4. Ashes to ashes - David Bowie

Notes de l’auteur : N'hésitez pas à vous plonger dans l'ambiance musicale d'Iris !

Le lendemain, Iris était décidée à se montrer mieux disposée envers Elia et les autres habitants de la Terre en général, si ça pouvait faire plaisir à Thomas. Néanmoins, sa bonne volonté fondit comme neige au soleil lorsqu’elle chercha son ami en arrivant au lycée. Il était assis sur leur banc favori, un écouteur dans l’oreille et le sourire aux lèvres. L’autre oreillette était dans celle d’Elia Sorel. Il avait osé ! Lui proposer de l’initier musicalement parlant était une chose : partager leur rituel matinal en était une autre. Et Elia semblait apprécier ce qu’elle écoutait : Iris ne l’avait jamais vu offrir un si grand sourire à qui que ce soit.

            Elle était à deux doigts de tourner les talons comme la veille et de les ignorer jusqu’à la fin de ses jours, mais elle se fit violence et marcha à pas lourds vers son refuge ensoleillé.

            Thomas, doté du sixième sens dont disposent les meilleurs amis, se retourna à son approche et son visage s’éclaira. Il bondit du banc sans faire attention à son écouteur qui heurta violemment le bois, et serra son amie dans ses bras. Iris qui n’était pas une grande fan des contacts physiques en public eut malgré tout le cœur serré face à cette démonstration d’affection.

            – Iris ! Tout n’est pas perdu ! Elia connait les Bee Gees !

            – C’est déjà ça, marmonna Iris. Bon, on y va ?

            Sans attendre de réponse, elle se dirigea vers les escaliers, suivie de près par les deux autres qui parlaient toujours musique.

            – Comment c’est possible que tu connaisses si peu de choses ? Tu vis dans une grotte ?

            – Presque. Ma tante écoute seulement du jazz, et encore, c’est rare. On n’a qu’une vieille radio qui fonctionne une fois sur deux, c’est pas la joie. On n’a même pas la télé !

            – Ça on s’en passerait. Mais pour le reste, dis donc, ta tante n’est pas vraiment au gout du jour.

            – En réalité, c’est ma grand-tante. Elle est un peu sénile et ce qui se passe dans le monde ne l’intéresse pas vraiment.

            Iris n’en pouvait plus, de tous ces mystères : elle aimait que les choses soient claires. C’est pour cela qu’elle se décida à poser la question que Thomas avait trop de tact pour envisager. Elle se tourna vers Elia et stoppa net en plein milieu du couloir, ses prunelles bleues plantées dans celles de la jeune fille afin qu’elle ne puisse s’y soustraire.

            – Elia, une bonne fois pour toute, il est arrivé quoi à tes parents pour que tu vives ailleurs que chez eux ?

            Elle s’était attendu à beaucoup de choses de la part d’Elia : qu’elle rougisse, baisse les yeux, esquive, se mette à pleurer. Elle dut bien avouer que la nouvelle la surprit. Elia ne se défila pas : dans une attitude de défi, elle soutint le regard d’Iris et prononça lentement :

            – Ils sont morts. Il y a trois ans. Dans un accident de voiture.

            Sans se détourner, Iris acquiesça. Thomas assistait à la scène sans respirer. Il craignait une catastrophe imminente mais il n’aurait pas su dire de qui elle proviendrait.

            – Je suis désolée, déclara Iris.

            Elle l’était. Elle ne disait jamais rien sans le penser.

            – Moi aussi, répliqua Elia.

            Iris hocha à nouveau la tête et entra en classe. Elle respectait l’honnêteté et la force de la réponse d’Elia. Quelque chose chez la jeune fille faisait écho à sa propre façon d’être.

            Elle lui jeta un coup d’œil : cachée derrière son rideau noir, elle devinait ses grands yeux pensifs. Peut-être qu’elle dissimulait autre chose derrière sa timidité. Peut-être qu’Elia Sorel valait à être connue.

            Thomas lui fit un signe de la main, pouce levé, avec un air ahuri. Elle étouffa un rire. Il avait souvent cet air ahuri. Mais il avait certainement été plus clairvoyant qu’elle, sur ce coup-là.

 

            – Je pensais qu’elle allait partir en courant, mais finalement, tu as bien fait de poser cette question, je suis content, avoua Thomas.

