Hugo désespérait de la retrouver. Cela faisait maintenant quatre jours que Philidor et lui avaient débarqué à Lämird, avec pour toute information un pêle-mêle de portraits crayonnés, tous de la même personne : de face, de profil, de trois quarts, et même une ou deux gravures en plongée, comme vu d’une tour-sentinelle. Sur tous, la même fille, nez pointu, visage rond, une masse de boucles coupées en à-pic au-dessus de la courbe vallonnée de sa nuque. Sur tous, ses yeux les fixaient avec une intensité renforcée par leur couleur de charbon. « Elle est rousse », lui avait indiqué Philidor, auteur des dessins. Et Hugo ne pouvait s’empêcher de se demander comment une fille si reconnaissable pouvait aussi bien se cacher de lui dans une ville petite et paisible comme Lämird. Dans sa cité natale, Ardtus, passe encore, mais là, cela lui paraissait inconcevable.
Le dédale des rues s’était imprimé dans ses semelles usées à force de parcourir dans un sens et dans un autre les boulevards, passages et ruelles de la ville. À vrai dire, plutôt qu’imprimé, c’est imbibé qui aurait convenu. Il avait beau faire de son mieux, il se faisait toujours prendre par un restant de flaque tapi au creux d’un trottoir, ou un innocent reflet transformé en petite mare sitôt qu’il posait le pied dessus. De fait, tous ses vêtements lui paraissaient gorgés d’humidité, et un instant il regretta la percée de soleil du matin. C’était un souvenir amer : il ne doutait pas que c’était grâce à cette embellie temporaire que les sentinelles avaient pu le repérer, lui, et ainsi remettre la main sur Philidor.
Depuis plus d’un demi-siècle, dès lors qu’il y avait des hommes, il y avait des sentinelles. Depuis leurs tours, dominant le paysage quel qu’il soit, des hommes et des femmes choisis pour leur talent de voyant se relayaient afin d’assurer l’ordre et la sécurité des habitants plus bas. Que l’un d’entre eux n’ait un geste violent, ou fourbe, une sentinelle le voyait, le consignait, et envoyer à sa recherche une patrouille de gardes-chasse.
Bien sûr, au début, certains tentèrent leur chance, espérant filer à l’anglaise avant d’être rattrapés. C’était compter sans les artefacts. Chaque sentinelle disposait du sien. Une fois arrimé à l’œil, il devenait facile, intuitif même pour elles de voir ce que les autres voyaient. Le message du crime se répandait plus rapide qu’une volée de merles, dans toutes les directions, bien plus vite que n’importe quel homme qu’il fut à pied, en bateau ou en dirigeable. L’auteur du forfait se retrouvait invariablement arrêté, jugé, condamné. La parole des sentinelles n’était qu'exceptionnellement mise en cause, car ce que l’une voyait, toutes le partageaient.
Les méfaits se raréfièrent. Certains tentèrent d’échapper à leur vigilance : peu y parvinrent. L’Ordre Panoptique, sous tutelle directe du Régent, disposait de fonds presque illimités pour améliorer sans cesse les artefacts, construire de nouvelles tours, augmenter les troupes. Les tours-sentinelles s'élancèrent plus hautes, plus nombreuses, plus imposantes. Une taxe spéciale fut levée afin d’accélérer leurs constructions, et les braves gens d’Ardtus mirent la main au porte-monnaie sans renâcler, confiants dans l’espoir de faire cesser les nuisances.
Deux générations auparavant, sous la direction du grand-père du Régent actuel, le grand Panopte eut l’idée ingénieuse d’utiliser à son profit la position dominante des tours-sentinelles. En l’espace de quelques mois, celles d’Ardtus furent intégralement recouvertes d’un complexe jeu de miroirs et de verres colorés articulés. Depuis la plateforme, il devenait possible aux sentinelles d’orienter ces faces pour recréer des images et messages éphémères. Il devint ainsi ordinaire pour les habitants d’Ardtus de lire, sans vraiment le vouloir, des rappels de la présence des tours-sentinelles, incitations non voilée à rester ou regagner le droit chemin, pour ne jamais s’en écarter.
Les tours-sentinelles pénétrèrent peu à peu les esprits. On cessa de les regarder par-dessus son épaule avant d’envisager un geste déplacé, puisqu’on se savait vu. Les tentatives criminelles s’avortaient elles-mêmes dès l’instant où elles étaient formulées.
