5. Un dîner presque parfait

Notes de l’auteur : J'avoue, c'est l'un de mes chapitres préférés pour le moment... J'ai adoré l'écrire, ça m'a bien amusée ^^

Depuis que Madame Hatcher avait mis les pieds dans la maison, Deirdre ne tenait plus en place. Elle avait pour l’occasion revêtue une robe à frou-frou jaune qui la faisait ressembler à une grosse dragée blonde, et virevoltait frénétiquement autour de son invitée. Le contraste avec l’austérité et l’élégance du tailleur blanc de Madame Hatcher n’en était que plus flagrant. 

- Pardonnez cette modeste collation, Madame, dit Deirdre avec déférence en apportant un plateau de biscuits salés et de roulés de saucisse. Oh, je n’ai pas l’habitude de recevoir des personnes aussi distinguées que vous dans cette maison !

- Oh, appelez-moi juste Madame Hatcher très chère, répondit celle-ci en saisissant du bout des doigts un feuilleté graisseux. 

Elle aurait appris à Deirdre qu’elle venait de remporter un pactol d’un million que cela ne lui aurait pas fait plus d’effet. Deirdre annonça que c’était un grand honneur et en piailla d’aise, ses yeux globuleux pétillant d’émotion. 

Jake ne songea même pas à faire une remarque. Depuis qu’il était rentré, il canalisait tous ses efforts pour se retenir de sauter sur place. Il aurait bien volontier renvoyé tout le monde et préparé son départ pour l’Atlantide sur le champ, mais Madame Hatcher semblait déterminée à laisser la soirée se dérouler comme prévue. Un seul regard glacial de sa part l’avait convaincu de ne pas insister, et il avait battu en retraite. Jake trompait son impatience en dévorant des crackers tout en écoutant d’une oreille distraite les conversations,  lorsque la sonnette de la porte d’entrée retentit.

- Je vais ouvrir ! s’exclama Deirdre d’une voix aiguë en bondissant comme un diablotin hors de sa boîte avant que quiconque puisse avoir l’idée saugrenue de lui retirer ce privilège. 

Elle revint accompagnée de Mr et Mrs Brown. En la voyant se dandiner et glousser de contentement en faisant les présentations, Jake se demanda si elle était vraiment humaine. Elle possédait indéniablement du sang de dinde. 

Mr et Mrs Brown se tinrent toute la soirée le plus éloigné possible de Jake. Certaines choses, comme leur manie de parler tout bas, leur recette de tarte aux myrtilles et leur méfiance envers lui, semblaient immuables. Après réflexion, considérant le sort qu’il avait réservé à Bobo, leur terrier, il leur en voulait pas. Si les traces de feutre n’avaient disparu qu’au bout de quelques jours, les poils qu’il avait rasé sur le dos du chien avaient mis plusieurs mois à repousser. 

Tomas avait cuisiné un rôti qui parfumait divinement toute la maison et Deirdre avait sorti sa plus belle argenterie.

- Mon cher Tomas, vous nous régalez avec ce repas, le félicita Mr Brown de sa voix fluette.

Jake avait eu le temps de se resservir trois fois du rôti accompagné de purée au whisky (Deirdre était parvenue à s’incruster en cuisine) que le vieil homme n’avait pas fini sa première assiette. 

Jake se laissa aller contre le dossier de son siège pendant que Mrs Brown et Deirdre étanchaient leur curiosité auprès de Madame Hatcher.

- Alors, que faites-vous en France, Madame Hatcher, demanda Deirdre tout en se servant un quatrième verre de vin.  

- Je dirige un bureau au sein du ministère chargé des relations avec l’Extérieur.

- Oh, c’est fascinant ! s’extasia Deirdre avec plus d’entrain que nécessaire. Mais euh… en quoi cela consiste exactement ?

- Ma fourchette… Quelqu’un a vu ma fourchette ? s’enquit Mr Brown, l’air perdu.

