6· Lupo

« Parfois quand tout semble fini, ça ne fait finalement que commencer. Le Phénix ira des cendres jusqu'au cieux. »

Grég Mendez

 

 

INCONNUE...

 

Autant que je m'en souvienne, la vie ne m'a pas épargnée. 

 

Jusque-là, je faisais avec. 

 

Mais aujourd'hui, je n'en peux plus.

 

J'ai rouvert les yeux il y a quelques minutes. Je me suis endormie après avoir trop pleurer. Le chien n'a pas bougé, il ronfle légèrement tout contre moi. Sa truffe humide est collée contre ma joue, et je sens le souffle de sa respiration paisible. Cette vision m'arrache un petit sourire. J'ai toujours su que les animaux avaient un bon fond, bien plus que chaque humain de cette planète. 

Dieu que j'aurais aimé avoir un compagnon comme lui durant mon enfance. 

 

Ma tête est lourde et la migraine que j'ai attrapée va sûrement me pourrir la journée jusqu'à ce soir. Pourtant j'ai l'habitude de pleurer la nuit et de me réveiller le matin tout embrumée, mais je n'arrive toujours pas à m'y faire.

Trop fragile, sans doute. 

Je serre de nouveau le poing, rentrant mes ongles dans ma peau. Non, je ne suis pas fragile. Au contraire, je suis dure comme un roc. Je suis encore là malgré toutes les épreuves endurées, ça prouve bien le courage et la force dont j'ai pu faire preuve? Je n'ai jamais vraiment eu le choix. 

Pour l'instant, dans la situation dans laquelle je me trouve, il faut que je me rende à l'évidence: tant que je n'aurais pas une réelle conversation avec ces garçons, je ne saurais pas quoi faire. Je suis dans une impasse. S'ils venaient à me laisser partir maintenant que l'on a évité mon assassinat, qu'est-ce que je vais devenir? Je ne peux pas retourner chez moi. Même récupérer toutes mes affaires, je ne peux pas. 

Je n'ai plus personne à la maison, et c'était mon seul repère. 

Je ne crois pas non plus que quiconque à l'hôpital se préoccupe de ma vie privée et de ma disparition. C'est moi la soignante qui doit prendre soin des gens, pas l'inverse. Je ne serais qu'une personne de plus à remplacer. 

Le chien remue un peu dans le lit avant d'en descendre non sans avoir réclamer une petite caresse sur la tête. 

C'est lui qui me donne la force de me lever quand j'entends qu'il gratte à la porte. 

Il faut que je les confronte. 

Après tout, ils m'ont sauvé la vie. Je leur dois une fière chandelle. Ça veut aussi dire qu'ils ne sont pas aussi méchants qu'ils en ont l'air. 

Il reste quand même du flou. 

Pourquoi est-ce qu'ils vivent tous terrés ici? 

Que font-ils dans la vie?

Et où diable ont-ils trouvé cette lettre? À moins de fréquenter ce fameux tueur à gages, je ne vois pas où ils auraient pu avoir ces informations. 

Je suis persuadée qu'ils sont dans des histoires pas très nettes. 

Peut-être même font-ils partie du même monde que le grand malade payé pour m'éliminer. 

 

Quand j'entre à nouveau dans le salon, une chose me frappe. 

La nuit commence à tomber, j'ai donc dormi pratiquement toute la journée. Journée que j'aurais dû passer au boulot, d'ailleurs. 

La tristesse m'a complètement envahie, et j'avais visiblement grand besoin d'extérioriser ma peine. 

  – Anakin, vient manger. 

Un des garçons se trouve dans la cuisine et dépose une gamelle sur le sol, dont le bruit métallique réveille chaque sens de l'animal qui se précipite dans sa direction pour remplir son estomac. 

Je les regarde sans dire un mot, les bras croisés, appuyée contre l'encadrement de la porte, qui n'en abrite plus. Ce grand appartement est refait à neuf, et étonnement c'est un endroit où je me sens bien, où je ne ressens aucune angoisse. 

