Merle redescendit des montagnes les cheveux remplis de sable, le cœur brave et avec un sens de direction. Il passa immédiatement par la cure, malgré ses cheveux en sueur sur son front et ses bottes boueuses. Il retira ses chaussures à l’entrée de l’établissement.
Sa sœur dormait toujours, le visage pâle et les yeux fermés. Des dessins et poèmes étaient accrochés aux murs autour d’elle, signés par Andromède. Une balafre rouge sur un joli portrait qu’il avait fait était sans nul doute une contribution d’Antoine. Arthur avait, quant à lui, laissé ses mots croisés sur la table de nuit, au cas où Aymée se réveillait et s’ennuyait.
Merle déplaça le fauteuil qui était près du lit de façon qu’il puisse s’allonger par terre. Il reposa son dos contre le sol froid, ferma les yeux, prit une profonde inspiration, puis chuchota :
— Je te suis.
Plutôt que de plonger dans Läbim, il se concentra sur le bruit de la respiration d’Aymée. Il vida son propre esprit. Les pensées défilaient sans qu’il s’y accroche. Un espace vide se formait. Des images surgirent par à-coups : un monstre, une allée, un rocher. Merle ne fit rien. Il laissa le goût du sel s’accentuer dans sa bouche, luttant contre l’envie de cracher ou vomir.
— Je te suis, répéta-t-il un peu plus fort, comme pour signifier à Aymée qu’elle avait le droit de l’embarquer.
Les images se firent plus vives et nombreuses, jusqu’à ce que la chambre elle-même semble s’inonder. Dos à lui, Aymée observait un récif de corails tranchants. Elle ne s’était pas rendu compte de son arrivée. Merle eut un sourire attendri et soulagé : elle était encore là. Il avait eu peur qu’elle eût franchi sa porte et que son esprit se fût à jamais perdu.
— C’est l’heure de se réveiller, petite sœur, dit-il.
Au moment où Aymée se tourna vers lui, une expression réjouie sur le visage, les deux ouvrirent les yeux dans la cure et se mirent à tousser de l’eau salée.
— Au moins, on ne risque pas d’avoir d’infection pulmonaire, plaisanta Merle.
Aymée le fixait d’un air béat.
— Tu es venu me chercher, dit-elle, reconnaissante.
On ne les avait pas élevés dans l’épanchement, cependant, donc elle rectifia d’un :
— Il était temps ! Tu vois que ce n’était pas si difficile, finalement.
Merle éclata de rire et acquiesça, plus à l’aise avec ce ton-là. Il s’installa sur le fauteuil au bout du lit, affalé et les yeux papillonnant de fatigue.
— Tu pues, dit Aymée. Tu étais où ?
— Moins loin que toi.
Elle lui tira la langue et il s’endormit, écrasé de soulagement et fatigue.
Le lendemain, Merle expliqua à Aymée son intention de l’accompagner à Läbim chaque solède. Ils y feraient ce qu’elle faisait de mieux : analyser, cartographier, comprendre. Ils se familiariseraient avec les lieux à tel point qu’elle s’y sentirait tranquille.
— Tu sais que ça ne me sauvera pas ? demanda-t-elle doucement.
— Je sais, répondit-il. On commencera après ton anniversaire, d’accord ?
— Mon anniversaire, répéta-t-elle songeusement. J’avais complètement oublié.
— Je peux te dire qu’il y en a qui n’oublient pas.
Merle ne parlait pas de lui. Il parlait du trio de la cure, ainsi que de Pardo, Hortense et Ludivina. Même les guérisseuses arrivèrent en masse à la fête d’anniversaire que la famille boulangère avait organisé dans le jardin de la cure. Ils avaient apporté des pains, viennoiseries, pâtisseries pour une garnison : rose, lilas, mauve, violet, les teintes s’alignaient sur le buffet auquel Aymée restait accoudée pour se servir souvent.
Merle avait eu une forte envie de dire qu’autant de sucre n’était peut-être pas une idée excellente. Ludivina l’avait deviné et lui avait jeté un regard qui équivalait à une menace d’être jeté dans le lac. Hilare, il s’était tu et profitait plutôt du goûter comme les autres.
— Ah bah tu vois, quand tu veux, lui lança Antoine, continue comme ça et tu arrêteras peut-être d’être maigrichon comme un cornichon.
— Les cornichons ne sont pas si maigres que ça, songea Andromède à haute voix.
