31. La moniale

Par tiyphe
Notes de l’auteur : Bonsoir mes petits lecteurs !
Je pensais le sortir plus tôt ce chapitre, mais j'ai eu quelques problèmes perso qui m'ont un peu retardée ! Enfin peu importe ! Le nouveau chapitre est là :D

/!\ Je reviens sur un détail de l'histoire qui n'a pas forcément d'importance, mais juste qui manque de cohérence pour moi. Les montagnes blanches ne le sont pas totalement dans l'Anti-Chambre ! Il faut que je modifie cela à la relecture, mais elles ressemblent à des montagnes normales et sont enneigées à leurs sommets.
Par contre dans l'Entre-Deux, elles sont entièrement blanches la journée et sombre la nuit, comme le reste du sol/plafond de ce monde.

Voilà, bonne lecture <3

Maleine

Maleine remonta sa capuche en laine de mouton sur ses mèches bleues. Elle frissonna en s’emmitouflant dans son imposant manteau, puis frotta vigoureusement ses moufles l’une contre l’autre. De petits nuages brumeux s’échappaient de son nez et sa bouche par-dessus la grosse écharpe jaune moutarde. Autour d’elle, quelques flocons voletaient mollement et fondaient avant même d’atteindre le sol rocailleux. Les températures approchant zéro degré, la Néerlandaise était frigorifiée. Elle n’avait plus l’habitude d’un tel froid tant le climat de l’Entre-Deux était invariable.

Dans les hauteurs au Nord du Sphinx, Maleine cherchait la voie la plus praticable pour leur retour. Elle avait consacré la majorité de son temps à cette activité ces dernières semaines. Malheureusement, ses connaissances en alpinisme s’avérant quasi nulles, elle peinait à déterminer le meilleur passage. Chaque sentier se finissait en mur lisse et abrupt, impossible à pratiquer. Chaque espoir se transformait en découragement total.

Maleine se consolait en imaginant ce que Louise allait inventer pour les aider dans leur ascension. Mais si les conditions étaient les mêmes que dans les plaines vides, la Créatrice serait tout aussi inutile que les véhicules qui ne pouvaient pas traverser le désert pâle. Finalement, seuls les cordes, crampons et autres piolets semblaient pouvoir leur permettre l’escalade des falaises laiteuses. Mais avant cela, ils devaient trouver le chemin le plus adéquat.

Ces derniers jours, Maleine avait essayé d’estimer les limites de la chaîne de montagnes. S’ils ne pouvaient pas les traverser, peut-être pouvaient-ils les contourner ? Cependant, là où il n’y avait plus de pentes escarpées, une vaste banquise fragile et mouvante s’imposait au Sud. De même qu’une forêt si dense qu’il était impossible de voir à plus de dix mètres devant soi encombrait le Nord. 

L’Occupante s’était donc informée dans les archives de la Pyramide concernant la géographie de l’Anti-Chambre. La Banquise Agitée les menait dans un monde différent, tout comme la Forêt Sombre. Il était alors nécessaire de parcourir d’autres frontières comme celles-ci pour parvenir à rejoindre l’Entre-Deux. Le plus simple restait finalement les pics rocheux qui s’élevaient face à Maleine. 

À travers sa capuche qui lui tombait sur les yeux, la femme ragea devant l’obstacle. Des flocons espiègles vinrent lui chatouiller le nez tandis qu’elle peinait à trouver un équilibre entre sa visibilité et la chaleur de ses oreilles sous l’épaisse couche de laine. Son cou commençait à lui faire affreusement mal à force de lever le regard vers les aiguilles effilées.

Maleine se massa la nuque en pestant de nouveau. Elle reporta son attention sur ses pieds, puis le chemin qu’elle venait de parcourir. Sur les premières hauteurs accessibles, le sentier d’abord peu escarpé ressemblait à une balade dans le massif des Vosges. Mais la suite semblait tout de suite plus ardue pour une Occupante en baskets et sans aucun matériel. La septuagénaire se tourna vers la savane, magnifique étendue ocre. Elle reprit son souffle, les points sur les hanches.

La prairie quelque peu boisée par endroit paraissait si distante et en même temps si proche. Maleine était partie à l’aube et d’après sa montre il était déjà quinze heures passées. À chaque tentative, elle se rendait plus loin que la précédente et elle notait les voies praticables ou non sur une carte qu’elle avait empruntée. 

— On ne va jamais y arriver, bougonna-t-elle en reportant son regard sur l’obstacle démesuré. C’est impossible. On n’en est pas capable. Je n’en suis pas capable.

Maleine tapa du pied. C’était encore si difficile d’avoir confiance en ses compétences. Avec trente ou vingt ans de moins, elle se sentait la force de tout faire, mais pas à 73 ans.

— Je vais rester coincée ici, et pourquoi ? grogna-t-elle. Parce qu’une gamine n’a pas aimé une pièce de théâtre ?

