Non ne me rangez pas
dans cette boîte à trépas.
J’ai tant aimé la vie
depuis mon premier cri
jusqu’au dernier soupir.
Même si elle m’a quitté,
pourquoi donc m’enfermer
et me laisser pourrir ?
La vie m’a traversé
la vie m’a bouculé.
Toujours elle a marqué
sur mon front Liberté.
De voyage en naufrage
de béance en errance
défiant l’enfant sage
Qui rêvait d’évidence
J'ai aimé à mourir
Vécu comme on respire
Sans trop y réfléchir
Au gré de mes désirs.
A peine le temps
de soigner l’enfant
Caché en dedans
qu’il est déjà temps
de lever le camp.
Je veux être poussière
Emportée par le vent
Et rouler dans les airs
A l'ivresse du printemps
Rejoindre la Lumière
Sur dos de goéland
Puis oublier la Terre
Le manque des vivants.