            Ils étaient tous les deux assis face à face sur le lit d’Iris. Elle tentait de terminer de rédiger une partition pour violoncelle et Thomas s’essayait au ukulélé.

            – Heureuse que tu le reconnaisses. Mais alors, dis-moi : qu’est ce qui t’attires chez elle à ce point ?

            Thomas réfléchit à la question en grattant des cordes au hasard.

            – Je ne sais pas trop… Je trouve qu’elle dégage quelque chose, de la mélancolie ? Ou c’est parce qu’elle est orpheline ? C’est bizarre mais quand elle est entrée dans cette classe, la première fois, j’ai senti qu’il fallait que je lui parle. En fait, dit-il en souriant, elle m’a rappelé toi : toute seule, elle ne tenait pour rien au monde à se faire remarquer et la façon dont elle m’a esquivé quand je l’ai approchée… Tu étais pareil quand on s’est rencontré.

            – C’est vrai, se souvint Iris en lui prenant l’instrument de mains.

            Et elle l’était encore aujourd’hui.

            – Hé !

            – Tu joues comme un pied.

            – Enseignez moi, maître Jimmy Hendrix !

            – Plus tard, il faut que je termine ça. T’as qu’à regarder un tuto sur YouTube.

            – Merci pour ces précieux conseils, ricana Thomas en se levant. Je préfère aller me chercher quelque chose à manger. Maya achète toujours ces… IRIS !!!

            L’intéressée sursauta, la main sur le cœur. Elle observa Thomas qui était figé devant la porte comme une statue de sel.

           – Un mec vient d’apparaître dans ton miroir, dit-il dans un souffle.

            – Waouh. C’est une hallucination due à la faim ?

            – Non, je te jure, pendant un instant, il y a eu un homme en tee-shirt orange dans ton miroir, assura-t-il les yeux écarquillés. Je suis presque certain qu’il m’a fait un signe de la main.

            – Ah ! lui ? C’est Jeff, mon coloc. Je ne t’en ai jamais parlé ? Quand il n’est pas sage, je l’enferme là-dedans grâce à une ancienne magie que je tiens de mon arrière-grand-mère.

            – Iris, c’est pas drôle, je n’ai pas rêvé…

            – Réfléchis une petite seconde, soupira son amie. Y a-t-il une toute petite possibilité pour que ce ne soit pas une expression de ton imagination débordante ?

            – Euh…

            – La réponse est non. Donc suis-moi, on va te faire un grand chocolat chaud pour te remettre de tes émotions et on va oublier cette histoire, d’accord ?

            Iris se retint de rire devant l’air encore choqué de Thomas en descendant les escaliers. Il fallait qu’il arrête de relire les Harry Potter.

 

Ce n’était pas l’avis d’Elia avec qui ils avaient pris l’habitude de déjeuner au lycée. Le lendemain, Thomas, qui semblait avoir été marqué par cette curieuse expérience, la lui détailla avec le visage aussi marqué que si son hallucination s’était trouvée devant lui.

    – C’était peut-être réel, soutint Elia. Ma grand-mère croyait aux esprits et à la magie. Elle disait que si on avait l’impression d’être suivie, c’était peut-être des traces du passé qui nous rendaient visite sous la forme d’ombres.

Iris serra la mâchoire. Elle commençait tout juste à s’habituer à Elia que celle-ci commençait déjà à dérailler…

– C’est concrètement impossible. Les gens ne vivent pas dans les miroirs, c’est comme ça. On s’y reflète et c’est tout. Je n’arrive pas à croire qu’on ait ce débat.

– C’est étonnant que tu ne veuilles pas entendre parler de magie, remarqua Thomas.

– Pourquoi ?

– Étant donné la manière dont tu joues de la musique de façon innée : j’ai toujours dit que c’était un peu surnaturel.

– Pas du tout.

– Et le fait qu’on se soit rencontré, poursuivit-il en riant, c’est pas de la magie, ça ?

– Je ne crois pas, non. De la chance à la rigueur.

– La chance est une forme de surnaturel, intervint Elia.

– Mais ! il faut vous calmer, avec ça ! s’exclama Iris, perplexe. Pourquoi vous tenez tellement à ajouter de l’étrange dans vos vies ?

– Je lis énormément, répliqua Elia.

– Je ne tiens pas à admettre que j’ai des visions de bonshommes habillés en orange, répondit Thomas.

