Jeanne
Louise et Lucas étaient arrivés au coucher de la lumière. Jeanne s’était tout de suite jetée sur son amie. Elle avait versé tant de larmes de soulagement et de joie. La serrant fort contre elle, la femme s’était assurée que la Princesse était bel et bien là, en un seul morceau. Elle s’était empressée de la questionner sur son voyage, même si les hommes de l’expédition le lui avaient déjà narré. Elle était si heureuse qu’elle n’avait pas remarqué la tristesse du garçon. Il s’était retiré, laissant les deux femmes se retrouver.
La jeune dirigeante avait l’air en forme, mais déboussolée. Elle lui raconta l’épisode au Sud du lac, l’affrontement avec Jacques, qui n’était apparemment plus lui-même, puis la perte de Sibylle. Ce que la voleuse avait fait pour Lucas était courageux et Louise semblait regretter son attitude envers elle, même si elle n’en parlait pas. La Princesse évoqua les paroles de l’ancien Grand Occupant quant au sort de Tom. Des larmes perlaient sur ses douces joues tandis qu’elle relatait ce douloureux souvenir.
Jeanne voulut avoir plus de détails sur le chat dont lui avaient parlé Tadjou, Johny et Hans, le voir de ses propres yeux. C’était si extraordinaire, un animal, dans l’Entre-Deux.
— Il a disparu ! s’était exclamée Louise, tout aussi surprise que son amie. Bastet s’est volatilisé ! Nous n’avions pas constaté que sa consistance s’estompait depuis que nous avons traversé les plaines vides en sa compagnie. Il devenait de plus en plus diaphane, voire transparent. Et, lorsque nous étions dans le véhicule motorisé de Lucas afin de rentrer au plus vite, il était particulièrement silencieux. Puis d’un seul coup, il s’est évaporé, pouf !
La grande femme aurait pu trouver amusante la façon dont s’exprimait la Princesse si elle n’avait pas été aussi sérieuse. Le chat s’était finalement effacé dans un brouillard blanchâtre, à l’inverse des Occupants envoyés en Enfer qui finissaient en nuage de fumée sombre. Cela impliquait-il que Bastet avait rejoint le Paradis ? Était-ce à cause de la disparition de son Créateur ? Ces nouvelles questions s’étaient ajoutées à la multitude d’autres sans réponses.
Les jours qui suivirent, Jeanne et le conseil recueillirent les Occupants du Sud et de l’Ouest dans le château. Ils étaient trop nombreux et ne pouvaient être tous logés dans le grand bâtiment. Heureusement, Roan, aidé de Johny, ouvrit les souterrains à ceux qui le souhaitaient, triplant la superficie de l’édifice. Ceux habitant au Nord et les survivants de l’Est se rendirent au dortoir, sécurisé également par Honoré. Les deux Créatrices savaient qu’elles devaient mettre à l’abri leur peuple à tout prix, au péril de leur place dans l’Entre-Deux s’il le fallait.
Naïra avait essayé de contacter le Bien et le Mal avec l’aide de Tyméo, un jeune homme arrivé quelques semaines plus tôt. Leurs tentatives furent toutes vouées à l’échec. Les Êtres Supérieurs ne se commandaient pas. C’était de leur plein gré qu’ils se montraient et cela avait toujours été ainsi, depuis plus de 472 ans.
Il avait alors été nécessaire de fortifier le château avec un rempart supplémentaire, plus haut que le précédent. Lucas et Jeanne l’avaient élevé à eux deux sans difficulté. Pendant ce temps, Louise avait érigé une barrière électrique tout autour. Ils se barricadaient dans la peur tandis que Jacques était seul. Cependant, les Créatrices n’avaient pas voulu sous-estimer cet homme qui détenait leur pouvoir et bien plus encore. Elles ne pouvaient envisager de perdre d’autres citoyens. L’Enfer les effrayait davantage à présent, ce qui semblait rationnel après avoir passé autant de temps dans leur monde équilibré entre le bien et le mal.
Jeanne était particulièrement inquiète pour son amie Naïra. Elle avait essayé de lui rendre visite au moins une fois par luminosité pendant ces cinq derniers jours. Ses sentiments pour elle ne faisaient qu’accroître, à l’instar de son anxiété. Néanmoins, la Gardienne ne pouvait quitter son poste, tout comme Honoré. Les morts continuaient de se présenter à la Porte d’Argent et la femme aux yeux noirs se devait de les accueillir. La grande dirigeante somma alors Tyméo, Hans et Tadjou de protéger la gare et surtout la jeune Maghrébine qu’elle se refusait de perdre au même titre que Louise.
