Les jours suivants se ressemblèrent désespérément. Astrée cherchait à passer le plus clair de son temps à l'extérieur, oscillant entre achat de cadenas pour la grille fracturée, et longue attente pour les plans du cadastre à la Mairie. Et lorsqu'elle osait enfin rentrer, c'était pour s'enfermer dans sa partie de la gentilhommière. Désormais, il y avait la zone libre et la zone occupée. La libre, poussiéreuse et précaire se trouvait privée de tout, même de l'électricité parfois, tandis que la zone occupée jouissait de tout le confort moderne. Sa tante avait vraiment bien fait les choses, choisissant de ne louer qu'une partie pour ne pas avoir à entretenir l'intégralité de l'immense propriété.
De ce fait, pendant des années, elle avait indiqué à chaque locataire qu'au-delà d'une certaine limite, le reste de la masure était condamné, et qu'il ne valait mieux pas s'y aventurer. Mais à l'instar de l'homme des glaces, combien d'entre eux avaient bravé les interdits pour venir fourrer leur nez jusqu'ici ? Dans un sens, ça ne faisait pas grande différence. Au moment du marquage de frontière par Anne, celle-ci n'avait pas vraiment eu dans l'idée de mettre le précieux et l'inestimable à l'abri. Qui plus est, plusieurs accès permettaient le passage d'une zone à l'autre.
La zone occupée, la partie la plus en retrait de l'habitation, celle donnant sur le parc et la Dordogne, celle qui s'avérait être la plus proche du château, n'était autre que l'aile sud, composée de l'ancienne cuisine de service, la plus petite, de deux salons, d’une salle de musique, de trois grandes chambres, et d'autres, plus petites, à l'origine réservées à la domesticité, sous les toits, ainsi qu'une partie des caves, réaménagées par Tatie, et une tourelle. Et la zone libre, la plus grande superficie de la gentilhommière, se composait des pièces à vivre les plus usitées par la famille, du temps de sa présence, la chambre des parents, celle des grands-parents, le grand salon, la cuisine familiale, et le territoire des enfants sous les toits et dans la tourelle nord.
Evidemment, si Anne avait fait moderniser le système électrique de sa location, elle n'avait absolument pas touché au vieux compteur récalcitrant de l'aile nord. Astrée devait batailler avec ses crises d'épilepsie qui la laissaient sans courant pendant quelques minutes et parfois quelques heures. Seul avantage, la wifi que Tata avait fait installer pour ses locataires, et dont la propriétaire bénéficiait aussi, par extension.
Une bien maigre consolation puisque Astrée passait le plus clair de son temps à épousseter, nettoyer et vider chaque pièces de sa zone. Pour l'aile sud, évidemment, l'opération se révélerait bien plus délicate, mais chaque chose en son temps. Au bout de trois jours, elle n'avait toujours pas achevé de réhabiliter le grand salon. Elle avait nettoyé, dépoussiéré, rangé, mais les cartons restaient désespérément incomplets et ouverts dans un coin de la pièce. Entre ses aller-retours incessants à la mairie, la préfecture de la région, et les différentes agences immobilières, et l'ampleur de la tâche qu'était le fait de rendre cette demeure présentable, elle avait très clairement présumé de ses forces et du laps de temps qu'elle y passerait. Quelques jours, avait-elle dit à son frère. Cela faisait plus d'une semaine qu'elle avait quitté Paris, et tout restait à faire. Un travail harassant, rendu encore plus compliqué par une locataire qui avait bien du mal à intégrer la nuance très subtile entre propriétaire et domestique.
Depuis qu'elle avait appris qu'elle devrait faire avec la présence d'Astrée, celle-ci mettait un point d'honneur à réclamer sa présence et ses services dès que l'envie lui en prenait. Ça avait commencé avec l'horloge du four mal réglée, et s'était poursuivit avec des serviettes de toilette en trop faible quantité. Et chaque fois, Astrée se devait de se plier aux petits caprices de madame. Après tout, il en allait de son devoir de propriétaire de s'assurer du bien être de ses locataires. Elle avait appris à appréhender le bruit des talons cliquetant sur les pavés de la cour. Ce n'était pas ses demandes ridicules, ni le sourire victorieux qu'affichait inlassablement la blonde, qui indisposait le plus la jeune femme. Non, c'était tout simplement cette incursion forcée en zone ennemie. Tandis qu'elle prenait mille précautions pour ne jamais le croiser, elle se retrouvait trop souvent à s'occuper de tâches ingrates sous le regard froid et indifférent de Mister Freeze.
