Deux paires de bras solides l’attrapèrent par les épaules et le soulevèrent hors de l’eau. Crachant un peu de flotte croupie, Jake fut déposé sans ménagement sur le quai. Il essuya ses yeux collés par le sel et quelques restes de vase, et se releva sous les moqueries en essorant son bonnet.
- Ça va ? dit une vieille dame en lui tenant le bras pour l’aider.
- Alors mon gars, qu’est-ce t’fais dans l’eau ? railla un homme la pipe aux lèvres et coiffé d’un chapeau haut de forme miteux.
- J’avais chaud, vous croyez quoi ? Je suis tombé !
- Ben, fallait pas tomber, répliqua l’autre avec logique.
Jake le foudroya du regard tout en enfonçant sur sa tête son bonnet encore humide. C’est à ce moment-là qu’il remarqua l’étrange accoutrement de l’homme. Trapu et vêtu d’une salopette rapiécée, il n’arrivait pas aux épaules de Jake et arborait une grande barbe hirsute noire comme l’ébène. Au milieu d’un visage émacié, deux yeux d’un bleu foncé, une couleur étrange, brillaient d’une intensité telle que Jake fut pris d’un vertige. Il ne pouvait en détacher ses yeux.
Jake resta figé et, au bout de plusieurs secondes, s’entendit demander :
- Etes-vous… une sorte de lutin ?
- Un lutin ? UN LUTIN ! s’égosilla l’autre avec fureur. Est-ce que j’ai l’air d’un LUTIN ?
- Euh… oui ?
- PAR MA BARBE, UN LUTIN !
Jake fit un bond. Tout à sa fureur, le petit homme lui fit un geste obscène, en tirant intensément sur sa pipe. Une odeur nauséabonde s’en dégagea lorsqu’il recracha la fumée en même temps qu’une nouvelle salve d’injures. Il hurlait encore en s'éloignant de la jetée.
- CRÉTINS D’HUMAINS !
- Enfin mon garçon, dit une femme qui était restée à côté de Jake pendant la scène. Qu’est-ce qui t’a pris de lui dire ça ? Tu sais bien que les Leprechauns ont sale caractère, même les Leprechauns des villes !
- Les… Leprechauns ? demanda Jake, perplexe.
La femme le regarda avec étonnement puis secoua la tête avec consternation.
- D’où il sort celui-là ? dit-elle pour elle-même en s’en allant.
- Attendez ! cria Jake dans son dos. C’est une blague c’est ça ?
Mais elle ne lui répondit pas, et le vent ne lui apporta que le bourdonnement de la ville et les effluves de la marée.
Poussé par doute terrible, Jake regagna la promenade principale au pas de course et cela lui parut interminable. Il avait l’impression d’avoir des jambes en plomb. Ses vêtements humides lui collaient à la peau mais il n’y prêta pas attention. La gorge sèche, il s’immobilisa au milieu du chemin, regardant frénétiquement autour de lui. Cette rue, ces bâtiments : c’était bien Howth. Et en même temps, ça ne l’était pas.
Une route aux pavés déchaussés avait remplacé la voie goudronnée ; les toits des maisons défiaient allègrement toutes les lois de la gravité ; et l’enseigne du magasin d’électronique de Mr Georges indiquait désormais “Chez Mildred Meadow, apothicaire”.
Jake ne savait plus où donner de la tête. Un étrange mélange d’odeurs d’oignon, de sucre chaud et d’herbe fraîche envahit ses narines. Alors que la rue résonnait d’ordinaire des ronronnements de moteurs, il n’y avait plus une voiture à l’horizon. La foule se pressait à pied autour de Jake, admirant ici les étals d’un vieux bouquiniste, marchandant là d’étranges plantes, s’extasiant plus loin devant des sextants en or dans une vitrine .
Et, droite comme un jonc au milieu de cette agitation et le regard fixé sur lui, se tenait Madame Hatcher.
C’était une femme à l’allure distinguée, grande et mince comme dans ses souvenirs. Ses cheveux coupés courts étaient d’un gris si froid et métallisé, presque blancs, que Jake était sûr de pouvoir s’y refléter.
Il couru jusqu’à elle en traversant la foule.
- Madame Hatcher ! s’exclama-t-il.