Aymée riait, tandis qu’Arthur avait le regard perdu vers le ciel, absorbé par la contemplation des nuages.
— J’ai un métabolisme rapide, se défendit Merle.
— Dis plutôt que tu te secoues juste le nécessaire, rétorqua Antoine. Tu es du genre à marcher dans la forêt en écrivant des poèmes, toi, non ?
— Je ne vois pas le mal à ça, répliqua Andromède.
— Non, toi c’est sûr que t’y vois pas le mal, pouffa Antoine.
Merle cherchait une rebuffade. Sa concentration était telle que les nerfs surgissaient sur son cou et ses tempes. Il ne trouvait rien.
— Ce n’est pas grave, hein, dit Antoine, on n’a pas tous besoin d’être baraqués comme moi.
Merle tourna les yeux vers le jeune patient, dont la masse musculaire, si elle avait existé, avait fondu. Il se sentit envahi de tristesse pour cet homme qui n’avait pas de prise sur son corps, comme les autres camarades d’Aymée. Est-ce que c’était ça, la maladie ? Est-ce qu’au-delà des symptômes physiques, c’était surtout l’impuissance de remettre le nez de la barque dans le sens du courant ?
Les plaisanteries d’Antoine faisaient barrage à son désarroi et apportaient de la légèreté autour de lui. Merle le fixait avec étonnement.
— Mais qu’est-ce que t’as à me regarder comme ça ? demanda l’autre, mal à l’aise.
Il avait probablement été injuste avec les M, qui avaient eu aussi enchaîné les plaisanteries sur son physique. C’était certes désagréable, mais ça venait souvent au milieu de conversations difficiles, surtout liées à la maladie d’Aymée, à la disparition d'Eugénie, ou au manque d’argent familial. Ils apaisaient la douleur, la leur et celle des autres, comme ils pouvaient, avec leurs moyens à eux. Merle fit un sourire radieux à Antoine.
— Tu ne serais pas parti chez les sablières, toi, des fois ? lui demanda celui-ci d’un ton soupçonneux. Ah, touché ! C’est pour ça que tu es tout joyeux de nous revoir soudain. On a l’air moins bizarre une fois que tu as rencontré les gens des dunes, non ?
Aymée et Merle échangèrent un regard complice. À sa façon, Antoine avait raison : le monde semblait moins étrange à Merle depuis qu’il avait rencontré Astrantia.
— À l’anniversaire de la plus lumineuse jeune femme de la Triade, salua soudain Arthur en levant son verre d’eau.
Il avait manifestement atterri de ses rêveries et il fut celui qui applaudit le plus fort à chaque discours. Il était traditionnel d’énoncer ses souhaits pour celui qui fêtait une nouvelle volte, ainsi que de complimenter ce qu’il avait apporté au monde l’année passée. Lorsque ce fut au tour de Merle, frère, sœur et assemblée eurent tout de suite les yeux embués.
— Je te souhaite de trouver de la paix et du repos, dit Merle d’une voix chevrotante, de manger ce que tu aimes, de voir des fleurs qui te plaisent, de découvrir des insectes, de deviner des chemins anciens. Merci pour cette volte où une fois de plus tu as rempli ma vie de gentillesse, de rires, de surprise. Je suis une meilleure personne parce que tu existes.
Aymée dormit presque toute la journée et toute la nuit après la fête d’anniversaire, non plus attrapée dans le filet de Läbim, mais épuisée par tant de mets et de soleil. Elle se réveillait uniquement pour aller à la cafétéria, où elle partageait un repas avec ses amis et Merle. Celui-ci délaissa ses tenues formelles et adopta enfin le pantalon brun local qu’on rentrait dans les bottes, et la blouse blanche souple qu’on mettait par-dessus pour supporter les chaleurs d’été. À l’extérieur, il ajoutait les deux autres éléments traditionnels : le large chapeau de paille qui couvrait visage, cou et épaules, ainsi que la canne dont le bout était non pas de bois mais de fer, pour si les goules et leurs amis attaquaient subrepticement.
— Tu deviens un vrai septain, l’avait complimenté Pardo en le voyant partir tôt de la boulangerie.
Ainsi affublé, il n’était pas étonnant que l’inconnu qui se présenta à la cure le prît pour un guérisseur. Inutile de le corriger et le mettre dans l’embarras, se dit Merle, qui maintint donc un silence poli en écoutant la tirade de l’étranger. Engoncé dans une cape gris foncé repliée autour de lui, celui-ci avait chaud.
