Abbadon - Le Champs de Bataille

Abbadon

Le Champs de Bataille

 

- Oh, mais quelle odeur régnera-t-il ce soir quand il ne restera que ces milliers de corps froids ?
- La puanteur de leurs lamentations, je crois.
- Ont-ils encore une voix ?
- Non juste la plainte grave des pets, les âmes s’envolent les corps se dégonflent.

*

 

Abaddon arracha le bouclier du soldat et lui renvoya au visage, quelques-unes de ses dents éclatèrent contre l’acier. Un épais crachat de sang sortie de sa bouche, il perdit également l’équilibre. Abadon saisit le visage de l’homme qu’il fracassa de nouveau contre le bord du bouclier, encore et encore jusqu’à ce que son nez ne soit plus qu’un amas de chair. L'homme s'effondra dans la boue du champ de bataille, le visage désormais couvert de sang et de merde. D'un geste impitoyable, Abaddon appuya sa botte sur sa bouche tuméfiée. Il appuya progressivement jusqu’à ce que l’os craque, une dizaine de dents sortir d’entre ses lèvres. Goute ma botte couard fils de puterel ! Ca fait mal quand j’appuie…. Attends vermine j’ai une idée…

Abadon n’offrirait pas de mort rapide à cet homme, il l’agrippa par les cheveux et le traîna vers un tas de fumier. L'odeur pestilentielle s'élevait tandis que des vers de mouche commençaient déjà à y éclore. Il entailla le dos de l'homme et y fourra la plaie de fumier autant que possible. Encore conscient l’homme tentait vainement de s’enfuir, Abadon l’assomma d’un coup à l’arrière du crâne. Chièvre galeuse ! Tu mourras blessé, malade et nécrosé… Il bénit ensuite la dépouille de l’homme d’un épais crachat, avant de s’en aller un peu plus loin, les faiblards ne font pas longue vie…

Les soldats de la couronne n’étaient plus en mesure de tenir tête à l’armée rouge. Les hommes d’Abaddon avaient réussi à progresser jusqu’aux remparts intérieur du château, il ne suffirait plus que de quelques mois avant que le règne de Lucifer ne tombe. Un sourire naquit sur le visage d’Abaddon, qu’heureusement nul ne pouvait voir derrière son heaume.

Le soleil crachait ses derniers rayons sur la bataille, les guerriers argentés tombaient un a un. Provocant dans leurs agonies cries et pleures, un lac rouge s’étendait lentement au sol. Abaddon prince du chaos se tenait là le souffle court, jamais il n’avait vu pareil décor. Cette guerre n’avait pas plus de sens à ses yeux qu’un vulgaire balai. Les hommes s’entrelaçaient comme des poupées de soie. Leur sang teintait les vêtements, le sol et le ciel à la manière d’un peintre fou.

Une flèche siffla près de son oreille, le ramenant brusquement à la réalité du champ de bataille. Il s’y jeta de toute sa force, lacérant, démembrant et égorgeant ses ennemies. Abaddon vivait pour cette frénésie meurtrière et tous pouvait l’admirer. Ce misérable démon était en perdition, un miséricordieux brisé par ses peines. Assombri par la vengeance et dont la brutalité était le seul exutoire. Il ne vivait que pour la mort.

Faisant cogner plusieurs fois sa hache sur son plastron, il exulta un cri guttural que ses soldats reconnurent immédiatement. Leur courage décuplé par la présence de leur chef.
Quatre soldats d’argent se dressèrent devant lui, résolus mais inconscients du destin qui les attendait. Abaddon projeta sa hache dans le plastron d’un des hommes ; explosant le fer, sa chair et son sternum. Le second ne put esquiver la trajectoire de l’arme qui s’abattit dans le creux de son cou. Le sang jaillit en grands jets sur les armures aux alentours. Un sourire pervers se dessina sur les lèvres d’Abaddon.

Le troisième et quatrième homme ne pouvaient que reculer devant lui. Il avança puis de deux mouvements fluides rompu leurs jambes, les opposants tombants presque simultanément.

Leur chute révéla au loin un soldat à moitié nu tentant désespérément de fuir le champ de bataille, glissant inlassablement dans le mélange de sang et de boue qui souillait le sol. Abaddon s'approcha du malheureux, savourant l'instant grotesque qui se déroulait sous ses yeux. Le pauvre homme exhibait un corps pâle et chétif, probablement enrôlé dans les rangs de l'armée du diable avec la promesse de subvenir décemment aux besoins de sa famille.

L'homme se releva, glissa à nouveau, pataugeant pitoyablement dans les restes des défunts, cherchant des appuis tant sur les armures que sur les armes. Abaddon s'approcha, lui tendant le bras, que le soldat saisit désespérément, le remerciant d'une grimace déformée par la terreur. Une fois son équilibre retrouvé, il se détourna pour reprendre sa fuite mais Abaddon tira le malheureux par les cheveux. L'homme bascula en arrière pendant qu'Abaddon abattit sa hache sur son cou. Non sans plaisir il dut s'y reprendre à deux fois avant que la lame ne parvienne à couper proprement.