La femme soupira. Cela ne lui ressemblait pas de rejeter injustement la faute sur les autres. Cette enfant avait le droit au bénéfice du doute dans le monde de la Mort. Louise était persuadée qu’elle avait agi sous l’emprise de quelque chose, de la même façon que Jacques, deux ans auparavant. La Créatrice avait essayé d’en convaincre Lucas lorsqu’elle avait enfin accepté de lui parler.

Maleine avait alors appris avec ses compagnons qu’un procès était en cours de préparation. Lucas semblait assez inquiet et avait passé de longues heures à demander des conseils auprès de Louise. Cette dernière avait dû interrompre sa formation tout un après-midi pour rassurer le garçon sur ses capacités et lui donner les pleins droits en son absence.

— Bonjour, Madame, grinça une voix derrière la Néerlandaise, la faisant sursauter.

La capuche trop grande bascula dans le dos de la septuagénaire. Un vent glacial se faufila dans les mèches bleutées, déposant au passage une neige humide. Maleine s’empressa de rabattre l’épais tissu tout en pestant contre les gouttelettes gelées qui lui glissaient dans la nuque. La fraîcheur contracta les épaules et les omoplates de la femme. Lorsqu’elle porta son regard sur le ou la responsable de ce désagréable moment, elle ne distingua pas instantanément l’individu.

Une brise s’était levée, soufflant les joyeux flocons dans une danse aléatoire. Derrière le rideau blanc se tenait une silhouette dont l’Occupante avait des difficultés à deviner les contours. L’inconnu avança à sa rencontre et Maleine put identifier une masse d’étoffes anthracite sur un être plus petit qu’elle. Un emmêlé de longs cheveux gris volait tout autour de la personne.

— Êtes-vous réellement devant moi ou est-ce mon imagination qui me joue encore des tours ? demanda la voix rauque. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas croisé d’Âme dans mes montagnes.

Maleine resta un instant interdite. La créature dont elle peinait à trouver le genre claudiquait dans sa direction. Les abondants tissus poussiéreux et abîmés d’avoir tant traînés au sol ratissaient les graviers et les quelques flocons résistants à la chaleur du terrain. Lorsqu’il fut assez près, l’individu s’arrêta et leva un visage fripé et livide. Deux gros carrés noirs assemblés au-dessus de l’arête nasale cachaient les yeux, le front et la moitié des joues. Ils semblaient attachés derrière sa tête à l’aide d’un vieux lacet qui s’effilochait et menaçait de rompre à chaque bourrasque qui envolait l’impressionnante crinière emmêlée.

— Satanés cheveux, gronda la voix en toussant comme si elle avait avalé de la neige en ouvrant la bouche. J’ai encore dû rêver, je ne vois plus très bien ces dernières décennies.

L’inconnu attrapa sa masse de mèches et les tressa à une vitesse affolante. Les couches de tissus glissèrent sur ses coudes dévoilant des bras épais et presque entièrement tatoués, comme noircis par de la suie. Ils paraissaient musclés par le labeur, pensa Maleine. Son mari qui avait travaillé dans les mines avait les mêmes. Lorsque la personne eut fini de se recoiffer, elle commença à s’éloigner tout en se parlant à elle-même.

— Attendez ! s’écria tout à coup l’Occupante, peu sûre de ce qu’elle entreprenait.

La silhouette se retourna vivement. Maleine crut voir de l’étonnement dans le peu de traits qu’elle pouvait apercevoir derrière les lunettes improvisées. Était-il ou elle aveugle pour porter de tels carreaux ?

— Vous êtes réelle alors ? Décidez-vous, je n’aime pas vivre d’illusions. 

Ses paroles n’avaient aucun sens pour la septuagénaire. Comment ne pouvait-elle pas être véritablement là ? Ce personnage était de plus en plus intrigant, mais ne paraissait aucunement dangereux sous cette masse de textiles grisâtre. S’il ou elle habitait dans les montagnes, peut-être pouvait-il ou elle les aider à les traverser ? Une étincelle d’espoir réchauffa le cœur de la Néerlandaise qui décida alors de se présenter :

— Je m’appelle Maleine. Je… je suis effectivement réelle, précisa-t-elle, incertaine quant au sens de ses dires. 

— Enchantée, gazouilla le tas de lainages en revenant sur ses pas. Mon nom est Dharmadina, mais appelez-moi Dharma. Que puis-je faire pour vous ? Cela fait bien longtemps que je n’ai pas croisé d’Âme dans mes montagnes.

Maleine leva un sourcil. C’était la seconde fois que cette fameuse Dharma prononçait ces paroles. Autour d’elles, le froid était de plus en plus perçant et la septuagénaire ne souhaitait pas s’éterniser dans la tempête qui semblait se lever. Le retour vers la Pyramide risquait d’être compliqué si la neige s’accumulait sur les pentes. Alors l’Occupante décida de se concentrer sur sa mission plutôt que sur d’inutiles interrogations.

