Sous les tours de verre d’Auberyn dormaient d’un sommeil agité les ruines de marbre d’une civilisation presque éteinte. On n’avait pas laissé le lieu tranquille : la zone, laissé de côté lors de la reconstruction de la cité, après la grande guerre, avait été investi par une frange moins aisée de la population. On y retrouvait des bâtiments entiers, parfois en morceaux, parfois couchés ou brûlés, mais toujours du même blanc immaculé que le jour de leur conception. C’est eux qui avaient donné son nom au quartier : la Blanche, tout simplement. A présent, ils étaient recouverts de cendre ou de crasse ; mais laissant échapper de temps à autre, comme un soupir, un éclat d’antan.
Parmi eux, une bâtisse avait gardé un prestige particulier. C’était l’ancien théâtre sculpté, résidence pour les malfrats engagés par Or Lamnis.
Dans le hall, on avait reconstruit un bar décent, la Grande Gueule, subtilement décoré d’impressionnantes mâchoires de requins, l’emblème de la maison. Au-dessus, plusieurs chambres, qu’on supposait être d’anciennes loges aménagées, offraient un lieu sec et sûr bien utile pour les Gars en mauvaise situation. Théophraste y avait ses appartements, ainsi que ceux de ses agents les plus proches. C'était lui qui l'avait remis en forme : il avait fait refaire les murs, l'isolation, le toit, principalement avec l’argent de ses coups personnels menés avec sa bande rapprochée complété par leurs quelques affaires dans les quartiers annexes : les paris, les jeux, les trafics. C’était la planque.
C'était là que vivait à présent Elayin. Elle suivait Théophraste le long d’un large couloir laiteux, regard rivé sur son dos. Il avait un style sobre, chose surprenante parmi les autres blancs, les autres habitants de la Blanche. Il n’arborait qu’un costume gris froissé et une paire de gants noire. Une aura sereine. L'œil fin de la jeune fille ne manqua pas le doigt qui semblait plus plats que les autres dans ses gants sombres ; il manquait à son nouvel employeur l’auriculaire gauche.
- C'est ici. Il ouvrit une porte en bois.
Hésitante, elle resta à le toiser, puis entra dans la pièce à pas lents. A l'intérieur, d’étroites fenêtres éclairaient quatre lits fatigués et un bureau. Sur l'un des lits, une femme était assise et lui tournait le dos, torse nue. Devant elle, un homme lui bandait le bras. Le lit gémissait à chaque mouvement. Le pansement était déjà poisseux. Elle avait d’autres blessures, des épaules jusqu’à ses mains dont elle se servait pour fumer une cigarette tremblante.
Théophraste ferma la porte en quittant la pièce ; ils se tournèrent vers la nouvelle venue, interpellés par le bruit.
La femme la fixait. Elle avait de grands yeux bleus, clairs comme la lune, qui témoignèrent un avertissement clair pour la nouvelle venue. Une attente. En silence, Elayin vint s'asseoir sur le lit voisin de l'autre patiente et détacha sa tunique, révélant les bandages en coton serrés sur sa poitrine mince qui lui servaient de sous-vêtements, ainsi que les contusions laissées par le combat contre les femmes-roches. L’homme la dévisagea, méfiant et curieux.
- Termine ton boulot, que je me taille, gronda la femme en se désintéressant d'Elayin, d’un ton neutre.
- Pas question. Tu vas rester quelques jours au théâtre, rétorqua-t-il.
Il n’avait eu besoin que d’un murmure rauque pour se faire comprendre. Elle laissa échapper sa frustration dans un soupir. Il termina son bandage, appliqua encore quelques onguents et se tourna vers sa nouvelle patiente.
- Je m’occupe de toi ensuite. Comment t’appelles-tu ?