- Essentiellement, à m’assurer que mes concitoyens qui vivent à l’Extérieur sont en sécurité et qu’ils ne mettent pas en péril notre nation, répondit Madame Hatcher avec le plus grand des sérieux.

Jake faillit s’étrangler. Pendant une seconde, il crut qu’elle allait dévoiler la vérité à propos de l’Atlantide. 

- Vous devez être quelqu’un de vraiment très important avec autant de responsabilités, s’émerveilla Deirdre, les yeux brillants. Quelqu’un veut un peu plus de purée ? 

- Madame Hatcher, intervint Mrs Brown en remontant ses lunettes sur son nez, vous avez fait un long voyage jusque chez nous, et moi je dis toujours “pourquoi aller s’embêter à l’autre bout du pays si ce que l’on a à la maison nous satisfait”, n’est-ce pas… Alors, qu’êtes-vous donc venue faire ici, à Howth ?

- Pour tout vous dire, répondit Madame Hatcher, je suis venue voir Jake pour lui faire une proposition. Tomas, ajouta-t-elle en se tournant vers lui, j’ai discuté avec Jake sur le chemin. Je pense qu’il serait parfait pour intégrer... le programme, dont je t’ai parlé. Nous sommes toujours à la recherche de profils exceptionnels comme le sien.

Deirdre en laissa tomber sa cuillère dans le pot de sauce et Mrs Brown échappa un hoquet de surprise. Tomas, qui n’avait pas pris la parole depuis un moment, fit une légère grimace mais ne dit pas un mot. 

La vieille dame plissa des yeux.

- Vous êtes certaine de parler de… Jake ? 

- Je ne retrouve plus ma fourchette...

Jake poussa un soupir. La seule chose qui l’étonnait, c’était que la soirée se soit déroulée jusque-là sans qu’il ne lui soit encore attribué les pires maux. 

- Eh bien, oui, répondit Madame Hatcher, perplexe.

- Ce Jake ? Ce Jake qui a tondu notre pauvre Bobo ? 

- Le pauvre Bobo avait trop chaud, se défendit Jake en haussant des épaules et en piochant une nouvelle tranche de rôti.

- Jake…, avertit Tomas. 

Mais Jake remarqua que son père tentait de réprimer un sourire.

- Ce Jake qui a dérobé toutes les prunes de mon jardin pour les revendre à nos voisins ?

- Elles ’challaient finir par moichir de toute fachon, dit Jake la bouche pleine.

- Ne parle pas en mangeant, Jake !

- Personne ne veut plus de purée, c’est sûr ? 

- J’ai perdu ma fourchette...

- Ce Jake ?! 

- Oui, Mrs Brown, ce Jake ! s’exclama enfin Madame Hatcher avec un ton féroce qui fit frémir Jake. Il y a plus en ce garçon que vous ne voulez bien le voir, avec vos idées arrêtées de… de vieille chouette !

- Oh !

- On passe au dessert alors ? se hâta de demander Deirdre en saisissant du plat de plum pudding.

L’insulte avait résonné comme un coup de fouet dans l’air, et Mrs Brown prit un air choqué. Mais tous ceux qui étaient assis autour de la table et qui la connaissaient un tant soit peu le savaient bien : au village, elle avait elle-même déjà appelé les gens par des noms bien pires que “vieille chouette”, et plus souvent qu’à son tour. Il y eut néanmoins un long silence seulement interrompu par les tintements de couverts sur les assiettes en porcelaine et les couinements gênés de Deirdre. 

- Et pour ma fourchette, comment je fais ?

- Bon sang Mr Brown, qu’avez-vous donc fait de cette fourchette ? s’indigna enfin sa femme, exaspérée.

- Une petite souris me l’a volée...

- Allons donc, en voilà une idée saugrenue. Une souris voleuse de couverts ! Prenez la mienne. Excusez mon époux, ajouta Mrs Brown à l’attention des Flemings, il n’est plus tout jeune, voyez-vous.