Le canopéen devina à juste titre qu’il s’agissait d’un envoyé officiel. Ilyen, il avait été dépêché par la Couronne pour jeter un œil à la cure et revenir avec un rapport complet. Pourquoi maintenant ? Parce que le nouveau traitement mis en place pour la cendrure était de première importance, non seulement pour les Lacs, mais pour la Triade tout entière — et même, souffla-t-il discrètement, pour la planète.
Tant amusé que perplexe, Merle lui fit faire le tour de la cure en cherchant Cora, à qui il pourrait le confier. Il lui présenta le réfectoire, les chambres, le couloir des soins, le toit-potager.
Il en profita pour lui poser quelques questions et mettre en pratique les enseignements d’Astrantia : s’il accueillait les réponses sans chercher de répartie ni trop y réfléchir, il pourrait sentir si l’autre disait la vérité ou mentait. Du moins, c’était ce que lea sabliære prétendait. Merle poussait donc des soupirs gigantesques pour vider ses poumons et ses pensées, tandis que l’inspecteur surpris lui débitait de plus en plus vite que si, si, les inspections avaient lieu dans toutes les cures des Sept, même celles que les colporteurs prétendaient être « protégées par des amis de la Couronne ». Il prenait son travail très au sérieux et souhaitait un prompt rétablissement aux cendrés. Il fallait donc faire attention aux arnaques, à ceux qui prétendaient avoir trouvé des solutions alors qu’il n’en était rien. Ce n’était pas le cas d’Aux Quatre Vents, bien sûr, puisque le dossier présentait leur traitement comme expérimental, une tentative dans l’obscurité ; et cela était très bien, tant que les cas n’empiraient pas et qu’on ne faisait souffrir personne inutilement.
Merle avait envie que ce discours soit faux. Il ne pouvait pas s’expliquer pourquoi. Peut-être que ça lui donnerait l’occasion de s’énerver contre quelqu’un pour l’état d’Aymée. Peut-être qu’il voulait que tout le monde soit de mèche pour justifier l’impuissance qu’il devait ressentir chaque solède. Pourtant, tandis que l’inspecteur parlait, il resta uniquement présent à ses inflexions de voix, sa respiration, ses mouvements, et dans l’espace vide de ses pensées vinrent se nicher quelques images qui défilaient dans l’esprit de l’inspecteur : ses voyages tout autour des Lacs, ses rapports extrêmement minutieux et ennuyeux au couple royal, ses archives numérotées et classées. Cet homme était sincère.
— Cora, dit Merle lorsqu’il la trouva enfin, je te présente l’inspecteur le plus dévoué de la Triade. Monsieur, je vous laisse entre de bonnes mains.
Celui-ci rayonnait du compliment, comme si rien au monde n’aurait pu lui faire plus plaisir. Cora jeta un regard surpris à Merle, puis embarqua l’étranger dans son bureau pour lui raconter où en était le traitement.
Plus tard, elle passa voir Merle et Aymée dans la chambre de celle-ci, alors que la jeune femme était déjà couchée et bordée. La madéenne faisait un croquis, tandis que Merle griffonnait ses pensées dans un carnet.
— Un journal intime ? demanda Cora d’un ton amusé.
— Il faut vider le cerveau de toute aspérité chaque solède, dit Aymée sur un ton tout aussi léger. C’est une sablière qui lui a dit.
— Mais ça marche, figurez-vous, se défendit aussitôt Merle. Ça s’est bien passé avec l’inspecteur ?
— On verra. On n’a eu ni amélioration, ni souffrances inutiles, alors je ne sais pas très bien comment il va tourner la chose à Arroyos.
Aymée l’invita d’un geste à rentrer dans la pièce plutôt que rester dans l’encadrement de la porte. Cora s’exécuta et referma derrière elle.
— On est d’accord que ce n’est pas très réel, ce que vous proposez, pour le moment ? demanda gentiment la patiente.
— C’est-à-dire ?
— Puisque vous n’avez pas trouvé la cause, ça me semble logique que vous ne pouvez pas avoir trouvé la solution.
— Mais la cause… commença Merle.
— Non, trancha Aymée. J’ai beaucoup réfléchi pendant les jours que j’ai passés seule à Läbim. Les dragons ne sont pas cruels ni rancuniers. Ils vivent trop longtemps pour ça. On apprend à pardonner lorsqu’on reste des siècles, j’en suis convaincue.