- Bonjour, Jake, répondit-elle sobrement. Je crois que tu as raté ton train de dix-sept heures.
- Comment vous…
- Marchons un peu, veux-tu, l’interrompit-elle ; et ses mots sonnèrent plus comme un ordre qu’une question.
Ils cheminèrent en silence. Intimidé par son regard implacable, Jake suivait Madame Hatcher sans oser prendre la parole. Elle avançait d’un pas décidé mais léger, ses souliers de cuir effleurant tout juste les pavés. Plusieurs fois Jake dut accélérer pour ne pas se faire distancer.
Au bout de plusieurs minutes, il n’y tint plus et brisa le silence. Comme retenues trop longtemps par un barrage enfin ouvert, ses questions jaillirent en un flot ininterrompu.
- Madame Hatcher, où sommes-nous ? Ça ressemble à Howth, mais je sais que ce n’est pas Howth. Comment se fait-il que la boutique de Mr Georges soit devenue une espèce de pharmacie ? Pourquoi ces gens admirent-ils ces drôles d’instruments en cuivre ? Est-ce que j’ai vraiment vu un Leprechaun ? Et qu’est-ce que c’est ça ?! ajouta-t-il en tendant le doigt vers une minuscule créature volante qui passait devant eux avec un rire cristallin.
- La boutique de Mr Georges n’est pas devenue une pharmacie, répondit Madame Hatcher, imperturbable, pour la bonne raison que ce sont deux endroits distincts. Ces instruments que tu as vu en vitrine sont des sextants, des appareils très prisés et très puissants ici. Oui, tu as bien rencontré un Leprechaun. Cette petite créature est une Pixie - ne te fie pas à son apparence, elle est particulièrement dangereuse.
Jake fronça les sourcils, essayant de saisir toutes les implications de ces informations.
- Et tu as raison, reprit-elle après une pause. Nous sommes bien à Howth, mais ce n’est pas le Howth que tu connais. Jake, es-tu familier avec l’histoire de l’Atlantide ?
- Une île engloutie par les flots il y a plusieurs millénaires ? dit-il, incertain après une seconde d’hésitation. C’est une légende, n’est-ce pas ?
- C’est ce que l’on raconte en effet dans ton monde, acquiesça Madame Hatcher sans se départir de son visage grave. Une île légendaire, punie par les dieux pour s’être montrée trop orgueilleuse. Malheureusement, tout est faux.
- Que voulez-vous dire ?
- Il ne s’agit pas d’une légende, mais bien de la réalité. Il y a bien longtemps, dans les temps les plus anciens de la mémoire, les atlantes vivaient en harmonie avec les humains. Les humains développaient l’esprit d’initiative et la curiosité, les atlantes apportaient les connaissances et leur magie. Mais les humains sont cupides et belliqueux. Ils devinrent jaloux des pouvoirs des atlantes et partirent en guerre. C’était une époque terrible – terrible et dangereuse. Une lutte sans merci au nom de la survie et du pouvoir qui vit s’affronter des mères contre leurs fils, des frères contre leurs soeurs.
Elle avait une voix grave et envoûtante, et Jake oublia où il se trouvait, porté par ses mots. Il y avait quelque chose de magique dans sa manière de raconter l’histoire. Jake aurait pu jurer voir des voiles de fumée danser devant ses yeux et mimer le récit.
- Bientôt, la situation devint critique pour les atlantes. Les derniers survivants se réunirent et prirent la décision de séparer le monde en deux pour mettre leur peuple et les créatures magiques à l’abris en les cachant des humains.
- Comment peut-on séparer un monde en deux ? s’étonna Jake.
- Eh bien, avec un peu de magie et beaucoup de volonté. Nos ancêtres scindèrent le monde en deux ombres identiques séparées par un Voile intangible : d’un côté l’Atlantide, et de l’autre l’Extérieur.
- L’Extérieur ?
