— Belle-venue – à – la – Bulle – d'Or, informa le pavillon acoustique d'un phrasé mêlant inflexions robotiques et grésillements.
Le voyage avait été nettement plus tranquille qu'il ne l'aurait été à bord d'un omnibus hippomobile. Isi le déplora, il n'était pas pressé du tout d'arriver. À La Nappe, se déplacer en calèche requérait de la patience tant l'heure d'arrivée demeurait une inconnue. Embouteillage, monture capricieuse, fouille de la milice, essieu brisé – les embûches étaient multiples. À l'inverse, rien n'avait interrompu la marche du funiculaire hydraulique.
La cabine dorée marquait déjà son stationnement d'une ultime secousse ferroviaire. Isi en vint à souhaiter qu'une panne empêchât l'ouverture des portes. Elles coulissèrent sans accroc. Et une brise anormalement fraîche pour la saison s'insinua dans l’habitacle.
Tous les passagers se levèrent. Pas Isi. Quand bien même il aurait voulu imiter le groupe, l'appréhension paralysait ses jambes. Il devait avoir l'air idiot à fixer le hublot – d'autant plus que le mur d'enceinte bloquait la vue – mais cela valait mieux que de se confronter au regard des autres. La mère empressée l'avait abandonné depuis un moment pour suivre le mouvement. Isi demeura seul sur sa banquette. Jusqu'à ce qu'une courtisane dans la file, arrivée précisément à sa hauteur, s’élançât comme une furie sur la place vacante à côté de lui.
— Faut débarquer, exulta-t-elle.
Sous l'effet du rebond, Isi cogna sa tête contre le hublot. Il n'eut pas le temps de recouvrer ses esprits, une poignée de main toute aussi inattendue lui coupa le souffle, presqu'autant que la beauté de la courtisane occupée à mouliner pour deux.
— Moi, c'est Orlane.
Elle ne lâcha Isi que pour se pincer le nez et contenir un éternuement d’extrême justesse. Au mépris des convenances, elle ne se moucha pas. Pourtant, entre ses narines, un filet translucide et visqueux se cramponnait à grand-peine. Isi ne put s'empêcher de le regarder monter et descendre. Et remonter et redescendre.
— Friper la Cour au complet, je te tire mon chapeau. De mémoire, c'est du jamais vu ! jubila-t-elle entre deux reniflements. Je te fais un tour du propriétaire ? Promis juré, ce sera moins rasoir que la visite officielle
Hypnotisé par les va-et-vient de la goutte au nez, Isi restait interdit. Orlane s’impatienta. Elle inspira d'un trait et la morve disparut d'où elle était venue. Pour seule réaction, Isi laissa échapper une moue de dégoût bien involontaire. Orlane s'en effaroucha bille en tête.
— Tu crois que je ne te vois pas grimacer sous ta cagoule ? Si ma tête te revient pas, dis-le, on s'épargnera du temps.
— Ha... heu... non, vous... je... bredouilla Isi, se rendant compte de son impolitesse.
Il ne s’était même pas présenté.
Orlane avait une dizaine d'années de plus que lui, peut-être quinze. Difficile à estimer car ses familiarités et son allure négligée la rajeunissaient. Sa mitre penchée l'obligeait à incliner la tête en biais. Son front perlait de sueur. Quelques vestiges de vernis bleu logeaient entre ses incisives, preuve qu'elle occupait une bonne part de son temps à se ronger les ongles. Et un de ses faux-cils s'était échoué sur sa joue hâlée. Rien de tout ceci n'entachait la délicatesse de ses traits. Aucun doute sur son évaluation passée : Orlane méritait sa place à la Cour.
— Finalement tu n'as pas l'air si différent des autres, se renfrogna-t-elle.
Elle se débarrassa du faux-cil échoué d'un mouvement si expéditif qu’Isi crût qu’elle avait chassé un moustique venu la piquer au sang. Puis dans un soupir, elle amorça un mouvement de recul, prête à rejoindre le rang.
— Ex... excusez-moi madame la courtisane de la Bulle. Je ne voulais pas...
Décontenancée par la candeur de la réponse d'Isi, elle manqua de s'étouffer et éternua – 'tchioum – sans parvenir à se retenir cette fois.
— « Madame la courtisane de la Bulle ». C'est bien la première fois qu'on me la sort celle-là. Il ne manque plus qu'une révérence et le tableau est complet.
