7- L'apparition

Par Taranee

    Il me semble que j'ai dormi une heure ou deux... Je n'ai jamais eu un sommeil compliqué alors ça me paraît bizarre de me réveiller aux alentours de 22 h... Mais j'ai comme l'impression que je ne suis pas sorti de mon sommeil tout seul... Quelque chose m'a réveillé. Un cauchemar peut être ? Non, impossible. Bon... Maintenant que je suis bien éveillé, autant faire quelque chose car je sens que je ne vais pas me rendormir de si tôt...

    Je me lève du fauteuil en m'etirant. Je passe une main dans mes cheveux châtains, les ebourrifants encore un peu plus. D'un pas traînant, je me dirige vers le porte manteau et je prends ma veste et mes chaussures. J'ouvre la porte d'entrée et je sors. Dehors, le froid s'acharne sur moi. J'ai faim. Le truc c'est que j'ai plus rien à manger dans la glacière, la salade d'hier était tout ce qu'il me restait. La supérette étant fermée, je vais prendre un train. Comme il n' y a rien au village, pas de restau ni rien, le train qui passe fait office de tramway, pas besoin de réserver. Il y a beaucoup d'arrêts, c'est pour ça que les gens préfèrent éviter de le prendre... 

    J'arrive devant la gare. J'ai l'impression d'avoir remonté le temps. Comme lors de mon arrivée, les voyageurs m'observent d'un air étrange. Je soupire. Je vais guichet. Pas de chance, il y a beaucoup de queue. Et comme si ça ne suffisait pas, il y a une vieille dame qui n'arrive pas à se servir de sa carte banquaire juste devant moi.

    Il aura fallu une demi heure pour que la vieille dame comprenne comment se servir de sa carte. Et après, il fallait encore 15 minutes le temps qu'elle prenne son ticket en pesant contre " le monde compliqué d'aujourd'hui". J'ai failli louper mon train mais je l'ai eu à temps. En ce moment, je marche dans les rues du village le plus proche du notre ( à savoir : Un village à 3h de route de la où j'habite). Je me suis arrêté dans un bar ouvert et j'ai bu un verre d'eau. Ce qui m' a valu les regards outrés de quelques ivrognes qui finissaient leur soirée en vomissant sur la table. Enfait, le bar était censé fermer à 21 h mais le barman n'arrivait pas à faire partir ses derniers clients. Alors on a causé jusqu'à ce que le plus ivre des gars s'en aille.

    Le barman s'appelle Guillaume Allebois. Il a récemment divorcé de sa femme car cette dernière ne supportait plus de voir gens malpolis fréquenter le bar. Guillaume voulait ouvrir un restau à la base mais il a été refusé à l'école de cuisine. Il a noyé son chagrin dans l'alcool pendant un an avant de suivre une thérapie. Il est devenu sobre et, aussi étrange que cela puisse paraître, à décidé d'ouvrir ce bar. Voilà. C'est l'histoire de sa vie. J'ai eu le temps d'en apprendre plus mais bon... J'ai oublié. De toute façon on se reverra jamais.

    Je baille. Il serait peut être temps de rentrer, il est environ 1h du matin... La gare est fermée mais je finis par trouver une famille de vacanciers qui vont dans mon village. Ils ont la gentillesse de me prendre en stop et de m'amener. En chemin, je leur demande pourquoi ils veulent passer leurs vacances dans un tel trou perdu. Il m'ont répondu qu'ils venaient d'une ville très peuplée et qu'ils voulaient être dépaysés. Ah ça ! Pour être dépaysés il vont l'être ! Je les ai prévenus qu'il n'y a absolument rien dans ce village... Les enfants ont vite compris à quoi allaient ressembler leurs vacances mais les adultes étaient têtus et ils ont décidé d'y aller quand même.

    La voiture arrive à destination. L'entrée du village est la, devant nous. Je sors de la voiture et je claque la portière après avoir remercié les vacanciers. Il fait vraiment froid... Cet hiver est horrible ! Je fourre mes mains dans mes poches et j'avance en pensant au feu que je ferais quand je serais de retour au manoir. Cela m'aide à monter la colline.

    Je pousse la porte de chez moi. Tout est calme. Je m'approche de la cheminé, j'y met du bois et j'allume un bon feu réconfortant. Ensuite, je me dirige vers le fauteuil. Je vais m'asseoir quand je remarque quelque chose d'anormal. La mousse est enfoncée ! Cela veut dire que quelqu'un s'y est assis récemment! Sans trop savoir ce que je fais, je saisit le sabre magique et je le tends devant moi en m'exclamant :

- Il y a quelqu'un ? Vous n'avez pas le droit d'être ici ! 

