle le serra contre son corps et sourit à pleine dent. Ils remontèrent, le vieil homme prit une bouffé de sa pipe et souffla sur le papier, le séchant du même coup. Iris n'avait rien prit pour lui car il avait beaucoup de lecture en retard, et de toutes façons il n'avait pas le temps de lire.
Pendant que la petite fille lisait, ils explorèrent avec leur canoë les battisses émergées à la recherche de masques abîmés par les oiseaux, ou meurtris par le soleil. Ceux là, Noé les déposait sur son manteau de cuir et les emballait délicatement. Sur le chemin, ils tractèrent des poutres en bois perdues entre les maisons.
Ils entrèrent dans un entrepôt soutenu par des colonnes en acier et aux fenêtres de verre. La salle était immense, il s'agissait d'une menuiserie désaffectée, mais les machines étaient encore opérationnelles. Ils passèrent au travers d'une colonie de manchots du cap qui rêvassait sur la berge, en attendant que la faim se fasse sentir. Les mères calmaient les poussins d'un geste attendrissant.
« Grand Père, toi qui protège tes amis dans la douceur et la dureté du cuir, quelle est l'histoire de ton manteau ? »
Et il lui raconta.