Le garçon relève les yeux vers moi et me fixe une seconde. 

J'ai sans doute toujours l'air aussi abattue. Mes yeux sont sûrement rouges et gonflés, et mon mal de crâne doit me rendre vaseuse. 

  – Anakin est doué pour réconforter, pas vrai? 

Il m'adresse un petit sourire que je n'attendais pas. Je suis étonnée qu'il sache faire preuve d'enthousiasme.  Je reste silencieuse une seconde, un peu surprise. 

  – C'est toi qui la fait entrer?, je demande en détaillant le garçon discrètement. 

C'est l'asiatique. Il ne porte plus son masque et je peux enfin voir son visage. Ses cheveux sont noirs, comme ses vêtements. Il parait bien sombre, mais son sourire illumine l'entièreté de sa personne. 

  – Je savais qu'il serait de bonne compagnie. C'est pas pour rien que c'est le meilleur ami de l'Homme, répondit-il en posant une tasse sur le comptoir de la cuisine. Café?

Il me demande sans me quitter des yeux, les sourcils haussés. 

Je m'empresse d'acquiescer. Un petit boost ne me ferait pas de mal au vu de l'état dans lequel je me trouve, et je sais de surcroît que le café aide à faire passer les migraines les plus insoutenables.

  – Assieds-toi. Gâteau? me demande-t-il en en fourrant un entre ses dents. 

Je n'ai pas mangé depuis plusieurs heures, et j'ai assez entendu mon ventre gargouiller pour refuser l'offre. 

J'acquiesce à nouveau, allongeant le bras pour attraper le paquet qu'il me tend. 

Je n'attends pas longtemps pour offrir à mon estomac ce qu'il désire tant. Peut-être acceptera-t-il d'arrêter de me faire souffrir. Je murmure un "merci" et en profite pour détailler chaque recoin de la cuisine. 

C'est étonnamment bien rangé pour un appartenant habité par cinq hommes. Ils n'ont pas le profil à prendre soin de leurs affaires, mais les apparences sont parfois trompeuses, la preuve. 

Je suis tirée de mes contemplations par l'entrée des autres garçons, presque en même temps. Je n'avais pas remarqué leur présence à l'intérieur étant donné le calme dans lequel nous sommes plongés. 

Le chien, Anakin si je me souviens bien, s'avance vers l'un des types, un roux vêtu d'une veste en cuir qui lui donne un air de rockeur. Ce doit être son maître, ce n'est pas la première fois que je le trouve à ses pieds. Il a l'air bien traité et très aimé, ici. Encore une fois, je juge peut-être trop vite. 

  – Il faut qu'on discute, soutient celui au crâne rasé en prenant place non loin de moi, sur un des tabourets présents autour du comptoir. 

Son regard se pose sur moi, et j'attends qu'il rajoute quelque chose. Pour l'instant, je n'ai rien à dire. Je continue silencieusement de manger mon gâteau. 

Je jette un œil à l'asiatique, qui a l'air d'être le plus sympathique. À mon œillade incertaine, il prend la parole. 

  – Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant? 

C'est une bonne question. Je pose mes deux coudes sur la table en échappant ce qui se rapproche d'un soupir, avant de hausser les épaules. Je n'en ai pas la moindre idée. 

  – Qu'est-ce que vous feriez à ma place? Je viens d'apprendre que j'aurais dû être morte à l'heure qu'il est, je vois pas ce que je pourrais faire. 

Le tatoué lâche un petit rire dépourvu d'humour, comme s'il savait parfaitement ce qu'il ferait, lui. 

Moi, je n'ai même plus envie de vivre. À quoi bon, j'ai l'impression d'avoir tout perdu. 

Il me reste bien mon travail, mais je ne pense pas que mon absence injustifiée soit acceptée sans problème. 