Magnifique ! C'est très intelligent de ta part Liam ! Maintenant, si vraiment il y a quelqu'un, il sait où tu es ! Espérons juste que ce ne soit pas un tueur en série ! 

    Je reste plusieurs minutes comme ça, sans bouger. Puis finalement, comme aucun son ne se fait entendre, je vais me rassoir dans le fauteuil. J'essaye tant bien que mal de me donner un air intimidant mais comme je suis maigre et tout pâle il n'y a aucune crédibilité. Finalement, je finis par me rendormir.

    Je me réveille de nouveau. J'ai cette sensation étrange qui ne veut pas me quitter, cette sentation que quelqu'un est dans la maison. D'ailleurs j'entends de légers pas à l'étage d'au dessus. Au début, je reste pétrifié mais finalement, je prends mon courage à deux mains et je grimpe mon nouvel escalier en colimaçon.

    Je ne me rappelais pas que l'étage était aussi sinistre. J'ai l'impression d'être tombé dans un film d'horreur. Je me trouve face à un long et étroit couloir bien sombre. Une vingtaine de portes sont entrouvertes sur les murs. Il n'y a pas de fenêtre, la seule lumière provient de la lueur bleutée qui émane de mon sabre. Je m'avance à pas lents dans le couloir. L'obscurité m'engloutit. Je ne vois plus rien et les sons les plus petits me cause une terreur sans nom. 

    Le parquet qui grince sous mes pas, le bruit que je fais quand je trébuche sur le tapis rouge rongé aux mites, les portes qui s'ouvrent et se ferment mues par un courant d'air inexistant, mon sabre qui vibre et s'agite de plus en plus dans ma main droite, les pas légers qui m'accompagnent dans ma progression... Les pas ! Ils sont là ! Ils sont à mes côtés depuis le début ! Mon cœur cogne fort. Je me retrouve à genoux sur le sol, entrain de me tenir la poitrine pour éviter que mon cœur terrorisé ne la troue pour en sortir. Je respire par à coups. Je lâche l'épée qui s'enfuit quelque part je ne sais où et je me mets en boule en gémissant. Cela dure plusieurs minutes, je ne sais pas ce qui m'arrive mais ça me fait un mal de chien.

    Quand je me calme enfin, j'ai l'impression d'avoir couru un marathon en sprintant pendant tout le long. Je me relève difficilement et tenté vainement de retrouver le sabre magique. J'essaye de garder mon calme mais c'est difficile. Soudain, toutes les portes claquent en même temps. Toutes... Sauf une. Celle du fond. C'est la plus imposante. Elle est noire et lisse. Cette porte la s'ouvre doucement, tout doucement, dans un grincement sinistre. C'est pas une bonne idée mais je m'approche, je suis attiré. Je m'approche encore et encore, toute pensée logique s'envole de mon esprit.

    Ma main se tend et attrape la poignée ovale de la porte. Je ne suis plus qu'un zombie. J'entre dans la pièce et la porte se ferme brutalement. C'est ce bruit qui me fait reprendre conscience. Je regarde autour de moi. Je ne comprends pas comment je suis arrivé là. Peut importe. Je m'apprête à sortir quand une lumière bleue attire mon regard. Mon sabre ! Comment est-il arrivé là ? Je me précipite au fond de la pièce et je l'attrape. Quand je me relève, un miroir joliment ornementé est apparu sur le mur. Mon reflet l'observe, hésitant. Quelque chose n'est pas normal, je ne sais pas quoi.

    Finalement, mon reflet dans le miroir se floute. Il ne devient plus qu'une silhouette et quand il se précise de nouveau, ce n'est plus moi qui suis dans le miroir mais une femme. Je recule en criant. 

    Là femme est magnifique, elle est entourée d'une aura mystérieuse. Ses cheveux bruns flottent autour d'elle. Sa peau est encore plus pâle que la mienne. Quelques tâches de rousseur apparaissent ça et là sur son visage aux trais fins. Son nez est trop fin et ses lèvres quasi inexistantes. Mais ces imperfections sont voilées par deux immenses  yeux d'un violet pur. Un violet qu'on a jamais vu dans notre monde. Ces yeux clignent lentement et finissent par m'observer attentivement.

    La jeune femme lève le bras et, du bout du doigt, touche le verre du miroir. La glace se fissure et se brise, les éclats de verre volent dans la pièce. Je me jette sur sole en me protégeant la tête. Quand le fracas se termine, j'ouvre mes yeux qui s'étaient fermés, j'enlève mes mains de ma tête et je m'en sers pour me relever. Je ramasse mon sabre. Quand je suis de nouveau debout, je me retrouve juste en face de l'inconnue d un miroir. J'ouvre des yeux effrayés et je recule de deux pas :

- Q-qui est tu ?! je demande. 

