Pendant la guerre, un soldat a tatoué des vers de René Char sur ses os. À son autopsie, le médecin retrouva un alexandrin brisé entre deux côtes.
Pendant la guerre, un soldat a tatoué des vers de René Char sur ses os. À son autopsie, le médecin retrouva un alexandrin brisé entre deux côtes.
Le pauvre bougre a gardé son âme intacte même dans l'horreur de la guerre...
Que reste-t-il d’autre que ce sable qui file entre les doigts de notre poing fermé ?
J’aime beaucoup cette idée qu’une phrase puisse contenir tout un univers narratif par sa puissance suggestive, commentaire qui vaut aussi pour les autres micro-nouvelles de ton recueil.
Je réagis à la référence à René Char, très jolie. « Alexandre » était d’ailleurs son nom de résistant. Cette histoire me fait penser à une anecdote que Char racontait après la guerre, à propos d’un arbre qu’il avait dû faire arracher dans un champ pour permettre à des avions de se poser : à l’extrémité de la plus profonde racine, il aurait trouvé les ossements d’un guerrier du Moyen âge.
J'ai dû aller chercher qui était René Char (désolé pour les puristes). Et le poids de ton texte s'alourdit de sens...
Même l'art ne sort pas indemne de la guerre, même tatoué au plus profond de soi, jusqu'à l'os... c'est triste.
L'alexandrin brisé entre deux côtes (près du cœur je suppose), est une métaphore tellement puissante.
Merci encore pour tous ces fragments de vie (ou de mort :p) que tu nous offres.
Hâte d'en lire des prochains, c'est stimulant pour l'esprit.