— En fait, commença la Néerlandaise en serrant ses bras contre sa poitrine pour se réchauffer. Je cherche un moyen de traverser ces montagnes. Je viens de l’Entre-Deux, le monde qui se trouve de l’autre côté, indiqua-t-elle en pointant sa moufle dans la direction qu’elle pensait être la bonne.

— Oh, mais comme c’est intéressant, susurra Dharma. Suivez-moi ! Allons nous mettre au chaud.

***

Louise

Louise marchait d’un pas allègre dans les corridors de la Pyramide. Elle revenait d’une séance d’apprentissage avec Ouadjet qui avait duré toute la matinée. Ses progrès du jour étaient de taille, puisqu’elle avait réussi pour la première fois à matérialiser une plante. Le petit cactus qu’elle tenait fièrement dans ses mains était biscornu et dépassait seulement de quelques centimètres au-dessus de la terre, mais il existait et il vivait.

La Créatrice avait hâte de le montrer à Luciana et aux Occupants. Cet espoir, aussi succinct qu’il soit, n’était en aucun cas négligeable. Avec de l’entraînement, Louise pouvait être capable de forêts, de pelouse, de parterres fleuris. Ouadjet en était persuadée et la dirigeante de l’Entre-Deux commençait à le croire également, tandis qu’elle grimpait les dernières marches menant au sommet.

Avançant à grandes enjambées vers le centre de la pièce, Louise s’attendait à trouver comme à son habitude leur appartement vivant de ses compagnons. Mais le lieu semblait vide. Elle les chercha alors dans les différents quartiers qu’ils s’étaient aménagés au milieu de la végétation, les appelant tour à tour. Des vêtements, bijoux ou autres objets étranges offerts par les Âmes de l’Anti-Chambre traînaient un peu partout, mais pas un seul Occupant. L’endroit était désert.

— Mais où sont-ils, tous ? s’étonna Louise, le cactus bossu pendant presque au bout de ses bras ballants.

Elle hésita un instant à contacter Luciana. Si les deux femmes s’étaient réconciliées en apparence, la jeune rousse semblait éviter la Créatrice la majorité du temps. Le malaise accumulé depuis plusieurs siècles était devenu plus fort ces derniers jours. Louise constatait à présent toute la souffrance qu’elle avait infligée à son amie et elle ne savait pas comment se défaire de ses mauvaises pensées dès qu’elle l’apercevait.

— Il y a quelqu’un ? demanda une voix à l’entrée de la pièce.

Louise se précipita, heureuse d’être interrompue dans ses sombres réflexions. Au centre de la végétation, près des fauteuils confortables, Maleine se tenait les côtes tout en soufflant bruyamment. Elle retira brusquement son lourd manteau de laine qui ne paraissait pas vraiment adapté à la douce température de la Pyramide.

— Maleine ? se manifesta la Créatrice. Que fais-tu habillée si chaudement ? Étais-tu encore dans les montagnes ? Je ne t’ai pas vu depuis hier de bon matin.

L’intéressée s’affala dans une banquette après avoir enlevé deux ou trois autres couches de vêtements. Elle semblait épuisée, comme si elle avait couru jusqu’ici. Louise décida alors de la laisser reprendre son souffle. Elle s’installa en face de la Néerlandaise et posa le cactus biscornu sur la table basse. Les félicitations pouvaient patienter.

Lorsque son pouls retrouva un rythme raisonnable, Maleine leva les yeux. Elle observa autour d’elle avant de hausser un sourcil.

— Où sont-ils, tous ? s’étonna-t-elle sans savoir que Louise s’était posé la même question quelques minutes auparavant.

— Aucune idée, sourit la jeune femme. Je vous cherchais également. Qu’as-tu découvert ? préféra-t-elle demander.

Maleine retirait ses chaussures et ses épaisses chaussettes afin de laisser ses pieds respirer. Elle releva un regard bleu plein d’espoir vers la Créatrice.

— J’ai plein de choses à vous raconter, s’enthousiasma-t-elle. Mais je préfère le faire qu’une seule fois.

Louise comprit. Elle-même souhaitait annoncer ses progrès à tout le monde. Elle décida donc de communiquer avec leurs compagnons afin de les réunir. Contre toute attente, ce fut Gaum qui lui répondit gaiement.

« Nous sommes tous dans la grande salle de jeux. », indiqua-t-il.

« Rejoignez-nous ! », fit Luciana dans l’oreillette de Louise.

Cette dernière crut recevoir une décharge électrique. De longs frissons la parcoururent alors que le rouge lui montait aux joues. Il fallait vraiment qu’elle règle sa relation avec l’Italienne. Si elle ne contrôlait pas son pouvoir, de petits éclairs se seraient matérialisés entre ses phalanges. À la place, Louise se leva d’un bond, surprenant Maleine qui somnolait dans son canapé.

— Qu’est-ce que c’est ? grogna l’Occupante.

— Ils nous attendent plus bas, répondit la jeune femme qui se faufilait jusqu’à l’escalier pour cacher sa gêne.