– Vous êtes dingues, conclut Iris avec un sourire.

– Et moi j’ai faim, termina Thomas : tu me passes ton yaourt ?

– Tiens. Écoutez, libre à vous de croire ce que vous voulez, mais laissez-moi avoir les pieds sur terre, ok ? Une terre où les miroirs ne servent qu’à se regarder.

– C’est beaucoup moins drôle. Tu vas manger ta pomme, Elia ?

– Je t’en prie, vas-y. Tu sais, je te comprends Iris. Mes parents étaient dans la recherche alors j’ai hérité d’un certain pragmatisme.

– Tes parents étaient scientifiques et tu crois en l’existence des esprits ?

– Ma grand-mère, oui ! Moi, je ne sais pas. Je ne l’exclus pas parce que c’est différent des contes pour enfants : étant donné le temps que les humains passent sur terre, ce serait logique qu’ils reviennent y faire un tour après leur mort.

Iris fronça le nez, peu convaincue.

– Pour le reste, poursuivit Elia, ça me semble évident que les choses doivent être prouvées méticuleusement par des énoncés physiques ou biologiques.

Un sourire apparut sur les lèvres d’Iris : voilà l’idée qu’elle se faisait d’Elia. Quelqu’un qui avait besoin de tout justifier pour comprendre.

– Alors voilà le club des orphelins, lança une voix sarcastique. Ne le prenez pas mal, mais je ne vais pas m’inscrire.

Iris jeta un regard torve à Maxime qui se tenait devant eux avec suffisance.

– Iris n’est pas orpheline, rétorqua Thomas au moment même où Iris grinçait : « Je ne le suis qu’à moitié ».

Leur condisciple ne cherchait pas à être méchant, il avait simplement très peu de tact et était prêt à tout pour amuser la galerie.

– Sérieux, on dirait que vous vous réunissez comme une secte pour échanger vos témoignages poignants, c’est glauque, poursuivit-il sur sa lancée. En tout cas, Elia, je suis prêt à écouter les tiens.

L’intéressée rougit, comme à son habitude.

– De mieux en mieux tes techniques de drague, mon pote, le félicita Thomas.

– Je t’ai pas sonné, Burcet. Dis, Elia, ça te dit pas de venir déjeuner avec nous ? Je te jure, la conversation sera plus intéressante qu’avec ces deux-là.

– Non merci, répliqua Elia fermement. Je suis très bien avec ces deux-là.

Elia remonta franchement dans l’estime d’Iris à cet instant. Ce fut d’un ton triomphant qu’elle porta le coup de grâce à Maxime :

– Maintenant que tu t’es pris un énième râteau, tu peux retourner à tes conversations extrêmement intéressantes, je n’en doute pas, conclut-elle.

– Un jour, tu me céderas, Iris, promit le jeune homme avec un clin d’œil.

Il s’éloigna néanmoins vers ses amis qui avaient suivi la scène en riant.

– Celui-là, avança Iris en se retournant vers Elia, il ne manque pas d’air. Non mais qu’est-ce qu’il s’imagine ? Je suis sensée être impressionnée par son petit numéro ?

– Je crois que c’est son but, en effet, dit Elia avec un sourire. Mais les garçons ne sont pas toujours très fins pour ces choses-là…

– En revanche nous ne sommes pas sourds, rassurez-vous, marmonna Thomas.

– Ne t’inquiètes pas, Burcet, tu vaux un peu mieux que les autres. Sinon tu n’aurais pas ta place à notre table.

– Pardon ?! C’est moi qui y ai invité Elia je te signale !

– C’est ce qu’on veut te faire croire, murmura Iris d’un ton mystérieux alors qu’Elia éclatait de rire.

Thomas était outré et Iris exultait : faire tourner son ami en bourrique était l’un de ses passe-temps favori. Et désormais, elle avait une complice. Elle devait bien avouer que ce n’était pas déplaisant.

 

            La fin de l’année scolaire approchait à vitesse grand V et on le devinait par quelques symptômes au sein du lycée. Les élèves n’écoutaient plus rien, les professeurs reléguaient le calme au rang de l’utopie et les parties de cartes étaient plus fréquentes que les résolutions d’équations en cours de mathématiques. Ajoutées à cela, les déambulations bruyantes du CPE en sudation avancée indiquaient que les lycéens étaient dans leur esprit plus en vacances qu’autre chose.