Cora et Merle regardèrent la jeune femme sans rien dire. Ils ne souhaitaient ni lui mentir, ni l’encourager sur cette voie.
— Je sais que je ne dois pas dire ces choses, dit Aymée, mais c’est de plus en plus clair, et ce qui est douloureux, c’est d’être seule avec la vérité. Alors, voilà. Il ne s’agit ni d’une bactérie, ni d’un virus : là-dessus, les autorités ont été honnêtes. Les symptômes physiques sont secondaires ; ce qui caractérise la dégradation de mon état, ce sont les symptômes psychologiques. J’ai l’impression de m’effacer mentalement, je ne sais pas comment le dire autrement. C’est comme un empoisonnement lent de la cynée. Je pense de plus en plus aux personnes grises, ceux qui ont renoncé. Je suis convaincue qu’ils ne seront jamais touchés, même si je ne m’explique pas exactement qui est atteint et pourquoi.
Elle poussa un soupir fatigué.
— J’ai pris des notes sur chaque sentiment, symptôme et réflexion que j’ai eus ces dernières lunaisons, et je continuerai jusqu’à ce que ça s’arrête, poursuivit-elle. Cora, ces carnets seront pour vos yeux et ceux de Basile et Éléonore uniquement. Nous avons besoin que vous trouviez des réponses. Vite.
Une nuit, Merle fit un cauchemar. Il sut d’emblée ce qui l’attendait à la cure lorsqu’il l’atteindrait et s’y rendit avant même que l’aube n’amène ses lumières. Aymée aurait besoin de lui pour affronter la nouvelle qui tomberait. Dès qu’il posa un pied dans l’établissement, il tomba sur un Antoine hagard, le visage livide, et un Andromède assis à côté avec les yeux vers le mur blanc. Il les prit dans ses bras, l’un, puis l’autre, longtemps. Il les soutint jusqu’à la chambre d’Aymée, à qui il apporta une carafe d’eau au citron et un panier de mandarines.
Elle se réveilla doucement, un sourire aux lèvres en entendant les bruits de pas dans sa chambre. Pourtant, quand elle ouvrit les yeux et vit deux de ses amis, son regard balaya immédiatement la chambre pour trouver le troisième. Le silence et l’absence étaient indéniables. Elle sentit sa gorge se contracter. Elle secoua la tête et se passa une main sur le visage, les yeux, nerveusement, pour revenir en arrière, effacer.
— Peut-être que je pourrai le voir là-bas, dit-elle à Merle.
— Je pense qu’il était prêt, tu sais, répondit-il doucement.
Elle acquiesça avec le visage défait et leur demanda à tous de sortir. Elle les rejoindrait au réfectoire. Merle n’hésita pas à obéir, acceptant de plus en plus que sa sœur fût une adulte qui savait de quoi elle avait besoin.
Elle fit comme promis et les retrouva à table une heure après. Ses yeux étaient rouges, ses cheveux coiffés, sa robe froissée. Elle posa sa tête sur l’épaule de Merle et refusa de manger ou boire. Antoine et Andromède étaient assis face à eux, tout aussi muets. Aucune blague ne venait encore. Il était trop tôt.
Lorsque le reste des patients et guérisseurs arrivèrent pour le petit-déjeuner, les regards se posèrent sur la table silencieuse, et un par un, les nouveaux venus comprirent. Ils s’assirent tous autour des endeuillés, dans un silence doux et respectueux, en laissant un passage pour que les esprits, émotions et personnes puissent circuler librement. Une personne entonna un chant avec la gorge, sans paroles, sans voix, juste une mélodie qui se hissa jusqu’au plafond. D’autres la reprirent aussi. Elle se répétait de façon circulaire : quelques notes seulement qui semblaient plonger, plonger, puis s’interrompre sereinement, comme on flotterait au fond de l’eau.
— Arthur est mort, chuchota Aymée à Merle, parce qu’elle avait besoin de l’entendre.
Puisqu’ils sentaient son absence tout le temps, Läbim ne leur semblait plus si hostile. Ils décidèrent de s’y rendre aussi souvent que l’état d’Aymée le permettrait. D’abord, Merle rendit un service à sa sœur : il s’assit près du mort et ouvrit son esprit pour accueillir d’éventuelles émanations du labyrinthe — mais rien. La cynée du vieil homme s’était déjà dispersé de l’autre côté de sa porte, dans la vaste plaine bleue. Ils devaient réussir à mener Aymée à une telle prouesse de fluidité, d’aisance, malgré ses décennies en moins.
