A travers mes livres

Je lis.

Beaucoup.

Parfois, les mots deviennent flous :

Je pleure à l'infini

Pour des personnages imaginaires

Mais auxquels je me suis attachée.

Parfois, le nez en l'air,

Je me surprends à penser

Au dénouement de leurs histoires,

Et dans lesquelles je me replongerai ce soir.

Parfois, je ris devant mon livre,

Répliques drôles ou protagonistes ivres,

Tout est bon pour m'amuser...

… Même si je reçois des regards désabusés.

Parfois, je m'exclame tout haut,

Encourageant le héros,

Ronchonnant contre ceux qui me blasent

Ou m'extasiant devant de belles phrases.

Je vis à travers les personnages,

Découvre des contrées sauvages,

Rencontre cent fois l'Amour de ma vie,

Et manque de mourir dans tous les pays.

Je m'échappe de la réalité,

Traverse les années,

Oublie quelques heures mes vérités

Et me noie dans les mots alignés.

Je sors d'une lecture

Choquée, rêveuse ou plus mature,

Perplexe, joyeuse ou frustrée...

Le livre a beau être fermé,

Son tourbillon de vie

Reste ancré dans mon esprit.

Puis, parfois...

J'ai l'impression de ne vivre que par ces mots

Et je sens un poids

Dans mon cœur pâlot.

Parce que je ne vis plus,

Parce que je rêve,

Parce que je n'ai pas su

Délaisser mes chapitres et faire une trêve,

Parce que je confonds songes

Et réel.

Je suis comme une éponge

Qui absorbe les émotions à la pelle,

Mais qui est incapable de sortir...

Pour le meilleur et pour le pire.

…

Existe, vis, ose

Parce que c'est toi le héros de ta prose.