Le temps que Maleine la rejoignît, Louise avait retrouvé ses esprits. Elle invita la septuagénaire à la suivre et s’engagea en sens inverse dans les corridors sinueux de la Pyramide. Sur le chemin, elle pensa à son petit cactus tout tordu et regretta de ne pas l’avoir emporté. Sa peine ne dura qu’un instant. Il lui suffisait de faire une démonstration de ses nouvelles compétences en direct devant tout le monde.

Louise se tapa la paume du poing, convaincue de sa bonne idée et de ses capacités. Ce geste fit sursauter une fois de plus l’Occupante qui marchait à côté d’elle.

— Tout va bien ? demanda la Néerlandaise.

— Oh oui, sourit Louise. Tout va très bien ! J’ai une belle surprise à vous montrer.

Le visage de Maleine devint radieux à son tour.

— Moi aussi j’ai de bonnes nouvelles, s’exclama-t-elle en écrasant les rides de ses pommettes contre ses paupières basses. 

Louise remarqua alors que la septuagénaire avançait pieds nus sur les dalles de pierre. Elle ne portait plus qu’un simple débardeur fuchsia qui lui collait à la peau et laissait apercevoir ses jolies poignées d’amour. Un long leggings bleuté venait compléter la tenue colorée.

— Tu n’as pas froid, s’inquiéta la Créatrice en s’arrêtant au milieu d’un couloir pentu. 

Maleine s’intéressa enfin à son accoutrement. Elle lâcha un rire gêné et s’empourpra.

— Mince, je n’avais pas vu, je ne porte plus de chaussures.

Louise l’accompagna dans son hilarité. Plus elle côtoyait d’hommes et de femmes, toutes époques et nationalités confondues, plus elle découvrait des libertés ou pudeurs autres que les siennes. Si elle s’était retrouvée avec aussi peu d’habits que la Néerlandaise, elle aurait été embarrassée par ces morceaux de tissus moulants et peu couvrants. 

La Créatrice s’empressa alors de confectionner des chaussons et un vêtement confortable qui se matérialisa directement sur l’Occupante. Maleine parut ravie de pouvoir s’emmitoufler dans l’ensemble laineux qui ressemblait à un pyjama. Légère, la combinaison était adéquate pour se prélasser après une longue marche, peu importait la température.

— Merci, Louise ! sourit la septuagénaire. C’est parfait.

Les deux femmes se remirent en route jusqu’à l’étage des salles de jeux. Leurs compagnons avaient l’habitude de passer une bonne partie de leurs journées et même parfois de leurs nuits dans la plus grande d’entre elles. Imad, Esther et Gaum n’étaient pas des aventuriers et préféraient se divertir à l’intérieur plutôt que de découvrir les merveilleux paysages de l’Anti-Chambre, à l’inverse de Luciana, Maleine et Louise.

Comme mentionné par Gaum, tous les Occupants étaient présents dans la pièce. Andjety apprenait les règles d’un jeu de cartes que Louise ne reconnaissait pas d’aussi loin. Les deux femmes s’avancèrent au milieu des tables et des chaises. Des bibliothèques couvraient les murs, débordant de boîtes et de livres. Il existait des distractions de toutes les époques, héritage des différentes personnes qui s’étaient retrouvées ici de la même façon que la Créatrice et ses compagnons.

— Louise, Maleine, vous êtes là ! s’exclama joyeusement Imad. Voulez-vous jouer avec nous ? continua le garçon après avoir traduit les gestes de Kahsha.

La petite lui sourit et il lui rendit son enthousiasme en poussant un pion sur une case. L’Inuite fit les yeux ronds avant de se fâcher sans bruit contre son ami qui riait à gorge déployée.

— Échec et mat, ma chère.

Kahsha fit semblant de bouder en croisant les bras sur sa poitrine avant de rejoindre le garçon dans son hilarité. Louise glissa son regard vers Maleine. La Néerlandaise paraissait ravie et couvait sa petite protégée des yeux. La Créatrice reporta son attention sur le groupe. Esther applaudissait de ses mains potelées la victoire d’Imad tandis que le Scribe distribuait des cartes devant Gaum, Luciana et Ezéchiel.

— Rejoignez-nous, les explications ne sont pas longues, les invita Andjety en montrant deux sièges vides à leur table.

— En fait, nous ne sommes pas venues pour jouer, indiqua Maleine.

Louise fut aussi surprise que le reste de l’assemblée. Plutôt réservée habituellement, la femme s’affirmait rarement de la sorte. L’étonnement passé, la dirigeante de l’Entre-Deux étira un sourire satisfait sur son visage. Elle posa une main approbatrice sur l’épaule de la septuagénaire et l’invita à poursuivre. Maleine s’empourpra en étant le centre de l’attention avant de se ressaisir. La Néerlandaise glissa ses doigts dans les mèches bleutées pour se donner une contenance.

— J’ai de bonnes nouvelles, annonça-t-elle. Louise aussi, si j’ai bien compris. Voulez-vous commencer ? s’enquit-elle timidement.

