Agathe arracha le pic de sa poitrine et, dans le même mouvement, le lâcha
La pointe de métal tournoya comme une toupie suspendue
À cet instant, un rapace perdu dans la tempête surgit des rideaux mouvants de l’ombre
Projetant ses serres en avant, il saisit le pic sanglant comme s’il s’était agi d’une proie
Et disparut dans les ténèbres tremblantes
Le corps d’Agathe s’abattait alors dans la neige
Il glissa lentement sur la pente du toit
Puis bascula dans le vide
Ses yeux avalèrent d’un trait
Une nuit sans fin
L’éternité se cristallisa dans la seconde
Où l'angoisse et la douleur dessinaient un flocon
Au fond du ciel mydriatique
De son regard
* * *
* *
*
Raphaëlle avait erré dans cette forêt, un dimanche.
Elle s’était retournée
Sur un père disant à sa fille
Qui tenait un bout de métal :
« Lâche, c’est sale. »
Eh beh. Quelle fin glaçante. C'était donc ça le lien avec l'enquêtrice !
C'est presque futuriste sur la forme (le mouvement littéraire, hein, pas l'adjectif).
Félicitations pour ce récit !