            Iris et Thomas connaissaient bien cette ambiance à présent. Elle avait pour eux le gout de la liberté. Elia était néanmoins plus studieuse : elle était bien la seule à se préoccuper de finir le programme.

            – Et eux, là, marmonna-t-elle alors qu’un groupe de Terminales les dépassaient en courant, une bouteille d’eau ouverte à la main, ils n’ont pas des examens à réviser ?

            – Laisse-les s’amuser une dernière fois ! De toute façon, les profs ne sont plus très productifs remarqua Iris en regardant M. Lardier s’allonger sur un banc dans un coin ensoleillé. C’est bientôt les vacances ! s’écria-t-elle.

Grisée à cette pensée, elle fit une proposition sans réfléchir. Une proposition qui fit hausser les sourcils de Thomas jusqu’au sommet de son crâne car il ne pouvait concevoir qu’elle venait d’Iris.

– Elia, tu viendrais à la maison avec nous ce soir ? On pourrait commencer ton éducation musicale.

Elle la regarda avec curiosité. Elia s’était aperçu avec plaisir que le comportement d’Iris à son égard s’était fait beaucoup plus cordial, mais elle avait bien compris que la maison des Tanner était un espace réservé à de rares élus. Elle n’osait plus espérer y pénétrer.

– Avec joie ! répondit-elle en affichant un sourire radieux.

 

C’est ainsi que pour la première fois en cinq ans, Iris Tanner introduisit quelqu’un dans sa demeure. Le dernier qui avait eu cet honneur était Thomas.

Sa mère n’était pas encore rentrée et après un rapide tour du propriétaire – durant lequel Elia ne cessait de s’extasier – les trois amis se retrouvèrent dans la chambre d’Iris.

– Ça fait beaucoup, beaucoup d’instruments de musique, déclara Elia sur le pas de la porte.

Ses yeux ne savaient plus où regarder, il y avait trop de détails, partout : les guitares, le violoncelle, les partitions, la mansarde, les affiches de concert, le ukulélé… La visiteuse emmagasina plus d’informations sur l’occupante de cette chambre que par toutes leurs conversations. Elle lui jeta un coup d’œil. Iris observait son refuge avec tendresse. Elia comprit que si elle avait pu, elle y aurait passé sa vie : ce qui lui rappela douloureusement qu’il n’existait plus aucun endroit sur terre qu’elle considère comme tel. La jeune fille balaya cette vague de tristesse comme s’il s’agissait d’un insecte inopportun. Son attention revint sur la guitare couchée sur le lit, attendant patiemment l’artiste qui la réveillerait.

– Tu nous joues quelque chose, Iris ? J’ai entendu dire que tu étais incroyable, dit Elia avec un clin d’œil pour Thomas.

            – Et c’est vrai, appuya celui-ci en s’asseyant par terre face au lit.

            – C’est parfait, je n’ai pas la pression, maintenant, ricana Iris en s’approchant néanmoins de sa guitare.

            Elia s’assit à côté de Thomas et observa Iris passer la sangle de l’instrument avant de le caler sur ses genoux. L’impatience qu’elle lisait dans ses yeux, la délicatesse de ses gestes, avaient quelque chose de fascinant pour elle qui ne l’avait jamais vue à l’œuvre.

            Iris était déjà dans sa bulle : elle savait déjà quoi jouer. Comme par habitude, elle prit une profonde inspiration lorsque son œil fut attiré par un éclat vers le miroir derrière la porte.

Elle jurait avoir aperçu… Mais ça ne pouvait pas être ça…

Quand elle regarda avec plus d’attention, elle ne vit rien qui ne sortit de l’ordinaire alors elle se prépara de nouveau à jouer, les yeux cette fois rivés sur ses cordes.

Pendant le morceau, un mouvement qu’elle aurait imaginé – ça ne pouvait en être autrement – l’agaçait à la limite de son champ de vision, mais elle était déterminée à ne pas se laisser distraire.  C’est avec triomphe qu’elle parvint au terme de la chanson. Elle déposa sa guitare en souriant sous les félicitations de ses deux amis, quand son regard s’envola inévitablement vers son miroir.