— Non, je t’en prie Maleine, l’encouragea la Créatrice. S’il vous plaît, nous nous divertirons ensemble après ces révélations, ajouta-t-elle à l’intention des Occupants.

Les joueurs de cartes firent une moue déçue en comprenant qu’ils ne pouvaient pas entamer leur partie. Ils se levèrent et rejoignirent les autres autour d’une table haute. Gaum hissa Esther et la déposa sur le plateau, puis il aida Imad et Kahsha à grimper sur les tabourets de bar. Louise s’assit à son tour et observa du coin de l’œil Luciana. Leur regard se croisa et se fuit tout aussi rapidement.

« Lu, pouvons-nous discuter après cela ? », demanda la jeune femme en privé à son amie.

« Oui, répondit Luciana en plantant alors ses iris dans ceux de Louise. J’en ai également envie. »

Cette dernière phrase troubla la Créatrice. Elle tenta d’interroger l’Italienne silencieusement, mais celle-ci resta muette et immobile. Maleine commençait la narration de ses recherches dans les montagnes blanches, ce qui ramena les deux anciennes amantes à la réalité.

— Après toutes ces semaines à essayer différents chemins, expliquait-elle. J’ai peut-être trouvé une solution pour traverser la frontière ou tout du moins une personne susceptible de nous aider.

Certains visages s’illuminèrent, tandis que Maleine poursuivait :

— Hier après-midi, j’ai rencontré Dharmadina. De son vivant, elle était une moniale bouddhiste du royaume de Tambapanni, je n’ai pas la moindre idée d’où se trouve ce royaume, précisa-t-elle en faisant une moue désolée.

— C’est l’ancien Sri Lanka, répondit Ezéchiel tout en hochant la tête, intimant l’Occupante de poursuivre.

L’historien avait sorti et ouvert un carnet devant lui. Il prenait consciencieusement des notes sur chaque détail que Maleine pouvait donner. Lorsqu’il releva le regard sur ses compagnons, il remarqua le silence. Tous l’observaient, en particulier la septuagénaire. Louise attendait la suite de l’échange avec impatience également. Mais ce n’était pas la hâte d’en savoir davantage sur les moines ou même un potentiel retour, c’était l’empressement et l’excitation d’atteindre son tour afin de révéler sa propre surprise.

— Qu’y a-t-il ? interrogea Ezéchiel, un air inquiet sur le visage. Vous ne vous demandez pas encore comment je sais tout ça ? Je vous rappelle que je passe mon temps dans les bibliothèques, j’ai dû lire cette information quelque part, termina-t-il en haussant les épaules.

Kahsha fut la première à intervenir. Ses mains se murent devant elle, en direction de Maleine et Imad.

— Peux-tu nous en apprendre plus ? traduisit la septuagénaire pour le groupe. C’est vrai, qu’est-ce qu’une moniale ? Je n’ai pas osé lui demander.

— C’est le féminin de moine, une nonne, quoi, débita Luciana. On m’a proposé d’en devenir une ou d’être considérée comme une sorcière. Le choix fut vite fait, ajouta-t-elle sans dissimuler son dépit.

Louise baissa les yeux. Elle aurait aimé être assise à côté de l’Italienne pour lui prendre discrètement la main.

— Je suis désolé, s’excusa Ezéchiel en posant son crayon dans la tranche de son carnet. Je ne suis pas un expert bouddhiste. Je savais qu’il existait des ascètes féminins, je connais leurs origines, mais c’est tout. Poursuis Maleine.

La Néerlandaise marqua une pause certainement pour ordonner ses idées. Louise en profita pour jeter de nouveau un regard à Luciana. Cette dernière rongeait rêveusement l’ongle de son pouce. Les éphélides sur son visage ressemblaient à des constellations. Maleine se racla la gorge afin de poursuivre sa présentation, détournant l’attention de la Créatrice.

— Dharma m’a donc invitée chez elle afin de me narrer son histoire, raconta la septuagénaire. Devenue ermite dans l’Anti-Chambre, plus qu’elle ne l’était de son vivant, elle a trouvé refuge dans une caverne au cœur des montagnes. En fait, elle s’ennuie énormément depuis qu’elle est décédée, il y a deux millénaires au moins, précisa Maleine. Du coup, elle sillonne la frontière de long en large, comme moi, mais depuis bien plus longtemps. Elle m’a montré des cartes, c’est impressionnant le travail qu’elle fait, s’enthousiasma Maleine.

— Cela veut-il dire qu’elle sait par où nous devons franchir le massif ? interrogea Esther, ses petites mains posées sur ses cuisses potelées. L’escalade va-t-elle être compliquée ? Je culpabilise déjà à l’idée de vous ralentir, chouina-t-elle.

— Esther, intervint son ami. Nous te porterons sur nos dos, ça ne sera pas difficile, ne t’en fais pas.