Saisissant la tête de sa victime, Abaddon la brandit triomphant au-dessus du champ de bataille :

« C’est ici que je veux bâtir le tombeau de ces lâches. Ils payeront de leur sang l’abomination de ce monde. Ici commencera une nouvelle aire. Je ne vous promets ni gloire ni richesse, ni les paroles idylliques de ces rois. Il n’en est rien ! Il n’en sera jamais rien. Nous révélerons un nouvel empire, grand et brillant. Un enfer qui nourrira le juste et punira l’injuste. Mais avant ça, nous avons besoin d’un chaos sans égale. Tuer, tuer, tuer tout ce que vous pourrez ! »

Abaddon croyait fermement que seul le chaos pourrait ramener l’ordre. Il avait souvent la sensation que la rage qui le consumait était en fait semblable à un mal incurable. Celle-ci grandissait en lui comme un nid de vipère profondément enfouie dans ses boyaux.

Au même instant une corne sonna, tous les soldats ennemis se mirent à courir. Leurs troupes se scindant en deux groupes un vers le flan Est l’autre vers l’Ouest. Ce schisme laissa apparaitre au loin un nouveau renfort des forces ennemis, beaucoup plus important que tous les précédents. Un étendard gigantesque flottait au vent, deux montagnes en piques sur un fond gris ; le symbole du Béhémot.

Une troupe d’éclaireur accouru vers Abaddon :

- Mon Seigneur, nous avons réussi à gagner du terrain, il ne faut plus chercher à avancer mais tenir cette position ou nous subirons des pertes importantes.

Le prince du chaos resta silencieux un instant, puis hocha lentement la tête, admettant à contrecœur la sagesse de cette proposition.

-Soit, maintenons nos position et faite reculer une partie des généraux nous devons tenir un conseil pour structurer nos attaques.

Un des éclaireurs se saisit d’une corne dans laquelle il souffla, donnant ainsi les ordres au reste du champs de bataille.

Abadon tourna le dos et s’en alla rejoindre le campement. Comme à son habitude il étala le sang dont il était recouvert. L’acier rouge de son armure brillait comme du ruby. Tous pourraient ainsi voir que cette journée avait été prolifique.

Les mailles de ses flancart tintaient en rythme sur ses pas, brisant ainsi le calme qui régnait parmi les tentes. Certains regards fatigués émergeaient d’entre les draps pour voir qui s’en allait par là. Courtois, les soldats abaissaient aussitôt la tête au passage de leur seigneur.

Certains d’entre eux vivaient au campement depuis plusieurs mois maintenant. La guerre avait débuté des années auparavant mais l’armée rouge n’avait atteint le 9ème cercle que récemment. Le nombre de morts et de sacrifice pour en arriver jusque-là était incommensurable, mais les seigneurs des enfers n’en avaient que faire.

Avide de conquête Abbadon avait été missionné par le roi Baal pour mener ses hommes vers la victoire. Abbadon n’avait pourtant que peu de loyauté envers la hiérarchie, il obéissait à ses propres plans. Il s’érigeait d’ailleurs lui-même en grand seigneur des enfers. Nul roi ne pourrait rivaliser face à sa puissance.

Le chemin parmi les tentes devint bientôt plus difficile, non pas à cause de la boue, mais par ce vaste silence dont Abbadon avait horreur. Il ne connaissait que trop bien les symptômes que le silence provoquait en lui. Ses bottes de fer lui paraissaient lourde et le tintement de ses mailles se transformait en un lointain échos. Une sueur froide descendait le long de son plastron, il subissait, silencieux, le regard désormais plaintif mais dissimulé par son heaume. Il était prisonnier de ce casque, dans lequelle résonnait déjà ces voix chuchotant à l’arrière de son crâne. Si le silence venait à durer elles prendraient le pas sur son esprit. Hurlant jusqu’à lui en faire perdre la raison. Parfois il reconnaissait certaines d’entre elles, mais la plupart du temps le vacarme l’empêchait de les distinguer. Il le savait, il avait dévoré l’âme de ces gens, elles lui appartenaient désormais, mais à quel prix… Elles étaient retenues aux fonds de lui dans un gouffre ou plutôt un puit. Et ce puit gigantesque était connu comme étant un puit sans fond. Souvent cité par les légendes, nuls ne savaient qu’Abbadon en était lui-même la clé et le gardien. Ce puit détenait prisonnier plusieurs centaines de légions démoniaques, plus Abbadon se nourrissait d’âmes plus ses rangs grandissaient. Toutefois, elles ne pourraient être libérer qu’à sa mort. Nul ne connaissait leur existence, nul ne connaissait d’ailleurs la véritable nature d’Abbadon, mais il devenait de plus en plus difficile pour lui de la dissimuler.

Abbadon eux l’impression de pressé le pas mais ne faisait que ralentir, les derniers mètres jusqu’à la tente des généraux étaient une véritable peine. Les voix commençaient à se faire plus fortes, hurlant de peine et de rage. Ses jambes étaient lourdes et douloureuse, mais sa démarche ne devait surtout pas trahir cette souffrance.