Elle rit à gorge déployée. Isi reconnut cette soudaine expression illuminée : c'était cette courtisane-là qui l'avait fixé droit dans les yeux à l'annonce du résultat de son évaluation ; elle qui avait levé son pouce en l'air ; elle encore qui s'était trouvée sous la coupe d'un chaperon sacrément costaud.
— Courtisane Amaro, cessez d'importuner le monde, grogna le chaperon en question en déboulant derrière elle. Et suivez-moi.
Sa cape vert-électrique dissimulait mal la montagne au dessous. D'aussi près, le colosse était plus qu'intimidant. Ses muscles se bandaient au moindre mouvement. Sa peau veineuse et tendue semblait sur le point de se déchirer. N'importe qui à côté de cette masse aurait fait gringalet, même Boris.
Isi recula un peu sur son siège, Orlane ne bougea pas d’un pouce. Elle essuya son nez morveux d'un revers de la main et plongea ses yeux, droit dans ceux du chaperon.
— Vas te faire luire un biscoteau, Gonflette ! le piqua-t-elle.
— Encore ce fichu nom d'oiseau ? Je vais dresser un rapport.
Il saisit – ou plutôt il écrabouilla de sa poigne de fer – un petit carnet à la reliure de cuir. Orlane observa l’objet sans se démonter.
— Pour ce que valent tes menaces... Si tu crois que j'ignore comment vous m'appelez tous dans mon dos. Moi au moins, j'ai l'honnêteté de le faire en face. Pas vrai, Gonflette ?
De nouveau touché au vif, le visage dudit Gonflette se mit à rosir. Ses veines aux tempes et au cou palpitaient de plus en plus. Ses narines frémissantes lui donnaient l'air d'un taureau prêt à charger. Il inspira longuement pour ne pas exploser.
— Gaffe à toi, mon p’tit Gonflette. Tu sais ce qu’il se passe si tu...
Cette provocation fût celle de trop. Sans laisser à Orlane le temps d’achever sa phrase, il referma son carnet d'un claquement sec, l'enfouit sous un pli de sa cape, puis il s'empara du bras de la courtisane avec autant de fermeté qu'un étau. Les traits de Gonflette étaient défigurés par la rage – ses nerfs n’étaient visiblement pas seuls à lâcher, sa figure écarlate s’était froncée à la manière d’une vieille pomme gâtée.
Il tira Orlane pour la forcer à le suivre. Elle résista, accrochée tant bien que mal à l'accoudoir, et elle lui rendit coup pour coup. Leurs gesticulations en tous sens faisaient ondoyer la banquette. Un à un, les coussins et les traversins se retrouvaient propulsés au sol. Pour ne pas subir le même sort, Isi se tassa au plus près de la paroi. S'il avait pu s'amalgamer au trompe-l'œil, il n'aurait pas hésité une seconde. Il avait assez à se préoccuper, pas besoin de se trouver impliqué dans une querelle qui ne le regardait pas.
Gonflette mit toutes ses forces dans la bataille. Il tira de plus belle. Incapable de rivaliser, Orlane capitula et se laissa tracter au sein de la file indienne, vers la sortie. Sa mitre penchée vacilla une fois de trop, et tomba. Orlane la botta du pied, ce qui la fit ricocher entre les jambes des courtisans outrés. Elle semblait se moquer royalement de la mitre comme du reste. D'ailleurs, elle tira sa révérence en dénouant de sa main libre le turban qui lui couvrait encore la tête. Son crâne exhibé était rasé de près. Orlane sourit. Fièrement. Isi crût lire sur ses lèvres dorées « On se reverra ». Elle flanqua ensuite deux coups de talon dans les tibias de Gonflette.
— Vous le paierez cher, courtisane … ouille … direction … aïe aïe … l'Étiquetage ! fulmina-t-il entre ses dents avant de disparaître avec Orlane.
Isi n’entendit d'elle qu’un dernier juron lointain, un éternuement – 'tchioum –, puis plus rien. Réflexion faite, il n'était pas sûr de vouloir la revoir : elle avait l'air d'une folle-à-lier.
Ne tenant pas à être pris à partie par un autre hurluberlu du même genre, Isi se décida à rejoindre les derniers courtisans en rang. Pour ne pas faire de vagues, il réajusta sa cagoule et veilla à poser les pieds où il fallait.