- C’est ainsi que nous désignons la face extérieure à l’Atlantide où vivent les humains, dit Madame Hatcher en faisant un geste impatient de la main. Pour simplifier les choses, imagine que le monde résonne sur une certaine fréquence, appelons-la “la fréquence h”, pour humaine. Nos ancêtres atlantes sont parvenu à créer une seconde fréquence de perception, appelons-la “la fréquence a”, pour atlante. Les humains résonnent sur la fréquence h, ce qui leur permet de voir le monde d’une certaine manière, et les atlantes résonnent sur la fréquence a, nous permettant de vivre cachés aux yeux des humains. Et le Voile est une protection imperceptible qui sépare ces deux fréquences. Est-ce que tu comprends ?
Jake hocha la tête, sans être certain d’avoir pour autant tout compris.
- C’est pour cela, reprit-elle, que Howth existe en Atlantide comme elle existe à l’Extérieur, de même que Londres, Dublin ou Paris, ou tout autre endroit que tu pourrais me citer, à quelques détails près bien sûr. Bientôt, cette histoire se perdit dans la mémoire humaine. Elle devint un murmure. Les humains se souvinrent vaguement qu’il exista à une époque une civilisation atlante, mais sans se rappeler les lieux ou les détails. Depuis, nous vivons cachés et protégeons ce secret. Mais on ne put jamais détruire totalement le lien qui unit nos deux mondes. Aujourd’hui encore, ils continuent de s’influencer l’un l’autre, d’une manière parfois des plus inattendues. Et toi, Jake, tu es un atlante.
- Je suis… quoi ? bredouilla Jake.
Jake avait la tête qui chauffait. Tant de questions se bousculaient dans son esprit qu’il ne parvenait plus à ordonner ses pensées. Il en restait sans voix - ce qui était probablement une première.
Une rafale de vent glacé lui arracha un frisson. De la magie, une autre perception du monde, des Leprechauns ? Cela semblait fou, et pourtant, quelque chose dans le regard de Madame Hatche le poussait à ne pas en douter une seconde. Maintenant qu’il y pensait, toutes ces années à se sentir différent, à ne pas trouver sa place, prenaient sens.
Ils avaient quitté le centre ville et marchaient le long de Balscadden Bay Beach - mais peut-être n’était-ce pas son nom ici ? On n’entendait désormais plus que le roulis infatigable de l’eau sur les galets, quelques rires au loin et les éclats de voix d’un homme courant sur le chemin à leur rencontre.
- Madame Hatcher ! Madame Hatcher ! Madame Hatcher ! criait-il inlassablement en avançant d’un pas chaloupé.
Madame Hatcher poussa un discret soupir qui n’échappa pas à Jake, et leva les yeux au ciel. Il ne faisait aucun doute qu’elle connaissait l’homme et que sa présence l’agaçait.
A mesure qu’il s’approchait d’eux, on distinguait mieux son allure. Grand, sec, soixante-dix ans bien tassés et le crâne luisant, il se mouvait difficilement dans des habits noirs qui avaient connus de meilleurs jours. Il levait haut les jambes à chaque pas comme s’il devait franchir des obstacles invisibles aux yeux du reste du monde, et Jake pensa qu’il ressemblait à un héron qui essayait de courir.
- Madame Hat...cher ! Ah, Ma..dame Hat...cheeer! s’écria-t-il en prenant de grandes inspirations entre les syllabes lorsqu’il les eut enfin rejoint.
Il s’appuya sur elle pour reprendre son souffle en posant une grande main décharnée sur son bras. Devant l’affront, Madame Hatcher pinça si fort ses lèvres qu’elles en devinrent presques blanches.
- Reprenez-vous, Mr. Forsooth, assena-t-elle d’un ton glacial tout en dégageant la main importune d’un coup sec de l’épaule.
- Excusez-moi Madame Hatcher, Madame, dit-il, obséquieux.
Puis il se tourna vers Jake qui était resté en retrait et lui saisit la main, la secouant vigoureusement :
- Piddock Forsooth, Monsieur, pour vous servir Monsieur.
- Jake Flemings, Monsieur, enchanté Monsieur, répondit Jake avec amusement
- Ça suffit Mr Forsooth, que voulez-vous ?
L’homme eut un geste d’excuse pour Jake et se pencha vers Madame Hatcher pour lui murmurer son message à l’oreille.
- Très bien, répondit-elle enfin lorsque Mr Forsooth eut fini. Transmettez un télégramme volant au Magistrat pour l’informer que j’ai trouvé ce que nous cherchions. Je rentrerai avec dès demain.
