Elle est là, est re-là.
Sans bruit, puisque sans chaussures, puisque sans pieds, elle a débarqué là devant moi. Moi mère sur canapé devant ma fille. Elle flotte, flottante. Se penche pour m'embrasser, et son visage traverse mon corps. Elle m'embrasse à l'intérieur. Sa bouche contre mon cœur. Elle baise ma rate, et mes poumons jouissent de la retrouver. Sa caresse m'inonde. Elle est là, et elle m'aime toujours. Ouf.
Sans un mot, puisque sans langue, elle me quitte monte dans sa chambre. Claque doucement la porte, se calfeutre toute légère, toute transparente, toute transpirante, toute blanche dans ses draps blancs. Personne ne l'entend, que moi. Personne ne la sait déjà rentrée, que moi.
C'est un secret que je tais, riant. Pouffant. Quand je vois les enfants, et mon mari pleurer.