Le garçon frotta les quelques cheveux qui se battaient en duel sur le crâne du bambin dans un geste se voulant réconfortant.

— Je te remercie Imad, mais je suis un gros bébé.

— En fait, nous n’allons pas grimper, s’enjoua Maleine. D’après Dharma, c’est impossible.

— Comment allons-nous faire, alors ? s’étonna Gaum.

Andjety lui tenait la main et affichait le même sourire que la Néerlandaise. Savait-il ce que l’Occupante allait leur annoncer ? Il ne participait pas à la conversation, mais semblait l’écouter attentivement. Si Louise faisait de plus en plus confiance à Ouadjet, elle se méfiait de cet homme énigmatique. Le Scribe capta son regard et ses lèvres s’étirèrent d’autant plus. Ses yeux gris étaient perçants, hypnotiques. Ses longs doigts enroulaient une mèche noire dans un geste magnétique.

— Quand je vous ai dit que j’avais peut-être trouvé une façon de traverser les montagnes, c’est ce que nous allons faire, annonça Maleine. Dharma a découvert une caverne profonde qu’elle creuse depuis des siècles et des siècles dans le but d’atteindre l’Entre-Deux.

Louise se raidit. Elle détacha son observation du jeune Égyptien pour se concentrer sur la septuagénaire. Les courts cheveux bleutés dansaient joyeusement sur sa tête, tandis que des rides de bonheur s’installaient autour de ses yeux et de sa bouche.

— Que veux-tu dire par « dans le but d’atteindre l’Entre-Deux » ? questionna un peu froidement la dirigeante.

Maleine se crispa à son tour. Son sourire s’effaça alors qu’elle bégayait une réponse :

— Elle… elle ne me l’a pas dit de… de cette façon. Ce que je veux dire, c’est que, hum, elle creuse la montagne pour faire un… un chemin, voilà. Entre nos deux mondes, précisa l’incommodée. C’est l’occasion rêvée pour nous de traverser et rentrer chez nous. Et puis, Dharma n’a pas l’air d’avoir d’arrières pensées, enfin je ne crois pas. Vous la verriez, c’est une petite mamie, comme moi.

L’Occupante reprit son souffle et retrouva sa contenance.

— Elle a passé beaucoup de temps dans ce tunnel, poursuivit-elle, plus calmement. Elle connaît le trajet par cœur et sera notre guide. Si vous ne voulez pas qu’elle entre dans l’Entre-Deux, ce sera votre décision, Louise, déclara Maleine. Vous pourrez également refermer la galerie si vous le souhaitez. Mais quel mal y aurait-il à pouvoir circuler librement entre nos deux mondes ?

Louise ne répondit pas. Une part d’elle voulait croire à cette idylle, mais son côté pragmatique l’empêchait d’écarter toute menace potentielle pour son peuple.

— Je ne vous fais pas forcément confiance, mais quel est votre avis sur cette nonne ? préféra-t-elle interroger.

Andjety se redressa sans se délaisser de son sourire intrigant. 

— Dharmadina est une femme extraordinaire, en fit-il l’éloge. J’ai l’impression de la connaître depuis une éternité tout en ne la voyant presque jamais. C’est toujours elle qui vient à ma rencontre lorsque je randonne dans les montagnes. Je l’ai souvent entendue parler d’un passage qu’elle creusait, en effet. Je crois qu’elle a dressé des taupes pour l’aider ou des ours, je ne me souviens plus. Ses dires sont parfois farfelus, mais très amusants.

Louise ne savait pas vraiment quoi faire de cette description. Ce personnage semblait vraiment original et surtout peu fiable.

— Si tu as peur qu’elle envahisse à elle toute seule l’Entre-Deux, je peux t’assurer qu’elle en est incapable, continua Andjety.

La Créatrice émit une sorte de grognement retenu. Elle n’appréciait pas être sous-estimée ou dirigée vers un avis qui n’était pas le sien.

— Je n’ai pas peur, fit-elle claquer sa langue. Je suis juste méfiante. J’aimerais rencontrer cette femme avant de lui donner les reines de mon destin.

— Nous pourrions lui rendre visite, si c’est ce que vous souhaitez, proposa Maleine. Elle m’a dit qu’elle serait présente plus bas dans la montagne dans les prochains jours, à seulement deux heures de marche de la savane.

Un silence s’installa dans la salle de jeux. Pensive, Louise pesait le pour et le contre. Ses plans étaient impactés par cette découverte. S’ils décidaient de partir bientôt, elle n’avait plus le temps qu’elle espérait pour apprendre auprès des Scribes. Cependant, une petite voix au fond d’elle l’appelait, lui demandait de rentrer. 

L’Anti-Chambre n’était pas son chez elle et l’Entre-Deux avait besoin d’elle. Le conseil, le château, Lucas, cela ne suffisait pas de leur donner des directives par télépathie. Elle devait être présente. Ce rôle, Louise l’avait intégré depuis plusieurs siècles. Sans la Création, elle aurait pu être n’importe qui dans n’importe quel monde. Peut-être aurait-elle même été envoyée en Enfer si Jeanne n’avait pas été avec elle. Mais à cet instant, elle ne pouvait qu’assumer sa position.