En supplément, les trois Créateurs défendirent l’entrée de ce monde et le dortoir de la même façon que pour le château. Ils creusèrent également des galeries reliant les trois lieux pour que les Nouveaux Occupants puissent se cacher et non s’entasser dans la gare qui n’était pas assez grande pour le nombre de morts qui s’y présentaient.
De son côté, Lucas avait passé ces quelques jours enfermé, le plus souvent. Il se réfugiait dans la salle d’entraînement où Jeanne leur avait fait leur premier cours sur la Création. La femme au chignon serré ne savait pas ce qu’il y faisait. Seule Louise avait eu l’autorisation d’entrer dans la pièce, une ou deux fois. Elle l’avait apparemment trouvé en pleurs, entouré de machines. Le jeune homme était complètement abattu par la perte de son frère.
Ce 22 mai, Jeanne avançait dans les couloirs. Vérifiant que personne n’avait besoin de quelque chose, elle s’arrêtait dans toutes les pièces. Les Occupants y étaient entassés par leur grand nombre, mais c’était la seule solution pour les abriter. Ils semblaient comprendre cette situation et aucun ne s’était plaint. Les Créatrices et les conseillers avaient également cédé leurs appartements, cohabitant avec les citoyens, mais personne n’avait osé s’installer dans ceux de Louise.
Une importante majorité des citadins de l’Entre-Deux avaient accepté d’être mis à l’abri dans la forteresse de pierres blanches. Cependant, les dirigeantes avaient laissé le choix à chacun. Un très petit nombre avait préféré rester dans leurs habitations, soit par désintérêt quant à leur sort soit par intrépidité. Et encore moins, avaient décidé de se livrer à Jacques. Ces rares personnes se sentaient emprisonnées dans l’éternité et cherchaient un moyen de cesser d’exister pour de bon, espérant que l’Enfer le leur permettrait.
Dans le corridor, tout était calme. C’en était presque effrayant. Le silence pesait sur le château, comme si une terrifiante tempête se préparait, aussi violente que dévastatrice. Jeanne s’approcha d’une fenêtre donnant sur la cour. Le haut rempart faisait deux fois la taille du petit, plus près du bâtiment. Lucas et elle l’avaient imaginé dans un matériel qui semblait indestructible. Jacques trouverait sûrement le moyen de le faire tomber, mais cela le ralentirait. Les Occupants devaient être protégés à tout prix. Ils n’étaient pas fautifs quant à la folie de cet homme. Louise et Jeanne non plus, mais elles étaient responsables de leur peuple.
Un mouvement attira son attention. Quelqu’un traversait la cour d’un pas rapide. Elle reconnut Mia et ses grandes foulées. L’Australienne surveillait les alentours avec un autre conseiller. Ils avaient dû voir quelque chose pour qu’elle se précipite au château. Jeanne dévala les marches pour la rejoindre. Elle la trouva en compagnie d’Ugo et Gyanada, le couple de Grands Occupants, toujours fourrés ensemble. En bas du double escalier, sous l’imposant tableau la représentant, Louise était également présente. Elle était concentrée sur les informations qu’annonçait la jeune surfeuse.
— … arrive. Nous l’avons vu avec Kenshin, le pauvre est complètement paniqué, racontait-elle. Il s’est réfugié dans les souterrains. Je ne pense pas que le mur tiendra longtemps.
Jeanne descendit la dernière marche.
— Que se passe-t-il ? s’informa-t-elle, n’ayant pas entendu le début.
Louise se tourna vers elle, ne l’ayant pas vue accourir. Son regard émeraude était empli d’anxiété. La femme s’approcha d’elle et posa une main sur son épaule.
— Jacques arrive, répéta Mia, et Jeanne rapporta son attention sur elle. Grâce aux jumelles de Lucas, nous avons pu appréhender un véhicule qui se dirige vers nous. Il avance lentement, je venais donc chercher le jeune garçon pour qu’il me donne son avis sur le type d’engin que ça peut être. On dirait une sorte de machine de guerre, mais je ne suis pas sûre.
— Il est enfermé dans sa pièce, me semble-t-il, répondit Louise.
— Très bien, j’y vais alors, commença l’Australienne.
— Non ! s’exclama Louise, un peu fort. Pardonne-moi, je veux dire non, ne te déplace pas pour cela. Je m’en occupe. Retournez sur le rempart et préparez la défense.
Elle se tourna vers son amie.
— Jeanne, accompagne-les, s’il te plaît, lui demanda-t-elle. Je me presse.
