NOVA ELLÉE.
face au miroir je souris-phénix avec cette chaleur nouvelle
fracassante dans le regard
je flambe à l’intérieur je fulgure la vitesse
car enfin j’y suis enfin ça y est
Nova-idéelle qui virevousse dans sa chambre en jaillissant
des éclats de rire ils se cassent sur la dernière note mais
ils sont là et moi aussi je suis
volupté
tellement tellement
car même si en Eurythmie je peux corps-fluer
ici quand on s’idéelle le saisissement est si différent si eupho
rie je ris encore
visiblé on l’a ce corps mais physiqué on ne le porte pas
on est aérianité et c’est notre peau-béton-prison qu’on s’arrache la pesanteur
qu’on s’envole
je n’ai même plus mal au bras je le bouge comme si
rien
il ne s’est jamais rien arrivé
rien cassé
tout est même plus fantasia
que je ne comprends pas mais c’est là c’est ici
les ruisseaux d’eau sur mon visage et mes bras et mes jambes et mes épaules et partout
à la clavicule
et aussi les courants d’air incrustés dans la peau ils valsent
étroits petits couloirs de vent
j’ai les chevelures toutes bleues toutes mer
et un poncho d’azur flot-violet
je me regarde et je ressemble à cette idéelle qui errait près des rats
elle était aussi là quand le ciel a saigné de l’acide
elle m’avait guidé lorsque je véloais elle était
là elle était
moi ?
ou autre quoi ?
comment savoir comment ? je ne sais
mais tant pis pô grave
c’est ainsi je hausse des épaules
l’important c’est ce que j’ai et j’ai ce corps-idéelle
que j’adore à l’extravité il me fait
ronronner de plaisir d’autant plus qu’à me rendre ainsi ça me fait voir d’autres
d’autres idéelles
tout ce que je voyais enfant c’est de retour là les poissons qui me nagent autour
les méduses qui s’élèvolent la raie qui me plane au-dessus
ils ne sont là que quand je suis idéelle mais
tout de même c’est déjà ça c’est déjà là
je ris je twiste au milieu de tout ça
cette évanouissance ce n’est même pas si compliqué que ça à atteindre
ça n’a toujours
été que la peur et l’ignorance pour m’empêcher
de m’ébranler l’intérieur jusqu’à ce que je m’évanescence
tout glisse si facile je me demande comment j’ai pu
oublier
passer à côté de cette miraculée
et j’ai montré à Max et je lui ai demandé
si elle y arrivait elle aussi mais non rien
elle me voit le faire et tombe des nues et elle essaie
(elle essaie vraiment fort) mais Max n’arrive
pas
toujours pas et moi oui ?
on ne comprend pas
toujours pas mais ce qui est sûr alors c’est que
alors
mes mères m’ont noyé la tête sous les mensonges et
l’oubli ?
Jasmin avait raison il avait raison je suis
manipulère par mes mères je ne suis
pas encore retournère le voir lui mais j’irai
là pour le moment
ce ne sont que mes pourquoi pourquoi
pourquoi pourquoi pourquoi
m’avoir fait oublier
(pourquoi)
et aussi pourquoi
elles m’ont toujours encourageanté à idéeller
pourquoi soudain ça elles ne veulent pas
l’idéellation de soi
ne serait-ce pas paradoxant ?
qu’est-ce qu’elles me cachent encore ?
qu’est-ce quoi qu’est-ce qui
qu’est-ce qu’elles me MENTENT encore ?!
je ne sais je ne sais mais
le fiel amer contre elles me poisonne toujours plus acide les veines
je n’ai jamais été aussi aigreur contre elles
parce que tout de même
c’est comme si elles m’avaient séquestré dans leur prison de l’esprit
je suis écroué entre mes murs de l’oubli
et même d’autres murs qui sont comme des murs de
naïveté ? d’ignorance ?