Abbadon écarta les draps de la tente, nul ne s’y trouvait pour l’instant. Il passa la table de bois massif sur laquelle se trouvait multiples cartes et bouteilles, pour rejoindre un petit coin reculé. Il saisit de ses mains tremblantes les rebords d’un tonneau d’eau, face à lui un miroir noirci par la crasse. Il retira son heaume s’horrifiant lui-même à la vue de son reflet. Le teint pâle et les traits tiré par la souffrance.

Abbadon avait sa propre méthode pour calmer les voix, il lui fallait penser à quelque chose de fort et d’obsessionnel, à la seule chose en ces lieux qu’il ne pourrait ni conquérir ni corrompre. Il ne pouvait s’agir d’une guerre, ni d’un royaume mais d’une âme et d’un corps dont il ne gouterait jamais la chaire. Un être parfait et inaccessible, Abrahel, guerrière imbattue, dont tous rêvaient de conquérir la main et le ventre.

L’obsession qu’il lui portait permettait de canaliser la pensée de toutes les âmes. Car ces êtres bien que libre autrefois étaient désormais liés à lui d’une façon que lui-même ne comprenait pas.

Abbadon approcha une lame de son visage, et entailla le côté de son front. Si il était laid il tiendrait Abrahel loin de lui, il pourrait ainsi continuer à l’aimer dans la souffrance. Ce sentiment devait rester aussi fort que possible sans quoi il ne pourrait plus canaliser les voix. Son sang dégoulina jusqu’à sa joue, son visage couvert de balafre était pourtant encore fort beau. Certains disaient qu’il avait l’allure d’un prince. Ses cheveux blonds rappelaient les blés d’été, et sa barbe soigneusement taillée encadrait un visage que l’âge n’avait pas encore marqué. Mais c’étaient ses yeux que l’on remarquait surtout, d’un gris clair, traversés parfois d’un reflet d’or comme une braise sous la cendre.

Il lui fallait taillader son visage plus profondément, la lame coupa la chair, séparant la peau, la graisse jusqu’au muscle. Abbadon esquissa un large sourire à la vue de sa blessure.Il rapprocha une nouvelle fois la lame de sa joue lorsque quelqu’un pénétra dans la tente Abbadon plongea aussitôt son visage dans le tonneau d’eau. Il y resta quelques secondes, le silence y régnaient mais les voix s’étaient éteintes.

Abbadon émergea, le regard brillant à la vue de sa nouvelle coupure puis se détourna du miroir. Les conseillés siégeaient déjà autour de la table, dont la belle Abrahel.
Prenant position Abbadon hocha la tête en guise de salutation, chacun d’eux lui rendit d’une discrète révérence, marque de respect. Progressivement le silence se fit et tous se tournèrent vers lui, attendant patiemment qu’il préside.

Abbaddon se saisit de la bouteille de vin fasse à lui, la brandit haut et fière puis s’écria d’un air théâtral « Ceci est mon sang ! ». L’ensemble de la table Abbadon y comprit rirent à l’unissons de cette référence au saint évangile.
Même Abrahel, souvent difficile à convaincre, esquissa un large sourire, Abbadon ressenti en son cœur ce qui ressemblait à une forme de bonheur amer. Il le chérissa un instant avant de poursuivre. « Frères d’arme ! Nous avons aujourd’hui marché sur les corps de plusieurs centaines d’hommes. L’armée rouge s’est une fois de plus imposée face aux soldats d’argent. Attention, ne soyons pas trop avide, la guerre est un art brutal mais qui mérite d’être conduit avec intelligence. Le blason du Béhémot a été aperçu en plusieurs lieux. Partageons ensemble ce que nous avons pu observer. » Abbadon montra le creux de sa paume pour inviter les membres à échanger. Tous se penchèrent en un même mouvement vers la carte se trouvant sur la table. Abbadon se déplaçait en cercle autour d’eux, les écoutants avec attention. Ils commencèrent à échanger sur les ouïes dires qu’ils eut pu entendre de ce fameux seigneur des enfers ; le Béhémot était redouté de tous, son armée lui était farouchement fidèle. Les hommes composants ces rangs étaient résiliant et d’une nature robuste. Le fer utilisé pour forger leurs armures et leurs épées provenait directement des montagnes du Troisième Cercle, là même où s’étendait son royaume. Surnommées « le royaume des lames », ces terres étaient couvertes de roches coupantes. Certains y étaient condamnées à errer sans fin ; en quelques heures seulement, leurs vêtements, tout comme leur chair, étaient réduits en lambeaux par la roche.
Le Béhémot était un roi profondément aimé de son peuple. Bien que la vie dans ces montagnes fût rude et impitoyable, la cohésion des siens et la foi inébranlable qu’ils plaçaient en leur souverain rendaient l’existence non seulement supportable, mais presque sereine.
Abaddon écoutait chacun des membres du conseil avec une attention froide. Certains d’entre eux avaient déjà affronté les armées du Béhémot mais toutes ces batailles s’étaient, hélas, soldées par des défaites.