Arrivé hors de la cabine, il faillit pourtant piétiner une étrange pelote de laine jaune montée sur pattes. Celle-ci esquiva sa semelle et cavala plus avant, parmi d'autres de ses congénères. Isi n'en crut pas ses yeux. Des milliers d'automates miniatures grouillaient dans la station. Leurs bras articulés cliquetaient sur la faïence opaline, comme autant d'aiguilles de tricot entrechoquées.
Tandis que les autres courtisans cheminaient sur un tapis rouge, indifférents à une telle mécanique, Isi ne put résister à l'envie d'observer l'impressionnant défilé d'automates. Certains escaladaient des piles de cageots jusqu'au plafond. D'autres soulevaient des caisses de bois dix fois plus larges que leur corps de laiton. Isi repéra sur leur chargement, les estampilles Ravitaillement et Attention Précieux. À l'issue des Grand-messes, le tribut était ponctionné. Plusieurs allers-retours de funiculaire s'avéreraient nécessaires à l'échange des nombreuses caisses vides d'en haut contre celles pleines de marchandises d'en bas. Isi se demanda si ces petits robots étaient responsables de leur inventaire.
— Nos arachnautomates vous étonnent-ils ?
Isi sursauta. Il ignorait ce qu'étaient ces fameux racks à tomates dont on lui parlait, mais il avait reconnu la voix douce et impérieuse dans son dos. Il se retourna sur le trio de courtisans – ceux-là même qui s'étaient exprimés à la chaire tantôt.
— Pour votre gouverne : Un courtisan doit proscrire les expressions corporelles et embrasser la placidité. Texte de loi N°3318, alinéa 16-fait-4-et-12... S'étonner comme vous le faîtes finira par plisser votre front, détendre vos bajoues, et nuire à votre plastique. Irrémédiablement.
— S'étonner nuit à la plastique.
— S'étonner nuit de jour et jure de nuit.
Leur allure était aux antipodes de celle d'Orlane. Ils bombaient le torse à s'en tordre la colonne vertébrale. Leur mitre était droite, perpendiculaire à la ligne tracée par les épaulettes des capes. Leur manucure était irréprochable et leurs dents immaculées. Leur front lisse et poudré ne perlait pas. Leur nez se dressait haut, sans goutte au bout. Et les loupes montées au binocle du premier des trois grossissait son regard, révélant des faux-cils positionnés au millimètre près.
Ils étaient sans âge.
La mère d'Isi se campait à proximité. Elle dodelinait sur place en jetant des coups d'œil envieux au reste du groupe occupé à emprunter le tapis rouge et franchir le seuil d'une double porte monumentale. Grands ouverts, les vantaux de bois ciselés laissaient filtrer le fumet d'un festin qui n'attendait qu'elle.
— Ces messieurs-dame veulent te causer, informa-t-elle en rongeant son frein. Fais-nous honneur. Tes frusques sont assez gênantes à elle-seules.
Le courtisan au binocle la fit taire d'un élégant moulinet de la main.
— Ici-haut, la beauté est fonction de l'Étiquette. Elle s'harmonise, elle s'affine, elle se cultive, et elle s'ordonnance.
Ses acolytes renchérirent :
— Elle s'ordonnance.
— Elle donne un sens.
Leur visage était impénétrable, mais les gestes trahissaient une certaine appréhension en filigrane. Le premier ne pouvait se retenir de triturer la monture de son binocle. Le second ne regardait pas Isi dans les yeux. Quant au troisième, il avait esquissé un subtil pas de retrait. Isi était trop affamé pour s'en offusquer – le fumet mettait l'eau à la bouche – et les laissa poursuivre.
— En cela, nos arachnautomates sont déclarés d'intérêt cosmétique. Saurez-vous en deviner la raison ?
— Devinez leur raison d'être.
— Résolvez la devinette.
De concert, une centaine d'automates se rua dans leur direction. Isi souleva le bas de son long manteau pour éviter qu’ils ne s'y prennent les pattes. Ceux-ci avaient l'air de savoir où et comment se positionner, car ils anticipèrent chacun des bonds de surprise de la mère sans qu’elle n’en écrasât un seul. Ils pénétrèrent à l'intérieur de la cabine du funiculaire tout juste vidée du dernier occupant. Maintenant qu'Isi en voyait un si grand nombre à proximité, la ressemblance avec le Mètre était flagrante : chacun d'eux en était la copie miniature ; à une différence près, ceux-ci n'avaient pas six bras mais huit.
