— Rappelle-moi pourquoi, pourquoi, on n’a pas pris nos jambes à notre cou.
— Chhh, tu vas l’attirer ici.
— On va mourir, couina Ian. On va mourir planqués dans un ravin. Avec… avec… c’est des spongidules décomposées ?
Ce n’était pas la manière dont il s’était représenté sa journée. Ça aurait dû être un boulot tout tranquille. Aller voir l’éleveur de biglidouches, prendre sa déposition et revenir à la centrale. Peut-être croiser Mia à la machine à café. Peut-être même arriver à faire une phrase complète en sa présence. Oui, c’était un bon plan, ça.
Mais ce plan n’allait pas se réaliser. Parce qu’à quelques mètres, il y avait la matriarche oursenvol très en colère. Ian l’entendait grogner, battre des ailes. Et du ravin où ils se trouvaient, il n’y avait aucune sortie, aucun moyen de rejoindre la grange aux biglidouches.
— Je pourrais aller lui parler, dit Max.
— Lui parler ?
— Oui.
— A l’énorme ourse avec d’immenses ailes.
— Oui.
— Pour te faire tuer direct.
— T’as toujours été pessimiste.
— Max ?
Il la retint par une manche.
— T’as envie de te faire tuer à ce point ? On ne discute pas avec un oursenvol.
— Tu proposes quoi ? S’emménager une cabane tranquille dans le ravin et vivre notre vie sur les restes de spongidules ?
— Appeler à l’aide.
— Personne viendra. Personne ne va en dehors du grillage.
— On aurait dû rester dedans aussi.
— Bon, t’as fini de chougner ? Et qu’est-ce t’as fait du nipode ?
— Il s’est enfui quand l’ourse a failli nous arracher la tête.
— C’est bien, il est futé. Bon…
Ian tenta bien de la retenir, mais elle était rapide. Et déterminée.
— Eh !
Il sentit soudain une vague de chaleur, sûrement la panique. Mais non, ce n’était que le nipode qui était revenu s’accrocher à son bras. Et tout deux regardèrent paniqués Max faire un pas vers la mère oursenvol, un deuxième et même un troisième. C’était un exploit, Ian savait qu’il aurait fini démembré juste après avoir donné de la voix.
— Tout doux.
Un grognement absolument pas doux répondit à cette phrase. Un grognement, des pas à faire trembler le sous-bois, des ailes énormes.
— Ca va aller.
La bestiole était immense. Immense et très énervée. Mais Max continuait d’avancer dans sa direction. Elle continuait et elle ne s’était pas encore pris un coup de patte.
— Max… couina Ian.
Lui, il n’avait aucune intention de sortir de sa cachette. Même pour aider sa coéquipière, malgré la mauvaise conscience que ça lui donnait.
— Eh, eh, eh !
Ian crut vraiment que le moment où le sang allait couler était arrivé. Max était à présent très proche de la matriarche. Il suffirait que l’autre lève la patte pour lui arracher la tête.
Mais elle ne leva pas la patte et n’arracha pas de tête.
Ce qui était en train de se passer, Ian ne se l’expliquait pas. Max était en train de gratter l’oursenvol derrière les oreilles. Ouais, voilà. Et le plus surprenant : Max était toujours en vie.
— Co… co… comment…
— Viens là plutôt de baragouiner.
Il lui fallut bien plus d’encouragements que ça. Bien, bien plus. Puis, il fit un pas prudent en dehors du ravin à spongidules, le nipode toujours fermement enroulé autour de son bras.
— Approche.
— T’es sûre ?
— Mais oui. Là…
Les oursenvolons aussi avaient décidé de joindre la fête. La mère grogna bien un peu, mais Max semblait vraiment l’avoir calmée. Ils bondissaient joyeusement tout autour du petit groupe, trébuchaient, se roulaient par terre.
— Tu vois, rien de terrible.
Ian avait presque envie de sourire. C’était fou d’être si près d’un vrai oursenvol vivant qui faisait trois fois sa taille et d’être toujours en vie.
— Et les biglidouches ?