- Allons, ce n’est rien, la rassura Deirdre, bien trop heureuse que la conversation change de sujet. Tiens, où est passé ma petite cuillère ?

- Toi non plus tu n’es plus toute jeune ? dit Jake en se moquant. Aïe !

Jake sursauta. Quelque chose venait de se cogner contre son tibias. Il lança un regard circonspect aux Brown, assis en face de lui avec un air innocent. 

- Mais aïe-euh !

Un deuxième coup, comme si un animal lui marchait sur le pied. Soulevant un pan de la nappe, il hasarda discrètement un coup d’oeil sous la table. Mr et Mrs Brown étaient si petits que leurs pieds touchaient à peine le sol.  

- Jake, tiens-toi bien à table, veux-tu...

Jake ignora la remontrance de son père. Du coin de l’oeil, il perçut un mouvement à côté du pied de la table. Le temps qu’il tourne la tête, plus rien. Soudain, un autre mouvement, de l’autre côté, rose, et vif comme un éclair. Cette fois, Jake la vit. 

La créature ressemblait à une grosse boule de coton. Elle était blanche et duveteuse, avec un petit nez rosé, une minuscule bouche et deux grands yeux surmontés d’immenses cils. Deux oreilles poilues et rondes sur le haut de la tête, presque plus grosses que son corps, lui donnaient un air de personnage de dessin animé, et dans ses toutes petites mains potelées, elle portait maladroitement une cuillère qu’elle déposa dans le sac à main de Madame Hatcher qui était par terre. C’était probablement la chose la plus adorable que Jake ait vu de sa vie. 

- Jake, diable que fais-tu là dessous enfin ?!

- Est-ce que quelqu’un a retrouvé ma fourchette ?

- Je crois bien que oui, murmura Jake pour lui-même en regardant une seconde puis une troisième créature de coton surgir, transportant dans leurs bras divers éléments d’argenterie.

Il remonta à la surface. La conversation était revenue sur un sujet plus léger - et moins controversé - que ses coups d’éclat passés.

- Avez-vous prévu de participer au concours de l’Association d’Horticulture cette année, Mrs Brown ? demanda poliment Deirdre qui avait déjà bu beaucoup de vin et dont les joues avaient pris une forte teinte rosée. 

- Et comment, ma chère ! Depuis que Mrs Bynes s’est cassé la clavicule en glissant sur une tâche d’huile dans la rue, son jardin est complètement à l’abandon – enfin bon, on se demande encore ce que faisait cette tâche d’huile juste devant chez elle, n’est-ce pas, le hasard fait des choses... Et mes gardenias n’ont jamais été aussi rayonnants que cette année, toutes les chances sont de mon côté. D’ailleurs ma chère, je dois vous féliciter : vos parterres de céraistes argentés sont divins !

- Le mérite en revient à Tomas en réalité.

- Ah oui ? Tomas, vous nous aviez caché ce talent ! Moi qui pensais que vous étiez surtout intéressé par vos livres et votre bateau…

- A croire que nous avons encore des secrets pour vous, Mrs Brown, répondit-il avec un demi-sourire.

- Psst...

Jake attira discrètement l’attention de Madame Hatcher, et d’un bref geste de la tête, pointa son sac de voyage à ses pieds. Madame Hatcher fronça ses sourcils parfaitement dessinés, mais sans un mot elle se pencha. Elle ouvrit le sac et en sortit une ribambelle de couverts. Jake n’eut pas besoin de dire quoi que ce soit ; au même moment, l’une des petites créatures apparut, portant dans ses petits bras une fourchette à salade.

- Onk ?

Même les sons qu’elle faisait étaient adorables. 

- Des Fouflons, souffla Madame Hatcher à Jake en se penchant vers lui.  Elles ont dû s’accrocher à nous quand nous avons traversé le Voile. 

- Elles ?