Il s’arrêta derrière Abrahel, elle décrivait les pertes subit en ses rangs. Abaddon hocha lentement la tête tout en se penchant discrètement vers elle. Il pouvait ainsi discerner les effluves de son parfum ; un mélange étonnant de savon à la rose, de terre et de sang. Abbadon ne put se retenir de s’approcher plus encore, Abrahel leva les yeux vers lui, puis reprit avec plus de précision : « Plus de trois-cents hommes et une cinquantaine de chevaux on périt sous les armes du Béhémot. Leur attaque était peu conventionnelle, une charge frontale, désordonnée en apparence, mais soutenue par des archers qui frappaient nos flancs ». Abrahel était celle qui avait subi l’attaque la plus lourde, et à la vue de son regard Abaddon savait qu’elle ne laisserait pas cet affront impuni. Après un court silence, elle poursuivit son récit « Nos éclaireurs rapportent que les lignes ennemies s’étendent vers l’est, en direction des terres agricoles de Necfall. Si nous parvenons à leur en couper l’accès nous pourrons bloquer leur ravitaillement, nous pourrions forcer le Behemote à reculer ». Abbadon intervint d’un ton calme :« Prudence, le Behemote a sacrifié des légions entières par le passé il n’y a nul doute que ces terres agricoles soient farouchement défendues ».

Abaddon resta silencieux un instant, observant tour à tour les visages des généraux.

Caim seigneur des terres de lave se pencha alors en avant, sa voix rauque et gutturale vibrait jusqu’aux os « Les légions du Béhémot sont une chose… Mais affronter le Béhémot en lui-même en est une autre. Nous devrions consolider nos positions et appeler des renforts avant d’envisager un assaut final. Si nous nous montrons trop agressifs, il pourrait bien descendre sur le champ de bataille en personne. Et ça, croyez-moi... c’est un risque que nous ne voulons pas prendre ».  L’ensemble des conseillers acquiescèrent. Il était vrai que le Béhémot au-delà d’être un seigneur aux nombreuses légions était également un démon capable de se transformer en une bête à la force sans égale. Nul ne l’avait vu sous cette forme depuis des millénaires, les rares descriptions qui existaient se trouvaient dans des textes anciens, mais elles se contredisaient toutes. C’était comme si sa forme changeait à chaque apparition.
Il aurait aussi pu exister une autre possibilité : que tout cela ne soit qu’un mythe. Une légende ancienne, exagérée au fil des siècles. Mais Abaddon en doutait. Il connaissait trop bien la manière dont les vérités les plus sombres se déguisent en contes pour enfants. Beaucoup aimaient penser que le Puit Sans Fond n’était lui aussi qu’un mythe et pourtant… Il en était le gardien et il savait très bien ce qu’il contenait. A cette pensée une voix fébrile sorti des tréfonds et résonna à l’arrière de ses oreilles… Le conseil était devenu bien trop silencieux. C’était à son tour de parler.

« Bien. Abrahel, replie ta position si nécessaire et tiens ta ligne. Les autres devront t’envoyer chacun une vingtaine de leurs hommes pour combler tes pertes. » Abaddon les regarda un à un. « Nous ne cherchons plus à gagner du terrain. Désormais, nous tenons nos positions. »

Personne ne protesta. Tous acquiescèrent en silence, l’expression sombre.

Abaddon continua : « Caim, envoie deux de tes légions vers les terres du Béhémot. Leur but ne sera pas de vaincre, mais d’effrayer. Je veux qu’il doute. Qu’il reste où il est. Qu’il pense que venir ici serait une erreur. »

Abbadon leva la main en signe de clotûre de ce conseil. Tous se levèrent et formèrent de petits groupes pour discuter entre eux, un verre à la main. L’heure était désormais aux plaisanteries et aux récits de bataille.

Abaddon alla à la rencontre d’Abrahel, elle trempait ses lèvres dans une coupe de vin. Son visage exprima une certaine lassitude à l’approche d’Abbadon ; elle était fatiguée de repousser ses avances, mais Abbadon ne pouvait s’en empêcher, pire que ça, il en avait besoin. Il s’approcha d’elle, tentant d’exprimer un sourire charmeur, mais qui sur son visage ensanglanté ressemblait plutôt à une grimace perverse. Il pencha son horrible visage à son oreille et murmura :
« Qu’est-ce qu’un secret d’après vous chère Abrahel ? » Elle fronça les sourcils comme pour sonder les intention d’Abaddon, puis répondit.
- « Au-delà d’être une simple information c’est un pouvoir ».
- « Je vais m’absenter quelque temps pour querir des troupes, j’aurai besoin que vous couvriez mon absence. » Etonné Abrahel demanda
- « Où donc trouverez-vous des troupes en ces lieux ? ». Abbadon la fixait sans cligner des yeux, ses pupilles serrées sur leur irise de cendre et de braise.
- « Là où il y a des âmes il y a des recrus ». répondit-il énigmatique. Il aimait parfois lui donner quelques indices sur sa vraie nature. Au fond de lui il espérait qu’elle sache déjà la puissance qui l’habitait. Il leva la main pour lui saisir le bras mais Abrahel se détourna « Je couvrirai votre absence à condition qu’elle ne dure pas plus de deux jours ». La main d’Abbadon se referma dans le vide, Abrahel se trouvait déjà cinq pas plus loin. Elle alla rejoindre Caim, cela attisa un peu plus la jalousie et l’obsession qu’Abaddon éprouvait pour elle. Il chéri ce sentiment quelques instants avant de quitter la tente en direction de ses quartiers.