  – Tu devrais rester prudente et te faire passer pour morte. Tout le monde doit penser que le tueur à gages a rempli sa mission, décrète le maître du chien comme si c'était la chose la plus normale au monde. 

Mon mental prend un sacré coup à ces mots. Je baisse les yeux sur mes mains, me demandant si je suis capable d'abandonner derrière moi tout ce qui me retenait à la vie. 

  – Peut-être qu'un jour tu pourras retrouver ta vie d'avant, continue-t-il. 

Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire traduisant de toute la tristesse que je ressens. Il n'y a plus d'espoir. 

  – C'est fini, ça. Il m'a tout enlevé. 

Le penser, c'est quelque chose. Le dire, ça me fait encore plus de mal. Ça rend les choses réelles. 

Peut-être qu'il est enfin temps d'arrêter le combat. J'ai lutté assez longtemps. Il faut que j'accepte qu'il ait gagné, comme toujours. 

Je soupire à nouveau. Je ne sais plus quoi faire. Ce que je suis persuadée de ne pas vouloir, en revanche, c'est que ces types voient à quel point je peux être vulnérable quand je n'ai plus d'espoir. 

Je relève les yeux vers eux et les scrute à nouveau. C'est bizarre, j'ai pourtant l'impression qu'ils me comprennent à la façon qu'ils ont de prendre la chose à cœur. Comme si nous étions dans le même bateau. 

Et je me souviens à cet instant que je ne sais même pas qui ils sont. 

  – Vous me connaissez, mais vous ne vous êtes même pas présenté. Ce n'est pas très classe pour des hommes qui ont décidé de jouer les héros. 

Le coin de mes lèvres s'étire en un fin sourire amusé. 

Je ne sais toujours pas ce qui leur a donné envie de sauver la vie d'une inconnue. 

Le mot « héros » en fait grimacer certains. Je veux bien croire qu'ils ne sont rien de tout ça. 

  – Je peux pas te dire ce que tu veux entendre. Ici on a plus d'identité. Le passé est passé. Depuis qu'on est devenu une équipe, on se reconnaît par des noms de code. Moi, c'est Gatto¹, commence l'asiatique en posant sa main sur son torse. 

Il pointe ensuite le roux du doigt, aux pieds duquel Anakin s'est sagement couché. 

  – Lui, c'est Volpe². Anakin est son chien, avant d'être le nôtre. 

Volpe me fait un petit sourire qui s'efface très rapidement. Anakin doit beaucoup l'aimer pour ne jamais le quitter. 

  – Falco³, continue Gatto en pointant le métis qui m'avait servi le verre d'eau que j'avais demandé plus tôt dans la journée, mais que je n'ai jamais entendu décrocher un mot. 

Je hoche la tête lentement pour faire comprendre que j'enregistre tout. Jusque-là, ce n'est pas très compliqué. 

  – Ragno⁴, il me dit en désignant celui au crâne rasé d'un signe de tête. 

Ce dernier me lance un regard que je ne peux définir. Ragno. Je peux enfin poser un nom sur ce pervers. L'« araignée » n'est pas vraiment le nom que j'aurais pensé lui donner. 

  – Et Leone⁵, celui qui a trouvé la lettre. 

Je tourne la tête vers le dernier à être présenté et ses yeux cherchent déjà les miens. Le tatoué. Je déglutis lentement sans rompre notre contact visuel. Alors comme ça, c'est lui le premier témoin des désirs de mon paternel. 

  – Très bien, je hoche la tête de nouveau en balayant la cuisine du regard après avoir lutté pour détourner les yeux du tatoué. Moi je suis...

  – Tais toi, m'interrompt brusquement Ragno. On ne veut pas savoir qui tu es. Ton nom n'a pas été mentionné sur la lettre et c'est très bien comme ça. 

Je fronce les sourcils en le regardant sans comprendre. S'ils ne connaissent pas mon identité, comment ont-ils pu me retrouver? La question doit se poser à travers mon regard car Ragno reprend. 