            Son cœur s’emballa au même moment que son souffle se coupait, elle crut qu’elle allait s’évanouir ou hurler sans pouvoir seulement esquisser un geste. Son émoi sembla se prolonger des heures, il ne dura qu’une seconde, en réponse de laquelle Elia et Thomas se retournèrent comme un seul homme pour en apercevoir la raison.

            Dans le miroir, il y avait un visage.

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A.W. Zephyrus
Posté le 20/01/2023
" Je pensais qu’elle allait partir en courant, mais finalement, tu as bien fait de poser cette question, je suis content, avoua Thomas."

N'y en a-t-il pas un qui connaisse la notion de "vie privée" sur les deux impertinents là ?

" – La réponse est non. Donc suis-moi, on va te faire un grand chocolat chaud pour te remettre de tes émotions et on va oublier cette histoire, d’accord ?"

Sa passion d'oublier les choses... Je n'ai plus qu'à espérer qu'Elia revienne illuminer leurs vie de son hypothétique intelligence parce qu'Iris est définitivement *ma* conception du cas désespéré.

Ah, enfin on rentre dans le vif du sujet, il était temps ! Blague à part, j'espère un jour être aussi doué pour poser les décors (pour le moment c'est surtout la patience qui me boude) même si je trouve moi-même que quatre chapitres c'est un peu long. C'est ravissant de voir qu'Iris s'est enfin décoincée aussi !

Mais j'ai peur que si Thomas se case avec Elia, Iris ne soit destinée à finir avec Maxime Dumelon... Dieu l'en préserve, même elle ne mérite pas ça.
Vincent Meriel
Posté le 12/11/2022
Bonjour !

Voilà une Iris bien plus sympathique ^^ c'est agréable de constater qu'elle a vite évolué (ça change).

La relation d'amitié naissante entre les trois personnages est agréable à lire, elle évolue de manière plutôt fluide et donne une bonne dynamique au groupe, comme lors du dialogue sur la magie (très bien rythmé).
L'annonce du "fantôme dans le miroir" arrive à être surprenante (je commençais à me demander comment tout cela allait basculer) et garde son intérêt jusqu'à la révélation finale (la suite !!).
L'ambiance d'été se ressent aussi bien (même si dans mon lycée les terminals devaient bosser comme des damnés jusqu'au bac ^^') et la nonchalance étudiante qui va avec. Du coup bravo (ce n'est pas si simple).

Pour la forme, comme tu semblais demander un peu d'aide sur la relecture pour la fluidité, je vais essayer de faire un peu plus de propositions (n'hésite pas à dire si tu trouves que c'est trop, je réduirais pour après) :

- "Le lendemain, Iris était décidée à se montrer mieux disposée envers Elia et les autres habitants de la Terre en général, si ça pouvait faire plaisir à Thomas." => "Le lendemain, Iris était décidée à se montrer mieux disposée envers Elia, et les habitants de la Terre en général, si ça pouvait faire plaisir à Thomas." (c'est peu de changement, mais je pense que ça améliore un peu la fluidité de la lecture, j'ai un peu buté sur cette phrase alors que l'idée est géniale).

- "Néanmoins, sa bonne volonté fondit comme neige au soleil lorsqu’elle chercha son ami en arrivant au lycée. Il était assis sur leur banc favori, un écouteur dans l’oreille et le sourire aux lèvres." => "Hélas, sa bonne volonté fondit comme neige au soleil lorsqu’elle arriva au lycée. Son meilleur ami était assis sur leur banc favori, un écouteur dans l’oreille et le sourire aux lèvres." (le fait qu'elle le cherche en arrivant est implicite dans l'action)

- "Et Elia" => "D'autant qu'Elia" (normalement une phrase ne commence pas par "et", le faire de temps à autre ce n'est pas grave, mais ça arrive pas mal de fois dans le texte ce qui surprend. Ici, je ne suis pas sûr que ça apporte beaucoup)

- "Elle était à deux doigts" => "Elle fut à deux doigts" (le passe simple retranscrit mieux l'envie de partir sur le champ).