“Trouvé quoi ?” se demanda Jake, perplexe. “Elle ne parle pas de moi quand même ?”. Madame Hatcher tourna la tête et lui lança un regard perçant. Ses yeux étaient d’un bleu givré et mordant, et l’espace d’une seconde, Jake se demanda si elle pouvait lire dans ses pensées. Dans le doute, il se mit à réciter dans sa tête l’hymne national irlandais.
- Bien Madame Hatcher, Madame. Monsieur Flemings, Monsieur, salua Mr Forsooth en se penchant bas en une révérence exagérée.
- Monsieur Forsooth, l’imita Jake, s’attirant un regard noir de Madame Hatcher.
Puis le vieil homme s’en fut comme il était venu, de sa démarche boiteuse, tandis que Jake et Madame Hatcher reprenaient leur route.
- Je sens que tu brûles d’envie de me poser une question, dit enfin Madame Hatcher après plusieurs minutes de silence.
Il en avait bien plus d’une et réfléchit un instant, ne sachant par laquelle commencer. Jake mourrait d’envie de savoir ce qu’elle avait trouvé et qui était ce Magistrat, mais il se retint. Il aurait parié qu’elle lui dirait que cela ne le concernait pas.
- Est-ce qu’on peut traverser le Voile et passer d’un monde à l’autre ? demanda-t-il finalement.
- Ah, c’est une très bonne question, approuva Madame Hatcher - et ce fut la première fois qu’il la vit sourire. Il est impossible de traverser le Voile tel quel. Mais au fil des siècles, nous avons eu besoin, pour diverses raisons, de nous rendre à l’Extérieur - surveiller différents points de conflit, accéder à un matériau rare ou bien nous ravitailler en Nutella.
Jake haussa un sourcil. Était-elle sérieuse ?
- Nous avons donc créé des sortes de tunnels, poursuivit Madame Hatcher, des portes, pour traverser le Voile. Il n’en existe qu’une vingtaine à travers le monde et elles sont extrêmement surveillées, tu peux me croire. Chaque demande doit être justifiée auprès du BEP – le Bureau d’Etude des Passages.
- Le Bureau d’Etude des Passages ?
- L’un des départements du Ministère des Portes, au sein duquel j’officie.
- Bien sûr, dit Jake comme si c’était une évidence.
Il resta songeur quelques minutes.
- Je peux vous demander quelque chose ?
- C’est ce que tu viens de faire, mais je t’en prie, tu peux recommencer.
- Vous dites que moi, je suis un atlante ? Comment c’est possible ?
- Tu ne t’es jamais demandé d’où venait ta mère avant de rencontrer ton père ? Pourquoi elle ne t’avait jamais parlé de son enfance ou de sa famille ? Ta mère est une atlante, Jake, et de ce fait, toi aussi. Avec tous les pouvoirs et les responsabilités que cela implique.
- Ma mère est une atlante ?
- Oui.
- Vous… vous savez où elle est ? demanda Jake, plein d’espoir.
- Quelque part en Atlantide. J’ai trouvé trace de son passage par la Porte de Dublin, mais j’ignore où elle se trouve précisément maintenant, répondit Madame Hatcher.
Un grondement sourd retentit. Au loin, une myriade d’étincelles vertes s’éleva en sifflant au-dessus de leur tête et alla se perdre dans le ciel agité, l’illuminant un bref instant.
- Des Pixies, dit Madame Hatcher devant le visage stupéfait de Jake. Un spectacle superbe, tant qu’on le regarde de loin. Ceci est ton monde, ajouta-t-elle, et ce n’est pas un hasard si je suis ici aujourd’hui. Je suis venue te ramener avec moi à Paris, côté Atlantide, où est ta place.
- Vous m’apprendrez à utiliser la magie atlante ?
- Tu apprendras.
- Pourrais-je y retrouver ma mère ?
- Je l’ignore.
Le ciel s’était assombri et l’air lourd et silencieux annonçait l’orage. Même les hululements des oiseaux de nuit s’étaient tus, comme pour accentuer la gravité du moment.
- D’accord, dit finalement Jake avec sérieux. Et maintenant, il se passe quoi ?
- Maintenant, nous sommes attendus à dîner. Il est presque dix-neuf heures, et je déteste être en retard.
