La robe épouse à merveille les courbes du modèle. Au centre de ce vestibule, perchée sur l’estrade, on ne voit plus qu’elle. Sa silhouette élancée laisse apparaître deux losanges lascifs au niveau des échancrures. Les franges serties se laissent entraîner par le décolleté plongeant : leur chute complimente celle des reins.
Ce n’est qu’un mannequin de vitrine, bien évidemment ; mais le drapé sombre caresse si bien le sol, et ses volants diaphanes brouillent si parfaitement ses formes que leur longueur suggère le galbe de deux jambes. L’élégant habit sublime le corps de bois : celui-ci ne semble attendre qu’un signal pour s’animer, descendre du podium tel un automate sensuel.
Pénélope Frimassant s’avance d’une démarche décidée vers cette création, dont la sortie est prévue cet automne. Elle s’est arrêtée à l’entrée du vestibule des manufactures Vigny, pour la jauger de loin… Grâce à ses doigts experts, le rêve croqué du styliste est devenu réalité.
Maintenant ses talons résonnent sur le sol de marbre. Tic-tac, tic-tac, tic-tac… Un compte à rebours péremptoire et saisissant. En demi-cercle autour du présentoir, immobiles comme un chœur antique, trente couturières attendent son jugement. Leurs yeux, baissés vers leurs mains jointes, évitent ceux de leur cheffe d’atelier. Pénélope examine désormais, sous toutes ses coutures, son grand-œuvre… ainsi que le travail de ses employées. Çà et là elle palpe, presse, chatouille. Les franges perlées sur l’encolure, très vite, font tressauter ses lèvres. Leurs pendeloques brillent de mille feux ; en cette fin d’après-midi, la pièce auréole de rose le vêtement exposé. Son plafond de verre le saupoudre d’un or poussiéreux et féérique…
« Une belle merde, fulmine Pénélope qui retrouve son intransigeance coutumière. Magnifique, splendide, somptueuse MERDE. Bon sang, regardez-moi ces points ! Ça s’effiloche déjà ! »
Sans plus attendre, elle tire sur l’ourlet doré en appuyant, par contrecoup, tout le poids de son coude sur le sein. Une jeune couturière s’apprête à protester ; mais l’horrible déchirure du tissu couvre déjà sa voix. Ce bruit râpeux emplit l’atmosphère étouffante du vestibule ; on jurerait que Pénélope arrache ses cheveux à une véritable femme, la fait gémir entre ses ongles vernis ! Elle va jusqu’à renverser le mannequin, d’un coup de pied. Ses humbles subordonnées s’époumonent en une consternation sacrée. Le col perlé se détache alors, lambeau de chair écorchée, et le corps sans visage s’écrase tête la première sur le carrelage. Sans se soucier du torse qui rebondit et roule au sol, Pénélope brandit son sinistre trophée tel un scalp et grince :
« L’une d’entre vous peut-elle m’expliquer… ce torchon ? Vous cousez avec vos doigts de pied, ma parole ! Je vous paye pour enfiler des perles ? Ah, mais suis-je bête ! Même ça, vous n’en êtes pas capable. »
Les échos de sa diatribe se répercutent sur l’assemblée, telle une onde de choc. Cette fois-ci, les épaules des ouvrières s’affaissent tout à fait. Même de loin, Pénélope les voit trembler, déconfites… ce qui ne l’amadoue pas davantage. Après dix ans de loyaux services dans la maison Vigny, trois en tant que cheffe d’atelier, elle ne se laisse plus abuser par ce genre de pantomime pathétique.
