— Ce trajet est quand même fait de beaucoup d’attentes.
— Hum.
— Eh bien ?
— Quoi ?
— La porte. Là, devant vous.
— Oui.
— Il faut la pousser.
— Il faut ?
— Il faut.
— Et si je le faisais pas ?
— Vous allez le faire.
— Vous en êtes bien sûre. Je croyais que vous deviez me guider.
— Je vous guide.
— Vous me poussez.
— Chacun ses méthodes pour guider.
— Donc cette porte… il faut que je la pousse ?
— Que vous la poussiez, que vous la tiriez… je n’ai aucune idée du sens dans lequel elle s’ouvre.
— Mais il faut qu’elle s’ouvre.
— C’est le but des portes.
— Et si elle restait fermée ?
— Alors, vous resteriez ici.
— C’est peut-être pas si mal.
— Qu’est-ce qu’il a de si particulier, ce débarras ?
— Il…
— Oui ?
— Il…
— Mais encore ?
— Il y a quelque chose. Quelque chose.
— Quelque chose qui bouge ?
— Comment vous savez ?
— Vous l’avez dit. Quand on était devant la fenêtre.
— Mais s’il y a quelque chose qui bouge, c’est une bonne raison pour pas l’ouvrir, non ?
— Ça dépend, vous voulez restez ici, dans l’obscurité, face à un orage ?
— Non ?
— Non. Alors, la porte ?
— Je vais la pousser.
— A la bonne heure.
— Ou la tirer ? Je me souviens plus dans quel sens elle s’ouvre.
— Tentez les deux ?
— J’ai l’impression que je n’ai qu’une chance.
— Alors, fermez les yeux.
— Il fera encore plus noir.
— Mais non. Vous vous rappelez des couleurs ? Là, dehors.
— Vous croyez que ça fera pareil ?
— J’en ai aucune idée. Mais fermer les yeux ne coûte pour ainsi dire rien du tout.
— Je… d’accord.
— Alors ?
— C’est encore plus sombre. Mais…
— … mais ?
— Mais je crois que je sais. Enfin, je sens.
— Vous sentez quoi ?
— Qu’il faut la tirer.
— Alors, tirez.
— Et le quelque chose ?
— Peut-être qu’il n’y a pas de quelque chose.
— Et peut-être que si. Vous pourriez pas le faire à ma place ?
— Non.
— Je… bon. Oh.
— Quoi ?
— Le quelque chose…
— Oui ?
— Il n’y a pas de quelque chose.
— Qu’est-ce qu’il y a alors ?
— De… de la lumière.
— Le soleil ?
— Non. Une lumière sous un drap. Un drap tendu. Une tente.
— Dans le débarras ?
— Je… je crois que je m’enfermais là pour… pour…
— … pour ?
— … pour jouer… pour lire…
— Donc pas de quelque chose ?
— Pas de quelque chose ?
— Et ce débarras, on peut y entrer ?
— On sera à l’étroit.
— Je suis sûre que non.
— Alors, on peut. Je crois. Il y a juste un peu de poussière.
J'ai juste eu un doute dans ce chapitre : quand il dit "Je... bon. Oh", est-ce qu'il a poussé la porte ? Ou est-ce qu'il est encore en train de visualiser dans sa tête ? Peut-être qu'un minuscule mot ("j'ouvre", "j'y vais") pour préciser qu'il y a eu ouverture (s'il y a eu ouverture) serait une bonne idée pour qu'il y ait garantie de clarté.
La balance entre les personnages est toujours aussi cool après tout ces chapitre, ils ont une synergie parfaite ! Je m'en lasse pas ! Hâte de découvrir la suite de l'aventure haha
Houuuuuu, des souvenirs d'enfance dans ce débarras ?
Je me demande où tout cela va nous mener, car l'air de rien, en dessous des répliques qui tuent et de l'humour, il y a bien "quelque chose". Un bout d'histoire se dessine, un trauma ou un bon souvenir ?
J'ai à la fois hâte de savoir et à la fois pas vraiment car c'est le fait que ça n'avance pas souvent qui fait tout le sel de cette histoire ^^