— Ils... ils chargent des choses ? proposa Isi, la tête à son ventre vide plus qu'à la concentration.
Les arachnautomates s'organisaient en effet par petits groupes, soulevaient les banquettes molletonnées et les imbriquaient entre elles, de manière à dégager le maximum d'espace.
Les trois courtisans le corrigèrent du tac au tac.
— Ils délestent au contraire... Dans le cas présent, ils anticipent le retour du Mètre. Car celui-ci, en raison de sa taille, ne peut entrer dans la cabine que si la configuration le lui permet. Un homme s'y casserait la tête et les reins, eux se jouent des trivialités insolubles. Les arachnautomates laissent au courtisan le loisir nécessaire à la monstration de ses attributs. Texte de loi N°11, alinéa 9-fait-7-et-2.
— S'ils délestent, c'est dans l'ordre des belles choses.
— Le désordre provoquerait le relâchement.
— Le relâchement entraînerait l'apparition de rides.
— De ridules.
— Et d'une infinitude de sillons disgracieux.
— Nous abhorrons les rides.
— Nous abhorrons les ridules.
— Nous abhorrons le disgracieux.
— Il ferait beau voir que le désordre s'invite ici-haut.
— L'entendez-vous aussi ?
Isi ne sut quoi trop répondre à ce monologue choral. Il chercha une aide secourable auprès de la mère. Elle était trop absorbée par l'appétissant fumet. Alors Isi opina d'un mouvement indistinct de la tête qui ne signifiait ni oui ni non. Le courtisan au binocle s'en contenta et dévoila son plus beau sourire.
— Nous sommes les Beaux-Parleurs, porte-paroles de la Cour.
— Les Beaux-Parleurs de la Cour.
— Beau discours et belles paroles.
Le Beau-Parleur au binocle leva sa main. Quelqu'un à l'écart n'attendait que ce signal pour les rejoindre. Isi reconnut aussitôt la carrure massive de Gonflette.
— Ce charmant monsieur vous conduira à vos appartements.
— Jusqu'à vos appartements.
— En aparté.
Gonflette contracta ses pectoraux et dressa le nez dans une position proche du garde-à-vous. Le Beau-Parleur au binocle s'approcha de lui, s'autorisa à fouiller dans un repli de sa cape – le chaperon resta cabré –, en sortit le carnet et un stylographe. Il y encra quelques instructions.
— Messieurs-dame, s'autorisa la mère. Sans vouloir être impolie, nous n'allons pas manger avec les autres ? C'est que ça sent rudement bon.
Les Beaux-Parleurs ne lui prêtèrent aucune attention. La mère s'en formalisa et se tourna vers Isi.
— Dis quelque chose, toi.
Isi n'était pas habile en négociation mais il avait faim également. Il essaya de prendre son parti.
— Hum. On m'a parlé d'une visite officielle.
Le Beau-Parleur au binocle haussa les sourcils si haut que son front lisse se plissa comme un accordéon. La brusque apparition de ces rides profondes mit à mal le ressort du pince-nez. Le binocle s'échappa et se brisa au sol avant que le courtisan n'eût la présence d'esprit de le rattraper. Il était de toute façon trop occupé à enfoncer ses ongles manucurés dans le cuir du carnet. Isi se reprit, terriblement gêné d'avoir provoqué cet incident :
— Je... j'ai peut-être mal compris.
Il n'y eut plus qu'un silence pesant, à peine interrompu par les cliquetis et les bruits de balayette d'un arachnautomate-nettoyeur venu ramasser les bris de verre, et les exercices de respiration méditative des deux autres Beaux-Parleurs. Sans doute craignaient-ils de s'oublier à une expression défigurante semblable.
Le Beau-Parleur sans binocle plaça sa paume à plat sur son front distendu, et tira en arrière pour le re-lisser. Peine perdue. La peau resta toute froissée. Il ne dissimulait désormais plus ni le poids de son âge, ni celui de ses tracas.
— La courtisane Amaro l'a approché, expliqua Gonflette. Pas longtemps, je vous assure.
— Vous aviez des consignes.