« Soit, soupire-t-elle tout en marchant vers ses subordonnées les mains derrière le dos. Qui veut la mort de Vigny, ici ? Qui était aux navettes, le jour où ce col devait être cousu ? »
Tic-tac, tic-tac… Les respirations se bloquent tandis qu’elle examine, une à une, les couturières en blouses bleues : avec leurs coiffes aux chignons rabattus, leurs sabots de protection, on les croirait échappées d’un autre âge… Elles ne font rien pour se mettre en valeur ! Un peu de rouge à lèvres, de fard à paupières, ça ne coûterait pourtant pas grand-chose… Heureusement que Pénélope sauve l’honneur ! D’ailleurs elle réajuste déjà la broche dorée sur son étole ; l’écharpe s’est renversée, durant son altercation avec le mannequin…
« Pas toutes en même temps, raille-t-elle ses inférieures d’un froncement de sourcil. Préféreriez-vous que je désigne une de vous au hasard ? Si vous voulez vraiment soulager votre conscience, réfléchissez plutôt à la manière de rattraper ce fiasco. De travailler mieux pour atteindre les objectifs que Vigny s’est fixé… Vous avez la chance de pouvoir révolutionner l’industrie de la mode ! De faire partie de quelque chose de plus grand que vous… Le prêt-à-porter, camarades, la mécanisation ! L’élégance pour toutes les bourses, toutes les femmes… Un vieux rêve de l’Humanité ! L’avenir de l’habillement ! »
Soudain, elle l’entend : Guillemette, une petite vieille qui tressaute un peu plus que les autres. Les pupilles de ses collègues dérivent sournoisement vers elle … ou l’évitent un peu trop soigneusement. Avec lenteur, Pénélope fait claquer une fois de plus ses talons pour se placer devant elle, la toiser. Tic-tac… Cette niquedouille fait les deux-tiers de sa taille. Elle porte encore cette pelisse crasseuse et antédiluvienne qui, à ses dires, lui tient chaud… La salle des machines chauffe pourtant comme une fournaise, en cette fin d’été orageuse ; mais l’âge a fait d’elle une insupportable frileuse. En tant que doyenne du bataillon, elle devrait pourtant montrer l’exemple. Ses sanglots mal contenus, loin d’attendrir Pénélope, ne l’irritent que davantage. Elle la tance :
« Mais enfin, camarade Guillemette… Si tu ne voulais pas te dépasser, il ne fallait pas venir chez Vigny ! On ne construit pas un empire avec des châteaux de sable… Nous sommes la crème de la crème du vêtement, le summum de l’innovation technologique ! Parce que nous allons plus loin que les autres entreprises, que nous sélectionnons les meilleures brodeuses… Ou du moins le croyais-je ! C’est ma faute, en fait, de t’avoir donnée une chance, lorsque tu m’as dit à quel point tu étais motivée… enthousiasmée à l’idée de nous aider dans notre grand projet ! Quelle imbécile j’ai été !
— Les machines déconnent », s’élève une voix nasillarde à leur droite.
Les cheveux au carré de Pénélope flagellent le vide cependant qu’elle se retourne vers l’impertinente : Cathos, deux mois seulement dans la maison… mais toute l’arrogance de ses treize ans. Avec sa tignasse fauve, son teint fadasse et ce menton proéminent, on lui en donnerait dix de plus. C’est une ex-manutentionnaire ; certainement pas le genre de petite main dont Pénélope accepte les critiques… La vieille Guillemette, sauvée par cette évidente tentative de diversion, s’enfouit le visage dans les mains d’un air pusillanime. D’un reniflement exaspéré, Pénélope se pince le nez pour brocarder Cathos :
« Parle plus fort, camarade. Nous sommes tes aînées… Nous n’avons pas ton ouïe.