Sous le régime du Régent précédent, Augustin, les délits majeurs disparurent complètement, les mineurs se cantonnèrent aux quartiers en lisière, là où même les regards des meilleurs voyants perçaient difficilement à travers les constructions trop serrées et la végétation mal maîtrisée. En dehors de la capitale, l’ordre se maintenait tant bien que mal, en raison du maillage plus clairsemé des tours. Malgré tout, le rappel placide et constant de la présence des sentinelles suffisait la plupart du temps à décourager toute tentative délictueuse.
Ici, à Lämird, la brume rendait tout plus difficile. Malgré tout, à force d’entraînement, les sentinelles avaient acquis une vision dans le brouillard meilleure que celle de leurs comparses. Hugo ne le savait pas, il s’était senti trop en sécurité. Il avait compris, maintenant, qu’il n’aurait pas dû autant se montrer. Il n’avait pas l’habitude d’avoir quoi que ce soit à cacher, et le premier rayon de soleil lui avait été fatal.
N’ayant plus rien à perdre, et plus décidé que jamais à poursuivre les recherches, il tourna, et à nouveau foula les pavés de la rue Mouttefard. Il y avait cru, ce matin. Il le savait, il l’avait vu. Après quatre jours d'exploration, à quelques pâtés de maisons de leur chambre, sa chevelure enflammée par un rayon de soleil l’avait attirée comme un phare. C’était un sentiment étrange que de voir s’animer sous ses yeux les images mises bout à bout sur quelques feuilles de cahier. Hugo se souvint avoir pensé que les coups de crayon de Philidor, aussi habile soit-il, ne révélaient rien de la vivacité de ses mouvements, du tintement de ses éclats de voix parvenant jusqu’à lui. Une boule chaude avait enflé dans son ventre, remontant dans sa gorge, à l’idée de la rencontrer enfin, lui parler, et savoir si, peut-être, elle était comme lui. Cette idée, bien qu’il s’y soit préparé, lui avait donné le tournis.
Elle ne l’avait pas vue, occupée à glisser d’une main preste quelques pièces dans une poche tout en tendant de l’autre ce qui lui semblait une petite boule de pain. L’euphorie l’avait gagné, et pour un peu, il aurait pu l’appeler ici, en pleine rue, si seulement il avait connu son nom. Au lieu de cela, il s’était avancé, sans plus prendre garde aux marécages miniatures menaçant chacun de ses pas, lorsqu’une main ferme posée sur son épaule l’avait interrompue.
Ils étaient quatre, quatre gardes-chasse solides face à lui, garçon pas tout à fait grand. Il n’aurait eu aucune chance, ni à la course ni à la ruse, et la boule dans sa gorge était devenue douloureuse. Ses yeux avaient hésité entre l’homme, devant lui, plus rigide que le devoir lui-même, et le feu follet qu’il avait tant cherché s’évanouissant à l’angle de la rue. Et lorsqu’enfin, son regard s’était posé définitivement sur le visage impassible, une tête au-dessus de lui, il avait cru avoir tout perdu.
Mais non. Il y avait perdu Philidor, son allié, mais non son cahier ni ses espoirs. Il tournait maintenant dans la rue qu’avait prise l’inconnue le matin même, scrutant les allées adjacentes, tâchant de repérer parmi la foule dense des boucles rousses. Mais il n’y voyait rien, rien qu’une soupe épaisse et grumeleuse d’humains affairés. Changeant de tactique, il se rencogna dans l’avancée d’une porte, et ferma les yeux.
Au début, il n’entendit rien, ou plutôt, il entendit tout. Les sons reflétaient ce qu’il percevait de la ville un instant plus tôt, un joyeux méli-mélo d’acheteurs, de commerçants, d’artisans et d’apprentis, occupés au plus fort de la journée à traiter leurs affaires pressantes, au milieu du chahut de la rue. Bien vite, il sépara les bruits mécaniques des intonations des voix, puis écarta les timbres des passants les plus proches de ceux les plus lointains, les lamentations des femmes, les jurons des hommes, les cris des enfants. Couche par couche, il creusait dans le paysage sonore à la recherche d’une voix tintant au-dessus de cette prairie bruissant, jusqu’à ce que, à la faveur d’une brise, elle lui parvienne.