— J'ai fait tout comme, monsieur. Pour preuve, je les ai écrites noir sur blanc dans mon carnet pour ne pas les oublier... Mais vous savez comme elle est. À n'en faire qu'à sa...
Gonflette s’étrangla. Isi crut le gaillard à deux doigts de se friper à son tour, tant ses épaules fuyantes et ses bras tremblants ne lui donnaient plus du tout l'air indestructible. Le Beau-Parleur sans binocle s'en émeut et ne l'accabla pas davantage. Il demanda à ses acolytes :
— Est-ce que l’un de vous a encore du Bel Embrun ? J’ai inhalé ma réserve au complet lors des Grand-messes.
— La mienne est vide hélas.
— La mienne tout autant.
Y voyant l’occasion de se racheter, Gonflette s’autorisa à brandir un inhalateur de poche en cuivre.
— Tenez monsieur. Je me suis réapprovisionné après avoir déposé la courtisane Amaro à l’Étiquetage, confessa-t-il. Elle a le don de me mettre en rogne, je ne l'ai qu'à peine utilisé.
Le Beau-Parleur sans binocle s’en saisit d’un geste aussi vif que vorace. Il en porta l’embouchure à ses lèvres, pressa le bouton et inhala longuement. Après quoi, il tira le lobe de ses oreilles vers l’arrière, à s’en faire mal. L'un puis l'autre. Sa peau se retendit, ses rides s’effacèrent. Tout lisse.
Isi se demandait par quel prodige cette pulvérisation pouvait avoir un tel effet. Dans les rues de la cité, il avait entendu courir toutes sortes de rumeurs sur des produits cosmétiques révolutionnaires, si précieux qu'on les mettait à l'abri dans des coffre-forts. Rien qui n’eût à voir avec les crèmes qu’il avait dérobées jusque là.
Le Beau-Parleur sans binocle jeta l’inhalateur vide par dessus son épaule – l’arachnotaumate-nettoyeur le récupéra avant d’aller balayer d’autres saletés plus loin – et il posa une main prévenante sur l'épaule d'Isi.
— Mademoiselle Amaro n'éprouve aucune considération pour l’Étiquette et elle cause du tort plus souvent qu'à son tour.
— Elle cause du tort.
— Et le tort ride.
— La joie ride.
— Le chagrin ride.
— La surprise ride.
— La colère ride.
— Les amours rident.
— Et l'effroi ride plus encore.
— L'effroi est plus primaire.
— Plus imprévisible.
— Plus imprimable.
— Et il ferait beau voir que les rides s'impriment ici-haut.
Le Beau-Parleur sans binocle rendit le carnet à Gonflette. Sa voix avait perdu tout son miel.
— Il a été entendu pour la placidité de tous, qu'un protocole alternatif se justifiait. Croyez bien que ce n'est pas de gaieté de cœur que nous vous faisons conduire à vos appartements, mais il ne peut en être autrement.
Sur ces mots, il fit un ultime moulinet de la main pour clore l'entrevue. Le trio tourna les talons dans un mouvement de cape. Et Gonflette relâcha son garde-à-vous, indiquant à la mère et à Isi qu'il était temps de se mettre en chemin.
Ils ne défilèrent pas sur le tapis rouge, et ils ne franchirent pas plus la double porte magistrale. À la place, ils s'engagèrent par un étroit passage dérobé, à l'ombre d'une haute pile de caisses. Isi songea amer que toutes ces manœuvres et ces belles paroles tenaient moins de la belle-venue que de la mise au secret.
Un chapitre dans lequel il ne se passe pas grand chose. Les courtisans auraient pu lui annoncer ça direct à la descente du funiculaire, puis l'amener avec eux.
J'aime bien les trois courtisans. On dirait un peu une ambiance à la BD la Nef des Fous. Tu peux faire qu'un d'eux répète en disant n'importe quoi pour un aspect un peu comique.
Mes notes :
"Je t'ai dit cent fois d'arrêter avec ce nom d'oiseau là ! Je ne sais pas ce qui me retient de.."
> Il devrait riposter avec un autre surnom ?
"Juste assez pour découvrir le spectacle qu'on lui avait soustrait à la vue jusque là. La station du funiculaire était intégralement dallée d'une resplendissante faïence opaline."
