A ta santé mon amour!

        Le capitaine Mac Vinty rentre se reposer dans une taverne et boit gentiment un verre. Il se sent bien malgré une impression de déjà vu, il a laissé Mister 3 en charge de la colombe pourpre et espère passer seul inaperçu, il commence à discuter avec la serveuse.

 

Capitaine Mac : — Vous êtes d'une grande beauté mademoiselle  !

 

La serveuse : — Je crois que vous êtes le premier à me l'avoir dit ! Non je vous fais marcher, mais vous avez pas mieux comme phrase d'accroche.

 

— Vous avez raison, je vais essayer de faire mieux. Qu'est-ce vous dites de ça ? Votre boisson a un drôle de goût !

 

— C'est déjà plus original. Quant à votre boisson, elle est faite ici, c'est une concoction un peu artisanale.

 

— Ça doit être pour cela qu'elle a ce goût. 

 

        Il fini son verre.

 

Capitaine Mac : — Finalement je l'ai trouvé à mon goût, j'en prendrai bien un autre, après tout.

 

— Vous n'aurez plus besoin de boire ce soir.

 

— Vous arrêtez souvent les gens de boire dans cet établissement après seulement un verre, ce ne doit pas être bon pour le commerce.

 

— Comme si le devenir d'un commerce te préoccupait vraiment, toi qui abandonne ta femme sans regret, tu ne m'as pas reconnu. Attends ! J'enlève mon déguisement, les hommes m'ont toujours déçu surtout toi, tu ne te souviens pas, toi qui disais que mes yeux étaient les plus beaux du monde, tu m'as abandonné du jour au lendemain et tu ne me reconnais même pas juste parce que je porte une perruque, je ne devrais pas être surprise, mais c'est une déception de plus. Au fait, j'ai une nouvelle, tu es papa d'un petit Jérémiah junior, au départ j'étais heureuse, j'attendais ton retour et deux années ont passé sans aucune nouvelle de toi, quelle idiote j'ai pu être à tes yeux.

 

— Coralie, mon amour !

 

— Ça y est, cela te revient!

 

— La vie de pirate est rude et je n'osais revenir avant d'être digne de toi.

 

— Arrête tes salades, je suis au courant pour tes six autres femmes, j'étais la cinquième une petite serveuse, la victime parfaite pour un monstre tel que toi! 

 

— Que veux-tu ?

 

— Il paraît que tu as un charmant trésor caché quelque part !

 

— Qui t'as raconté cela ?

 

— C'est une rumeur qui court sur toi et qui fait fantasmer certains !

 

— Des intrigants qui n'en veulent qu'à mon argent, je ne pensais pas te compter parmi eux.

 

— Voilà que tu montres enfin ton véritable visage mais je sais tellement de chose sur toi, il y a pas longtemps, j'ai croisé un de tes homme et il m'a parlé de ton obsession : Personne n'aura ton trésor ! C'est lui qui m'a dit dans quel coin je pourrais te trouver, j'avoue que te connaissant, je me doutais que je te trouverai dans une taverne. Kelly une de mes amis m'avait aussi parlé de toi, elle s'est mariée avec un homme bien, en tout cas, meilleur que toi, un certain Léonard, apparemment tu t'es aussi servi de lui, mais non, ce n'est pas lui qui m'a parlé de toi!

 

— Alors qui ?

 

— Tu connais Kevin, un gentil garçon qui abuse un peu trop de l'alcool et tu as eu l'audace de le surnommer le Puant, cet homme avait seulement besoin d'amour, il a tant perdu et au lieu de le sortir d'une situation néfaste pour lui, tu te sers de lui, c'est toi la vraie puanteur sur ton navire.

 

— C'est un homme, il n'a pas de problème, pour survivre dans un monde dur on a parfois besoin de s'abreuver à un bon élixir de vie et j'ai appris ça moi aussi à la dur.

 

— Tu ne vas pas me ressortir, l'histoire de ton enfance difficile, j'ai appris qu'en fait tu était le petit chouchou à sa grand-mère puis ta mère t'as traité durement parce que t'étais un enfant difficile, j'ai retrouvé ton vieux père l'escroc et il m'a parlé de toi.

 

— Tu as enquêté sur moi !