Là femme s'approche de moi jusqu'à me toucher du bout de son nez. Sa main se pose sur la joue et la caresse presque tendrement. Une phrase, une seule sort de sa bouche. Sa voix est mélodieuse, si agréable à entendre :

- Aide-moi. 

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Elox
Posté le 06/04/2022
Me revoilà à nouveau !

Alors j'ai observé à nouveau des coquilles, dis moi si tu veux que je te les note dans un autre commentaire.

Sinon, ton histoire devient de plus en plus intéressante !
Tout est mystérieux et bien amené. Tout comme Elora ou Voltage, je trouve qu'il y a peut être une facilité scénaristique mais bon rien de très grave et ça ne dérange pas à la lecture !
Taranee
Posté le 06/04/2022
Coucou ! (un commentaire un peu plus court, cette fois ?)
Pour les coquilles, tu ne devrais noter que celles qui sont affreusement graves (comme des oublis de mot ou des mots coupés en deux par un espace) parce que, pour être tout à fait honnête, je ne vais pas chercher ni corriger les autres (pas avant d'avoir la détermination et le courage nécessaire pour faire une relecture générale, et le dieu des romanciers sait que je n'aime pas les relectures !)
Oui ! Alors... La facilité scénaristique...
D'une part, je me dis qu'effectivement, c'en est une. Et d'ailleurs, c'est quand même très gros.
Et d'autre par, je me dis que moi je réagirais comme ça. Je ne plaisante pas : quand je me réveille, je me dis "bon... Autant faire quelque chose maintenant...". Mais comme je ne suis peut-être pas "normale" (entre guillemets car y a-t-il vraiment une norme ?) et peut-être pas impartiale, je vais sérieusement songer à revoir ça "tilte" autant chez les lecteurs...
Merci pour le commentaire ! Bonne suite de lecture !
Elora
Posté le 30/05/2021
Qu'est-ce qui se passe ?
Voilà un chapitre bien étrange, ça devient de plus en plus intéressant, on se pose un bon nombre de questions !
Je suis d'accord avec Voltage au niveau de la phrase "Bon... Maintenant que je suis bien éveillé, autant faire quelque chose car je sens que je ne vais pas me rendormir de si tôt...", c'est assez prévisible, un peu banal, il aurait fallu la formuler autrement ou dire carrément autre chose.
Mais le reste est bien, on est vraiment troublé par ce qu'il se passe, Liam se recroqueville sur lui-même alors que personne ne lui fait du mal. Est-ce ses démons intérieurs qui l'assaillent ?
La scène est très bien décrite, on sait ce qu'il pense, ce qu'il entend, ce qu'il voit, on pourrait s'y croire !
Taranee
Posté le 30/05/2021
Coucou !
Merci pour ton commentaire ! Il faut vraiment que je pense à corriger mes fautes ! Et que je rende tout ça un peu moins prévisible ! Bonne continuation et bonne lecture !
Voltage
Posté le 18/11/2020
Hey,
C'est dommage parce qu'avec les fautes d'orthographe, on est obligés de relire certains mots pour tout bien comprendre...
Du côté négatif, on a une facilité scénaristique un peu trop apparente à mon gout, du "Bon... Maintenant que je suis bien éveillé, autant faire quelque chose car je sens que je ne vais pas me rendormir de si tôt..."
Du coup on ne sait vraiment pas se qui s'est passé dans la tête de Liam à ce moment là.
Aussi, il y a des choses plutôt inexplicables qui s'y passent. Est-il en train de rêver ? A-t-il bu ? est-ce un effet secondaire de l'épée ?
Au niveau de la fin, j'aurais plutôt mis "aidez-moi" au lieu de "aide-moi" car cela signifie que la jeune fille connaît déjà Liam (bon en vrai ça j'en sais rien je n'ai pas lu la suite...Enfin si, j'ai lu la suite...le chapitre 25...)
Côté positif : (Basé plutôt sur mes gouts personnels) On voit que Liam est seul dans un petit village, on connait très peu son passé et sa famille, cette solitude est très très agréable et varie des romans où l'on en fait des caisses pendant 3 chapitres sur la famille et l'entourage du personnage principal.
Le personnage est attachant, et l'arrivée de l'épée donne une importance au personnage.
Et je en te l'ai peut-être pas encore dit, mais j'aime beaucoup ton style d'écriture. J'aime beaucoup les récits fantastiques qui mêlent drame, action et humour !
Taranee
Posté le 18/11/2020
Merci pour tes critiques et tes compliments !
J'ai hésité à mettre "aidez-moi" mais quand on est troublé, on ne fait plus trop attention au vouvoiement...
Je vais faire de mon mieux pour m'améliorer...
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