> Cette description-ci devrait venir avant, quand il arrive en funiculaire puis descend. Pourquoi la caser ici, longtemps après ?
"Le clou du spectacle demeurait ce qui les manipulait."
> Je polirais un peu, par exemple : "Isi manqua de trébucher sur ce qui lui semblait être une pelote de laine vivante. Il écarquilla les yeux. Jamais il n'avait rien vu de tel. D'innombrables automates grouillaient dans la gare. Avec leurs grosses pinces articulées, ces crabes en laiton s'emparaient des valises de courtisans indifférents ou hissaient sur leur dos des caisses dix fois plus larges qu'eux. Leur va-et-vient créait un bruit métallique incessant."
"Isi fut ramené à la réalité par le bruit d'une rature sur du papier."
> Est-ce si silencieux qu'il peut sursauter avec un bruit de stylo sur le papier ? Avec tous ces automates, tous ces gens ?
Pourquoi Malabar ? Ça n'a pas de lien avec le nombre d'or. Malabor ?
"de ses automates en étaient la copie miniature."
> Avec les pistons, les tuyaux ? Mais le Mètre n'avait pas de pinces, si ?
"Nos arachnautomates sont d'une efficacité déconcertante, n'est-il pas"
> Je regrouperais les infos. Là Isi décrit les automates, puis il se passe autre chose, puis on revient aux automates. Ça crée des sortes d'allers-retours narratifs. Je regrouperais les idées ensemble pour ne pas se répéter
"Personne ne quitte la Bulle d'Or. Jamais."
> Des courtisans sont pourtant venus assister à la Grande Messe à la Nappe.
"Il fallu"
"Aussi il tourna les talons, sans un mot, et s'engagea dans le couloir obscur à la suite de sa mère et de l'escorte toute en muscles."
> La fin du chapitre n'est pas fracassante. Faudrait un truc punchy qui pousse à tourner la page.
"Isi attend dans le hall de la gare. On lui apprend qu'il va être jugé. Un chapitre dans lequel il ne se passe pas grand chose. Les courtisans auraient pu lui annoncer ça direct à la descente du funiculaire, puis l'amener avec eux."
>
Ici, les courtisans l'auraient fait ainsi, si Orlane ne s'en était mêlée. Encore une fois, la présence d'Orlane est importante. Elle devient un personnage majeur du récit, je veux que son entrée marque.
À noter qu'Isi est "jugé" sans être présent à son "procès". On le cantonne à ses appartements jusqu'à la délibération.
L'information sera appuyée au chapitre suivant. Mais ce n'était peut être pas clair.
"J'aime bien les trois courtisans. On dirait un peu une ambiance à la BD la Nef des Fous."
>
Oui, on est sur du burlesque. Je voulais un trio de "clowns" dangereux et répugnants. J'ai toujours été fasciné par les antagonistes de ce type. Leur absurdité peut les rendre d'autant plus inquiétants.
"Tu peux faire qu'un d'eux répète en disant n'importe quoi pour un aspect un peu comique."
>
J'en prends note. L'idée est intéressante.
"Il devrait riposter avec un autre surnom ?"
>
Elle a effectivement pas mal de surnoms elle-aussi - ils seront révélés dans 2/3 chapitres. Mais je trouve plus mesquin et lâche qu'on les dise dans son dos.
"Cette description-ci devrait venir avant, quand il arrive en funiculaire puis descend. Pourquoi la caser ici, longtemps après ?"
>
Pour moi, avant ils courent (Isi est entraîné, son long manteau traîne par terre) donc une description détaillée n'a pas de sens. Il est forcément préoccupé par la personne qui l' "enlève" et à ne pas trébucher.
Mais peut-être que tout est à revoir. J'avoue que l'entrée me laisse circonspect tant j'ai d'infos à donner.
"Est-ce si silencieux qu'il peut sursauter avec un bruit de stylo sur le papier ? Avec tous ces automates, tous ces gens ?"
>
Pas faux. Je note.
"Pourquoi Malabar ? Ça n'a pas de lien avec le nombre d'or. Malabor ?"
>
C'est un surnom. Tout comme Gonflette, le second colosse.
À noter que je me suis posé la question de fusionner les personnages en un seul colosse. Je n'ai pas tranché.
"de ses automates en étaient la copie miniature.
Avec les pistons, les tuyaux ? Mais le Mètre n'avait pas de pinces, si ?"
