Cœur qui balance et qui nous ronge
Peut-on s'échapper du mensonge
"Dix-sept ans c'est prendre ses ailes"
Où sont passées les hirondelles
Des usines toujours nouvelles
Nous ont déjà conçu nos moules
Pales pensées pale figure
Des oiseaux de mauvais augure
Qui aujourd'hui nous inaugurent
La Terre écrasée de nos foules
Frôler la vie, frôler le monde
Se faufiler entre les ondes
Ce que l'homme lègue est immonde
Un héritage qui grandit
Qui s'impose autant qu'il s'immisce
Depuis longtemps plus rien n'est lisse
A part les sourires factices
Qui ne couvrent que les non-dits
Portés par ces marchands de morts
Pour qui la vie n'est que de l'or
Sans cesser de changer de bord
Pour suivre l'odeur de l'argent
Et par ces ingénieurs du feu
Traînant la misère avec eux
Leurs machines profitent à ceux
Qui ne font plus partie des gens
Rien ne satisfait le pouvoir
Toujours monter les tours d'ivoire
Ce qu'il nous donne reste à voir
Ce qu'il nous prend c'est notre voix
Il invite la haine à table
Pour trois sous vend notre âme au diable
Aucun empire n'est très stable
Leurs victimes moi je les vois
Des amis qui se sont perdus
A leur malheurs se sont pendus
C'était en des temps suspendus
Mais la vie poursuit son manège
Et les horloges continuent
Une ronde qui n'attenue
Pas les marques sur ta peau nue
En flammes rouges sur la neige
Qui parcouraient hier encore
Qui narguaient, raillaient le décor
Que m'offrait la vue de ton corps
La douleur ne finit donc pas
Comme un écho qui me reviens
Me dit que rien ne rime à rien
C'est ceux que j'aime qu'elle tient
L'angoisse marche dans ses pas
La misère à mille visages
Qui perdurent parmis les âges
Se croire maudit n'est pas sage
Mais se taire c'est se trahir
Car trop d'hommes se croient soleil
Vivent leur vie comme un sommeil
Cousant leurs bouches leurs oreilles
Et condamnant l'envie d'agir
Qui me dit qu'ils n'existent plus
Leurs idées nous tenaient reclues
Idées qu'on croyait révolues
Qui reviennent au goût du jour
Prônant la violence et le sang
Promettant un futur glaçant
Et des cauchemars incessants
Et mon cœur qui se bat toujours
Cœur qui balance et qui me ronge
Puis-je m'échapper du mensonge