Elle avait éteint la lumière et regardait
Par la fenêtre un paysage désolé
La neige avait emmitouflé la terre nue
Et réverbérait la lumière de la Lune
Elle n’aimait pas se coucher avant minuit
A l’heure où le sommeil posait sur son visage
La main de l’oubli, du vertige et du silence
Elle humait le pelage sombre de la nuit
Elle avait l’impression d’attendre un personnage
Qui chaque soir restait dans l’immuable coulisse
De cette scène blanche entourée de ténèbres
Où elle apercevait, ironie de l’optique,
Son reflet qui flottait à cause de la vitre
Vacillant quelquefois sous les effets du vin
Ou sous les ondoiements lactés de la pâleur
Ou bien peut-être était-ce l’éclat de ses yeux
Ou ceux de quelqu’un qui l’observait au-dehors
Point de vue plus intime, ici. Je suis totalement d'accord avec Joanne -à part que je n'avais pas eu les extraits "désassemblés". Donc pour moi ça se suit totalement, l'alternance des styles apporte quelque chose à l'histoire, j'ai toujours aimé les histoires "biscornues" où on change de points de vue et de thèmes - c'est ce que j'écris en tous cas :D - donc ça ne me déboussole pas du tout. Par contre, les thématiques abordées sont d'une gravité terrible (c'est pas un reproche du tout ce sont aussi des thématiques que j'aborde donc je fais d'autant plus le parallèle à la lecture). Tu les traites avec subtilité et force en quelques mots bien choisis, mais ça ne rend pas la lecture moins impactante ou moins difficile, ça reste grave (et en fait c'est important de ne pas dénaturer tout et n'importe quoi). Encore merci pour ces textes.