— Bien, articula-t-elle alors. Emmène-moi jusqu’à cette moniale. Je jugerai moi-même si elle est apte à nous faire traverser les montagnes afin de rentrer chez nous.

Les yeux de Maleine s’illuminèrent à ces mots. Elle prit Kahsha dans ses bras en répétant :

— Nous allons rentrer chez nous ! Nous allons rentrer chez nous !

Louise soupira, un sourire mal dissimulé sur ses lèvres. Elle allait devoir mettre les bouchées doubles sur son apprentissage afin d’être prête pour leur retour. Le regard de Luciana happa le sien.

« Il faut qu’on parle. », chuchota-t-elle dans la tête de la Créatrice.

***

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SweetPeace
Posté le 09/06/2021
Yo !

Je m'ennuyais à ma pause dej, alors me voilà o/
Le début de ce chapitre est d'un niveau supérieur aux autres, well play. Les descriptions sont bien faites et ça se lit fluidement, tu rajoutes même des petites infos à droite à gauche sur l'antichmabre et comment Maleine cherche la sortie, au top.
Est-ce que tu es obligée de préciser les Vosges ? Simple question lol.
J'aime bien l'intérêt de la capuche qu'elle rabat, qui tombe, qu'elle remet... Tu as un problème avec les longs cheveux non ?

J'aime bien la partie de Maleine, pourquoi tu lui donnes pas plus de place plus tôt ? Sur le fait qu'elle cherche le chemin du retour toussa toussa, finalement elle est bien motivée et déterminée à rentrer.

Louise qui créé des vêtements :D Y a un micro truc qui me dérange, c'est vraiment histoire de chipoter parce que j'aime ça lol, Maleine parle de chaussures, mais Louise la couvre entièrement dans un pyjama (elle passe de qqch de moulant à lâche du coup) et en laine (alors qu'elle avait plutôt chaud).
En lisant ça, j'ai un peu eu l'impression que Louise voulait couvrir la peau de Maleine, genre la cacher (veuillez cacher ce sein que je ne saurai voir) et te connaissant ça ne doit pas être ça, mais bon du coup c'est chelou. Peut-être que Maleine peut ajouter qu'elle veut des fringues aussi, ou alors elle va se changer dans une pièce, si elle a eu chaud elle a ptet besoin d'une serviette et après de se mettre dans des fringues confortables, mais qui peuvent restées courtes si elle aime ça ;) You know what I mean.

Aaaah tu sais comme j'ai du mal avec le fait que les persos dans les films, livres et cie ont une mémoire trop balèze quand il s'agit de se souvenir d'un nom ou une adresse lâchée à l'arrache. Genre le royaume Tambapanni, je vois mal Maleine réussir à le sortir du premier coup. Ezéchiel à la limite peut l'aider, ça me choquerait moins.
Loool quand Maleine demande ce qu'est une moniale ! Là c'est bien crédible xD

Ah Loulou susceptible est protectrice envers son monde. Elle ne change pas lol.
Il est bizarre ton éloge de la moine, celui que fait Andjety. Pour le coup c'est lui qui parle en farfelu lol.
Là Louise se concentre sur son devoir et son rôle dans l'entre deux, je trouve ça mieux ici que dans le chapitre précédent où je t'en ai parlé. Elle est déjà plus posée et a pu prendre du recul.

Le "Il faut qu'on parle" à la fin lol.

J'ai bien aimé ce chap ! Il annonce de bonnes choses :D
tiyphe
Posté le 17/06/2021
Hey, j'aime bien quand tu t'ennuies ^^
Ce commentaire est si long <3 Merci bokou !

Tous ces compliments olala, je suis contente de voir que l'évolution se voit et qu'elle est dans le bon sens ahah
J'ai clairement un problème avec les cheveux longs xD

Je réfléchis à rajouter des chapitres dans l'Anti-Chambre et peut-être sur les recherches de Maleine, je verrai à la relecture ;)

C'est super intéressant ce que tu dis pour les fringues de Maleine. Je note tout ça, tu as raison c'est un peu étonnant, je changerai l'approche ^^

Je note aussi pour le nom du royaume, t'as raison, moi aussi ça me soule quand ils arrivent à retenir un numéro de tel en deux deux alors que je galère toujours avec mon code de CB mdrrr

Ouai, moi-même je le trouve chelou le discours d'Andjety, faut que je le reprenne !