  – Il était seulement indiqué où te trouver et à quelle heure avec une brève description physique. Ce type a dû entrer en contact avec le tueur à gages avant de lui adresser la lettre. Son nom à lui n'est pas non plus marqué. 

Alors ils ne connaissent pas non plus l'identité de mon père...

Je me tourne vers Leone et plante de nouveau mon regard dans le sien. Il ne semble absolument pas déstabilisé par cet affront. 

  – Où est-ce que tu as trouvé cette lettre? 

Mon ton est assez dur, mais la question est bien trop importante. À leur réponse, je saurais dans quoi ils trempent. Qui diantre a des contacts avec un criminel?!

  – Chez le tueur à gages, lâche-t-il nonchalamment, comme si c'était une chose des plus banales que de se trouver au domicile d'un tel individu. 

Je reste un instant stupéfaite sans dire un mot tout en le fixant en attendant plus d'explications. 

Un sourire se forme sur ses lèvres, ce même genre de sourire qu'il adopte très souvent, comme j'ai pu le remarquer. Un sourire provocant et sarcastique, puisque la situation ne se prête pas à l'humour. 

  – C'était ma prochaine cible, alors je me suis permis de fouiller un peu. J'ai découvert la lettre, et quelques photos de toi. Très photogénique, à ce que j'ai pu voir. 

Je le fusille du regard à cette dernière phrase qui lui arrache un nouveau sourire. Ça me débecte de savoir qu'un assassin possédait des photos de ma personne chez lui. 

 

J'étais réellement la cible à abattre. 

 

Et s'il n'avait pas été là...

 

Je ne le serais plus. 

 

Alors que je m'apprête à le remercier sincèrement, quelque chose me revient en tête. Une chose qu'il a dite. 

  – Comment ça, ta cible?

Je retiens mon souffle. Je ne sais pas de quoi il parle, mais une idée se forme très vite dans mon esprit. Une hypothèse où le criminel payé pour m'éliminer ne serait pas le seul être abominable de l'histoire. 

Leone hausse les épaules sans détourner son regard du mien. Il veut toute mon attention, et il réussit à l'avoir. Il me tient en haleine et ça doit probablement lui plaire de susciter autant d'inquiétude en moi. 

  – C'est simple, on élimine la vermine. C'est exactement ce que tu penses, il ajoute en devinant parfaitement le chemin de mes pensées. 

J'avais bien raison. Ma respiration se bloque encore quelques secondes. Ils ont réellement du sang sur les mains. Je suis avec des criminels

Pourtant, il m'a sauvé la vie alors qu'il n'avait pas à le faire. 

Il l'a décidé de son propre chef, peut-être même sans en parler à qui que ce soit. 

Cela prouve bien qu'il y a du bon en lui, non? 

  – Mais tu m'as sauvé la vie. 

  – Ouais, commence-t-il en s'approchant de moi, jetant une enveloppe blanche qu'il a sorti de je ne sais où sur le comptoir, sous mes yeux. Je suis pas un grand fan des types qui s'en prenne à des gens qui n'ont jamais rien fait de mal dans leur vie. Alors j'ai rectifié le tir, fin de l'histoire. 

  – Merci, murmuré-je simplement, un remerciement simple mais qui vient du fond de mon cœur. 

Il ne dit rien, mais son regard pèse sur moi. 

Elles me mettent une nouvelle fois mal à l'aise, ces sombres pupilles qui transpercent mon être et qui font s'échauffer mes joues. Je n'ai pas l'habitude qu'un homme me fixe de la sorte. 

Je baisse les miennes sur l'enveloppe et me décide à l'ouvrir dans un silence qui m'est déplaisant. Il laisse le champ libre à mon cerveau de réfléchir. De beaucoup trop réfléchir. 

Et penser autant me blesse plus que tout. 

Aucun des hommes autour de moi ne prononce un mot. Je devine à leur attente qu'ils ne connaissent pas le contenu de cette enveloppe eux non plus. 