La grande femme allait répliquer, mais la Princesse montait déjà les marches deux à deux. Louise disparut à l’étage, tandis qu’une main se posait sur le bras de la Créatrice dont le chignon noir était de moins en moins en ordre.
— Vite, Jeanne, allons-y, la pressa Mia.
Elle hocha la tête et suivit les jeunes conseillers qui s’élançaient vers le grand mur. Ils passèrent le premier, plus petit, puis arrivèrent aux escaliers d’acier. Tout avait été fait rapidement, dans la précipitation, de peur de voir Jacques surgir à tout moment. Lucas avait ajouté par la suite des cabines qui s’élèvent pour grimper plus vite, mais après le récit de la Princesse sur ces engins appelés ascenseurs, Jeanne refusait d’en emprunter un. L’enceinte de métal, particulièrement épaisse de l’extérieur, était creuse à l’intérieur afin de permettre d’y circuler. L’édifice restait robuste grâce à ses poutres d’aciers de part et d’autre. Elles avaient été pensées pour ne pas porter préjudice ou handicaper la stabilité de la forteresse, tout en consolidant le mur.
Jeanne suivit Ugo, le jeune Allemand aux taches de rousseur, jusqu’au rempart donnant sur le lac. Il lui présenta des jumelles et la femme s’en saisit. Elle n’avait jamais utilisé ce genre d’objet. Deux lentilles, entourées de plastiques afin de les tenir avec ses mains, permettaient d’observer sur de grandes distances. Le Créateur avait amélioré le système en trafiquant les verres. Il alors était possible de voir à plusieurs dizaines de kilomètres. Une molette, au milieu de l’appareil, servait à augmenter ou diminuer la portée à laquelle l’image voulait être examinée.
Devant elle, le mur devint transparent alors qu’elle s’en approcha. Elle restait impressionnée malgré sa participation à la construction de l’édifice. Lucas lui avait expliqué qu’il s’était inspiré de matériaux de son époque pour la façade extérieure. Il avait matérialisé une plaque de métal qui avait les facultés du verre trempé. À l’intérieur du rempart, ils pouvaient observer à travers le paysage, mais Jacques ne les verrait pas.
La femme régla rapidement les lunettes et trouva ce que les conseillers voulaient lui montrer. Elle fixa la netteté, comme le lui avait appris le jeune Créateur. Un énorme véhicule noir avançait lentement vers le château depuis le Sud-Est. Il était assez large et enfonçait les habitations qui l’entouraient si elles avaient le malheur d’être sur son passage. N’étant que de simples chaumières, elles étaient complètement balayées par la machine de guerre. Plus personne ne résidait dans ces maisons, mais l’estomac de Jeanne se serra en voyant ces foyers piétinés de la sorte. À l’avant de l’engin, un long canon était dirigé vers eux. Comment leur rempart allait-il faire barrière face à ce dispositif militaire ?
Jeanne reposa les jumelles. Les regards étaient tournés vers elle, attendant ses instructions. Mais elle ne savait que leur dire. Elle n’avait pas vécu de guerre, n’était pas une stratège et elle détestait par-dessus tout la violence. Elle souffla discrètement.
« Louise, j’ai besoin de toi. », pensa-t-elle, trop fort.
« Nous arrivons, Jeanne. », répondit une petite voix dans sa tête.
La femme sursauta, inquiétant les Grands Occupants autour d’elle.
« Mademoiselle Louise, c’est vous ? », demanda-t-elle, intriguée.
« Oui, c’est moi. »
La voix sembla sourire dans l’imagination de la femme dont les cheveux noirs tombaient à présent sur son front et ses épaules.
Elle étira ses lèvres à son tour. C’était la première fois qu’elle utilisait sa bille de télépathie. Et, même si Lucas lui avait parfaitement expliqué comment elle fonctionnait, Jeanne fut surprise de la sensation de partager une conversation agréable à l’intérieur de son crâne. La seule référence qu’elle possédait concernant cette expérience était lorsque les Êtres Supérieurs s’insinuaient au plus profond de son cerveau pour l’écraser de leur voix inhumaine.
Elle mit alors une main sur sa bouche, tout à coup embarrassée.
— Qu’y a-t-il, Jeanne ? s’inquiéta Mia, la sortant de ses idées.
— Oh pardon, gloussa-t-elle. Je viens de me rendre compte que j’ai tutoyé Mademoiselle Louise. Pour la première fois depuis que nous nous connaissons.
La jeune Indienne et son compagnon Ugo ouvrirent de grands yeux, tandis que Mia riait avec la Créatrice.