Alors elle se pressait, sans un mot elle s'attelait à la mission du jour, et prenait soin de bien cacher ses traits sous le rideau de ses cheveux trop longs. Parce qu'elle sentait son regard sur elle, elle savait qu'il ne détournait les yeux que lorsqu'elle pouvait le voir. Il ne lui adressait jamais la parole, pas plus qu'elle ne le faisait, mais s'il avait du parler, aurait-il exprimé autre chose que son mécontentement de la voir ici, son agacement de subir ses incessantes visites ? Il la faisait se sentir comme un répugnant parasite, la tâche d'ombre sur son soleil, le moucheron dans sa coupe de champagne. Et plus il se montrait exaspéré par sa présence, et plus la blonde se faisait une joie de l'obliger à revenir.
Ce n'était pas que cette dernière cherchait à déplaire à son acolyte masculin, au contraire, elle aimait a être le témoin oculaire de cette aversion profonde. Elle jubilait, elle rayonnait. Une manière très efficace de rappeler sa véritable place à Astrée : loin de lui. Tant mieux ! Elle n'avait pas le moins du monde l'intention ou ne serait-ce que l'envie de s'en approcher. Pour nourrir une telle hostilité envers une inconnue, il devait être particulièrement dérangé. S'il l'avait intrigué dans un premier temps, elle s'en était remise et était allée directement à l'exaspération, sans repasser par la case départ. Comme si ce n'était pas déjà suffisamment compliqué pour elle, il fallait en plus qu'il lui impose sa mauvaise humeur.
Elle voulait juste mener à bien sa mission : ranger, mettre en vente, répandre les cendres de sa mère, faire son deuil. Mais rien ne se déroulait comme elle l'avait imaginé. Elle pensait que ça irait relativement vite, et que le temps restant, elle le mettrait à profit pour son propre isolement et sa convalescence. Elle avait espéré l'apaisement et n'avait découvert qu'une explosion d'émotions violentes. Les nerfs à fleur de peau, elle n'était plus que sursauts, colère étouffée, et agacement perceptible. Il n'y avait plus la moindre place pour sa tristesse, sa vulnérabilité et ses faiblesses. Elle devait être sur tous les fronts, batailler contre ses démons intérieurs, et les démons extérieurs.
Elle ne dormait plus, ou presque pas, et lorsqu'elle y parvenait enfin, les rêves s'avéraient être encore plus violents, plus vibrants, plus vivants. Elle n'en gardait aucun souvenirs si ce n'était ses draps en boule, son front ruisselant, et ses cris qui n'en finissaient plus de déchirer la nuit. Quand tout ceci allait cesser ? Comment tout ceci avait commencé ? Elle ne se souvenait plus exactement, c'était venu crescendo. Nuits agitées, sommeil irrégulier, ça n'était pas arrivé du jour au lendemain, ça s'était simplement amplifié jusqu'à aboutir à une routine invivable. Aujourd'hui, au point culminant, c'en était devenu proprement insupportable.
Elle qui faisait déjà peine à voir, n'avait fait que s'étioler depuis son arrivée. Le rythme soutenu de ses journées et les nuits trop courtes avaient achevés d'auréoler son regard de cernes vives, tandis que la perte d’appétit n'avait fait que renforcer son apparence chétive. Elle luttait, et tout son corps en portait la marque cuisante. Elle luttait au quotidien. Elle luttait pour se lever chaque matin, et paradoxalement, pour se coucher chaque soir aussi. Elle luttait pour avancer, luttait pour partir, luttait pour revenir. Elle luttait pour ne pas hurler, luttait en essayant de pleurer. Elle luttait de vivre, tout simplement. Pas de projets, plus d'avenir, elle ne vivait que pour sa mission, désespérant de ne parvenir à cocher aucun point de sa liste des choses à faire.
Elle était collée sur le frigo vide, bien en évidence entre deux magnets d'une autre époque. C'était son leitmotiv, rayer une à une les différentes tâches. Ranger. Faire les cartons. Faire venir l'expert. Obtenir une estimation... Une longue liste qui demeurait vierge de toute rayure. Et tout en bas, la tâche la plus importante : « Libérer maman ».