Elle fixa son regard dans le sien. L'homme n’était pas beaucoup plus vieux qu’elle ; un alchimiste. Elle n’avait même pas eu besoin de voir le manteau rouge brodé du plumes qui traînait sur sa chaise pour le savoir. Elle le sentait, à la densité des fils qui le composait et le reliait à son environnement avec plus de pureté qu’un homme quelconque, mais moins qu’un mage entraîné. Il avait l’air fragile, hâve, mince, souffreteux, le front et les épaules écrasés sous une épaisse tresse châtain. Un tatouage sur le poignet gauche. Elle voyait qu'il se voulait avenant, mais ces gens-là la dégoutaient au même titre que les aberrations qui l’avaient enlevée le jour précédent. Ils étaient tous des meurtriers, ici.
- Je me nomme Elayin.
- Moi, c’est Nelan. Voici Hester, une petite conne de l’organisation, indiqua-t-il d’un geste désinvolte du menton.
- L’organisation, hein… Rétorqua cette dernière en s'allumant une cigarette. Le geste lui tira une grimace. Ou plutôt le bordel vaguement géré par Théophraste. Personne contrôle personne, ici, souffla-t-elle avec un nuage de fumée grise.
- T’exagère. Tu fais pas si mal ton travail.
- Hier encore, Mark a tranché un doigt à Nordan.
- C’est le tarif. Il a triché aux cartes.
Elayin suivait l'échange, indifférente face à ces barbares. Elle s’attendait bien à un rejet des membres de cette organisation jusqu’à ce qu’elle leur « montre sa valeur », à leur façon primaire et brute. L’alchimiste qui leur servait de médecin, au moins, avait l’air de s’en ficher. Elle aussi.
- Qu'est-ce que tu viens faire ici ? Théophraste n’engage pas n’importe qui, demanda Hester.
Avec son accent de l’est et son apparence exotique, la moniale s’attendait bien à ce type de questions. Elle n’en répondit pas pour autant, malgré l’injonction de la femme.
- Réponds.
- Laisse la tranquille. Tu pues le tabac.
Elayin releva ses yeux d'or. Un avertissement brillait dans ses iris, similaire à celui qu’elle avait reçu lors de leur premier échange de regard. Hester lui souffla sa fumée au visage.
- Réponds, salope.
Elle ne bougea pas. Son doshaï effleura l'aura fragile de son adversaire, tira un brin, défit un nœud. Hester s'écroula sur son lit d'infirmerie. Juste un fil sur lequel son étincelle avait un peu tiré. Rien de bien méchant. Nelan laissa tomber ses onguents et courut soutenir la jeune femme.
- Hester !
- Elle va bien. Souffla l'aroatis d'un ton calme.
La tireuse toussa et se redressa, sonnée. Elle y avait gagné une sévère migraine.
- Qu'est-ce que...
Nelan la dévisagea. Une tenrane, pourquoi pas : mais ce qu’elle venait de faire était une action de guerrière. D’aroatis. Un mythe, si loin à l'ouest de son pays d'origine.
- Avez-vous terminé ?
Nelan s'approcha et posa une main sur son épaule, l'air très sérieux.
- Fais attention, ma grande. Malgré les conneries qu’elle raconte, ici, on se soutient. Si tu blesses des gars...
- Je ne blesse que mes ennemis, répondit-elle d'une voix doucereuse. Mais ne vous en faites pas, elle n'a rien.
Il voulut insister, mais l’état de son amie le fit grimacer. Il renonça, puis vint traiter les contusions de l’étrangère, soudain moins avenant à son égard. Il se contenta d’être rapide et efficace.
- Voilà. Repose-toi un peu et file.
Il quitta ensuite sa propre infirmerie. Doshaï en éveil, elle sentit son tissu remonter le couloir jusqu'au bureau de Théophraste. Il allait sûrement le voir pour discuter de son cas.
Elle toisa Hester qui reprenait ses esprits, sans une once de remord ou de respect pour elle, puis se rallongea sur son inconfortable lit d’infirmerie. Il ne grinça pas sous ses mouvements.
* * *
Elle attendait. La patience était la sœur des aroatis, connue, rassurante, aimée. Elle fermait les yeux, et laissait son doshaï s’éveiller, gonfler, pour écouter la vie filer près d'elle. Une forme de méditation. Chaque fil du monde apparaissait emmêlé, tissé à d’autres, noué à des ignorants qui ne leur accordaient pas un regard, aux choses, au vivant comme à l’éternel.
