Il y avait les mots que j'attendais
De vous que vous n'arriviez pas
N'arriviez pas à me donner
Et il y avait ces maux que leur absence
Dans ma chambre en silence me provoquait
Ces maux non dits qui me pesaient
Pesaient du plomb sur mes pensées
Mes pensées qui s’enfuyaient
Et que le vide remplaçait
Ce vide qui m’emplissait
Puis il y avait les mots de vous que j’entendais
Que j’entendais qui me percutaient
Des uppercuts sans blessures apparentes
Sans blessures apparentes
Mais les apparences sont trompeuses
Et les blessures, elles, bien pernicieuses
Il y avait les mots attendus que jamais vous ne disiez
Et les mots dits que j’aurais mieux aimé que vous taisiez
J’aurais aimé j’aurais aimé
De votre amour être persuadée
De votre agressivité préservée
Mais il y a quand même eu les mots que j’ai pu attraper
Ceux des poètes, des chanteurs, des slameurs,
Ces mots qui hurlaient dans mes écouteurs
Pour moi avaient une particulière saveur
Car ces mots pénétraient mon cœur
Car ces mots apaisaient mes peurs
alors même si tout ça aurait pu mal finir
Car des mots non dits ou mal dits oui on peut en mourir
Je préfère dire que les mots m’ont permis de grandir
Que de manquer de mots aimants j’en ai mieux perçu la valeur
Que de souffrir de mots blessants je préfère les garder à l’intérieur
On n’est jamais coupables des mots que les autres
Ne savent pas nous dire
Pas plus des mots que les autres utilisent pour nous détruire
Mais il faut souvent des années pour le découvrir
Et si l’on a compris qu’un mot peut tuer ou sauver
Alors c’est quand même une sacrée responsabilité
Quand certains manient la langue avec une délicieuse légèreté
Je sais que la mienne sera toujours teintés
D’une pointe de gravité
Toute petite coquille à la fin de ce texte aussi :
- Je sais que la mienne sera toujours teintés
Merci pour cette réflexion intéressante sur les mots qui souvent se transforment en maux. :)
Em