Cher journal,
Grâce à la lettre de recommandation de monsieur Goebeels, je n’ai eu aucun mal pour intégrer la Leibstandarte SS Adolf Hitler, mon premier choix dans la Schutzstaffel. Les quelques désaccords entre monsieurGoebbels et monsieur Himmler n’ont cependant pas eu d’effet négatif. J’ai pu prouver sur le terrain que j’étais prêt physiquement et lors de mon passage dans la HitlerJugend que j’étais entièrement dévoué au parti et à notre Führer.
Papa n’a pas pu cacher ses larmes lorsqu’il m’a vu revenir à la maison avec le bel uniforme noir de la SS. Il ne peut plus travailler ailleurs qu’à la maison : il a de gros ennuis de santé qui l’obligent à rester alité très souvent.
Grâce à l’un de ses amis et à l’appui du père de Christa, il effectue des tâches administratives pour le Sicherheitsdienst, le service de renseignements de la SS. Son ancien travail pour le journal de monsieurGoebbels lui a permis de nouer des contacts avec de nombreuses personnes à Berlin qui lui sont très utiles aujourd’hui.
Je ne pensais pas devoir agir aussi vite sur le terrain mais selon des informations recueillies par les collaborateurs de monsieur Himmler, des hommes au sein même du parti préparaient un putsch contre le Führer. Avec un groupe de SS et sous les ordres de Josef Dietrich qui commande la Leibstandarte, nous avons reçu pour mission de nous rendre à Munich à la prison de Stadelheim et d’exécuter des traîtres, membres de la SA. Certains, avant de mourir, ont hurlé le salut règlementaire à Hitler, comme un geste de défi, je suppose.
Je n’étais pas certain d’être à la hauteur de la tâche qui m’avait été confiée et, je dois dire cher journal, que mon bras a tremblé la première fois. Puis j’ai songé à ce qu’il nous avait été dit au sujet de ces hommes qui voulaient trahir notre Führer : Monsieur Dietrich avait raison, nous ne pouvions pas les laisser en vie.
Ce passage à Munich, bien que douloureux à cause du souvenir de l’accident qui a coûté la vie à maman, m’a fait grandir. Je suis réellement devenu un homme et, je sais que je n’aurai pas peur de participer à des missions bien plus ardues s’il le faut afin de sauvegarder les intérêts de l’Allemagne.
En attendant, j’aide Friedrich à s’entraîner mais je ne le ménage pas. Il doit lui aussi faire ses preuves et montrer qu’il a les capacités à rejoindre la SS. Jusqu’ici il n’a pas montré beaucoup d’intérêt pour la lutte sur le terrain mais il s’intéresse beaucoup à l’organisation de notre pays. Papa sait qu’il manque de personnel au sein du cabinet du ministre des Affaires étrangères, Konstantin Von Neurath, qui est l’un de ses lointains cousins. Cependant, Friedrich sait qu’il devra se battre pour obtenir un poste à un tel niveau. Mais je l’en crois capable.
J’ai prévu de faire ma demande à Christa à la fin du mois. Souhaite-moi bonne chance.
Werner.