j’en suis même venu à être d’accord avec Michio
quand il leur reproche à toustes de m’avoir bichounné
c’est une chose que je lui ai dite
d’ailleurs
en revenant par accident en Eurythmie
j’étais tombé dans le noir-sommeil sans avoir pu lutter
j’étais là et lui aussi
assis dans sa tanière il buvait un verre en fumant son cigare
me riant au nez lorsque je suis réapparu il m’a nargué avoir été impressionné
il pensait que je tiendrais deux nuits blanches mais certainement pas quatre
et c’est à ce moment-là que j’ai vu
j’ai compris tout ce dont m’ont privé mes mères
à jamais rien me dire et tout
tout
cette manie à tout me raconter en plus beau
même pas me préparer à l’Eurythmie
rien elles m’ont donné un monde de rien
et Héliodore pareil
j’en ressors la tête creuse de vérité
j’étais la nausée je me suis assis à ses côtés
Michio
déboussole je prenais conscience à quel point c’était
mal
l’enfance
et surtout à quel point j’avais mal
d’innocence
il m’a raillé qu’est-ce que je fous là je peux tout aussi bien
aller crever directement dehors
être Garde-ciel c’est mort si je crois qu’il y a encore quelque chose à tirer de moi
jamais je ne berne jamais personne
je l’ai observé désemparé
de la brume-détresse aux yeux
j’ai compris qu’il avait abandonné et qu’il me détestait
d’être
ce que je suis d’être
une efflore sans défense
il me connaissait à peine mais c’est comme si j’étais sa plus grande
déception
et moi j’avais
honte
et moi j’ai
et moi je me suis versé mon premier verre d’alcool
Michio m’a dévisagé avec de gros yeux oubliant son cigare
et moi j’ai
bu
et moi j’ai
serré mon verre crasicrasse sans pouvoir m’arrêter
cette haine qui montait ardente contre mes mères tout ce
doute
toute cette ignorance
et moi je brûlais je me sentais pauvre
de cruauté je tangue quand je vois une arme
mais je ne voulais plus tanguer
tout à la contraire j’avais besoin d’être confronté à
la rudesse de l’existence
besoin d’apprendre
et c’est en fixant le fond de mon verre
d’alcool eurythméen
que je me suis promis que plus jamais on se jouera de moi
et qu’à partir de maintenant moi aussi je serai vrai
et tant pis si ça me fait porter un peu de sombrité en moi
c’est ok
c’est ok
ce n’est pas pour autant que ça fait de moi un porte-chaos
enfin quoique
quoique
j’ai levé la tête j’ai planté mon regard dans celui de Michio avec
violence et j’ai hargné :
— Vous savez Michio, je crois que vous avez raison. Mes mères et Héliodore ont fait erreur. Ils m’ont enfermé dans une prison-naïveté pour me préserver –
(et me manipuler)
— … mais ça me vulnérabilise plus que ça me protège. Je ne veux plus être ça.
il m’a nuagé du tabac saoul au visage et un truc nouveau brasillait à ses yeux
— Qu’est-ce que tu attends au juste de moi, gnarde ?
— Je veux apprendre à me battre. Je veux que vous m’appreniez ça.
il a ronflé un rire-persifleur il a encore fumé
— C’est ce que j’essayais de faire avant que tu piques ta merveilleuse petite crise d’adolescente rebelle.
— Je sais.
— Je ne serai pas plus tendre qu’avant.
— Je sais.