- "– Elia, une bonne fois pour toute, il est arrivé quoi à tes parents pour que tu vives ailleurs que chez eux ?" => "– Qu'est-il arrivé à tes parents pour que tu vives ailleurs que chez eux ?" (ça ne sert à rien d'interpeler quelqu'un si on ses yeux plongés dans les siens. le "une bonne fois pour toute" devrait être induit par le ton d'Iris et sa question)

- "Thomas lui fit un signe de la main, pouce levé, avec un air ahuri. Elle étouffa un rire. Il avait souvent cet air ahuri. Mais il avait certainement été plus clairvoyant qu’elle, sur ce coup-là." => J'ai relu plusieurs fois cette phrase, je ne la comprends pas du tout ^^' je n'ai aucune idée de ce que Thomas veut exprimer ou de ce qu'Iris en pense. (par contre j'adore la transition après, le changement de décors est fluide et bien amené).

- """"
– Et moi j’ai faim, termina Thomas : tu me passes ton yaourt ?

– Tiens. Écoutez
"""" => Comme je le disais au-dessus j'adore ce dialogue. Toutefois, cet endroit aurait été un moment parfait pour insérer une petite description et rompre le dialogue avec un échange de nourriture (et cela permettrait de retirer le "tiens" qui ne sonne pas si bien).

- "Ajoutées à cela, les déambulations bruyantes du CPE en sudation avancée indiquaient que les lycéens étaient dans leur esprit plus en vacances qu’autre chose." => Je trouve la tournure un peu maladroite, on a l'impression que ce sont surtout les sudations qui poussent à être en vacances.

- "Une proposition qui fit hausser les sourcils de Thomas jusqu’au sommet de son crâne car il ne pouvait concevoir qu’elle venait d’Iris." => Je déplacerais cette partie après la proposition, car comme elle est sans réfléchir on l'attend dans l'immédiateté. C'est un peu dommage de la retarder ainsi.

- "Le dernier qui avait eu cet honneur était Thomas." => Je pense que cette phrase est inutile, on voit bien que personne n'a le droit de venir en dehors de lui.

- "Comme par habitude, elle prit une profonde inspiration lorsque son œil fut attiré par un éclat vers le miroir derrière la porte." => "Elle prenait une profonde inspiration lorsque son œil fut attiré par un éclat vers le miroir derrière la porte." (le début n'apporte rien, par contre on retrouve le miroir !!!!!)

- """Elle jurait avoir aperçu… Mais ça ne pouvait pas être ça…

Quand elle regarda avec plus d’attention, elle ne vit rien qui ne sortit de l’ordinaire alors elle se prépara de nouveau à jouer, les yeux cette fois rivés sur ses cordes.
""" => "Elle jura avoir aperçu… Mais ça ne pouvait pas être ça… Elle regarda avec plus d’attention et ne vit rien qui ne sortit de l’ordinaire. Alors, elle se prépara de nouveau à jouer. Les yeux rivés sur ses cordes cette fois." (outre le temps, je trouve que le découpage des paragraphes casse un peu le rythme de l'action).

- "Son cœur s’emballa au même moment que son souffle se coupait, elle crut qu’elle allait s’évanouir ou hurler sans pouvoir seulement esquisser un geste. Son émoi sembla se prolonger des heures, il ne dura qu’une seconde, en réponse de laquelle Elia et Thomas se retournèrent comme un seul homme pour en apercevoir la raison." => "Son cœur s’emballa alors que son souffle se coupait. Incapable d'esquisser un geste, elle crut qu’elle allait s’évanouir ou hurler. Son émoi sembla se prolonger des heures, il ne dura qu’une seconde au bout de laquelle Elia et Thomas se retournèrent comme un seul homme pour en apercevoir la raison." (On est dans une scène d'action, elle mérite un peu plus de la rapidité)

Je me rends compte que j'ai aussi oublié de dire que j'aime beaucoup dl'humour grinçant d'Iris. Ce n'est pas évident de faire de l'humour et la plupart des traits me font sourire, donc encore bravo !

À bientôt pour la suite (et cette histoire de miroir)
Lau_doria
Posté le 13/11/2022
Merci pour ce commentaire très exhaustif!
Tu mets des mots sur des problèmes que j'avais du mal à cerner. Je vais tenir compte de la plupart de tes remarques: elles me font avancer, alors je te remercie pour ton temps.

J'espère que tu ne trouves pas le revirement d'Iris trop brutal. Je suis ravie que son humour te touche, d'ailleurs.

La relation entre nos trois compères est centrale dans l'histoire et j'avais un peu peur de la faire avancer trop vite. Tant mieux si tu trouves leurs dialogues bien rythmés.

J'attends tes prochains conseils et ressentis avec impatience: à bientôt!
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