Un bol de café tiède dans une main, sa joue reposant dans l'autre, elle fixait la liste de son air fatigué lorsque, brusquement, elle se leva, et explosa le silence ambiant en faisant racler le banc contre les tomettes inégales. Il fallait qu'elle raye une tâche, elle se devait rayer une tâche. Et il n'y en avait qu'une, réalisable sur l'instant. Elle allait libérer maman…
*
La brise fraîche caressait ses joues, soulevait ses boucles. Elle avait le sentiment de contrôler les éléments, le sentiment que la nature accueillait son choix, la confortait dans sa décision. Le soleil qui la réchauffait, l'air qui la cajolait, et même l'herbe haute qui n'était plus que tapis duveteux et accompagnait chaque pas en avant avec douceur.
Elle avait laissé ses sandales à l'orée du parc. Dans son esprit, l’herbe ne pouvait s'approcher que d'une seule manière : pieds nus. Elle se rappelait chaque réprimande maternelle, chaque froncement de sourcils, chaque sourire difficilement camouflé, tandis qu'elle rentrait, sortait, vivait pieds et jambes libres. Combien de fois avait-elle essuyé les reproches d'une mère la comparant à une bohémienne ? Des pieds noirs qu'elle devait savonner chaque soir si elle voulait obtenir l'autorisation de se glisser dans les draps. Mais il en allait ainsi depuis toujours, et la voûte plantaire s'enfonçant dans l'herbe fraîche, elle avait la sensation de revivre. Après des jours de survie, ce simple détail prenait des airs de savoureux luxe.
Son précieux trésor serré contre sa poitrine, elle fixait son objectif, sans jamais se retourner, sans jamais se détourner. Il fallait qu'elle le fasse. Elle avait réellement besoin de le faire, même si, quelque part, elle ne parvenait à contenir l'appréhension qui gangrenait l'instant. Et après ? Qu'allait-il advenir après ? Tant que cela reste à faire, ça existe. Elle allait la libérer sa mère, mais serait-elle, elle-même libérée ? Ou complètement esseulée ? Elle ne devait pas penser à cela, elle devait se contenter de mener à bien sa mission, sans se projeter plus loin. Elle devait simplement rayer au moins une tâche.
Plus elle s'enfonçait dans le parc, et plus l'entretien laissait à désirer, le joli jardin à la française cédait la place au désordre orchestré par Dame Nature. Astrée préférait ainsi. L'herbe haute, l'enchevêtrement naturel d'arbres et arbustes qui avaient poussé selon leur propre volonté, les fleurs qui tapissaient une clairière insoupçonnée, et le chant des oiseaux. On ne les entendait plus aux abords de la maison. Préférant ne pas occulter de quelques manières que ce soit, la vue sur le château, un paysagiste emperruqué avait dû décider qu'il fallait raser tous les arbres. Elle le visualisait très bien, avec la face fardée, les joues rosâtres, et la mouche au coin d'une bouche écarlate, pointant d'un index impérieux un pauvre petit chêne solitaire, tout en ordonnant de déraciner tout ça.
Plus elle dérivait vers la gauche, plus elle laissait château et gentilhommière derrière elle, et plus la végétation se faisait confuse. Loin de tout et de tous, en tête à tête avec son urne, elle s'autorisa un premier sourire. Un petit sourire, mais un véritable sourire. Triste, évidemment, mais néanmoins présent. Depuis combien de temps ses lèvres n'avaient-elles pas pratiqué ce genre d'exercice ? Elle ne s'arrêta pas pour autant. Elle pressait le pas, au contraire, se rapprochait toujours plus du fracas de l'eau qui lui parvenait de plus en plus distinctement.
Elle avait fait l'effort de revêtir une robe. Rien de très ajusté ou solennel, mais une robe tout de même. Blanche, légère, peut-être un peu trop grande pour elle, cette théorie se vérifiant de part une fine bretelle qui ne cessait de glisser le long de son épaule. Sa mère l'aimait ainsi : un tant soit peu féminine. Aussi, pour l'occasion, avait-elle pensé que cette tenue s'imposait d'elle-même. Pieds et mollets caressés par les herbes hautes, elle devait relever le bas de sa robe au-dessus de ses genoux pour ne pas s'accrocher en progressant.