— J’ai simplement dit qu’tes machines à coudre, elles avaient des défauts, reprend celle-ci avec à peine moins de morgue. Pas assez rapides, camarade Frimassant. »
« Ses » machines à coudre ? Cette petite garce sait bien qu’on jugera Pénélope, en haut lieu, quant à la stratégie choisie pour réaliser l’objectif de rentabilité : dix mille exemplaires de la collection officielle, sans perte de qualité par rapport à l’artisanat manuel, à livrer sous trente jours… C’est la condition sine qua non pour qu’elle entre à la direction artistique, dessine ses propres collections en tant que styliste officielle de la maison Vigny. Avec ces machines ultramodernes qu’elle vient d’acheter, on peut terminer une robe par heure. Trente jours, trente employées, treize heures de travail légal par jour : c’est parfaitement jouable. Pénélope a tout calculé, planifié les tâches, contracté des prêts importants pour obtenir ces engins… Le plus difficile est fait, ces gourdes n’ont plus qu’à suivre ses consignes… Pourquoi persistent-elles à ergoter ? Leur mission est pourtant si simple ! Pénélope, offensée par tant d’ingratitude, gronde l’enquiquinante Cathos, cette boutonneuse qui se pique de jouer les expertes :
« Les mauvais ouvriers blâment leurs outils, ma pauvre fille… C’est vous qui lambinez. J’ai testé la machine moi-même !
— En labo, s’entête la péronnelle. Pas en usage intensif.
— C’est du pareil au même, maugrée Pénélope en levant les yeux au ciel. Vous n’avez plus qu’à appuyer sur les pédales, tendre les tissus vers l’aiguille et laisser faire…
— C’que j’essaye de dire, c’est qu’au bout de trois utilisations, le moteur phlogistique, il commence à sérieusement fatiguer… camarade Frimassant. La vapeur crachote, la cadence devient irrégulière… Pour un travail de précision, ça passe plus du tout. Y’a des ratés, faut tout refaire… On parle quand même de broderies, là !
— Eh bien c’est à vous de vous adapter à la machine, s’impatiente Pénélope qui n’apprend là rien de nouveau. Malmort ! Vous devriez vous y être habituées, maintenant.
— C’est c’qu’on fait, justement. On bosse au rythme de la soupape. D’ailleurs entre les arrêts, on…
— LES ARRÊTS, s’époumone-t-elle soudain. Vous… Vous ARRÊTEZ la machine au milieu de la journée ? Qui a pris cette initiative ? Toi ? »
Estomaquée, Pénélope sonde de ses yeux ronds ce visage ingrat ; y a-t-il là, cachée, quelque difformité congénitale qui excuserait une pareille stupidité ? Non ; la Cathos veut tout brûler autour d’elle, c’est la seule explication. Voilà qui explique les retards accumulés, les coutures taillées à la hache… L’adolescente frondeuse, qui vient seulement de comprendre sa gaffe, a perdu toute sa superbe. Enfoncée dans ses excuses, elle bafouille :
« Heu, c’est… pas vraiment des pauses ? On fait… d’autres t-tâches entre-temps. Tous les trois t-tissages /
— ESPÈCE D’ANDOUILLE, l’invective Pénélope en se frappant le front. Vigny nous a demandé de battre un record de rentabilité… L’intérêt, c’était d’accélérer à plein régime pour une production en flux tendu ! Ah, maintenant je comprends mieux pourquoi vous perdez autant de temps… Le moteur est lent à mettre en route, tout le monde sait ça. Si tu le forces à redémarrer plusieurs fois par jour, on n’a pas fini !
— Mais, camarade… On n’a pas l’choix, s’emporte Cathos. C’est l’seul moyen de faire refroidir le t-transformateur. Faut le laisser souffler, ou alors…
— TU. RETARDES. LES. LIVRABLES !!! On n’atteindra JAMAIS les objectifs, avec tes BÊTISES… Qu’est-ce qui pourrait être PIRE ?
— Camarade Frimassant, c’est un moteur à… combust-tion. Et l’carburant.... C’est du phlogiston. Sa t-température, l’est déjà pas facile à réguler. Si on y ajoute celle du t-transformateur qui t-tourne à fond la caisse, ça monte de manière incontrôlable…
— ET ALORS ? »
Cette dernière phrase est partie en flèche.