***
Louise
Louise courait dans les couloirs du château. Elle s’arrêta en dérapant devant la porte de la Salle de Création que le garçon s’était à présent appropriée. N‘ayant pas conscience de son comportement, indigne de celui d’une Princesse, elle se concentrait sur la crise de l’Entre-Deux et son devoir. Sa colère contre Jacques était inimaginable, inqualifiable, innommable. Mais cette fois-ci, elle avait la maîtrise sur son pouvoir. Elle le gardait enfoui au fond d’elle. Et le moment venu, lorsque l’homme serait devant elle, Louise lâcherait toute sa fureur, sa hargne, sa rage contre lui. Un simple éclair l’avait immobilisé comme les colosses de l’Autre-Part près de la rivière. Mais que lui arriverait-il face à une tempête de foudre ?
Elle frappa timidement à la porte de bois. Aucun son. Elle réitéra avec plus de conviction. Toujours rien.
— Lucas ? hésita-t-elle. Puis-je entrer ?
Un long silence répondit à sa question. Elle baissa la poignée, ne sachant pas si elle voulait le déranger, ou même s’il occupait la pièce à ce moment-là. La porte grinça, alors qu’elle se glissait dans son embrasure.
— Lucas ? appela-t-elle.
La salle était baignée dans le noir. Des volets avaient été placés sur les fenêtres afin de ne laisser entrer que de fins rayons de lumière. Le temps que sa vision s’habitue à l’obscurité, elle finit par apercevoir des formes devant elle. Elles se mouvaient lentement de façon aléatoire dans la pièce.
— Lucas, chuchota-t-elle, peu rassurée par ce qu’elle voyait et encore plus par ce qui lui semblait invisible.
— Chut, Princesse, fit une voix derrière elle.
Elle allait crier, mais une main se plaqua sur ses lèvres. Un bras s’enroula autour de son ventre alors qu’elle était tirée en arrière. Elle allait se débattre, mais la personne murmura à son oreille :
— C’est moi, Lucas. Ne fais pas de bruit et observe.
Il lui lâcha la bouche et Louise obéit. Cependant, le jeune homme garda son emprise autour d’elle et son corps semblait particulièrement proche du sien, beaucoup trop proche. Ce contact la déstabilisa et elle eut du mal à se concentrer sur ce qui se passait devant elle.
— Maintenant, dit le Créateur.
Une lumière blanche aveuglante, partant d’un des quatre murs, se faufila comme la balle d’un fusil jusqu’à une ombre. Le monstre, peu importe ce qu’il était, se désintégra. Il éclata en plusieurs petits fragments sombres et clairs. Le halo réitéra plusieurs fois, brisant toutes les masses de l’obscurité présentes dans la pièce. Il n’en restait plus une seule.
Le spectacle avait complètement impressionné la Princesse. Elle se retourna vers le jeune Créateur, toujours dans ses bras, le regard plein d’admiration. Sous la surprise, il la lâcha. Louise aperçut alors la tristesse qui habitait les yeux du garçon, tandis que les volets mécaniques se relevaient lentement, laissant entrer la lueur du jour dans la salle. Son sourire s’évanouit instantanément. Elle ne remarqua pas que ses doigts s’étaient levés tous seuls vers la joue du garçon. Il la fixait de ses yeux si clairs, plongeant dans son âme. Elle revoyait tellement Conan dans ce regard, mais le reste n’était définitivement pas son amour de jeunesse.
Louise retira sa main et toussota. Elle se tourna vers le centre de la pièce pour cacher sa gêne et demanda :
— Qu’était-ce ?
Le Créateur s’avança vers le mur d’où étaient sorties les valves de balles lumineuses. Un objet était posé sur un tréteau. Il s’en saisit et le plaça devant lui, pour le montrer à la Princesse.
— Ce n’est qu’un prototype, expliqua-t-il. Mais ça a l’air de fonctionner.
Il dut apercevoir l’expression interrogative sur le visage de Louise puisqu’il posa l’engin et s’approcha d’elle.
— Pardon, tu n’as pas la moindre idée de ce dont je parle, s’excusa-t-il.
Elle hocha la tête, attendant la suite.
— Bon comme tu le sais déjà, commença-t-il. J’ai créé pas mal de choses pour que nous nous défendions face à Jacques. Il y a le rempart et tous les gadgets à l’intérieur. Enfin, j’en avais assez de penser à tout ça. À part me remémorer ce que ce fou a fait à Tom, je commençais à perdre la tête. Je me suis donc concentré sur autre chose. Plusieurs nuits, j’ai entendu des cris dans les chambres. En allant voir, j’ai compris que les Occupants étaient effrayés par l’obscurité. C’est un des premiers principes qu’on nous a expliqués à notre arrivée. Dans le noir, il y a des ombres, des monstres, qui hantent l’Entre-Deux. Pourtant le château est particulièrement éclairé, mais parfois les bougies s’éteignent ou avec mes expériences, il peut y avoir des problèmes d’électricité.