- Les Fouflons sont toutes des femelles. Attrape-les, vite, avant que quelqu’un d’autre les voit ! ordonna-t-elle d’un ton sans appel tandis que la Fouflon disparaissait aussi soudainement qu’elle était apparue. 

- Et comment je suis censé faire ça ? chuchota Jake. J’ai oublié mon attrape-foufans à l’école ! ironisa-t-il.

- Fouflons, Jake. Les Fouflons sont attirées par l’argent, dit Madame Hatcher en murmurant sans relever l’impertinence. Appâte-les, et dès qu’elles apparaissent saisis-les par les oreilles, ça les endort. Fourre-les ensemble dans mon sac, avec discrétion s’il te plait. Fais bien attention, elles sont plus fortes qu’on peut le croire, et très rapides.

Puis elle retourna à la conversation, laissant Jake un peu désemparé face à sa mission. Suivant ses conseils, il s’empara des derniers couverts qui trainaient sur la table et les disposa sur le sol à ses pieds. Il n’eut pas à attendre longtemps. Au bout de quelques secondes à peine, une Fouflon apparut en un éclair, et, avec gaucherie et gourmandise, s’empara d’une petite cuillère à saucer. Aussitôt, Jake plongea sous la table et la saisit par les oreilles. La Fouflon ferma immédiatement les yeux, et les bras ballant, fit tomber la cuillère au sol. Une seconde Fouflon surgit alors, et Jake l’attrapa de même. 

- Plus qu’une… murmura-t-il.

- Jake, mais que fais-tu enfin ! s’impatienta son père.

- Je… je prends l’air, répondit Jake à court d’idée. 

- Tu prends l’air ? Sous la table ?

- Euh… oui. Aller, où es-tu petite chose ? chuchota-t-il.

- Onk ? 

La troisième et dernière Fouflon jaillit enfin à côté du pied de table. Contrairement aux deux autres, elle ne mordit pas à l’hameçon et ne s’intéressa pas aux couverts disposés sur le sol. Penchant la tête de côté, elle regarda avec curiosité ses deux congénères pendre inconscientes entre les mains de Jake, puis tira de sa bouche une minuscule langue rose.

- Onk onk !

Jake tendit rapidement le bras pour la saisir, mais cette fois, la Fouflon lui échappa. Elle fit un bond,  évita la main de Jake d’un cheveu et retombit dessus. Elle avait beau ne pas dépasser les vingt centimètres de haut et sembler n’être constituée que de barbe à papa, Jake eu l’impression qu’un poids de plusieurs kilos s'abattait sur sa main. 

- AÏE ! Reviens-là toi !

Mais la Fouflon ne l’entendait pas de cette oreille. Ce fut un indescriptible chaos sous la table. En essayant de l’attraper, Jake se cogna dans les jambes de Deirdre, marcha sur les pieds de son père, et évita de justesse un coup de genoux de Mrs Brown. La Fouflon continuait de sauter et de filer comme une fusée autour de Jake, rebondissant sur lui avec la force d’un gros chien, lui tapant dessus de ses petits poings rose.
-   Aïe ! Aïeeeuh !

- Dieu du ciel, que se passe-t-il là dessous ! s’écria Deirdre.

- Onk !!

Dans une ultime tentative, Jake plongea en avant et referma enfin la main sur une patte de la Fouflon. Mais dans son élan, il percuta violemment le pied de table qui se déroba. La table chancela, et Jake eu tout juste le temps de s’extraire avant qu’elle s’écroule, emportant avec elle tout ce qui se trouvait dessus. Plats, verres et assiettes se répandirent avec fracas sur les pieds des convives, éclaboussant le carrelage de purée au whisky et le pantalon beige de Mrs Brown de vin rouge. Un duel entre deux taureaux n’aurait pas fait plus de dégâts dans la salle à manger. 

- Pour la discrétion… commenta Madame Hatcher jetant un regard réprobateur sur Jake.