Encore un immense merci pour ce commentaire hyper intéressant <3 !!
Sorryf
Posté le 15/03/2021
Ooooh, des bonnes nouvelles dans ce chapitre ! Dharma a l'air d'être une sacrée personnalité ! a mon humble avis de lectrice, on peut lui faire confiance, mais je comprends que Louise se méfie un peu.
Le point culminant de ce chapitre pour moi c'est que Louise ait créé un cactus ! C'EST TROP CHOU BORDEL je te préviens que ce bébé cactus un peu cabossé est mon nouveau personnage préféré xD ! C'est juste adorable <3
D'ailleurs, Louise n'a pas annoncé son exploit après la découverte de Maleine. ce sera dans le prochain chapitre ? Parce que avec le "Il faut qu'on parle" j'imagine qu'elle va aller directement parler a Luciana et donc ne pas parler de sa réussite immédiatement ?

quelques remarques :
"la femme ragea devant l’obstacle." -> ragea me parait un peu familier et extrême
"le cactus bossu pendant presque au bout de ses bras ballants." -> MAIS PRENDS EN SOIN BORDEL ! C'EST TON PREMIER BEBE !!!!!
"elle pensa à son petit cactus tout tordu et regretta de ne pas l’avoir emporté. " oooh... les feels ;_;
"lui donner les reines de mon destin." -> rennes. Tant que je suis là, je trouve cette formulation très jolie
"L’Anti-Chambre n’était pas son chez elle et l’Entre-Deux avait besoin d’elle." -> répétition de "elle" que je trouve pas très jolie :x. L'anti-chambre n'était pas sa maison ?

Ce chapitre était chouette et super agréable à lire ! l'idée d'un chemin dans les montagnes entre les deux mondes me parait vraiment super ! les occupants de l'entre-deux vont pouvoir partir en vacances !
tiyphe
Posté le 16/03/2021
LE CACTUS BOSSU ! Je vais être obligée de lui donner de l'importance à cause de / grâce à toi xDD

" MAIS PRENDS EN SOIN BORDEL ! C'EST TON PREMIER BEBE !!!!!" -> Ahah j'adore ta réaction ! Et tu sais qu'il y aura d'autres bébés huhu

Merci pour les remarques, je vais changer tout ça :D

Et cool si le tunnel te hype et Dharma aussi ! La traversée ne s'annonce pas de tout repos, Louise a un peu raison de se méfier xD

Merciiiiii encore <3
tiyphe
Posté le 18/03/2021
Je suis allée vérifier pour reine/renne, le plus marrant c'est qu'on a toutes les deux faux xD C'est "rêne" ^^
Je pensais à Louise la queen et toi à l'animal xD
Draguel
Posté le 27/02/2021
Hey, ça fait longtemps que je n'ai pas commenté mais sache que je suis assidue dans ma lecture ^^ Je les lis au fur et à mesure qu'il paraisse, même si je suis discret et que je ne les vois pas immédiatement.

J'ai repéré 4 éléments que je modifierai à ta place :

Le premier est dans la partie de Maleine. J'ai pris l'habitude de lire à haute voix et quand je suis tombé sur "masse de mèches" j'avoue avoir un peu buté dessus xD Ce n'est évidement qu'un point d'appréciation personnel.

Les autres sont tous dans la partie de Louise.
"capable de forêts, de pelouse, de parterres fleuris." : Ne vaudrait-il pas mieux changé l'ordre des noms pour donner une impression de croissance ? Commencer par la pelouse au raz du sol, puis pas les parterres de fleurs et enfin les forêts qui s'élèvent au dessus de tout ça ?

J'ai noté deux occurrences de "Où sont-ils, tous ?", tu en as conscience puisque tu en fais toi-même la remarque à la seconde fois mais je trouve cela un peu dérangeant que deux personnes en un court laps de temps se pose la question avec exactement la même formulation. Je serais d'avis d'en changé un pour leur donner a chacune une voix particulière.

Le dernier est "Qu'as-tu découvert ?" Ici je trouve que la question est trop orientée. Comme si Louise ne pouvait que s'attendre à une découverte en la voyant arriver comme ça alors qu'elle a disparu depuis une journée et qu'il aurait pu lui arriver tout autre chose.

Bien sûr ce ne sont que mes opinions et je ne prétends pas avoir la science infuse :p En tout cas je suis bien curieux de voir quelles potentielles problématiques une voie entre deux mondes pourraient engendré dans l'Entre-Deux :D
tiyphe
Posté le 02/03/2021
Coucou Draguel !
Tes commentaires me font toujours autant plaisir :) Contente que tu poursuives la lecture, j'espère que l'attente entre chaque chapitre n'est pas trop longue ^^'

En vrai, c'est une super idée de lire à voix haute, je ne le fais pas assez, mais ça permet de relever ce genre de chose ! Merci :D

Je suis complètement d'accord pour l'ordre des végétaux dont Louise pourrait être capable ! En effet, ça donnera encore plus de grandeur à ce nouveau pouvoir (je crois qu'à la base je n'avais mis que forêt et j'ai rajouté les deux autres par la suite xD)

Bah et puis je suis d'accord avec tes deux autres remarques également ! Je note tout ça pour la relecture, c'est super merci beaucoup :D

Ton opinion reste toutefois très pertinente ;)

Merci encore pour ce commentaire <3
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