Dès ce soir, il partirait en quête d’âmes à enrôler. Esclaves, mendiants, enfants, peu importait. Il lui fallait des corps, des bras, des vies à jeter dans la mêlée. Une armée assez nombreuse pour tenir tête à Béhémot, si jamais le monstre décidait de fouler lui-même le champ de bataille.

En longeant les tentes, Béhémot sentit à nouveau les voix murmurer derrière son crâne, comme des insectes rampants dans l’ombre de son esprit. Il savait pertinemment que plus il en mangerait plus elles le rongeraient. La douce pensé d’Abrahel, jadis un refuge, ne suffisait plus. Il lui faudrait autre chose. Quelque chose de plus fort, de plus sombre.

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Dentipes
Posté le 21/08/2025
Vraiment sympa. Ca me donne des impression de warhammer 40k. On ressent bien la puissance d'Abbadon, la lourdeur de son armement et sa joie malsaine. C'est très bien rendu.
Pétronille 01
Posté le 26/08/2025
Encore merci Dentipes !
James Baker
Posté le 08/08/2025
Bonjour Pétronille!

Oh, mais quelle odeur régnera-t-il ce soir quand il ne restera que ces milliers de corps froids ? --> Il manque une virgule avant "quand"; "Oh, mais", tu pourrais n'utiliser que l'un des deux mots (au choix).

- Non juste la plainte grave des pets, les âmes s’envolent les corps se dégonflent. --> virgule après "non"; et entre "envolent" et "les corps"; remplacer la virgule suivant "pets" par un point.

Abaddon arracha le bouclier du soldat et lui renvoya au visage, quelques-unes de ses dents éclatèrent contre l’acier. --> Remplacer la virgule par un point; "et le lui renvoya".

L'orthographe d'Abbadon est inconstante.

"épais crachat" revient deux fois très rapprochées dans le début du texte.

Je crois que tu as remanié le texte; la merde est présente dans le visage (inexplicablement) avant qu'il n'atterrisse dans le tas de fumier.

Je ne suis pas sûr si "putere" et "chièvre" sont des altérations voulues des mots pour ton monde ou si ce sont des fautes; à toi de voir.

"Le soleil crachait ses derniers rayons sur la bataille, les guerriers argentés tombaient un a un. Provocant dans leurs agonies cries et pleures, un lac rouge s’étendait lentement au sol." --> "Le soleil crachait ses derniers rayons sur la bataille. Les guerriers argentés tombaient un a un. Provocant dans leurs agonies cris et pleurs. Lentement, un lac rouge s’étendait au sol." corrigé "cris et pleurs"; retouché la ponctuation pour qu'elle corresponde à la syntaxe française. J'ai changé la position de "lentement" pour éviter la structure qui devenait répétitive entre les phrases, mais tu peux choisir une autre façon de le faire.

Globalement, il faut revoir la ponctuation et la séparation des phrases pour le texte entier. Certaines phrases qui devraient être séparées sont jointes et vice-versa, certaines virgules manquent...

Abaddon vivait pour cette frénésie meurtrière et tous pouvait l’admirer. --> pouvaient

Ce misérable démon était en perdition, un miséricordieux brisé par ses peines. --> miséricordieux brisé par ses peines? Je ne comprends pas.

Il avança puis de deux mouvements fluides rompu leurs jambes, les opposants tombants presque simultanément. --> "Il avança et, de deux mouvements fluides, rompit leurs jambes. Ils tombèrent presque simultanément." rompit au lieu de rompu (correction); changé la ponctuation pour faire deux phrases et pour clarifier l'incise; remplacé "puis" par "et". La deuxième phrase ne me plaît pas beaucoup, je crois qu'elle devrait être repensée pour s'accorder avec le texte. Je peux me tromper, c'est subjectif.

L'homme bascula en arrière pendant qu'Abaddon abattit sa hache sur son cou. --> abattait

Ici commencera une nouvelle aire. --> ère

Celle-ci grandissait en lui comme un nid de vipère profondément enfouie dans ses boyaux. --> enfoui

-Soit, maintenons nos position et faite reculer une partie des généraux nous devons tenir un conseil pour structurer nos attaques. --> -Soit, maintenons nos positions et faites reculer une partie des généraux. Nous devons tenir un conseil pour structurer nos attaques. (positions, faites, point après généraux).

Dans les armées modernes, on dit qu'un officier qui tire de son fusil ne fait pas son travail. Je comprends qu'Abadon commande cette armée, mais il est visiblement en première ligne et ne commande rien du tout sauf "entre les affrontements". L'histoire parle de généraux qui ont aussi combattu en première ligne, mais l'implication de ces événements était plutôt de l'ordre "nous ne pouvons nous permettre de perdre et je ne peux rien vous ordonner de faire que vous ne faites déjà". Jules César, notamment, l'a fait à Alésia, où ses forces étaient coincées en sandwich derrière leurs fortifications de fortune. En gros, le problème est qu'un général se battant en première ligne ne peut ajuster ses stratégies et tactiques pour suivre les évolutions de la bataille. Si l'un des généraux d'Abadon commande de facto la bataille, il pourrait le mentionner. "Que suggère Magog?" (ou autre nom, peu importe) plutôt que de donner directement des instructions pourrait suggérer qu'il est en contrôle (ultimement), mais qu'il laisse la direction des opérations à un autre. Ces informations et suggestions concernent le réalisme de la situation; si tu ne recherches pas ce réalisme ; sens-toi tout à fait libre de les ignorer.