Elle sentit d’abord les animaux ; ils se matérialisaient à elle sous des liens chauds, flous, éthérés, qui évoquaient des couleurs tièdes. Des chats, des chiens, des oiseaux marins, des rats. Quelques créatures marines, dans le port : des serpents, des poissons, des coquillages. Et puis, plus intriqués que tout, de nerfs, de pelotes de pensées, de conscience, de nœuds et de boucles, des gens, partout. L’espace en fourmillait. Ils emmêlaient tant de liens avec leur environnement, chacun, à chaque instant. Ses auras préférées étaient celles des insectes ; mais en ville, elles se noyaient dans le bruit ambiant causé par les humains. Quant aux végétaux, ils étaient trop rares. Trop contraints. Mais si elle se concentrait assez longtemps, elle pouvait aller jusqu’aux briques, au métal qui formait les bâtiment alentours. La ville respirait, battait comme un cœur immense et irrégulier. Elle ressentait l’incarnation des esprits qui illuminaient le monde. Il y en avait quatre principaux dans sa religion.
- Elayin ?
Elle sursauta violemment. La méditation la rendait parfois vulnérable.
Théophraste était entré ; Hester le dévisageait, curieuse. Il ne lui prêta aucune attention.
- Maintenant que tu es remise sur pieds, il est temps que je t'assigne à ta première mission.
La raison de son hospitalité, pensa-t-elle. Il allait l’utiliser. Elle sentait d’instinct le nœud qui se tissait, épais et impératif, entre elle et son commanditaire.
- Tu viendras dans mon bureau ce soir. En attendant, fais-toi des connaissances et trouve-toi une chambre. Hester n'aura qu'à te montrer les lieux.
- Très drôle, fit cette dernière. J’ai cru pendant une seconde que tu me prenais pour une domestique.
- C’est l’une des raisons pour lesquelles que je te paie, rétorqua Théo avec un bruissement de son manteau en filant de la pièce. Elayin ne put retenir un sourire. La femme la dévisagea.
- Si tu t'avises de me refaire un coup de pute comme tout à l'heure...
Elayin inclina légèrement la tête. Elle tissait tant de liens, ces derniers temps. Elle seule en avait conscience.
- Uniquement si nécessaire.
Hester grogna, écrasa sa cigarette et se leva. Outre son attitude déplaisante et ses vêtements tape-à-l’œil, chemise sombre brodée or, atours de cuir et accessoires brillants, elle avait de jolis traits fins ; mais les côtés de son visage étaient barbouillés de maquillage noir, comme d’épaisses larmes de charbon étalées au pinceau pour dissimuler des bleus sur ses tempes. A ses hanches pendaient deux revolvers aux crosses peintes. Une artiste dans l'âme, semblait-il. Elayin se coula hors de son lit. Sa nouvelle guide s’alluma une seconde cigarette, le temps de se résoudre à l’ordre qu’elle venait de recevoir. Une expiration. Un nuage de tabac. L’ordre de Théophraste et la petite démonstration de force de la moniale avaient eu raison de sa morgue.
- L'endroit où tu croiseras le plus de monde est au hall, devant la salle de spectacle. Mais comme tu es une aroatis, donc un genre de moine, et en plus pas très loquace, n’y traîne pas trop. Il ne faudrait pas que tu assommes n'importe qui par ici. Les ennemis que tu t'y fais restent.
Elayin la suivit hors de l'infirmerie. Elles croisèrent assez peu de gens, la plupart étant en train de "travailler" à cette heure tardive. Hester l'emmena manger, ignorant les rares regards présents qui convergeaient vers elles. Elle fut surprise une demi-seconde lorsqu’Elayin déclina la bouteille de vin. "Ah oui, moine, c’est vrai", commenta-t-elle simplement avec un sourire méprisant. Leur repas terminé, elles montèrent les étages. Elle ouvrit la porte de l’une des chambres du Théâtre.
- Tu peux dormir là. J’ai du travail.