 

— Oui, j'étais abandonné par mon mari et en colère pendant ma grossesse alors j'ai commencé par chercher des membres de ta famille et j'ai trouvé ton père, on a bien sympathisé, d'ailleurs c'est lui qui garde notre fils en ce moment. Après ma grossesse, j'ai dû retourner travailler à la taverne où j'ai entendu des gars parler d'un Capitaine pirate, ils parlaient de toi, je me suis alors dit que je pourrais te retrouver et que tu m'aiderais alors je suis parti, j'ai fait le tour des tavernes te cherchant et dans ces tavernes j'ai entendu parler de toi et de Colombe, j'ai retrouvé toutes tes femmes et j'ai même réussi à convaincre Clara de mettre une prime sur ta tête.

 

— J'avoue que tu m'épates !

 

— Ce n'était pas si difficile à faire. J'ai croisé chacune de tes femmes Colombe, Carmen, Carole, Clara, Claudia et Cassandra et je n'ai toujours pas compris ta lubie avec tes femmes et les prénoms qui commence par un C.

 

— Tu sais, j'ai toujours été un grand romantique !

 

— Tu parles !

 

— Tu veux savoir ?

 

— Oui, c'est bête mais je suis curieuse.

 

— Quand j'étais petit alors que j'avais dans les onze ans, j'ai gravé sur un arbre prêt de chez moi C + C entouré d'un cœur, le C c'était parce que je me suis toujours vu comme un capitaine et j'avais un esprit de symétrie avec les années j'ai gardé cette image dans mon esprit Capitaine + C. équivaut à l'amour.

 

— C'est pour ça que tu nous as choisi !

 

— Oui, je te l'ai dit, je suis un romantique.

 

— Un malade.

 

— Si tu le dis, je dois avoir une maladie d'amour.

 

— Non, cette fois tu ne t'en sortiras pas avec une pirouette, tu vas mourir !

 

— Comment !

 

— Une fois, j'ai payé cher, trois soit disant professionnels pour te tuer, ils m'avaient assuré que tu serais mort d'ici peu et non seulement ils ont échoué, mais en plus tu as récupéré, l'argent que j'avais mis de côté, tu as assez bu à ma santé, une fois de trop.

 

— Je devrais te remercier pour ça !

 

— Je crois que j'ai été assez généreuse avec toi, je t'ai même préparé ce dernier verre et je t'assure quand je te l'ai servi, j'ai pensé très fort à cette phrase : À ta santé mon amour !

 

— Tu as mis quelque chose dans mon verre !

 

— Tu sais, le proverbe dit vrai, on n'est jamais mieux servi que par soit-même et oui j'ai mis un petit quelque chose pour toi, la femme qui m'a donné ce poison m'a dit qu'avec cette potion, tu serais mort dans quelques minutes.

 

— Tu sais cela va peut-être te faire rire, mais j'ai toujours su qu'un jour cela arriverait, toutefois je ne t'en croyais pas capable, je crois que le poison commence à faire son effet.

 

— Et ton trésor !

 

— C'est trop tard, je meurs. Personne n'aura mon trésor !

 

Il tombe parterre le sourire aux lèvres, Coralie est en pleurs.

 

Coralie : — Maudit pirate ! Je t'aime encore, pourquoi n'as-tu jamais été un homme bien ? On aurait pu être heureux ensemble, si seulement tu m'avais aimé comme je t'aime, enfin tu m'auras appris à devenir un peu plus comme toi.

 

        Elle fouille ses poches et en sort un petite lettre, elle la prend avec elle et décide de fuir de peur d'être rattrapée pour ses actes criminels.

 

        Sur la colombe le temps est nuageux :

 

Mister 3 : — J'ai un mauvais pressentiment, on aurait dû accompagner le Capitaine ou lui fournir une petite escorte.

 

Le petit Jimmy : — Tu sais que tu parles du grand Mac Vinty, c'est homme est capable de se sortir de n'importe quel situation.

 

— Tu as raison, je me fais trop de soucis, si ça continue, je ne ferais pas de vieux os.

 

        Une heure plus tard, un gars prêt du port annonce le capitaine Jérémiah Mac Vinty est mort.

 

Mister 3 : — Qu'est-ce que ça te fais d'avoir toujours tort ?

 

Le petit Jimmy : — C'est une sensation à laquelle on s'accoutume facilement, je me demande ce que l'on va devenir maintenant ?

 

— Viens on va d'abord vérifier l'information !

 

— Vous ne croyez pas les dires d'un gars qui hurle sur un port.

 

— Tu ne pourras jamais survivre dans ce monde, première règle de tout bon tireur d'élite vérifier ses sources.

 

— Je ne veux pas devenir tireur d'élite, je suis navigateur.