Et ce puit gigantesque était connu comme étant un puit sans fond. --> deux fois "puit" dans la même phrase; "puits" s'écrit avec un s (à corriger dans plusieurs phrases). Tu peux essayer "Et ce puits gigantesque, nul n'en avait sondé la profondeur." On perd le "sans fond" de sa réputation, mais si personne ne s'est rendu jusqu'au fond, on comprend que personne n'est certain qu'il en a un (et, de facto, les gens pensent qu'il n'en a pas).

Souvent cité par les légendes, nuls ne savaient qu’Abbadon en était lui-même la clé et le gardien --> nul ne savait

Abbadon eux l’impression de pressé le pas mais ne faisait que ralentir, les derniers mètres jusqu’à la tente des généraux étaient une véritable peine. --> eut l'impression de presser le pas, mais il ne faisait que ralentir. Les derniers mètres jusqu'à la tente des généraux furent une véritable peine.

Il ne pouvait s’agir d’une guerre, ni d’un royaume mais d’une âme et d’un corps dont il ne gouterait jamais la chaire. --> "Il ne pouvait s’agir d’une guerre, ni d’un royaume, mais d’une âme et d’un corps dont il ne goûterait jamais la chair." (royaume, mais ; goûterait ; chair).

Abbadon esquissa un large sourire à la vue de sa blessure.Il rapprocha une nouvelle fois la lame de sa joue lorsque quelqu’un pénétra dans la tente. Abbadon plongea aussitôt son visage dans le tonneau d’eau. --> espace manquante entre le point et Il; rapprochait (plutôt que rapprocha); point devant "Abbadon" (ou quelle que soit son orthographe).

Il y resta quelques secondes, le silence y régnaient mais les voix s’étaient éteintes. --> régnait, mais

Les conseillés siégeaient déjà autour de la table, dont la belle Abrahel. --> conseillers

Abbaddon se saisit de la bouteille de vin fasse à lui, la brandit haut et fière puis s’écria d’un air théâtral « Ceci est mon sang ! ». --> face; je ne suis pas convaincu que "haut et fière" soit une heureuse combinaison ici.

L’ensemble de la table Abbadon y comprit rirent à l’unissons de cette référence au saint évangile. --> rit à l'unisson ; virgule encadrant "Abbadon y compris"; compris avec un s.

Il le chérissa un instant avant de poursuivre. --> le chérit

Il s’arrêta derrière Abrahel, elle décrivait les pertes subit en ses rangs. --> subies dans ses rangs.

Béhémot/Béhémote a plus d'une orthographe également.

- « Où donc trouverez-vous des troupes en ces lieux ? ». --> Point d'interrogation suivi de guillets, suivi d'un point ; enlever le point.

- « Là où il y a des âmes il y a des recrus ». --> recrues ; point à l'intérieur des guillemets.

Il chéri ce sentiment quelques instants avant de quitter la tente en direction de ses quartiers. --> chérit.

En longeant les tentes, Béhémot sentit à nouveau les voix murmurer derrière son crâne, comme des insectes rampants dans l’ombre de son esprit. --> ce ne serait pas plutôt Abadon?

Commentaire général :

Le chapitre a sa place et du potentiel. Point de vue stylistique, je crois qu'il y a encore beaucoup de travail à faire.

Une note sur la bataille : les "pauses" correspondent beaucoup à ce qui s'écrit en fantasy, qui manque souvent de réalisme. Le personnage semble se déplacer sans opposition sur le champ de bataille jusqu'à ce qu'il trouve des adversaires isolés qu'il butte, suite à quoi il peut prendre une pause encore pour rêvasser avant de se remettre en route pour en trouver d'autres. Une véritable bataille donnera une impression plus compacte (un combattant isolé est un combattant qui mourra bientôt ou qui est en fuite). Les pauses sont marquées par un des deux côtés qui retraite (parfois seulement de quelques mètres) sans que l'autre ne pousse son avantage. Il est excessivement difficile de poursuivre un afrontement plus de quelques minutes sans pause (surtout armé et armuré d'acier). La cohésion de la formation a plus d'impact sur l'issue que la valeur personnelle.

La violence de ce chapitre est très gratuite et chargée de haine. Si je conçois très bien que cela illustre un comportement attendu lorsque les personnages sont des démons, je suis surpris de te voir éviter d'autres comportements et pensées qu'on attend d'eux. Je pense ici à l'obsession d'Abadon; une obsession implique une objectification de la personne désirée, d'une part, et la sexualisation n'est même pas suggérée par le texte. Je comprends que tu souhaites éviter les clichés et l'explicitation de ce sujet, mais je crois qu'ils ne devraient pas être entièrement évités. Note que cette esquive me choque principalement à cause de la violence gratuite dans laquelle se vautre Abadon auparavant. Si, d'une façon ou d'une autre, cette gratuité et ces comportements haineux se réduisent, ce manque cessera d'être un choc. Dans tous les cas, le sujet peut être suggéré par un regard qui descend et s'attarde avant de remonter, le malaise des témoins qui observent le manège ou par une main qu'il retient avant qu'elle ne touche ce qu'il convoite (sans rien nommer). Ce que je veux dire, c'est qu'il n'est pas besoin de rendre le texte explicite pour qu'il évoque une obsession profonde plutôt qu'un amour à sens unique.