Elle n’eut qu’à fermer les yeux et ralentir sa respiration pour atterrir dans Läbim. Merle mit quelques instants de plus à la rejoindre.
L’hippocampe et le cachalot, encore minuscules, émettaient une faible lueur autour d’eux et les guidèrent dans une allée. Le sol était du sable. Merle s’arrêta pour mimer un commentaire à Aymée, mais immédiatement ses pieds s’enfoncèrent. Il s’agita pour s’extirper et fit signe qu’ils devaient rester en mouvement. Il tenta de projeter sa voix dans l’esprit de sa sœur ou d’entendre la sienne, mais rien n’y faisait. Ils ne parvenaient pas à se parler avec des mots.
Ils parcourent le labyrinthe pendant une heure au moins. Ils virent un arbre argenté gigantesque, dont l’écorce scintillait et dont les feuilles semblaient atteindre la surface. Aymée pointa vers le haut avec nostalgie, comme si le soleil lui manquait déjà. Ils passèrent aussi devant un cadavre de renard éviscéré, qui se fit engloutir par le sable gourmand. Une fleur rouge sang se précipita vers eux et l’eau étouffa leurs cris.
Ce qui les effraya vraiment, pourtant, ne fut rien de tout ça. Ce fut le passage obscur dans un couloir que même leurs totems ne pouvaient éclairer. Quand ils en ressortirent, ils jetèrent un regard à l’autre pour se rassurer mutuellement, mais virent, à la place de leur visage, un squelette. L’obscurité les avait décharnés.
Hurlant jusqu’à ne plus pouvoir respirer du tout, ils se réveillèrent dans la cure, haletants. Merle toucha instinctivement sa propre peau, ses lobes d’oreille, ses cheveux. Tout était là. Aymée faisait pareil de son côté. Comme s’ils avaient perdu l’habitude de parler, ils restèrent en silence là, effarés par ce qu’ils venaient d’affronter.
— Bon, on y retourne ? proposa Aymée en étouffant un rire nerveux.
Le chapitre est bien, mais, l’histoire n’est pas vraiment finie, non? On en rediscute par email sur ce point.
Histoire: J’attendrais ta confirmation avant de commenter sur la fin ou pas la fin, mais je peux quand même dire 2-3 trucs :)
Tout d’abord, je suis hyper ultra super désolé, sumimasen, mais je n’ai rien compris à l’explication d’Aymée sur la cendrure. Pourquoi c’est elle qui donne une explication? Pourquoi Cora ne la corrige pas à propos de son accusation qu’ils ne font rien (“On est d’accord que ce n’est pas très réel”)? Et puis, euh, plus bêtement, qu’est ce qu’elle veut dire? Comment elle sait que c’est pas un virus?
Deuxième point, la mort d’Arthur. Ce personnage ne représente pas grand chose pour moi. Il est un des éléments d’un trio comique, et donc pas là pour que je m’attache à lui, donc quand il meurt je suis en mode : ah? Ok.
L’exploration à la fin est intéressante, avec ce “on y retourne”, mais de mon point de vue, ça arrive trop vite. Il y a plusieurs moment dans le chapitre où tu fais une ellipse temporelle, et ce temps de récit ne rend pas le temps de lecture, si tu vois ce que je veux dire?
Perso: “Peut-être qu’il voulait que tout le monde soit de mèche pour justifier l’impuissance”: très bien, mais du coup, il a toujours pas évolué complètement? Il est arrivé à un point de maturité qui le rend lucide, mais pas assez pour ne pas y penser. Après tu pourrais me répondre que justement, dans la vie, on ne surmonte pas toujours ses défauts complètement, mais je ne sais pas, j’ai l’impression d’un chemin inachevé.
Monde: ici, le monde n’est plus inconnu, on navigue dans ces espaces étranges avec la passion des personnages.
Thème: et bien, finalement, on ne sait pas si Merle arrêtera de se sacrifier, puisque même si sa sœur va “mieux” elle ne va pas! mieux. Elle n’est ni sauvée, ni morte. Finalement, la personne à sauver ici, ce serait Merle, mais lui aussi finit avec sa soeur, ni sauvé, ni détruit (comédie/tragédie tout ça)
Rythme: les ellipses font que ça va trop vite, beaucoup trop vite! (dis celui qui va trop lentement, beaucoup trop lentement).
Style: pas grand chose à dire ici d’utile :)
Eh bien, retrouvons nous par email désormais :)