Absorbé par la tournure des évènement, Jake ne s’était pas rendu compte qu’ils s’étaient arrêtés devant chez lui. Enfin, la version atlante de sa maison, probablement habitée par une autre famille. La toiture était plus basse, les vitres obstruées par des rideaux noirs et l’herbe n’avait pas dû être coupée depuis une décennie. C’était un sentiment assez étrange d’être face à une autre version de la maison dans laquelle il avait toujours vécu.
- Comment fait-on ? demanda-t-il.
- Je voudrais vérifier mon intuition. Tu n’as rien à faire, juste à prendre mon bras, ordonna Madame Hatcher. Je me charge du reste.
Jake s’exécuta, intrigué. Ce fut plus long que les fois précédentes, et le front de Madame Hatcher se plissa sous l’effort qu’elle semblait faire. Mais finalement, après plusieurs minutes et un haut-le-coeur, ils réapparurent sur le perron des Flemings.
- Attendez, dit soudain Jake tandis que Madame Hatcher pressait la sonnette. Vous m’avez dit qu’on ne pouvait pas traverser le Voile en dehors des Portes. Mais nous venons de le faire, et je l’ai déjà fait plusieurs fois. Comment est-ce possible ?
- Ah, je me demandais quand tu allais me poser cette question, dit Madame Hatcher avec un sourire en coin. Je te l’ai dit : c’est impossible. Mon cher, je suis enchantée de vous revoir, ajouta-t-elle à l’adresse de Tomas qui venait d’ouvrir la porte. Et voici probablement Miss Deirdre, dont vous m’avez parlé.
Et elle pénétra à l’intérieur, comme si rien ne s’était passé.
Cette fois, le passage dans l’autre dimension est manifeste. C’est curieux que Madame Hatcher ait su que Jake devait venir. Est-ce que ça veut dire qu’elle a un pouvoir particulier, comme de lire dans les pensées ou de savoir qui va venir de l’autre côté ? Comme Gabhany, je trouve que l’explication des mondes qui vibrent sur des fréquences différentes est une bonne idée.
Cette madame Hatcher me semble moins froide et moins austère que son apparence et la première impression qu’elle produit le suggèrent. À la fin, si j’ai bien compris, ils sont revenus chez les humains pour l’invitation de la charmante belle-mère.
Ah, et dorénavant je saurai qu’il ne faut pas prendre les Leprechauns pour des lutins. ;-)
Coquilles et remarques :
— Dans les dialogues, il faut employer des tirets cadratins ou demi-cadratins. Tu l’as fait dans les chapitres précédents et soudain, tu mets des tirets courts.
— Crachant un peu de flotte croupie [la « flotte » pour dire « l’eau » est un mot familier qui détonne dans le style ambiant ; pour éviter la répétition, il faudrait remplacer « le soulevèrent hors de l’eau » par quelque chose comme « le ramenèrent à terre » ou « sur le quai ».]
— deux yeux d’un bleu foncé, une couleur étrange / Il ne pouvait en détacher ses yeux. [Pour éviter la répétition d’« yeux », je propose « deux iris d’un bleu foncé ».]
— brillaient d’une intensité telle que Jake fut pris d’un vertige [Je dirais » avec une intensité telle » ; l’intensité, ce n’est pas comme l’éclat : elle exprime un degré de brillance.]
— Jake resta figé [Comme tu as déjà indiqué son prénom deux phrases avant, « Il resta figé » suffirait.]
— Etes-vous… une sorte de lutin ? [Êtes-vous]
— Qu’est-ce qui t’a pris de lui dire ça ? [Il semble qu’il y a deux espaces après « pris ».]
— D’où il sort celui-là ? / C’est une blague c’est ça ? [J’ajouterais une virgule après « sort » et une après « blague ».]
— Poussé par doute terrible, Jake regagna la promenade [un doute]
— Ses cheveux coupés courts [coupés court ; ici, « court » est invariable parce qu’il a valeur d’adverbe]
— Il couru jusqu’à elle en traversant la foule. [Il courut]
— Plusieurs fois Jake dut accélérer pour ne pas se faire distancer [J’ajouterais une virgule après « Plusieurs fois ».]