Les poses et la haine éprouvés par Abadon sont bien rendus. On sent également la folie qui le guette, la terreur du silence et son besoin de canaliser tout dans l'action ou l'obsession. Sa façon de s'adresser aux généraux est crédible, mais à part Abrahel, ils ne sont que des fantômes sans visage. Caim devrait sans doute également parler. Combien sont-ils? Deux pourraient suffire (Caim et Abrahel) si tous les deux interragissent. Si tu ne veux pas que Caim parle, il vaut peut-être mieux que la conversation entière n'ait lieu qu'entre Abrahel et Abadon, quitte à ce qu'elle ne soit que le porte-parole des généraux (et que Caim l'attende à la sortie).

C'est tout ce que je vois à dire présentement. On est dans une histoire de gros vilains ténébreux. Ça n'est pas habituel pour moi :o

À bientôt!
Pétronille 01
Posté le 20/08/2025
Bonjour James,

- "putere" et "chièvre» sont en effet des altérations voulues je cherchais à intégrer un vocabulaire un peu moyenâgeux
- "Le soleil crachait ses derniers rayons sur la bataille. Les guerriers argentés tombaient un a un. Provocant dans leurs agonies cries et pleurs. Lentement, un lac rouge s’étendait au sol." Un grand merci pour cette reformulation, il s’agit justement d’un paragraphe que je cherchais à reformuler sans y parvenir !

-"Il avança et, de deux mouvements fluides, rompit leurs jambes. Ils tombèrent presque simultanément." Très bien, je vais essayer de repenser cette partie

-« En gros, le problème est qu'un général se battant en première ligne ne peut ajuster ses stratégies et tactiques pour suivre les évolutions de la bataille. » Cette remarque est tout à fait pertinente. Il pourrait être intéressant que je le modifie ça apporterait plus de cohérence et de réalisme. J’ai besoin d’y réfléchir.

-« je ne suis pas convaincu que "haut et fière" soit une heureuse combinaison ici. » J’ai du mal à y voir le souci, mais je pourrai tenter autre chose.

-« ce ne serait pas plutôt Abadon? » Ah oui mince, en effet !
-« les "pauses" correspondent beaucoup à ce qui s'écrit en fantasy, qui manque souvent de réalisme. » C’est très intéressant, je ne m’étais jamais projeté sur ce que pourrai être le ressenti et le déroulement d’une véritable bataille. Je ne pense pas réadapter entièrement celle de ce chapitre. Mais j’aurai l’occasion d’en écrire de nouvelles aux cours des chapitres suivants.

-« Ce que je veux dire, c'est qu'il n'est pas besoin de rendre le texte explicite pour qu'il évoque une obsession profonde » Sage conseil, je bloquais justement sur comment retranscrire et matérialiser cette obsession sans tomber dans quelques choses de lourd/frontal.

Encore merci pour tes retours,
A très vite! :)
James Baker
Posté le 20/08/2025
Urf, j'ai laissé (et retranscrit, même) des fautes!

- "Le soleil crachait ses derniers rayons sur la bataille. Les guerriers argentés tombaient un a un, provoquant dans leurs agonies cris et pleurs. Lentement, un lac rouge s’étendait au sol." Ça, c'est la bonne version. Ajouté encore une virgule; corrigé "provoquant" et "cris"; "agonies" seraient plus naturel au singulier, mais je vois le pourquoi du pluriel. Je crois tout de même que le singulier serait mieux.

Concernant les batailles médiévales, dans la mesure où il s'agit de combat aux armes blanches et non de magie, on réalise maintenant plusieurs éléments. Presque exclusivement, environ 10 % des soldats provoquaient 90 % des morts. Pas par habileté ou compétence particulière, mais parce qu'ils osaient tuer. Une grande partie des batailles se résumait à manœuvrer pour atteindre une position dans laquelle les soldats auraient un avantage décisif à partir duquel une position pouvait être prise comme un raz de marée. Les batailles qui durent des heures dont parle la littérature se déroulaient généralement par intervalles de moins de 5 minutes d'action pour un soldat. Si tu veux une idée du "prix" d'un combat en armes et armures pour un combattant, des "duels de chevaliers" en armure se pratiquent toujours (sous le nom de "combat de béhour", si je me souviens bien) et on peut en trouver sur YouTube. Pas de morts, les armes ne sont pas configurées de façon à pouvoir causer des dégats importants à travers l'armure, mais le pur épuisement produit par même un court échange aide à relativiser le possible et l'impossible d'une bataille au Moyen-Âge ou dans l'Antiquité. Ils pratiquent également certaines épreuves par équipe (avec armement équivalent pour l'équipe, mais différent par individu). Sans être passionnant à regarder, c'est très instructif quand on recherche le réalisme. Dans tous les cas, les pauses "rréelles" d'une bataille se font entouré d'alliés après s'être retiré ou que l'ennemi se soit retiré, alors qu'Abadon donne ici généralement le sentiment d'être seul après avoir accompli un massacre. La mention d'adversaires en fuite ou de repli n'est jamais faite, ce qui donne une impression de front si étendu que les adversaires se croisent à peine,, ou alors d'une acalmie au point A pendant qu'au point B (10 mètres plus loin, ça s'entretue en t'ignorant). Comme je dis, c'est très fréquent en Fantasy. J'ai souvenir d'un texte de Margaret Weiss ou deux individus (sans aide) en affrontant 10 trouvaient le moyen de s'aider à se relever et de vérifier que tout allait bien quand l'un tombait. J'avoue que, quand j'ai commencé à écrire, je me suis documenté un peu plus.