Leone est le seul à en avoir pris connaissance. 

Quand j'arrive enfin à l'ouvrir, le silence est soudainement brisé par un vibreur de téléphone qui me fait sursauter tant il parait fort. 

Je lève la tête en même temps que les autres, et nos yeux se posent sur les placards de la cuisine d'où provient le son. 

Gatto se lève et ouvre une porte qui se trouve juste au-dessus de lui. 

J'hallucine et hausse les sourcils. Mon téléphone. 

Ils ont planqué mon téléphone dans le placard à gâteau. 

Une partie de moi n'est même pas étonnée, Gatto a l'air d'avoir un grand appétit. 

  – Laisse sonner, ordonne Ragno, les bras croisés et adossé contre un meuble. Oublie pas que tu es censé être morte. 

Quand Gatto pose le téléphone sur le comptoir, je ne me gêne pas pour regarder le numéro. Bordel, c'est l'hôpital. 

  – Je dois impérativement répondre. C'est le travail et je n'ai pas justifié mon absence...

  – Rien à foutre, il me coupe brutalement. Tu dois avoir disparu pour tout le monde si tu ne veux pas que la personne qui veut ta mort te retrouve. Fini le boulot, tu peux lui dire adieu. Tu travailles dans un hôpital, c'est pas comme si ce métier de taré allait te manquer, si? 

Je ne sais plus quoi répondre. Je l'aime, mon métier. 

Je déglutis en pensant à ce que ma chef pensera de moi. Elle me remplacera, indubitablement. 

Mais cette brute n'a pas tort. Je me suis tellement acharnée dans ce travail que j'en ai laissé de côté ma santé mentale alors qu'elle était déjà au plus mal. Quand bien même travailler m'empêchait de ressasser les horreurs du passé, je n'ai plus le choix aujourd'hui si je veux rester en vie. 

 

Je dois tout quitter. 

 

Même mes patients.

 

 

_______________________________

¹ Chat, en italien. 

² Renard, en italien. 

³ Faucon, en italien. 

⁴ Araignée, en italien. 

⁵ Lion, en italien.

 

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
UneXtoile
Posté le 30/04/2023
Ne cesserais-je jamais de commenter ici aussi tes histoires fabuleuses ?
J'ai parcouru en diagonale pour m'imprégner à nouveau de tes mots et que dire ? J'aime encore plus, je le crois bien.
Continue de me faire rêver ma dame <3
coeurfracassé
Posté le 28/04/2023
Ouiiiiii !!!!! Enfin !!!!! C'est trooooop biiieeeennnnn !!!!!!
Bon, plus sérieusement, cette histoire est vraiment incroyable, j'adore. Les protagoniste, les noms italiens, le mystère, cette fille dont on ne sait pratiquement rien, ou en tout cas pas vraiment sur son passé, et puis ces garçons dont on ignore vraiment tout mais qui laissent l'imagination faire ses preuves... Sans compter le style d'écriture, simple, allant droit au but mais dont il ne manque pourtant rien, ainsi que l'histoire en elle-même, et puis aussi cette idée de morte pour vivre... Bref, J-A-D-O-R-E !!!
A quand la suite ;-)
Bien à toi
A.
millobooks
Posté le 28/04/2023
mille merci pour tes commentaires depuis le début et pour tous ces compliments que tu me fais. je suis très fière de voir que tu aimes tant cette histoire, ça me fait très chaud au cœur.
elle arrive vite ;)
encore merci (je pense que tu vas encore plus aimer la suite)
passe une douce journée 💌
coeurfracassé
Posté le 19/05/2023
Hello ! Ai-je le droit de réclamer ou est-ce trop demandé... ? (petits yeux implorants, on incline la tête avec un croissant (virtuel le croissant!))
millobooks
Posté le 19/05/2023
hello! ah dommage s'il est virtuel c'est différent alors… 😏
oui promis je te mets la suite d'ici ce soir, j'y pensais justement il y a deux jours!
Vous lisez