J’ai vu les grands ciels ouverts
Les nuages qui percent l’éther
Un été il pleuvait il y avait un orage
Et tout autour j’étais bercé d’éclairs
La terre était sauvage
Et le vent a dansé
J’ai vu les arcs illuminer les champs
Les chevaux lever le nez
Et au milieu de tout le grand ciel du couchant
Il faisait nuit déjà mais on pouvait deviner l’au revoir du soleil
Le dessous des volutes qui se teintent de vermeille
Le ciel s’ouvrait grand tous les soirs en haut entre le blé
Là où reposent d’un moulin les ruines fatiguées
Et on voit la courbure de l’espace
On voit la toute petite place
Que l’on a dans l’univers
J’ai vu les ciels sans fin
J’ai vu le plafond étoilé
Traversé par la voie lactée
Je me suis un jour rapproché des montagnes
Et là dans le lointain toujours elles vous regardent
Les monts tranquilles des côtes de l’Espagne
Les pics enneigés et les sapins de jade
Le ciel était ouvert quand j’ai grandi là-haut
J’aime voir du monde les cahots
Me tourner et voir là les Pyrénées
Voir dans leur existence le passé des marées
Pourtant je pense parfois que c’est grand que c’est beau
Quand les ciels sont ouverts
Et que le regard se perd
Dans la splendeur
Et l’infinie grandeur