— C’est mort d’avance.
il avait tort
tellement tort
c’est parce que l’être humain n’est rien qu’il peut tout devenir
parce qu’il est néant qu’il est libre qu’il peut choisir toutes les identités
toutes les destinées
et que même si j’ai été nouille-naïveté jusqu’à présent je peux changer
être plus
savoir me défendre c’est tout ce que je demande
je me suis penché j’ai murmuré :
— Essayez, pour voir.
je l’ai dit comme jamais je l’ai dit
avec une rancune qui venait du fond du coeur
et alors toute la fierté de Michio
toute sa roguerie s’est plantée dans son sourire il n’a rien répondu mais il était
mesquinement heureux d’arriver à ses fins
et moi aussi
je souris
j’ouvre en moi la
mer
qui me permet d’horizonner et
fendre
mes illusions de verre
je jouerai mon rôle de Garde-ciel à la perfectiance
et à mes mères
je jouerai le rôle de Nova-enfance
Nova-confiance
je leur souris je fais comme si de rien en attendant de trouver la
vérité
belle et cruelle
je leur souris et mes yeux chauffent d’une étrange fougue
je leur souris et leurs yeux ne m’envouteront plus
je leur souris et leurs yeux et les miens
je leur souris
feinte
belle et cruelle
je vous souris à vous le monde et je
caméléonne
virtuose des apparences
comédionne à louvoyer dans le théâtre de la vie
vélivole des mots et des masques
je peux tout être et tout est moi
nous êtes : force-mouvement !
vous sommes : vitesse-va-t’en-fuite !
jour-tout tu es là et tu flux-mer
puis tu jures qu’un jour
oh un jour…
je la connaitrai oui
je l’atteindrai ma
dure
véracité
qui me fera tout revivre à
ʇᴉoɹpuǝ,ן
Très chouette chapitre ! Très court mais il permet de montrer pas mal de choses sur le personnage de Nova, son évolution qui se poursuit en parallèle de celle de Jules, l'acceptation douloureuse des mensonges de ses mères, les retrouvailles avec Michio. C'est vraiment intéressant, une bonne transition avant les derniers chapitres et la fin qui commence à se dessiner.
L'écriture de ce chapitre est chouette, avec encore plein de chouettes passages, que je t'ai relevé en-dessous, et cette fin de chapitre à l'endroit / à l'envers très bien trouvée.
Mes passages prefs :
"je prenais conscience à quel point c’était mal l’enfance et surtout à quel point j’avais mal d’innocence"
"c’est parce que l’être humain n’est rien qu’il peut tout devenir" elle claque celle-là xD
"j’ouvre en moi la mer qui me permet d’horizonner et fendre mes illusions de verre"
"et je caméléonne" j'adore ce verbe ! joli clin d'oeil au titre de chapitre.
Je continue !!
Hahah coucou Contesse (que tu voulais écrire) ça me fait rire xDD Merci pour ta lecture !
Je suis contente si ce chapitre t'a plu, d'autant plus qu'il a une écriture particulière, et oui comme tu le dis, il fait pas mal évoluer Nova ! :D
Je file répondre à la suite <3
1,3K, c'est quoi ce chapitre là ? C'est beaucoup trop court tu fais n'importe quoi :/
Bon c'est pas grave, dans 2h et 21 minutes j'écris ton nom sur le courrier des enfers.
Et bye bye, Loulou.
Sinon il est trop bien ce chapitre, mais il est trop court, ça fait tache. Donc tu recommences et tu rajoutes 12K stp.
Et t'écris le chapitre 2 du tome 2.
Et le chapitre 45 du tome 768.
Voilà.
Bisous.
Ciao.
Sinon, rah oui Concombresse j'suis trop déso, j'sais 1,3k c'est ridicule et c'est pas digne des Portiers. MAIS promis le tome 2 c'est longs chapitres ga-ran-tis, 20k minimum par pdv à chaque fois.
Par contre pour mon nom sur le courrier des enfers jsp si ça va marcher, y'a tellement de gens qui me détestent d'écrire des longs chapitres qu'Ai a déjà pris une requête me concernant, déso :/
Voilà.
Bisous.
Ciao.
Le marché ne ment pas.
Ah mince. J'crois que c'est ma requête en fait. Celle que j'avais fait quand tu faisais des vocaux de 15min au lieu de 30 tu sais ? Bon bah je vais retrouver la poupée et tirer la ficelle alors.
Bisous !
Ai ne ment pas.