Elayin remercia la brune d'un geste de la tête, l’invitant à disposer.
Elle avait désormais une fenêtre, un lit, un coffre. C'était largement suffisant. N'ayant aucun effet personnel à déposer, elle constata l’heure tardive d’un regard à sa fenêtre et se dirigea immédiatement vers le bureau de Théophraste.
Elle toqua, entra, ferma la porte. Celui-ci était avec un homme à l’air encore juvénile, mais déjà plus grand et plus épais que lui-même. Sa peau hâlée inspira de la sympathie à Elayin ; chez elle, les tenrans de l’Ouest avaient une carnation semblable.
- Ah ! Tu es là. Parfait.
Il s’appuya contre son bureau.
- Les aroatis sont bien des sortes de guerriers assassins, n’est-ce pas ?
Elle aurait pu le frapper rien que pour cet affront. Son œil se fit sombre.
- C'est une façon de le percevoir, dit-elle de son habituelle voix lente et claire, après un instant de silence.
- J'ai besoin de récupérer un objet. Un objet que le meilleur voleur à ma disposition ne saurait pas récupérer.
Elle grimaça. Le vol était, évidemment, hors de ses principes et condamné par son ordre. Il posa un dessin devant elle. Il figurait une sphère sombre, striées de symboles étranges.
- Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle.
- Tu vas te brûler la gorge, avec autant de questions, s'amusa-t-il. Ça ne te regarde pas.
- Alors je refuse.
- Alors, tu risques de rencontrer de nouveau les Roches ce soir.
- Et vous ne risquez pas d’obtenir cet objet.
Théophraste grimaça à son tour en se redressant.
- Cette information ne t’apporterait rien pour mener à bien ta mission. Insiste encore et Hester poursuivra sa visite par les souterrains. En attendant, je te présenterai tes quelques collègues pour cette affaire, dès demain. Entendu ?
Elle acquiesça en silence et fit demi-tour. Les yeux de l’inconnu, fascinés, ne l'avaient pas quitté. Elle n’avait pas croisé son regard une seule fois. Pas question de tisser plus de liens que nécessaire.
Elle alla directement dormir. Qu’y avait-il donc, dans ces souterrains ? Allongé sur son matelas, elle laissa son esprit dériver dans les profondeurs de la terre. Une brusque sensation de douleur acide et de désespoir la saisit à la gorge et elle cessa subitement, comme si elle avait été brûlée. D’accord. Les souterrains. Là où ils torturaient leurs ennemis.
Elle perdit son regard vers un petit bout de ciel noir. Les immenses tours altières, leurs ponts et leurs escaliers dissimulaient les étoiles aux bâtiment plus modestes. Elle adorait les étoiles. Mais dans son étroit lit sous les toits d'une ville inconnu, elle laissa échapper ses premières larmes.
Elle avait perdu son pays. Perdu ses amis. La guerre y faisait rage, pour l’indépendance, pour la liberté, et elle ne pouvait pas même y participer. Elle n'avait pu garder que le médaillon signifiant son statut d’apprenti, toujours là sous sa tunique, preuve de sa nature, marque de son identité. Son être ne tenait plus qu’à ce petit bout de métal, et quelques souvenirs.
* * *
Théophraste sortit dans les rues froides et enfumées de la Blanche. À cette heure-là, il n'y avait plus de passants ; seulement les lumières des bars qui projetaient des ombres sur les murs de pierre et les tuyaux d'airain. Des rues d'ombre et de fantômes.
Il poursuivit son chemin, jusqu'à ce que l’obscurité se fasse lumière. Le beau côté de la Blanche, le plus riche, où des bordels chics et des maisons de jeux ornés d'or et de saphir éclaboussaient les passants inquiétants de lueurs engageantes. Il entra dans l'une de celle-ci. C’était une maison de qualité, avec des tables tendues de velours vifs, de belles fenêtres cintrées, ainsi qu’un lustre d’œufs de lune, hors de prix, qui illuminait le tout. On le reconnut, le salua ; il n'y prêta qu'une faible attention. Théophraste était là pour les affaires. Il passa une porte de service et descendit les vieux escaliers jusqu'au sous-sol.