- On le dit depuis le premier jour, mais cet enfant…! C’est le diable !! hurla Mrs Brown. 

- Oooh… se désola Deirdre.

- Onk ? dit la Fouflon que Jake tenait par la patte. 

- Jake… soupira son père, plus résigné qu’en colère. 

Tomas contempla le fatras au sol, puis se saisit d’un verre qui ne s’était pas brisé et se servit une lampée de cognac qu’il avala aussitôt. 

Jake se hâta de se relever et de croiser les bras dans son dos pour cacher les Fouflons. Mrs Brown hurlait sans interruption.

- Je ne resterai pas une seconde de plus dans cette maison de fous ! Venez Mr Brown !

- Un si bon pudding…

- Mr Brown !!

Tous les deux quittèrent la maison en claquant la porte derrière eux tandis que Deirdre courrait derrière eux en se répandant en excuses. Son chignon défait et sa robe jaune maculée de restes de purée, de vin et de pudding lui donnaient l’air d’une sauvageonne.

- Mais enfin Jake ! Qu’est-ce qui t’a pris ? s’écria-t-elle en revenant, l’air dévasté. Olala, Madame Hatcher, je suis mortifiée !

- Allons, allons ma chère, j’en ai vu des pires, répondit celle-ci.

Son tailleur blanc en avait miraculeusement réchappé sans une seule tâche. Avec un calme olympien, elle sortit un mouchoir de sa poche et entreprit de débarrasser son sac de voyage des quelques miettes et traces de nourriture qui le souillaient.

- Moi qui espérait tant… Qu’est-ce que c’est que ça ? dit soudain Deirdre en pointant le doigt vers Jake 

- Onk ?

Elle se dirigea vers lui.

- C’est rien du tout, s’empressa Jake tout en reculant. Madame Hatcher ? Un coup de main peut-être ? dit-il alors que Deirdre tentait de l’attraper pour voir ce qu’il cachait derrière son dos.

- Qu’est ce que c’est cette… Oh, comme c’est mignon ! s’écria celle-ci en arrivant à saisir le bras de Jake. On dirait une petite souris toute rose !  

Madame Hatcher se résigna enfin à intervenir et s’approcha d’elle.  

- Deirdre ma chère, regardez-moi.

Son ton était poli mais ferme. Deirdre détacha son regard de la Fouflon, et le plongea dans celui de Madame Hatcher. Elle sembla entrer dans une sorte de transe, comme captivée par la profondeur du lac glacé de ses yeux. 

- Ecoutez-moi attentivement Deirdre, dit-elle en posant sa main sur son épaule. Oubliez cette petite chose. Et si vous alliez plutôt vous assurer que Mr et Mrs Brown vont bien et leur porter un peu de votre pudding ? 

Deirdre secoua la tête sans un mot, et, pivotant sur elle-même, se dirigea vers la porte de la maison. Dès qu’elle fut sortie, Tomas explosa. 

- Madame Hatcher ! fulmina-t-il en tapant du poing sur le vaisselier.  

Jake sursauta. Il sembla que son père, qui s’était montré très discret toute la soirée, relâchait une pression trop longtemps contenue. Jake se dit que jamais encore il ne l’avait vu en colère contre quelqu’un d’autre que lui, et il trouvait l’expérience à vrai dire assez plaisante. Il était surtout bien heureux que plus personne ne parle de la tablée renversée et du dîner saccagé. Dans sa main, la Fouflon qu’il tenait par une patte avait cessé de se débattre, et s’était accroché à ses doigts de sorte à se redresser. Jake aurait juré qu’elle aussi voulait assister à la scène.

- Je vous ai déjà dit de ne pas faire ça sur Deirdre ! 

- En effet. 

- Mais vous vous en fichez royalement, n’est-ce pas ?!

- Tout à fait.

- Madame Hatcher, reprit Tomas en prenant une grande inspiration pour se calmer. J’ai le plus grand respect pour vous, et pour ce que vous faites, et pour être tout à fait honnête, j’ai un peu peur de vous aussi. Mais arrêtez d’user de votre magie sur ma famille !