 

— Tu vis sur un navire pirate, tu devrais être prêt à tout.

 

— Je devrais peut-être envisager un changement de carrière !

 

— C'est pas une mauvaise idée surtout si notre information se confirme.

 

        Mister 3 accompagné de plusieurs hommes retrouvent le capitaine Mac Vinty à la taverne, l'information est confirmée, il est mort, certains de ses hommes le pleurent, d'autres se servent un verre pour encaisser la nouvelle, cela tombe bien ils sont déjà dans une taverne.

 

Le petit Jimmy : — De quoi est-il mort ?

 

Mister 3 : — J'en sais rien, je ne suis pas médecin, si cela se trouve de mort naturelle, quand c'est ton heure, c'est ton heure.

 

— Qui est notre nouveau commandant ?

 

— Selon moi, c'est Chef ! Je pense qu'on devra bientôt tous se réunir pour en discuter.

 

— Ça risque de ne pas être drôle tout les jours avec Chef à notre tête !

 

— Tu devrais penser à ta reconversion professionnelle !

 

— J'aurais bien aimé ouvrir une taverne.

 

— Tu sais, je crois avoir entendu que Ricky voulait vendre la sienne.

 

— Et avec quel argent, je vais lui acheter sa taverne !

 

— T'as pas un petit pactole de côté ?

 

— Non, je pensais qu'un jour le Capitaine me filerai une petite part de son trésor.

 

— J'y avais pas pensé mais le Capitaine était le seul à savoir où se trouve notre trésor.

 

— Le trésor doit être sur une de ces île, mais dans ce coin, il y a une dizaine d'île, ce sera long et pénible pour le retrouver.

 

— On est des pirates pas des chasseurs de trésors, on va perdre notre temps avec ce fichu trésor, en écumant la mer on aura vite constitué notre propre trésor, pas vrai les gars.

 

Les hommes d'Anthonio Rodriguez Delacruz Varga l'acclame tous et boivent en son honneur.

 

Le petit Jimmy : — Tu penses que ça prendra combien de temps pour pouvoir me payer une taverne.

 

Mister 3 : — Si les vents nous sont favorables deux belles années.

 

— Tu peux me considérer comme ton navigateur, Capitaine Varga !

 

— J'aurais préféré qu'on m'appelle Capitaine Rodriguez Delacruz Varga.

 

— Crois moi, c'est trop long, j'aime bien Capitaine Varga.

 

— Bon, c'est réglé vous serez les hommes du Capitaine Varga.

 

        La nouvelle de la mort du Capitaine Jérémiah Mac Vinty se diffuse et les réactions à sa mort sont variés. Certains prennent la nouvelle avec tristesse comme certaines de ses femmes et de ses hommes, d'autres le prennent avec résignation ou colère mais un homme réagit bien différemment et cet homme c'est Chef.

 

Chef : — Comme vous j'ai été touché par la mort de notre leader, il laisse un trou béant dans notre coeur, mais votre Capitaine se doit de faire face et en l'honneur de l'homme qui nous quitte moi, Alexandre Mac Grégore, je me dois de reprendre sa flamme et pour l'honorer je continuerais dans ses pas, dorénavant vous pouvez m'appeler Capitaine Mac.

 

Boussole : — T'en fais pas un peu trop !

 

— Je t'ai dit que je visais les plus hauts sommets, la gloire m'attend.

 

— T'as pensé au trésor de Mac Vinty !

 

— Que veux-tu que je fasse d'un petit trésor !

 

— C'est quand même pas négligeable !

 

— Pas négligeable pour un petit équipage, mais moi j'ai de l'ambition, je vois loin. Ma flotte écumera toute les mers, je serais un vrai roi.

 

— Je ne sais pas si tu le sais mais les pirates n'ont pas de roi.

 

— Le futur roi des pirates, ce sera moi !

 

        Les hommes du nouveau Capitaine Mac l'acclament.

 

Un des frères cogneurs : — C'est de la magie, un capitaine Mac disparaît et un autre apparaît.

 

L'autre : — Et un rêve devient une réalité à peu de choses prêts.

 

Walt : — Buvons pour notre Capitaine. Buvons à notre santé !

 

        Et dans l'ivresse générale des boulets de canon sont tirés à la mémoire d'un homme qui a beaucoup compté pour ses hommes même si ses hommes n'avaient pas beaucoup de valeurs pour lui, car un homme de moins a toujours signifié à ses yeux, moins de parts de trésor à partager.

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