C'est extrêmement difficile de se figurer un combat "rangé" sans avoir participé à ce genre de bataille. J'ai été présent dans un certain nombre de simulations en plus de la documentation. Je sais que mon avis peut sembler extrêmement tranché et que je peux sembler porter un jugement très lourd là-dessus. Ça n'est pas le cas. C'est trop fréquent et c'est tres improbable qu'un écrivain soit documenté de façon très serrée sur le sujet. Je pense qu'une bonne partie de ce que je lis ici est de meilleure qualité que ce que les romans écrits dans les univers de DnD pouvaient valoir (et c'était à l'époque l'essentiel de la fantasy). Si tu veux, je peux t'aider à trouver les ressources nécessaires à comprendre les batailles antiques et médiévales ou celles de guérilla qu'on trouvait entre les tribus amérindiennes. Les deux types ont évolué très différemment (avec les batailles asiatiques quelque part entre les deux) et sont suffisamment bien comprises maintenant pour ne pas avoir besoin de combattre pour comprendre comment ça se passait.

Mention sur les temps que je suggère (5 minutes d'action à la fois) : je n'ai pas de chiffres précis à ce sujet. J'ai vu des individus en armure complète combattre, mais tous les combattants ne portent pas une armure complète. Un combat de GN, avec une armure en carton et une épée en mousse, peut correspondre à ce que vivent les soldats moins bien équipés. Mais en vrai, plus "réel" que tout ça, il n'y a pas de questions à se poser : un round de boxe, de Muay Thai ou de MMA dure 3 minutes. DDans un examen de ceinture noire de karaté, le candidat doit également passer un nombre de rounds avec des adversaires différents. 3 minutes aussi. Ce chiffre n'est pas un hasard. Quand tu te prends de vrais coups, que ta vie est en jeu, que tu dois "enchaîner" dès qu'un coup est donné ou reçu, un humain peut difficilement tenir plus longtemps. En boxe, il a déjà existé des combats impliquant des rounds plus prolongés, mais les accidents dangereux se multipliaient rapidement avec les minutes supplémentaires. Il y a également une raison similaire pour laquelle les combats ne se prolongent plus au-delà de 12 rounds (ou 15? Blanc de mémoire, peu importe, quelque chose comme ça). C'est qu'au-delà de 3 minutes, quel que soit notre entraînement, la fatigue devient un facteur extrêmement dangereux. Un cycliste a déjà dit qu'une course ne devenait pas plus facile avec les années d'entraînement; le cycliste allait seulement plus vite. C'est vrai dans le combat également; en s'entraînant dur et en atteignant un niveau d'élite, on enchaîne les coups et les esquives avec plus de fluidité, de force, de vitesse, mais on le fait en augmentant l'intensité. Alors au final, on ne dure pas plus longtemps dans un affrontement.

Abbaddon se saisit de la bouteille de vin façe à lui, la brandit haut et fière puis s’écria d’un air théâtral « Ceci est mon sang ! ». -->C'est peut-être juste moi; je trouve que cette phrase dissonne. Malgré mon aversion pour les adverbes, j'aurais tendance à utiliser "la brandit fièrement". Dans tous les cas, "haut et fier" s'écrit au masculin dans cette expression consacrée..

Un autre commentaire à rallonge... Tu me diras si tu veux de l'aide pour les références! Et si tu veux lire Échos de la croisée des fous, il est encore disponible pour 4 jours; après, il part pour son propre appel à textes (comme le Hurlevent avant lui) ;)

À bientôt!
Brutus Valnuit
Posté le 19/07/2025
C'est bien. La violence décrite ne me dérange pas. C'est bien décrit et on sent la rudesse des combats. J'aime l'idée d'un personnage perturbé par des voix intérieures qu'il faut faire taire en pensant à quelqu'un ou quelque chose d'inaccessible . Quelques fautes d'orthographe mineures.
Pétronille 01
Posté le 20/08/2025
Salut Brutus, merci pour ce retour !
Julie Derussy
Posté le 07/07/2025
Le début du chapitre est vraiment trop violent, je ne sais pas si je vais continuer... Peut-être doser un peu plus le côté gore ? Ou alors il faudrait plus expliquer le sens de ce déchaînement de violence.
Pétronille 01
Posté le 08/07/2025
C'est noté, quoi qu'il arrive merci d'avoir été jusque là !
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