Les yeux toujours fermés, accroché à ce fil au travers du labyrinthe des passants, il rembobinait son chemin. Son timbre gagnait en force, et il sentait en lui l’euphorie de ce matin reprendre le dessus. Il la fit taire, inquiet que son inconnue crayonnée lui échappe de nouveau, et se concentra sur ses paroles. Elle parlait de pains, de panier, de tournée, une autre voix lui répondait, plus âgée, moins vive, coussin moelleux sur lequel son babillage à elle sautillait. Jusqu’à ce qu’il ne l’entende plus du tout.
Il crut la perdre et accéléra le pas, évita de justesse un énorme chat qui se tricota un chemin entre ses jambes, plongea du pied droit presque jusqu’à la cheville dans un étang miniature habité de plusieurs générations de puces d’eau, tourna à droite, s’engageant dans une rue qu’il n’avait jamais prise, et heurta de plein fouet un panier en rotin chaud et odorant dont le contenu s’éparpilla sur la chaussée en roulant.
– Espèce d’imbécile ! Ragondin ! Grouilleux ! T’es pas un voyant, toi, tu vois même pas où tu poses les pieds !
Un sourire fugace étira ses lèvres alors que les flèches continuaient de s’abattre sur lui. Il ne pouvait rien faire d’autre que de l’écouter, la regarder, tandis qu’elle l’abreuvait d’injures qu’il n’avait pas volées. Il l’avait bel et bien trouvée.
Elle l’invectiva longtemps, ne s’interrompant que pour se pencher afin de ramasser les petits pains détrempés. Elle hésitait visiblement entre les laisser là ou les remettre, tout humide d’eau sale, au fond du panier. Elle avait replacé à la hâte la sangle de cuir sur son épaule, elle glissait, et à la faveur d’un mouvement trop brusque, céda complètement, tombant à son tour sur la chaussée. C’en fut trop, et elle s’immobilisa sur le trottoir, les bras ballants le long du corps, semblant prendre à témoin le chat d’un peu plus tôt, nonchalamment occupé à lustrer son poil sur un rebord de fenêtre :
– Mais qu’est-ce que j’ai fait aujourd’hui !
Ses yeux se plissèrent lorsqu’elle revint à Hugo, et elle ajouta :
- Et ça, c’est de ta faute !
Sans qu’il ne vît rien venir, elle lança avec force l’espèce d’éponge détrempée qu’elle tenait encore directement sur son visage. Elle s’y écrasa avec un bruit mou et humide, et glissa le long de son gilet, laissant derrière lui une traînée baveuse sur les mailles d’une couleur déjà plus très nette.
Cela sortit Hugo de sa rêverie béate :
- Hé ! J’étais pas le seul à ne pas regarder où j’allais !
- Pas mon problème. Il va falloir payer pour tout ça. J’espère que t’es plus fortuné que t’en a l’air.
Hugo baissa un instant les yeux sur ses vêtements. Ils avaient effectivement souffert : son pantalon de velours, déjà bien élimé, tenait presque tout seul grâce à la boue à partir des genoux. Ses chaussures de cuir arboraient pour toute patine celle donnée par la dernière flaque rencontrée, et son gilet, troué en de multiples endroits suite à leur accident avec Philidor, n’aurait pas déparé dans le seau à ménage de sa mère. Quant à sa chemise… Il n’était pas un flaireur, mais devait bien avouer qu'au lever, lors de l’enfilage, il s’était presque bouché le nez. Par-dessus le marché, il se doutait bien que sa petite altercation avec les gardes-chasse, le matin même, commençait à se traduire par des ombres bleutées sur sa pommette droite.
Et pourtant, il se fit un malin plaisir de fouiller dans la besace en cuir de castor, précédente possession de Philidor et laissée à ses bons soins. Au fond, un porte-monnaie, et dans le porte-monnaie, autant de pièces qu’il pouvait en contenir.
- Combien, pour tous les petits pains ?
C’était étrange de voir passer sur le visage de la jeune fille les émotions qui devaient ordinairement se lire sur le sien : étonnement, un brin d’envie, et le renoncement. Puis, chez elle, la suspicion :
- D’où il vient, tout cet argent ?
- D’un futur ami commun. C’est pas simple à raconter. En fait, je viens d’Ardtus, on est venu à deux au départ pour te rencontrer, il s’appelle Phili…
Hugo s’interrompit. Son récit s'annonçait long, et il était préférable qu’il ne soit pas entendu par des oreilles indiscrètes. Depuis les quelques jours qu’il quadrillait la ville, il avait croisé nombre d’otiques, artefact à l’oreille, et la dernière chose qu’il souhaitait fut que ce qu’il avait à expliquer tombe dans le mauvais pavillon.