- Attends… Quoi ?! s’écria Jake, abasourdi. Papa, tu savais que… Tu sais !

- Ça suffit tous les deux, allez vous asseoir, dit enfin Madame Hatcher en leur indiquant le salon d’un doigt autoritaire. Il est temps que vous ayez une vraie conversation.

- Onk.

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Fannie
Posté le 24/08/2020
Pauvre Deirdre ! Le repas dont elle se réjouissait tellement tourne au désastre. C’est une drôle d’idée d’inviter les Brown, aussi. Ils ne sont pas très bienveillants envers elle et sa famille. Mais ce chapitre est très amusant. Et quelles drôles de créatures, ces fouflons ! Elles ont l’air d’être mignonnes, mais pas de tout repos.  :-)
J’aime bien Madame Hatcher qui reste très digne dans tout ce bazar et ne s’en émeut pas outre mesure, comme si elle avait l’habitude de ce genre de pétaudière. En fait, ça doit être le cas.
Comme ça le père de Jake était au courant depuis toujours. Il va falloir qu’il s’explique.
Coquilles et remarques :
— Elle avait pour l’occasion revêtue une robe à frou-frou jaune [revêtu / à froufrous ; le froufrou au singulier, c’est plutôt le bruit / « Elle avait pour l’occasion revêtu » me semble étrange ; je dirais « Elle avait revêtu pour l’occasion ».]
— qu’elle venait de remporter un pactol d’un million [un pactole]
— Il aurait bien volontier renvoyé tout le monde [volontiers]
— et préparé son départ pour l’Atlantide sur le champ [sur-le-champ]
— à laisser la soirée se dérouler comme prévue [comme prévu ; ça veut dire : comme il était prévu]
— Mr et Mrs Brown se tinrent toute la soirée le plus éloigné possible de Jake [éloignés ; « le plus » se rapporte à « possible », et « éloignés » va de pair avec « se tinrent ».]
— considérant le sort qu’il avait réservé à Bobo, leur terrier, il leur en voulait pas [il ne leur]
— les poils qu’il avait rasé sur le dos du chien [rasés]
— le félicita Mr Brown de sa voix fluette. [C’est le monsieur qui a une voix fluette ? Étonnant et rigolo.]
— Je pense qu’il serait parfait pour intégrer... le programme, dont je t’ai parlé. [Pas de virgule après « programme ».]
— Deirdre en laissa tomber sa cuillère dans le pot de sauce et Mrs Brown échappa un hoquet de surprise [« échappa un hoquet » n’est pas correct ; il faut dire « laissa échapper » / pour éviter la répétition : « en lâcha sa cuillère », peut-être ? ]
—s’exclama enfin Madame Hatcher avec un ton féroce [sur un ton féroce]
— se hâta de demander Deirdre en saisissant du plat de plum pudding [en se saisissant du plat]
— Allons, ce n’est rien, la rassura Deirdre [elle dit ça pour la rassurer, donc ce verbe n’est pas adéquat pour une incise ; je propose « minimisa », « commenta » ou « fit Deirdre pour la rassurer ».]
— Tiens, où est passé ma petite cuillère ? [où est passée]
— Quelque chose venait de se cogner contre son tibias [son tibia]
— il hasarda discrètement un coup d’oeil sous la table. / Du coin de l’oeil, il perçut un mouvement [d’œil, de l’œil ; ligature]
— la chose la plus adorable que Jake ait vu de sa vie [ait vue]
— Jake, diable que fais-tu là dessous enfin ?! [là-dessous]
— La conversation était revenue sur un sujet plus léger - et moins controversé - que ses coups d’éclat passés. [Il faudrait des tirets longs.]
— en glissant sur une tâche d’huile dans la rue / ce que faisait cette tâche d’huile juste devant chez elle [tache (les deux fois) ; une tâche est un travail à faire]
