Archiboulduc

Il était une fois un petit loup qui s’appelait Archiboulduc. Et Archiboulduc, il racontait toujours un peu n’importe quoi. Des trucs vrais, des trucs faux, des trucs à moitié vrais et à moitié faux… en vérité, même lui parfois il avait du mal à faire la différence tellement il s’en moquait.

Pour lui, vrai ou faux c’était du pareil au même. Pourquoi ? Parce que ce n’étaient que des mots.

Alors évidemment, les autres ne voyaient pas les choses comme lui. Parfois certains louveteaux lui disaient qu’il était un menteur, voire même un voleur. Mais pas si souvent, parce qu’il avait beau trouver les mots sans importance, il était plutôt doué avec, et souvent on le croyait. Parfois aussi, on disait de lui qu’il racontait toujours n’importe quoi.

Et sur ce dernier point, il était plutôt d’accord. Après tout, quoi qu’il dise, ce n’étaient que des mots. Et les mots on s’en fiche un peu non ?

Qu’est-ce que cela pouvait bien faire s’il disait qu’il adorait bondir autant que Zébulonette ? Il n’avait pas compris pourquoi elle avait pleuré en comprenant que ce n’était pas vrai…

Qu’est-ce que cela pouvait bien faire s’il disait qu’on lui avait donné un jouet alors qu’il l’avait juste trouvé par terre ? Ça ne change rien, ce qu’on trouve par terre c’est à nous de toute façon non ? Et puis Pipoli il ne s’en servait presque plus de sa baguette magique, il ne voyait pas pourquoi il était tout le temps triste maintenant à l’école.

Ce n’étaient que des mots après tout.

Même si ces mots étaient parfois bien pratiques pour faire croire à la maîtresse qu’il était gentil alors que ce n’était pas toujours vrai. Ce n’était pas grave, car puisque c’était lui qu’elle croyait, elle ne le punissait pas.

Et si elle volait dans les plumes de Koko à sa place, bah… ce n’était pas de sa faute, lui n’avait fait que prononcer quelques mots. C’était la maîtresse qui se trompait, c’est tout. Et puis il préférait qu’elle crie sur Koko plutôt que sur lui.

Mais là où il ne fut pas d’accord, c’est quand Turlupin il a dit à toute la classe qu’il lui avait volé son stylo, alors que c’était même pas vrai ! Et même qu’il s’était fait disputer. Alors que c’était pas vrai ! Qu’il n’avait rien volé du tout ! Et ce n’était vraiment pas juste que la maîtresse elle avait cru Turlupin et pas lui (pour une fois).

Ce n’était vraiment pas juste ! Il n’avait rien volé du tout ! Et son stylo, Turlupin l’avait juste perdu, ou alors il avait menti ! Mais alors pourquoi Turlupin l’avait accusé, lui ! C’était vraiment trop injuste !

Et toute la classe croyait Turlupin, et ne le croyait pas, LUI, alors que c’était toujours lui qu’on croyait d’habitude parce qu’il était trop fort avec les mots. Et maintenant ils étaient en colère après lui, et ce n’étaient plus ses copains. Mais lui s’en fichait parce que ce n’était pas juste ! Alors tant pis s’il n’avait plus de copains !

Cependant, quand il a été raconter à son papy que ce n’était pas lui et que Turlupin il mentait, son papy lui a répondu avec un petit sourire :

– Mais enfin, ce n’est pas grave, Archiboulduc, comme tu le dis toujours, ce ne sont que des mots !

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