Fostine parut sentir son hésitation, à défaut de la comprendre. À moitié calmée, elle reversa le contenu de sa corbeille dans le caniveau, en essuya le fond avec son linge et, se tournant vers Hugo, lui proposa de lui raconter ce qu’il avait à raconter assis au sec :
- Après tout, j’ai fini ma tournée, conclut-elle en jetant un dernier regard à la pâte de pigne se désagrégeant au fond du caniveau. Viens, suis-moi.
Elle fit demi-tour, la corbeille coincée contre son bassin, puis se ravisa. Elle hésita une seconde avant de lâcher, d’une voix rentrée :
- Tu ne dis rien, hein, que j’ai tout tombé. Si on te demande, tu diras que j’ai tout vendu à un aéronef en partance.
Sa fierté se disputait à sa requête : sourcils froncés, nez dressé, elle jugea quelques secondes de sa fiabilité. Hugo hocha la tête, pas trop vigoureusement, mais sans trop de nonchalance. Cela sembla lui convenir, et elle lui fit signe de lui emboîter le pas.
Ils n’allèrent pas bien loin : au bout de quelques dizaines de mètres, Fostine bifurqua face à une étrange bâtisse d’un étage donnant sur une rue passante. Au rez-de-chaussée, de larges fenêtres à croisillons laissaient entrer la lumière. Au-dessus, un fronton peint annonçait, d’une écriture exagérément alambiquée, « Au Chat Pendu ». Le premier étage, curieusement penché, surplombait la rue en contrebas et ses badauds. Avec ses deux ouvertures jumelles, il sembla à Hugo que la maison, en bonne commère de quartier, scrutait quiconque passait devant elle. Fostine se retourna, un poing posé sur la hanche, l’autre encerclant son panier, du haut des trois marches menant à la porte d’entrée.
Comme la totalité des constructions de Lämird, la brasserie du Chat Pendu avait été érigée sur des pilotis. La ville entière se trouvait sur des marécages, et les régulières montées des eaux auraient détruit plusieurs fois l’an les effets personnels des habitants sans cette mesure de protection. Ils acceptaient ce sort de bon cœur, cependant, puisque c’était ces mêmes marécages qui empêchaient les arbres de conquérir le terrain.
La perspective de se trouver les pieds au sec, peut-être même face à une assiette chaude (il n’avait pas mangé depuis le matin), et surtout, de pouvoir en savoir plus sur cette future ancienne inconnue, le propulsa au sommet des trois marches… pour se retrouver aussitôt nez-à-nez avec trois autres, juste derrière la porte d’entrée.
Lorsque Gustave, le propriétaire actuel, avait fait l’acquisition de la brasserie, il ne savait pas qu’il allait affronter la plus grande inondation des cinquante dernières années. Durant plusieurs semaines, il avait réaménagé l’intérieur de ce était à l'époque une auberge à la réputation ternie, remplaçant les chaises inconfortables et dépareillées par des fauteuils aux jambes élancées, les tables au bois noirci de tâches récalcitrantes par des nappes immaculées. L’ouverture fut fastueuse, à la hauteur de ses attentes : tout le beau Lämird se pressa durant plusieurs jours pour découvrir cette nouvelle adresse, il y eut la crème des tactiles, mais également des otiques, et même - même ! - un groupe de voyants en visite chez de la famille.
L’inondation balaya tout cela en une nuit. C’était difficilement visible depuis la rue, mais la construction se trouvait dans une cuvette, et la hauteur réglementaire des pilotis n’y avait pas suffi. L’eau pénétra dans la salle, imprégnant le bois précieux, maculant les tapis moelleux, emportant tables et dessertes en un maelstrom de mobilier brisé. Ce n’est qu’au matin qu’on put juger des dégâts, il fallut attendre deux jours pour que l’eau redescende, et bien plus pour que tout sèche.
Mais Gustave ne se découragea pas. Au fond de ses yeux brillaient encore les chandelles, l’éclat étincelant des couverts en argent, et celui, nacré, des plats en porcelaine. Retroussant ses manches, il dirigea sa petite armée de goûteurs qui, pour quelque temps, laissa de côté tablier et fourneaux pour des scies et des marteaux. La solution était simple, mais ingénieuse : puisqu’il n’était pas possible de surélever encore le bâtiment, on allait en surélever la salle principale. Et c’est ce qui fut fait.
