Laisse ma faible aile vibrer encore un peu,
Caresser les derniers lambeaux de ma terre.
Mon corps d’orage zébré, tout broyé par l’amer
Vit encore ; mon âme ne fera pas d’adieu.
Un battement de cœur, après l’autre
Viens donc poser tes lèvres sur mon front fané.
Mes doigts parcheminés agrippent l’invisible ;
Ils appellent ta main, tissu-vie invincible :
Je reste enfant d’Aurore, enfant d’Eternité.
Un battement de cœur après l’autre.
Mon cœur brise ses perles d’argent ; un moment
Encore ! Près de l’abîme, un chant des promesses
Comme des échos d’amour aux rayons de liesse ;
Et mon souffle me quitte pour se mêler au vent.
Un battement de vie après l’autre.