Au commencement

Par Clara

Au 15ème siècle, à Saint-Péreuse, la vie était paisible. Bénis par une terre fertile et un temps impeccable, tout le monde vivait aussi correctement qu’il était possible dans une France en pleine guerre.

Du moins, c’est ce que je croyais quand je suis arrivé au château pour travailler comme garde. Je venais d’un village voisin, et je venais retrouver mon amie d’enfance, Annette. Elle avait grandi ici et même quand ma famille avait déménagé pour aller travailler sur de nouvelles terres, je ne l’avais pas oubliée. C’est elle qui m’a dit que le château manquait de gardes et que comme je suis un garçon solide, je serais engagé sans difficulté. La guerre entre Louis XI et Charles de Bourgogne grondait près de la baronnie, donc il y avait besoin de monde. N’ayant aucune envie de devenir fermier, j’avais pris mes affaires, postulé, et après entraînement, j’étais désormais un fier garde du château !

Annette y était cuisinière. Elle avait de beaux cheveux couleur blé et bouclés, qui descendait en cascade sur une jeune femme ravissante, aux yeux verts et aux formes arrondies. Un de mes collègues m’avait un jour dit « Si Annette voulait bien de moi, je lui aurais déjà fait 5 ou 6 gosses ; bien en chair comme elle l’est, elle les aurait portés sans problème ! » Puis il avait explosé d’un rire gras.

A l’époque, j’avais souri, mais sans plus. Quand mon ami s’était étonné de ma réaction, je lui avais expliqué qu’elle était une vieille amie et que je ne la voyais pas comme ça. Il s’était exclamé « Oh ! Si c’est ton amie, je n’y toucherais pas alors ». Et puis, d’un air narquois : « Au cas où tu finisses par la voir différemment ». Je lui avais mis un coup dans le bras en riant. Il s’appelait Michel ; c’était un bon gars.

J’aurais dû lui dire de ne pas se soucier de moi et d’aller courtiser Annette.

J’aurais dû.

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