Avec l’aide d’un ami tactile menuisier, on construisit un faux plancher, trois marches au-dessus de celui d’origine. Certes, un serveur ne se transforme pas en ébéniste du jour au lendemain, et les planches disjointes comme les inégalités de niveaux furent camouflées par de nouveaux tapis. Mais cela faisait l’affaire. Le mobilier fut racheté, un peu moins tape-à-l’œil faute de moyens, et on remplaça le chef cuisinier par une autre goûteuse, moins renommée, et donc moins onéreuse. Seul l’immense lustre demeura, épargné de l’inondation, et venait chatouiller le sommet du crâne des plus grands convives.
Fostine racontait tout cela à Hugo, qui évitait comme il le pouvait l’armada de félins louvoyant entre ses jambes. Le revers de cela, lui expliquait-elle, était que les rats et les souris avaient également fort apprécié cette nouvelle adresse : au sec, avec de la nourriture à foison, et sans personne pour vous en chasser. Les chats, nourris aux restes de la maison, avaient comme tâche de faire fuir la vermine, à défaut de s’en sustenter. Ils étaient devenus aussi emblématiques que la double volée de marche.
Fostine se laissa tomber sur la banquette en cuir capitonné d’une petite alcôve. Recomptant sa monnaie, elle abandonna temporairement Hugo sans plus d’explication. Celui-ci, un peu étourdi par l’excitation retombée, la tête bourdonnante de la tirade ininterrompue de Fostine, reposa sa tête contre le lambris derrière lui, et ferma quelques instants les yeux.
Le bruit caractéristique d’un couvert contre la porcelaine d’une assiette le sortit de sa torpeur : devant lui, Fostine déposait une portion de ce qui lui semblait être du gibier en sauce, accompagné de châtaignes à l’eau.
- Régale-toi, c’est la maison qui offre, et par « la maison » j’entends moi. Mais maintenant, il va falloir que tu m’en dises un peu plus. Qui est ce Philitruc, et pourquoi venir depuis Ardtus pour me trouver ?
Elle ne s’était pas départie de son ton suspicieux. Plutôt que de lui répondre, Hugo plongea la fourchette dans la viande. La simple vue de la nourriture avait réveillé son estomac gargouillant, et il pressentait que lorsqu’il aurait terminé son histoire, tout cela serait froid depuis longtemps. Néanmoins, il ne pouvait la laisser dans l’expectative et, alternant entre sa remontée dans le temps et son repas, il commença son récit, presque une semaine plus tôt.
C'est très intrigant ces pouvoirs que tu décris ! Je trouve très intéressante l'idée d'amplifier certains sens pour en faire un Talent. L'explication des Tours est très ingénieuse aussi.
J'aime toujours autant ta plume, tu as un style très poétique et musical, c'est hyper agréable à lire. Il y a un passage que je n'ai pas compris par contre : Une fois arrimé à l’œil, il devenait facile, intuitif même pour elles de voir ce que les autres voyaient. Le message du crime se répandait plus rapide qu’une volée de merles, dans toutes les directions, bien plus vite que n’importe quel homme qu’il fut à pied, en bateau ou en dirigeable. Je ne comprends pas ce que tu dis par rapport au message du crime.
J'ai trouvé que le recherche de Hugo un peu rapide, à part ça j'ai beaucoup apprécié ce chapitre !
A bientôt,
Gab
Le message se répandant est celui vu par une sentinelle à travers son artefact. L'artefact permet (pour les voyants) de voir ce que voient les autres. Peut-être que cela se clarifiera au cours de la lecture, on y revient à plusieurs reprise, mais cela aurait du être compréhensible dès ce passage. Je vais voir pour modifier.
Pour la recherche d'Hugo, en fait, au début de l'histoire, on fait plusieurs aller retour passé - présent. La recherche t'a parue rapide, mais les retours dans le passé te montreront que ce n'était pas forcément le cas.
J'ai beaucoup de mal à me rendre compte si la chronologie est claire ou pas. La trame narrative n'est pas linéaire, par choix, pour rendre l'histoire moins monotone, mais le risque c'est bien sûr de perdre en clareté. Si à un moment donné, tu est perdue, s'il te plait dis-le moi!
à bientôt pour la suite!