>
C'est plus l'allure générale qui est semblable. Forcément il y a quelques variations mécaniques liées à l'échelle.
Le Mètre a bien des pinces :
"Son corps de laiton surmonté d'une série de tuyaux dressée à la verticale – en escalier – en frôla l'encadrement des portes. Ses huit bras articulés se déplaçaient à la façon d'un arachnide géant."
"Je regrouperais les infos. Là Isi décrit les automates, puis il se passe autre chose, puis on revient aux automates. Ça crée des sortes d'allers-retours narratifs. Je regrouperais les idées ensemble pour ne pas se répéter"
>
Je note.
"Personne ne quitte la Bulle d'Or. Jamais.
> Des courtisans sont pourtant venus assister à la Grande Messe à la Nappe."
>
C'est là que je me rends compte que le chapitre supprimé d'Orlane avait du bon. On comprenait qu'elle était mise sous escorte de chaperons pour qu'elle ne puisse s'enfuir.
Ici, les courtisans ne peuvent pas quitter la Bulle, sauf pour la cérémonie des Grand-messes - à mon sens, ils n'en demeurent pas moins coupés de la cité. Ils sont sur leur estrade, et ne peuvent pas rendre visite à leurs proches.
Il va falloir que je trouve une formulation plus claire.
"La fin du chapitre n'est pas fracassante. Faudrait un truc punchy qui pousse à tourner la page."
>
Peut-être que...
c'est à ce moment-là qu'Orlane devrait le choper ? Limite, ça me donne envie de te filer le chapitre suivant pour voir comment tu tripatouillerais ça.
C'est vraiment une entrée qui me donne du fil à retordre. Car c'est un nouveau monde qui s'ouvre et donc des infos partout, et le risque de s'y noyer hahaha
Mais tes remarques me font cogiter dans le bon sens. C'est archi-bienvenu !
Encore merci pour ta lecture et tes retours.
Je ne sais pas quand je posterais la suite, car j'ai bien envie de tout triturer encore et encore. Hahaha
Mais elle arrivera. ^^
À bientôt
Artichaut
Je me demande si je ne devrais pas faire intervenir Orlane avant l'apparition du trio de "perroquets".
Isi est assis face au hublot. Il attend que ça se passe.
Orlane traverse l'allée, encadrée des colosses devant et derrière elle. Et sans prévenir, elle s'assied entre Isi et la mère, se présente brièvement, et un des colosses la contraint physiquement à les laisser tranquille.
Le trio n'apparaîtrait alors qu'au moment de la sortie d'Isi, dans la station.
> J’avais pas compris que c’était deux personnages différents. Pour moi, c’était un perso avec deux surnoms 😊
« C'est plus l'allure générale qui est semblable. Forcément il y a quelques variations mécaniques liées à l'échelle.
Le Mètre a bien des pinces “
> J’allongerais un peu cette description en y mêlant les émotions d’Isi. Après tout, il s’en approche et pourrait flipper d’entrer là-dedans. Je modifierais un peu ce passage pour faire monter la sauce lorsque c’est le tour d’Isi (là tu peux ralentir un peu le rythme à mon avis)
« On comprenait qu'elle était mise sous escorte de chaperons pour qu'elle ne puisse s'enfuir. »
> T’as toujours temps de le montrer après. Elle aussi pourrait être reconduite à ses appartements par une escorte une fois revenue, tout comme Isi ? Isi pourrait se demander pourquoi. Enfin, c’est qu’une idée, je ne sais pas encore ce que tu nous réserves avec Orlane.
« Limite, ça me donne envie de te filer le chapitre suivant pour voir comment tu tripatouillerais ça.”
> oui lance toujours 😊
« je ne devrais pas faire intervenir Orlane avant l'apparition du trio de "perroquets". »
> Tu peux aussi caser une courte description d’elle lorsqu’elle entre dans le théatre avec les autres ?
« Et sans prévenir, elle s'assied entre Isi et la mère »
> Je te suggérais quelque chose de similaire dans mon précédent commentaire 😊
>
Si c'est pas la confirmation du fait qu'il faut que je les fusionne, ça ^^
"J’allongerais un peu cette description en y mêlant les émotions d’Isi. Après tout, il s’en approche et pourrait flipper d’entrer là-dedans. Je modifierais un peu ce passage pour faire monter la sauce lorsque c’est le tour d’Isi (là tu peux ralentir un peu le rythme à mon avis)"
>
Je note la remarque.