Malheureusement, Cathos n’a pas compris cet ultime avertissement.
« Et alors… ça pète, répond-t-elle d’un air stupide. C’est explosif, le phlogiston.
— La seule chose qui va exploser, c’est ton contrat. »
À ces mots les yeux de Cathos s’agitent dans leurs orbites, affolés. Pour s’épargner une ânerie supplémentaire, Pénélope met fin au débat d’une voix tranchante :
« Tu as délibérément ralenti, et même perturbé, le travail de tes collaboratrices en violant toutes les consignes qui vous avaient été données. C’est une faute grave. La maison Vigny se trouve donc dans l’obligation de se séparer de toi.
— Mais… Mais enfin…
— Camarade, ce que tu viens de faire impactera durablement l’entreprise. Tu l’empêches d’atteindre les paliers financiers qu’elle s’est fixée pour survivre… Cela s’apparente à un acte de sabotage, anticipe-t-elle le rapport qu’elle écrira sur la question. C’est un délit. Nous pourrions te traîner devant les tribunaux… Mais ce serait lamentable d’en arriver là, n’est-ce pas ? Estime-toi heureuse que je rompe simplement ta période d’essai. Alors retourne dans ta petite chambre de bonne, Cathos… Immédiatement. Tu as dix minutes pour ramasser tes affaires. Maître Tourvel t’enverra le courrier de licenciement. »
L’adolescente s’est pétrifiée. Pénélope saisit cette opportunité pour donner ses consignes aux autres couturières, stupéfaites, qu’elle avait un peu oubliées :
« Bon ! Nous n’avons pas pu aborder tous les points de l’ordre du jour, mais j’ai beaucoup de choses à gérer de mon côté. On terminera ça dans une autre réunion. En attendant, vous pouvez retourner au travail… Et ramassez-moi aussi ce mannequin qui traîne. Je vous libère. »
Les femmes, en rangs d’oignons dans leurs blouses archaïques, ne pipent mot. Pénélope, irritée par cette enfilade de statues de sel, leur crie :
« J’ai dit : “JE VOUS LIBÈRE.” »
Aussitôt elles déguerpissent vers les ateliers avec leur modèle, telle une volée de moineaux. Cathos reste plantée là, hagarde… Pénélope, en sortant, ne lui accorde aucun regard. Puisque cette morveuse se croit futée, elle n’a qu’à chercher un meilleur emploi.
La semaine suivante s’écoule sans incident. Les filles de l’atelier se sont réfugiées dans une docilité laborieuse, comme si Cathos n’avait jamais existé : l’ultimatum tacite de Pénélope a porté ses fruits, et la production repris à bon rythme. Le retard dans les livraisons persiste, cependant. Pénélope a mis ses propres compétences de brodeuse à contribution pour rattraper la charge… Bien sûr, son aide ne suffit pas. Il faut réembaucher une modiste, trouver une remplaçante au plus vite. Mais malgré ses annonces dans les journaux, les candidates ne se sont pas bousculées au portillon des manufactures…
Heureusement, une certaine Berthe Sceau finit par s’y présenter avec un dossier de recrutement. Lorsque le vigile de l’usine débarque dans l’immense salle des métiers à tisser phlogistiques pour l’annoncer, Pénélope manque de lui sauter au cou.
« Fais-la patienter avec un maté, l’exhorte-t-elle sans lever ses yeux égayés de la machine à coudre. Sors les petits gâteaux, si nécessaire. J’arrive dès que j’ai fini. »
Ces petits points nécessitent tant d’attention… Le moindre faux mouvement sur une navette mécanique peut ruiner une après-midi d’application ! Son exemplaire achevé, sans même retirer son tablier, Pénélope gravit quatre à quatre les escaliers en ferraille du vestibule. Mais en claquant derrière elle la porte de son bureau, ce n’est point sur une pimpante candidate qu’elle tombe… mais sur un cinglé, qui met son refuge sens dessus dessous.
