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Par _HP_

Eliott,

 

Merci pour ces compliments. Ne t’en fais pas, ton écriture n’est pas si brouillonne que ça ; c’est simplement que je pratique la calligraphie depuis plusieurs années, et que mes lettres “ordinaires” s’en ressentent.

Tu m’as l’air d’un garçon courageux, à garder le navire droit quand mille tempêtes s’abattent. J’aime bien ça ; et je t’admire pour cela.

Néanmoins, je dois l’avouer, quelques questions me trottent dans la tête à la lecture de ta lettre ; mais je pense que ce fut le cas pour toi aussi. Ta maladie est-elle si grave pour que tu doives rester dans un hôpital à longueur de journée ? Qu’y fais-tu donc ?

Je comprends ton sentiment de solitude, et encore, je n’en vis certainement pas la moitié. Je suis désolé pour toi, et j’espère réussir à égayer un peu tes journées. Pour ma part, je n’ai pas beaucoup d’amis non plus. Les autres se moquent de moi, me trouvent bizarre, dans les nuages. Mais ce n’est pas grave ; je m’y fais, et ça ne m’ennuie pas.

Les spaghettis ? Oh non, quel sacrilège ! Achète plutôt des pâtes courtes, plutôt que de couper de si belles ficelles !

Je t’envoie tout mon courage (et j’espère que cela n’enduit pas mes mots de cette pitié que tu détestes tant).

A très vite, Eliott.

Maël.

 

Il déposa sa plume et se relut, satisfait. Puis il plia doucement le papier et le glissa dans une enveloppe, où il inscrit l’adresse qu’avait écrite Eliott au dos de la sienne. Il colla un timbre, et posa le résultat sur le coin de son bureau, l’alignant avec ses doigts aux contours du meuble.

 

— Coucou mon chéri. Tu travailles ?

 

Il se tourna vers sa mère, appuyée contre l’encadrement de la porte. Il ne l’avait pas entendue arriver.

 

— J’allais m’y mettre.

 

— Ça marche.

 

Elle sourit, puis descendit l’escalier, laissant la porte ouverte comme son fils le lui avait demandé ; il était sûrement un des rares ados à se sentir étouffé dans cette si petite pièce, quand existaient des royaumes, des territoires éloignés qui le laisseraient respirer comme il le voulait.

Avant de se perdre une fois de plus dans ses songes, il s’obligea à arrêter et ouvrit un de ses cahiers, à la couverture violette. Les maths, qu’est-ce qu’il détestait ça. C’était tellement rigide, tellement logique, il n’y avait la place pour aucune fantaisie dans ces nombres froids et impersonnels.

Il fixa ces chiffres, dans lesquels se glissaient quelques lettres. Il n’y comprenait rien.

Au lieu de cela, il attrapa la lettre qu’il avait reçue d’Eliott et la relut, encore, le sourire aux lèvres.

 

— Salut Maël.

 

Cette fois-ci, c’était son père. C’était ce que faisaient toujours ses parents dès qu’ils rentraient, venir lui dire bonjour.

 

— Coucou, dit-il en souriant.

 

— C’est quoi, ce que tu lis ? demanda l’adulte avec un hochement de menton vers le papier qu’il tenait entre ses mains.

 

 — Oh, euh, c’est rien, répondit-il en repliant la lettre.

 

Il la glissa sur une étagère de son bureau, tandis que son père s’approchait. C’était son truc, son jardin secret, et il ne voulait en parler à personne. En plus, qui sait ce que feraient ses parents ? Ils seraient capables de retourner la France entière pour trouver et rencontrer ce Eliott, et ce n’était clairement pas ce que voulait Maël.

 

— Tu fais quoi ?

 

— Mes exercices de maths. Je n’y comprends rien, soupira le garçon.

 

— Je peux t’aider, si tu veux.

 

Son père s’accroupit près de lui et jeta un œil sur le manuel de maths.

 

— C’est lequel ?

 

— Le 53. Sur les équations.

 

— Oh, ce que je détestais ça moi aussi ! rit son père, de son timbre rocailleux. Mais mon père m’a aidé, souvent, longtemps, malgré mes maladresses. Et heureusement, parce que ça m’est bien utile aujourd’hui !

 

Son père travaillait dans l’architecture. Il avait plusieurs fois emmené son fils voir des chantiers, en cours ou finis ; celui-ci était toujours bouche bée devant ces bâtiments généralement très hauts.

Il attrapa une feuille blanche, un crayon et se mit à dessiner, expliquer, démontrer, sans jamais abandonner devant les erreurs et l’incompréhension de son fils. Maël en fut touché, et se promit d’être comme lui plus tard, patient et attentionné.

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coeurfracassé
Posté le 26/11/2022
Les chiffres... Je ne suis pas d'accord. Ils sont beaux, non ? Et justement, tellement logiques...
Désolée, je m'emporte. Je comprends cette aversion pour les maths, même si ce n'est pas du tout mon cas. Sinon, magnifique écriture, très fluide. C'est agréable à lire, et surtout reposant.
Roxy
Posté le 24/04/2021
Je te félicite tous tes personnages sont vraiment attachants ! c'est très agréable à lire ! Et tellement simple ! Bon allez j'enchaine, suivante ! Merci pour ce petit brin de douceur dans tes écrits.
_HP_
Posté le 25/04/2021
Hello !
Merci à toi pour tes gentils commentaires ! J'espère que la suite te plaira <3
Contesse
Posté le 02/03/2021
C'est sympa de rencontrer un peu l'entourage des deux personnages ! J'espère que ce sera de même pour Elliott même si ce sera sans doute qu'à travers une lettre !
Un chapitre agréable encore une fois ! On sent déjà un lien se nouer entre les deux protagonistes !
A suivre !
_HP_
Posté le 02/03/2021
Coucou !
En effet, on est vraiment sur le point de vue de Maël, donc on ne découvre que ce que lui découvre d'Eliott ^^
J'espère que ça continuera à te plaire ! ^^
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