— Ah bah là, je crois qu’on s’est un peu éloignés de leur piste, grimaça Max. C’était vraiment une très mauvaise idée d’être allé explorer le trou dans le grillage. On aurait dû commencer par la grange aux biglidouches.
— Et les spongidules ?
— Les spongidules ne sont plus trop un souci, vu leur état de décomposition.
— Mais comment elles sont arrivées là ?
— Va savoir. Peut-être que notre ami éleveur de biglidouches a un voisin éleveur de spongidules.
— Personne n’élève de spongidules.
— Parce que tu crois que beaucoup élèvent des biglidouches ?
— Mouais…
Ian observait les oursenvolons et encore plus loin, le trou dans le grillage. C’était le moment. C’était le moment parfait pour partir. Personne n’était encore mort et peut-être même que personne n’allait mourir.
— Je me renseignerai pour les spongidules, dit Max. Peut-être qu’il y a un élevage recensé pas loin. Tiens, non, c’est toi qui te renseigneras. Mia sera ravie de répondre.
Ian ne jugea pas utile de répondre.
— On peut rentrer ?
— Ouais, on devrait. L’équipe pour reboucher le trou du grillage ne devrait pas tarder. Ça serait bête qu’on soit de ce côté quand ils le feront.
— C’est pas drôle du tout.
— Un peu quand même. Allez, viens.
Quelques mètres, c’était tout ce qui les séparait du grillage et de la sécurité. C’était si peu. Et pourtant, comme ils se mettaient en marche, le nipode lâcha du lest. Il lâcha du lest et se tourna vers un cliquetis assez inquiétant.
— Qu’est-ce que c’est ? murmura Ian.
Il sentait ses cheveux se dresser et il ne savait pas trop pourquoi.
— Oh, ça… Tu cours vite ?
Mais ils n’eurent pas le temps de prendre leurs jambes à leur cou. À quelques pas d’eux, ce n’était plus la petite famille d’oursenvols. C’était une horde de tridentules. Leurs longues pattes noires avançaient sans bruit sur le feuillage, et leurs dents claquaient au rythme de leurs pas. Clac-clac-clac, clac-clac-clac.
— Max…
Elle regarda rapidement autour d’eux, tentant de trouver une porte de sortie.
— Max…
En vrai, il n’y avait pas quinze solutions pour retarder les tridentules affamées…
Que choisis-tu ? [choix ouvert jusqu'à ce que je le ferme :p]
Choix 1 : sacrifier la famille d’oursenvols… adieu, adorables oursenvolons…
Choix 2 : sacrifier le nipode… tant de souvenirs, tant de brûlures affectueuses…
Je préfèrerais sacrifier le mille-pattes, mais comme les oursenvol ont plus de chance de survie, c'est eux que je choisis. Brrr, qui aurait pensé que se balader tranquillement dans PA ferait naître telle torture...
N'empêche, tu as vu, tout s'est bien passé <3 Bon, ils se font juste attaquer par pire juste après, tu aimes toujours maltraiter du perso :p Sinon, je suis pour le choix deux, sacrifier le nipode, les autres sont plus mignons <3
Ça doit être chouette à écrire en plus, il faudrait que je m'y essaie un jour. En tout cas, avec ton imagination débordante, ça fonctionne vraiment bien.
Quant à la famille d'oursenvols... désolé pour eux, mais je choisis le numéro 1. Ils auront peut-être plus de chances de survie face aux tridentules.
Bon. Bon, bon bon.
Lesquels ont le plus de chances de s'en sortir sachant que je ne sais pas ce que sont les tridentules... les oursenvolons peuvent peut-être voler sur le dos de leur mère, le nipode peut peut-être tout cramer... ou ils vont peut-être tous mourir !!
Je ne sais pas c'est trop dur, je n'arrive pas à choisir x'D
C'était bien de gratouiller l'oursenvol derrière l'oreille pour ensuite partir sereinement dans le meilleur des mondes, c'était chouette ça...
Allez, allez, je compte sur toi ♥
Bon ben, je prends le choix 1, parce que les oursenvols sont dans leur milieu naturel, la maman doit savoir comment se défendre de ces trucs... enfin j'espère T__T