— Et mes gardenias n’ont jamais été aussi rayonnants [mes gardénias]
— Le mérite en revient à Tomas en réalité. [Virgule avant « en réalité ».]
— A croire que nous avons encore des secrets pour vous [À croire]
— Des Fouflons, souffla Madame Hatcher [des fouflons : on ne met pas de majuscule au nom d’une espèce animale ; remarque valable pour toutes les occurrences.]
— Attrape-les, vite, avant que quelqu’un d’autre les voit ! [les voie ; subjonctif présent]
— Euh… oui. Aller, où es-tu petite chose ? chuchota-t-il. [Allez / virgule après « où es-tu »]
— Elle fit un bond,  évita la main de Jake d’un cheveu et retombit dessus. [Double espace avant « évita » / et retomba]
— et évita de justesse un coup de genoux de Mrs Brown [un coup de genou]
— avec la force d’un gros chien, lui tapant dessus de ses petits poings rose [roses]
— Dieu du ciel, que se passe-t-il là dessous ! s’écria Deirdre [là-dessous]
— Olala, Madame Hatcher, je suis mortifiée ! [Oh là là!]
— Son tailleur blanc en avait miraculeusement réchappé sans une seule tâche [tache ; voir plus haut]
— Moi qui espérait tant… [espérais ; sujet : « qui », mis pour « Moi ».]
— dit soudain Deirdre en pointant le doigt vers Jake [Il manque le point.]
— C’est rien du tout, s’empressa Jake tout en reculant. Madame Hatcher ? Un coup de main peut-être ? dit-il alors que Deirdre tentait de l’attraper pour voir ce qu’il cachait derrière son dos. [Deux incises pour la même réplique de dialogue, ça fait beaucoup. Je propose « Jake s’empressa de reculer. » comme phrase d’introduction à ses paroles. Comme on a « dit » un peu avant, je propose « lança-t-il » ou « suggéra-t-il ».]
— Ecoutez-moi attentivement Deirdre, dit-elle en posant sa main sur son épaule. [Écoutez-moi / virgule avant « Deirdre » / je propose « en posant la main » ou « en posant une main ».]
— Et si vous alliez plutôt vous assurer que Mr et Mrs Brown vont bien et leur porter un peu de votre pudding ?  [Pour éviter d’avoir deux fois « et », je propose « Si vous alliez ».]
— que plus personne ne parle de la tablée renversée et du dîner saccagé [la table ; la tablée, c’est l’ensemble des personnes assises à une table]
— la Fouflon qu’il tenait par une patte avait cessé de se débattre, et s’était accroché à ses doigts [la fouflon / s’était accrochée]
— Ça suffit tous les deux [Virgule après « suffit ».]
Dans ce chapitre, il y a quatre fois « s’écria » ; je te propose d’alterner avec « s’exclama ».
Gabhany
Posté le 02/08/2020
Hello Denisette !

Excellent ce chapitre, j'ai beaucoup ri ! Je trouve assez sympathique le décalage entre l'apparence stricte de Madame Hatcher et sa façon de défendre Jake. Et donc le père de Jake savait ! Cette conversation entre père et fils promet d'être instructive !
Et les Fouflons <3 trop mimi et loufoque, j'adore. Je ne sais pas si j'ai envie d'en avoir un chez moi, mais j'adore ^^
Toujours aussi plaisant à lire en tout cas!
A bientôt

Gab
Denisette
Posté le 05/08/2020
Merci Gabhani :)

Contente que tu aies apprécié les Fouflons - elles n'étaient pas du tout prévues au programme, et puis en écrivant, voilà qu'elles sont apparues, comme ça !

Madame Hatcher est un nouveau personnage très important et que, j'espère, complexe (en tout cas je veux essayer de la rendre ainsi).

A bientôt ;)
Denisette
Posté le 05/08/2020
* Gabhany 😳
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