Peut-être... je sais pas trop, mais est-ce qu'il y a pas un chouia trop de descriptions ? par exemple, l'auberge surellevée, c'est intéressant mais ça ne me parait pas indispensable (je dis ça mais je connais pas la suite de l'histoire, ça a peut-être son importance)
Et aussi, je trouve que ce chapitre ressemble a un début d'histoire. Tu as envisagé de mettre le premier chapitre en prologue ? Encore une fois ça dépend de la suite, si tu alternes les points de vue
Fostine m'a beaucoup plu dans ce chapitre ! et leur rencontre est trop marrante XD ! la suite !
Quand à dire que ce chapitre ressemble à un début d'histoire... oui, ça pourrait! Mais en vrai, ce que j'ai écrit en premier, qui était sensé être le début, le vrai le vrai, c'est... le chapitre à suivre! Pour ce week end, peut-être! (et on y rencontre enfin Philidor!)
Alors je vais être un peu sévère peut-être, mais au début je me suis demandée si j'avais pas ouvert l'encyclopédie de ton univers à la page "sentinelles". Je n'enlève pas le fait que c'est très instructif. Sauf que je n'ai pas envie de lire l'encyclo mais les aventures de Hugo, qui cherche Fostine on le sait ligne deux, mais moi je veux savoir pourquoi, je m'en contrefiche que les sentinelles vivent dans des tours à miroir. Surtout que tu nous parles de la capitale, de villes dont ne sont pas originaires Hugo et Fostine et par conséquent, je ne me sens pas concernée. Pour moi tout ça c'est lointain. Je connais de ton univers le Chat Pendu. Qu'est-ce que ça peut me faire qu'il y ait ceci et cela à la capitale, alors que je viens de débarquer dans ton monde et que je ne connais encore quasiement rien de ce qui m'entoure dans mon envrionnement immédiat ?Voilà pourquoi, pour moi, il faut que tu élagues cette partie. c'est important de mettre des infos sur les sentinelles, mais trois-quatre lignes, pas autant. c'est tentant de s'étaler sur quelque chose quand on dispose des informaitons et qu'on est très satisfait.e de ce qu'on a inventé, mais c'est un piège ! résiste à cette impulsion !
Sinon, je n'ai pas énormément de choses à dire, mis à part que je suis très satisfaite que Hugo paie pour les petits pains, parce que mon premier réflexe quand j'ai vu que tout tombait par terre, ça a été dee craindre la réaction des patrons de Fostine, vu comme ils peuvent être odieux, manifestement..
Et un détail : "une auberge de quartier à la réputation désormais désastreuse" : je ne comprends pas le désormais. Est-ce que tu veux dire qu'à cette époque il avait une réputation désastreuse avant que Gustave ne rétablisse son honneur ? Dans ce cas, mets plutôt "alors" ou "à l'époque" plutôt que "désormais", car désormais fait plutôt référence au temps présent, ce qui fait un gros décalage vu qu'ensuite tu parles du passé. en plus, j'ai pas eu l'impression que maintenant le Chat Pendu souffre d'une réputation désastruese..
Mon avis est peut être dur, mais ça ne veut pas dire que je n'aime pas. J'adore très sincèrement ta plume, c'est extremêment savoureux, plus que.... (roulement de tambour) des petits pains ! (va se cacher après cette blague nullissime). La facilité avec laquelle Hugo et Fostine "s'acceptent" l'un l'autre me déconcerte. Fostine est méfiante, certes, mais elle l'emmène quand même au Chat Pendu et elle lui offre à manger, c'est plutôt tranquille pour Hugo :') D'ailleurs elle n'a pas l'air très occupée cette petite, elle passe quoi, deux heures le matin et deux heures l'aprèm à vendre des pains ? Et parfois elle aide en cuisine ? C'est quand meme assez pépère...
Je le sais, que sur ce début d'histoire, je souffre de vouloir mettre trop d'infos. Je ne sais pas trop où couper, donc ton avis pour moi est super important! Je ne te promets pas de tout remanier pour l'instant, donc si tu poursuis la lecture, tu verra qu'il y a d'autres longueurs. N'hésites pas à les pointer, j'ai commencé un fichier avec tout ce qui sera à remodeler. Là je me concentre plus sur faire avancer l'histoire (et j'ai peur qu'entamer des grosses corrections me plombe dans mon élan).
Je note aussi tout ce que tu me remonte d'autres, notamment le désormais, qui est important parce que je n'ai intérêt à perdre personne dans les passages passé/présent, ainsi que tes remarques sur Fostine, qui ont beaucoup de sens (c'est vrai qu'elle se la coule douce ;)
merci encore!
Je ne sais pas si tu recherches ce niveau de détail, si ce n'est pas le cas, dis-le moi.