« Hé, se courrouce aussitôt Pénélope. Tocard, on peut savoir ce que tu fiches ?
— Camarade Frimassant, lui rétorque d’une voix fluette et insouciante ledit fouineur occupé à retourner ses tiroirs. Enchantée, merci de me recevoir… »
Pénélope comprend alors qu’il s’agit d’une femme travestie. Médusée, elle la regarde projeter ses chemises en carton puis inspecter la lampe en laiton. Étonnamment, l’impromptue n’a ramassé aucun objet de valeur. À croire qu’elle cherche quelque chose… C’est une coquette d’à peine vingt ans, aux cheveux gominés et coupés courts. Son ample pantalon noir et sa veste angulaire masquent ses courbes selon cette mode garçonne très en vogue, ces dernières années, dans les salons littéraires… ainsi que dans certains cabarets équivoques. Si cette Berthe n’avait pas vidé un à un ses dossiers en carton dans la bibliothèque, et même déplacé les chaises, Pénélope aurait peut-être complimenté son style. Au lieu de cela, elle lui crie :
« Non mais ne te gêne pas, surtout !
— Merci, lui sourit Berthe sans moquerie aucune. Ta patience est appréciée.
— Camarade Sceau, la sermonne-t-elle sur un ton plus froid mais non moins menaçant. Je te croyais là pour… pour une candidature !
— C’est exact, mais pas dans le domaine du textile. Je suis venue te vendre mon conseil… car j’ai ouï dire, par mon réseau, qu’il te fallait une assistante.
— Hein ? De quel genre de milieu viens-tu ?
— Du milieu de nulle part, camarade… Du plan Astral. Ah, s’exclame Berthe qui soulève un coin du tapis. Je crois que je touche au but. Laisse-moi rabattre ça… »
Pénélope s’apprête à appeler un vigile ; mais cependant qu’on lui montre quelque chose sous la laine, elle voit désormais poindre, à la surface du plancher ainsi dévoilé, d’étranges traces brunes et rouges… une crasse sèche et compacte, qui dessine çà et là lignes fines, angles droits, ou même spirales. Lorsqu’elle a posé ce tapis lors de sa promotion au poste de cheffe d’atelier, trois ans plus tôt, Pénélope n’a rien remarqué de pareil. Qui a exécuté cet étrange dessin entre-temps ?
Perplexe, elle cède à la curiosité et aide Berthe à retirer ce revêtement pour révéler le motif entier. Ce qu’elles découvrent lui arrache un hoquet d’horreur et de dégoût.
Quel texte puissant ! Tu as créé un univers à la fois élégant, brutal et profondément théâtral, où la mode devient un champ de bataille. Pénélope est un personnage fascinant, tyrannique et charismatique dont chaque réplique claque comme une gifle. On la déteste autant qu’on admire sa force et sa maîtrise. Le rythme est soutenu, la tension palpable à chaque ligne, et les descriptions fourmillent de détails savoureux (les sabots, la broche…). Tu mêles habilement esthétique rétro et technologie steampunk, ce qui donne à l’ensemble une identité très forte. La scène avec Cathos est particulièrement marquante : cruelle, mais tellement bien construite. Et ce retournement final, avec Berthe, étrange et intrigante, relance magnifiquement l’intrigue. On sent que quelque chose de plus sombre se trame dans la maison Vigny. C’est vif, stylé, cynique et mystérieux. Franchement, j’ai adoré ! ^^
Je ne saurais dire si quelque chose de plus sombre se trame à Vigny, à part un capitalisme ordinaire et effrené. Maître Gontran est malheureusement représentatif de certaines pratiques que j'ai moi-même vu à l'oeuvre dans certaines entreprises... Pénélope est plus complexe, victime et bourreau au milieu de la pyramide comme nombre d'entre nous. J'aime beaucoup écrire les méchants, on peut tout se permettre avec eux !