Là, trois silhouettes l'attendaient.
L’une était debout ; une seconde était affalée devant un verre ambré ; et la dernière était attachée à une chaise avec un sac sur la tête. Tous se firent soudain silencieux à l'arrivée de leur supérieur. Théophraste les salua d’un signe de tête.
- Sans-son, Mire. Tout s’est passé comme convenu ?
Théophraste se pencha sur leur victime et ôta le sac. Celui-ci avait le visage tuméfié, aussi sanglant que ses mains, auxquelles il manquait deux doigts.
- A-t-il parlé ? Reprit-il.
La silhouette debout, une femme balafrée aux mains rouges, hocha la tête. L’autre était un homme épais comme les montagnes de l’ouest, le visage aussi buriné que leurs versants, l’air tranquille.
- Il a donné un nom, dit la femme.
Théophraste riva son regard vers elle, perçant. Bien qu’il se tînt droit, on sentait la fébrilité traverser chacun de ses muscles.
- « De Weil ». Il n'en savait pas plus, poursuivit-elle.
Une litanie de suppliques s'échappait, en murmure, en chanson, de l'homme attaché.
Théophraste hocha la tête, puis fixa sa victime.
Il en savait assez, désormais. Il sortit son revolver de sa veste et abattit l’homme attaché d’une balle dans la tête. Un peu de sang gicla sur sa chemise noire, et la tâche se fondit parmi ses jumelles.
- C'est bien.
Il se redressa, salua ses bourreaux avec un sourire satisfait, laissa une bourse pleine et repartit.
A l'extérieur, une petite silhouette l'attendait, juchée sur un muret. A la manière des moineaux de la ville, qu’on ne voyait apparaître que lorsqu’une nuée s’échappait à tire d’aile de leur buisson, on avait une chance de l’apercevoir uniquement lorsqu’elle sortait de sa cachette.
- Tu as dû tout entendre, souffla l'homme à la gamine. Madame de Weil. N’est-ce pas cette grande dame, si noble, si riche ?
La petite acquiesça. Ses grands yeux dorés ne clignaient pas.
- Retrouve-le moi, Massiko. Il se pencha vers elle et lui souffla quelques mots.
La petite acquiesça. Elle n’aimait pas devoir se servir de son petit couteau de poche ; mais pour ce qui était de surveiller, fouiller, voler, rien ne lui posait de problèmes. Elle disparut à nouveau pour filer par l’escalier le plus proche, un de ceux qui s’enroulaient autour d’une tour, qu’on appelait parfois colimascend et qui grimpaient dangereusement jusqu’aux nuages. Un moineau qui s’enfuit.
C'est toujours agréable de lire tes écrits, prenants et bien ficelés ( sans mauvais jeu de mots en rapport avec les pouvoirs d'Elayin ).
J'ai bien aimé les rapports entre les personnages, surtout entre Elayin et Hester, puisque le chapitre se concentre dessus. On peut sentir que la relation entre ces deux va évoluer vers du positif, du moins je l'espère, car je trouve une certaine complémentarité entre elles. D'ailleurs, la scène de l'infirmerie et celle de la visite donnent lieu à une habile inversion des rôles : Elayin use de sa force dans un élan puéril, se montrant hautaine, alors que Hester, d'abord grossière ( fidèle à l'image qu'elle veut donner ), se montre plus mature après l'incident, avec une attitude plus respectueuse.
Pour finir, au niveau de la forme, c'est toujours à la hauteur, j'ai simplement noté deux choses :
- Au premier paragraphe, la répétition de "laissé" casse un peu le début du chapitre : "On n’avait pas laissé le lieu tranquille : la zone, laissé(e) de côté…"
- À la phrase, l'association de "liens chauds" et de "couleurs tièdes" est un peu curieuse : "Elle sentit d’abord les animaux ; ils se matérialisaient à elle sous des liens chauds, flous, éthérés, qui évoquaient des couleurs tièdes."
Au plaisir de te lire. Continue comme ça !