La chose se volatilisa, et réapparut presque aussitôt à un autre coin de la pièce. On aurait dit une ombre...vivante ! Tobias me rejoint en descendant l'escalier doucement, comme je l'avais fait quelques instants plus tôt. Malheureusement, Tobias posa son pied sur une vieille marche rouillée, qui grinça sous l'impact. L'ombre se démultiplia et se plaça devant nous. Des yeux jaunes luisants se dessinèrent à mi-hauteur de son (peut-on appeler une masse de fumée indistincte un corps ?). Pas besoin d'avoir fait un bac + 6 en étude des animaux pour deviner qu'elle avait faim, et que ces seules cibles étaient les jeunes adolescents en bas d'un escalier.
Pas besoin non plus de grandes études pour deviner ce qu'il fallait faire ensuite !
Tobias attrapa un morceau de ferraille qu'il jeta sur la créature, mais celui-ci le traversa et la créature resta indemne. Celle-ci, non mécontente, semblait vouloir jouer avec nous. Au jeu du chat et de la souris par exemple... Avec une vitesse prodigieuse, elle attrapa Tobias par le bras et le jeta par terre. Ne sachant quoi faire, j'allumai ma lampe torche et son spot éclaira la créature. Elle poussa alors une sorte de cri, sans doute de douleur, et sortit en hâte du bâtiment par le trou. Je remarquai qu'il faisait pile sa taille. Je m'avançai vers le trou, prudente, et l'examina.
- C'est incroyable ! Si ça se trouve, c'est cette créature qui, avec sa force, a percé ce trou.
Je touchai la paroi au niveau de l'impact. Elle était lisse. Comme si c'était la scie la plus tranchante du monde qui l'avait percé. Dehors, on voyait une gibbeuse décroissante. Sa lumière semblait éclairer la pièce entière, y compris l'endroit où la créature était quelques instants plus tôt.
- C'est bizarre, dis-je. Elle craint ma lampe torche, mais pas la lumière de la lune. Qu'est-ce que tu en penses Tob...
Je vis que Tobias était toujours par terre. Je m'accroupis et toucha son épaule, pour voir s’il était conscient (c'est vrai que la créature ne l'avait pas posé délicatement au sol).
- Aïe, répondit-il à mon geste.
- Ça va ?
Il se releva doucement, mais fit une grimace de douleur lorsqu'il s'appuya sur son épaule gauche. C'était par ce bras que la créature l’avait jeté au sol. Il devait être blessé. Il se releva à l'aide de son autre bras et je remarquai quelque chose que je n'avais pas vu avant : Sa montre n'était pas une montre ordinaire. Elle avait plusieurs cadrans. Le premier représentait le cycle lunaire, le deuxième indiquait l'heure et un troisième montrait des chiffres romains dont j'ignorais la signification. Debout, il s'empressa de cacher sa montre sous sa veste, il regarda dehors et s'écria :
- Oh non...
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Une voiture noire aux vitre teintées se garait dans la rue. Plusieurs hommes habillés de la même façon que celui de tout à l'heure en sortait, armes aux mains.
- Je crois qu'ils nous ont retrouvés...
Et c'est là que c'est vraiment parti en n'importe quoi. J'ai l'habitude d'aider des gens à retrouver leur chemin (vive GPS Helena), mais ces gens étaient à peu près normaux. Là, Tobias a bidulé je-ne-sais-quoi sur sa montre sophistiquée, et, après m'avoir donné ce qui semble être une montre identique à la sienne, a appuyé sur un bouton et les hommes se sont immobilisés. Il n'y a rien de plus normal !
Avant que je puisse dire quoi que ce soit, il me tira par le bras (avec le valide) et m'entraîna vers le trou où nous sortîmes sans faire attention au bruit que nous faisions.
Nous courûmes très longtemps sans nous arrêter, j'étais essoufflée. Je ne savais pas où il m'emmenait. Alors je m'arrêtai.
- Ça suffit ! Je n'en peux plus !
- Encore un petit effort, me dit-il. On est presque arrivés !
- Et on va où, au fait ?
- à Wembley.
- Mais c'est super loin ! C'est au moins trois heures de marche !
- ...ou une heure de course. Mais là on est quasiment arrivés.
Je regardai autour de moi. Nous étions dans un grand parc désert. Je ne pouvais pas continuer à courir comme ça. Comment lui, d'ailleurs, avait-il fait ? ce parcours était digne d'un coureur de marathon ! J'avais d'abord besoin de faire le point.
- Ok...commençai-je, mais attends...deux...minutes. Déjà, comment tu as fait avec ta montre cheloue pour paralyser les hommes armés qui sortaient de leur voiture ?
- Oh, non, on n'a pas le temps pour les explications.
Il regarda sa montre. Le troisième cadran avec les chiffres romains indiquait un II. Cela voulait sûrement dire qu'il était dix minutes... Ou alors, qu'il restait dix minutes. Et après ça, il devrait se passer quoi ? Je n'en savais rien.
- J'espère qu'arrivés là-bas j'aurai toutes mes explications.
- On verra, répondit-il
Nous sortîmes du parc et nous atterrirent sur une rue bien éclairée par les lampadaires électriques. C'était un quartier riche avec de grandes maison, certaines neuves, d'autres semblaient là depuis les années 2000. Nous marchâmes vers l'une d'elles. Les vieilles maisons avaient l'air toutes semblables. Elles sont séparées d'un petit jardin, ont des grandes vitres, un toit foncé et une forme traditionnelle des années 2000. Mais celle où nous nous dirigions était nettement plus moderne, nettement plus spacieuse et entourée d'un grand jardin de la taille du parc où nous étions ! Elle était blanche, impeccable et le jardin caché par un grand portail électrique. Tobias sortit des clés de sa poche, tourna la serrure du portail qui cachait le jardin, et me dit :
- Bienvenue chez moi.
Malgré mon air éffaré, il ouvrit le portail en grand et me fit signe de le suivre. Je ne savais pas dans quel sorte d'histoire je m'étais propulsée, mais elle était loin d'être terminée...
Je suis sûr que ce genre de passages continuera à donner du peps à ton récit, mais il faut sans doute qu'il puisse s'appuyer sur des descriptions un peu plus étoffées des actions et des personnages (mieux on les connaitra, plus ça nous atteindra).
Je vais essayer d’étoffer les descriptions dans les chapitres que je compte écrire. Et lorsque j'aurai un peu plus de temps, j'essayerai de faire une petite réécriture de quelques passages qui comportent à mes yeux quelques défauts.
A bientôt dans le prochain chapitre !