L'odeur d'une allumette consumée flotte encore dans l'air. Des bougies éclairent la pièce d'une chaude lumière jaune. Des phares de voitures éclatent en blancs rayons sur la fenêtre et projettent des ombres noires sur les murs et sur ton corps allongé.
J'observe l'être magnifique que tu es, avec tes longs cheveux qui couvrent ton dos. Et mes doigts descendent de ta nuque à tes fesses avec une douce tendresse.
Tu es offerte dans ce sommeil d'enfant. Ton innocence m'effraye et m'attire, c'est fou comme tu es belle. Tes yeux papillonnent et me regardent, ta bouche s'étire en un long sourire. Un feu brûle au fond de ton regard, celui que tu m'as lancé en humectant tes lèvres. De paresseux soleils s'y reflètent et y dorment. Tu peines à les garder ouverts, le sommeil te rappelant à lui, comme un amant jaloux.
Alors tu t'abandonnes encore en ses bras et me délaisses! Quel sourire énigmatique que celui qui dessine le contour de ta bouche... Tu respires lentement. Ton souffle, comme ton corps exhale une rassurante chaleur.
Je me blottis dans ton parfum et me laisse mourir, juste un peu, juste une heure ou deux. Alors j'oublierai un peu, caché entre tes bras frêles et familiers. Et demain, tu souriras, tu me feras rire, alors je revivrai. Pour toi je serai heureux, je ne la penserai plus, ne lui écrirai plus.
Mon espoir a pris ton nom pour phare, et dans la nuit qui habite mon coeur, tu m'éviteras les écueils.