Il fit une pause. Évoquer le nom de son frère semblait toujours le toucher autant. Il renifla et essuya négligemment un œil.
— Je ne les avais jamais vues de mes propres yeux, alors j’ai essayé de les faire apparaître, continua-t-il. Il suffit d’un endroit sombre, vraiment très peu éclairé pour que les ombres se manifestent, même en plein jour. J’ai ressenti la peur qu’elles insufflaient, que ce soit visuellement ou auditivement. Je les ai donc étudiées. Elles ne nous attaquent pas, elles bougent juste lentement selon un parcours aléatoire, il n’y a pas de chemin prédéfini. Dès que de la lumière envahit l’endroit où elles se trouvent, elles disparaissent. Seulement, elles réapparaissent à partir du moment où l’obscurité se répand de nouveau. Autre point, si un être humain a le malheur d’être touché, il se retrouve pétrifié jusqu’au lever du jour.
Louise comprit où il voulait en venir, mais elle le laissa terminer.
— J’ai donc imaginé une arme qui les détruit, reprit-il en se dirigeant une fois de plus vers le curieux objet. C’est un fusil qui envoie des balles de lumières vives, désintégrant les ombres afin qu’elles ne réapparaissent pas. Regarde, fit-il pour finir.
Il appuya sur le bouton d’un petit boîtier qu’il tenait à la main. Les volets cachèrent de nouveau la luminosité extérieure. Louise se prépara à éprouver de la peur et à voir les monstres surgir des murs sombres. Rien de tout cela ne se produisit. La pièce était plongée dans le noir, mais aucune ombre ne s’y glissait.
— Incroyable, dit-elle à voix haute.
— N’est-ce pas ? répondit Lucas.
Le jeune homme restaura finalement la clarté du jour. Louise crut voir un petit sourire satisfait passer sur les lèvres du Créateur, mais elle l’avait peut-être imaginé. Il avait de nouveau le regard triste.
« Louise, j’ai besoin de toi. », entendit-elle dans sa tête.
Lucas dut le saisir également, puisqu’il leva ses yeux vers elle. La Princesse avait reconnu la voix de son amie.
— Oh saperlotte, Jeanne, s’exclama-t-elle en plaquant sa main sur sa bouche. J’avais complètement oublié. Nous devons les rejoindre au rempart, ils ont aperçu quelque chose.
Le jeune homme se tendit. Sa mâchoire se crispa alors que son regard se glaçait.
« Nous arrivons, Jeanne. », répondit Louise à son amie.
Les deux Créateurs s’engagèrent dans les couloirs. Ils se rendirent jusqu’au haut mur en trottinant, silencieusement. Parvenue là où se trouvaient Jeanne et les Grands Occupants, Louise se saisit des jumelles et observa le gros véhicule sombre. Elle allait les passer à Lucas, mais ce dernier s’en était créé une autre paire. Il s’avança à son tour devant le mur. En gardant son regard vers l’extérieur, il annonça :
— C’est un tank.
***
Décidément Jacques est le personnage que j'ai le plus de mal à comprendre dans sa façon d'agir. Qu'il fomente un coup d'État ça ne me surprend pas mais qu'il se jette en plein cœur de la ville pour lancer ses bombe d'Enfer me trouble. Et encore plus la réaction qui en découle. Pour un criminel en cavale toute la ville est convié en des lieux spécifiques. Sa seule menace a complètement réduit au silence la ville. Je trouve que c'est assez exagéré mais pas impossible. Surtout que ce n'est pas un mauvais choix vu ce qui s'annonce xD (Ou alors justement s'en est un ? Après tout son tank va tirer des balles d'Enfer)
Sinon Sibylle a eu droit à son repentir bien qu'elle ai mal fini xD
Lucas qui se transforme en Dexter (le dessin animée) c'est assez drôle je trouve :D Mais il est celui qui peut le plus donner un nouveau visage à l'Entre-Deux donc c'est cool qu'il innove :D
Surtout, n'hésite pas à me dire si ce sentiment persiste dans les chapitres qui suivent.
Pour le reste, je te remercie. Ça me fait tout de même plaisir que tu poursuives ta lecture ! :D Et oui Lucas vire au scientifique "fou" ^^ et ça ne s'arrange pas dans le 2ème tome !