— Ces instruments que tu as vu en vitrine [que tu as vus]
— dit-il, incertain après une seconde d’hésitation [Il faudrait placer « incertain » entre deux virgules.]
— mais bien de la réalité. Il y a bien longtemps [Pour éviter la répétition de « bien », je propose « Il y a fort longtemps ».]
— qui vit s’affronter des mères contre leurs fils, des frères contre leurs soeurs [qui vit s’affronter des mères et leurs fils, des frères et leurs sœurs (ligature) ; dans cette acception, ils s’affrontent l’un l’autre, pas l’un contre l’autre. Si tu veux garder « contre », il faut employer un verbe comme « se battre » ou « combattre ».]
— pour mettre leur peuple et les créatures magiques à l’abris [à l’abri]
— Nos ancêtres atlantes sont parvenu à créer [sont parvenus]
— quelque chose dans le regard de Madame Hatche [Hatcher]
— Ils avaient quitté le centre ville [le centre-ville]
— des habits noirs qui avaient connus de meilleurs jours [connu]
— lorsqu’il les eut enfin rejoint [rejoints]
— Reprenez-vous, Mr. Forsooth, assena-t-elle [Il ne faut pas mettre de point après « Mr » ; en plus, c’est l’abréviation de « Mister ». Comme tu dis « Madame Hatcher », tu devrais dire « Monsieur » pour les hommes (pas « Mister ») et donc l’abréger en « M. ». Il faudrait corriger toutes les occurrences.]
— qu’elles en devinrent presques blanches [presque ; c’est un adverbe]
— répondit Jake avec amusement [Il manque le point.]
— L’homme eut un geste d’excuse pour Jake et se pencha vers Madame Hatcher pour lui murmurer [« envers Jake », peut-être (de manière à éviter la répétition de « pour ») ? ]
— Elle ne parle pas de moi quand même ? [J’ajouterais une virgule avant « quand même »?]
— salua Mr Forsooth en se penchant bas en une révérence exagérée [« bas » n’est pas nécessaire, puisqu’il est contenu dans la révérence exagérée ; il m’a fait tiquer à la lecture]
— Jake mourrait d’envie de savoir [mourait ; « mourrait » est la forme du conditionnel présent]
— Ah, c’est une très bonne question, approuva Madame Hatcher [Dans ce contexte, le verbe « approuver » ne me semble pas vraiment adéquat : approuver une question, c’est bizarre ; je propose quelque chose comme « reconnut » ou « remarqua » (qui peut être employé par métonymie pour « faire une remarque »).]
— Chaque demande doit être justifiée auprès du BEP – le Bureau [Il semble y avoir trois espaces après le tiret. Entre ces tirets et le texte qu’ils mettent en évidence, il faudrait des espaces insécables.]
— auprès du BEP – le Bureau d’Etude des Passages / Le Bureau d’Etude des Passages ? [d’Étude]
— L’un des départements du Ministère des Portes, au [du ministère des Portes ; il ne devrait pas y avoir de majuscule à « ministère »]
— Vous m’apprendrez à utiliser la magie atlante ? / - Tu apprendras. / - Pourrais-je y retrouver ma mère ? [Dans ce contexte, il faut écrire « Pourrai-je » ; au futur simple]
— Le ciel s’était assombri et l’air lourd et silencieux annonçait l’orage [Comme il y a deux fois « et », il faudrait ajouter une virgule après « assombri ».]
— Absorbé par la tournure des évènement [des évènements]
— La toiture était plus basse, les vitres obstruées par des rideaux noirs et l’herbe n’avait pas dû être coupée depuis une décennie. [Il faudrait ajouter une virgule, soit après « les vitres » (pour indiquer l’ellipse du verbe), soit avant « et l’herbe ».]
— après plusieurs minutes et un haut-le-coeur, [un haut-le-cœur ; ligature]
Je reviens au substantif « atlante/Atlante » : si c’est une espèce d’humanoïdes, on met une minuscule, mais si c’est le nom d’un peuple, de ceux qui habitent en Atlantide ou en sont originaires, il faut mettre une majuscule.
Je suis contente que tu aies compris l'histoire du monde qui vibre sur deux fréquences, parce que j'avais un peu peur que ce soit trop compliqué... ouf !
A bientôt pour la suite ? ;)