Mais, au détour d'un dernier bosquet, le paysage changea radicalement, la végétation s'estompa pour faire place à une brise puissante, plaquant le tissu de la robe contre ses cuisses, tandis que sous ses yeux le monde prenait fin brutalement. L'herbe peinait à s'extraire de la roche calcaire, la poussière se soulevait, créait une lumière étrange au ras de la faille, et au-delà, à perte de vue, les reliefs ondulaient jusqu'à l'horizon, l'immensité dont elle n'était séparée que par le fracas de l'eau, en contrebas.
À tâtons, elle s’approcha. Astrée redoutait bien plus l'échéance de ce qu'elle s'apprêtait à faire, que le vide à ses pieds. Elle n'avait jamais souffert du vertige, elle avait bien trop passé d'insouciantes heures à courir le long de la falaise durant son enfance. C'était trop familier pour être dangereux. Alors, si elle avançait doucement en direction du gouffre, ce n'était pas par crainte, ce n'était que pour faire durer ce dernier instant, cette dernière étreinte, l'urne tout contre son sein.
Et après ? Toujours cette même et éternelle question matraquant son crâne. Une épée de Damoclès dont elle sentirait le tranchant caresser ses boucles. Et après ? Un pas après l'autre, elle n'aurait bientôt plus le choix. Un pas après l'autre, et soudain il n'en demeura plus qu'un. Un seul et unique pas. Et en bas... En bas, ce que sa mère avait choisi pour y demeurer l'éternité. Une éternité dans un lieu, dans un paysage qui, bientôt, appartiendrait à d'autres. Après neuf siècles de possession, il allait falloir céder la place. Si Isabella avait su ça, aurait-elle modifié sa dernière volonté ?
C'est à cet instant, sur cette question, que l'urne, entre ses paumes moites et nerveuses, manqua lui échapper des mains, juste au-dessus du gouffre. Un mouvement rapide en avant, paniqué et maladroit pour l'en empêcher, pour la rattraper, et brusquement, elle se sentit partir en arrière. Rapidement, violemment, elle observa l'abrupte de la falaise s'éloigner de ses pieds qui ne touchaient plus le sol, avant que son dos ne vienne à se heurter contre un obstacle, et qu'elle ne prenne conscience de cet avant-bras qui lui barrait le ventre. Fort. Si fort. Elle pouvait compter les veines saillants sous cette peau légèrement hâlée, et les muscles tendus à l'extrême, tout comme ces longs doigts rendus blancs maintenant qu'ils s'enfonçaient dans ses chairs, froissant le tissu immaculé de sa belle robe. Et contre son épaule, un souffle chaud, rauque, douloureux et frénétique, charriant une multitude d'émotions et d'interrogations.
Juste, comment a-t-elle pu obtenir le code wifi ? Et pourquoi se soumet-elle à sa tante en s'occupant de ses locataires ? (est-elle trop gentille, sa tante a-t-elle un moyen de pression sur elle, a-t-elle obtenu un pourcentage sur le loyer ?)
"se trouvait privé de tout", il manque le e à privé.
Le suspense monte, je continue ! Bravo.
Elle se soumet à ses locataires parce qu'elle est trop gentille, déjà. Mais également parce que régler le problème (quel qu'il soit) sera toujours plus rapide que d'avoir a subir les relances d'une insupportable Charlotte. D'un autre côté, elle a admit qu'ils n'y étaient pour rien. Ils ont payé pour un service, Astrée estime qu'ils ont droit à ce service. Etant la légitime propriétaire (enfin c'est son père et son oncle qui le sont, mais ils se sont déchargés sur elle), il lui semble normal que les locataires s'adressent à elle plutôt qu'à sa tante contre laquelle ils vont lancer des poursuites pour récupérer un maximum de l'argent.
Je corrige la coquille. Merci !
Ah, sous-estimer le temps pour préparer un lieu pour une vente ou un déménagement, quel calvaire...
Cette locataire, Charlotte, me tape de plus en plus sur les nerfs et son nom n'a pas encore été mentionné.
OH CETTE FIN DONNE ENVIE DE CLIQUER SUR "suivant"!!!
Je confirme, l'esprit de solidarité féminine ne peut pas exister avec quelqu'un comme Charlotte. Elle a ses raisons, cela dit...
Pauvre Astrée, l'ambiance est décidément suffocante entre le deuil, le rangement de cette grande maison et cet insupportable couple d'envahisseurs. J'aime beaucoup la façon dont tu rends cette agitation à travers ton écriture : on sent que ses actions sont plus marquées par l'agitation que par la méthode (en même temps, difficile de faire autrement en de telles circonstances), qu'elle ne sait pas où donner de la tête, et que, finalement, c'est à l'image de sa vie. Elle a un besoin viséral de clotûre tout en étant incapable de faire le tri dans ses sentiments, dans ses souvenirs et dans ce qu'il y a à garder ou à jeter afin de le satisfaire, ce besoin de clotûre justement. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire, mais j'ai trouvé que les situations intérieures et extérieures du personnage se répondaient les unes aux autres. :)
100% Mister Freeze qui la rattrape, j'ai hâte d'assister à leur prochain échange qui promet d'être... intéressant ! ;)
C'est exactement ça. Je voulais que le bordel de son esprit transparaisse dans son organisation, ou absence d'organisation en l'occurence. Elle veut tout gérer mais en est, tout simplement, incapable. Son entêtement n'a d'égal que son inertie, son incapacité à avancer puisque, avancer signifierait aller mieux et qu'elle ne veut pas aller mieux. Aller mieux c'est, dans son esprit à l'agonie, trahir sa mère. C'est complètement stupide, je te l'accorde, mais à l'instant T, elle est comme face à un mur infranchissable.
Bref, elle n'est pas cohérente, et la suite ne va pas l'aider à s'apaiser ! ;)
Eh bien, Astrée vit une belle petite descente aux enfers ^^ La locataire est une vraie peste (ou en tout cas, tu la décris comme telle). On sent bien la routine dévorante qui s'installe, les cauchemars (j'imagine que les 2 autres sont bien trop loin pour l'entendre ? ^^).
Et la montagne de choses à faire qui ne veut pas descendre ^^ oui, vider une si grande maison seule et en quelques jours, je crois qu'elle n'a pas réalisé à quel point elle aurait besoin d'aide. Une sorte de déni, peut-être ?
Bon, le vent quand elle approchait avec son urne, je me suis dit que ça serait un coup à tomber :p (d'ailleurs, peut-être préciser le sens du vent, avec la robe plaquée contre ses cuisses je le voyais de face, et bon, pour répandre des cendres c'est un coup à tout se faire renvoyer dans la tronche... ^^).
Juste en détail, quand elle fait son mouvement en avant pour rattraper l'urne, elle part ensuite en arrière (vu qu'on comprend que le gars la rattrape et la recule du coup), mais j'ai eu besoin de revenir lire la phrase parce que j'ai bloqué sur le en avant / partir en arrière (est-ce juste moi ou pas, tu te feras ton idée ^^).
Je pressens qu'il va y avoir une discussion avec M.Frigo ^^ (enfin, elle va peut-être hurler avant :p)
Ravie que l'histoire te plaise toujours autant. :)
Oui, Astrée est dans le déni, elle est persuadée de tout pouvoir gérer toute seule. Et puis, puisque ça faisait 10 ans qu'elle n'avait pas été à la Gentilhommière, peut-être ses souvenirs n'étaient pas vraiment fidèles à la réalité. Cela dit, lorsqu'il s'agit de vider une maison, qu'importe le nombre de fois on l'a fait auparavant, on a toujours tendance à sous-estimer le travail que ça représente. Haha.
Et tu as raison pour le vent, il vient de face. Et c'est presque toujours le cas depuis le haut du falaise (enfin je me réfère à ma propre expérience en Bretagne, mais peut-être que vis-à-vis de l'océan, c'est différent ?) Et justement, ils nous mentent dans les films. La belle scène où les cendres se répandent vers la mer, c'est impossible. Mais visuellement, ça passe moins bien si le héros se mange les cendres en pleine tête :)) Cela dit, pour l'avoir vécu, ça a le mérite de détendre l'atmosphère avec un beau fou-rire collectif.
Concernant le "avant/arrière", j'ai justement ajouté le "avant" à la dernière minute, parce qu'à la relecture, j'avais peur qu'on ne comprenne pas qu'en partant vers l'arrière, elle était ramenée loin de la falaise. Je souhaitais qu'on visualise bien le mouvement d'avant-arrière qui se produisait en une fraction de seconde. Mais je vais peut-être revoir ce passage, surtout que je ne sais pas si on comprend bien que l'urne ne lui a, finalement, pas échappé des mains...