"Limite, ça me donne envie de te filer le chapitre suivant pour voir comment tu tripatouillerais ça.
oui lance toujours"
>
Il est loin d'être parfait. Je pense que niveau longueurs, répétitions lexicales, et surexplications, ça doit dépoter.
Je n'aimerais pas que ça te tombe des mains non plus.
Je vais au moins le relire une fois. ^^
"Tu peux aussi caser une courte description d’elle lorsqu’elle entre dans le théatre avec les autres ?"
>
Il y a une courte description d'elle lorsqu'Isi est sélectionné :
"Restée un peu à l'écart des groupes, l'une d'entre eux – chaperonnée par deux colosses tout en muscles – couvait Isi du regard. Sous son teint mat et sa mitre bizarrement inclinée, cette courtisane-ci affichait l'expression d'une véritable illuminée."
Peut-être n'est-elle pas assez marquante ? Je peux ajouter le fait qu'un colosse la maintienne par le bras pour taper dans l’œil du lecteur ? Car après tout, il est tout à fait dans son tempérament qu'elle profite de la confusion pour s'échapper.
Me revoilà pour la suite. J'ai lu les deux parties de ton chapitre et je te fais un retour groupé !
Plusieurs remarques :
- J'ai trouvé le début du chapitre un peu long (la partie 1) : j'ai bien cru qu'il allait falloir porter Isi hors de la cabine pour qu'il la quitte ! Je suis assez vite parvenue à comprendre son ressenti (arrête-moi si je me trompe), un refus catégorique d'avancer pour retarder au maximum ce qui allait être sa nouvelle vie, du coup l'insistance m'a semblé un peu exagérée.
- Je suis un peu surprise par le comportement d'Orlane, que je trouve assez enfantin. Ce n'est pas négatif, mais je me demande comment, alors qu'elle est dans la trentaine, et en étant enfermée année après année dans la même lassitude imposée par son mode de vie, elle parvient à garder cette étincelle très enfantine. Je me projette peut-être un peu parce que je suis de cet âge-là, mais je doute que si je devais être enfermée dans un espace auquel je n'adhère pas, je puisse rester aussi joviale et espiègle.
- Détail de forme : "(Il la défiait très clairement. Attendu qu'elle ne répliquait pas, il ajouta)" -> je ne suis pas fan de la parenthèse, je trouve que ça coupe un peu le fil. J'aurais préféré deux répliques distinctes ici, avec une vraie narration au milieu.
- "Certains l'estiment légitime, d'autres non. (...) Voter, et réordonner." -> ce passage où le trio "menace" Isi en lui laissant entendre que sa place n'est pas encore acquise, je t'avoue qu'il m'a laissé perplexe, à plusieurs niveaux. Par rapport à Isi tout d'abord : je me dis, qu'est-ce que ça peut bien lui faire à lui ? Pas certaine que ça le gène beaucoup, il préfèrerait clairement retourner chez lui avec Lorette. On voit que ça embête beaucoup plus sa mère, mais c'est difficile de compatir ici, elle est tellement déplaisante...
Puis à un autre niveau, je me demande si c'est pour faire "durer le plaisir". Est-ce la trame de cette partie ? D'évaluer si Isi a ou non sa place à la cour ? J'ai du mal à imaginer Isi se battant pour garder sa place, donc je ne suis pas certaine que ça m'emballe beaucoup.
- Concernant le bétel : je ne connaissais pas et je suis allée chercher sur internet pour découvrir cette plante. Après plusieurs articles parcourus, la principale chose que j'en ai retenu, c'est que ça faisait plutôt des dents noires que des gencives rouges. Mais bon, c'est du détail, et je me dis que ça n'est pas forcément la même variété que celle que tu décris dans ton histoire en soi. Mais je me demandais si l'inspiration était la même ! J'aurais bien aimé en savoir un peu plus à travers ce chapitre qui porte le titre de cette plante.
- "Un géniteur n'est qu'invité ici-haut.
(...)
— Génitrice, tu n'es qu'une invitée.
— Invitée à s'effacer."
Je trouvais ces répliques x3 un peu longuée, mais j'ai beaucoup aimé celle-ci parce qu'elle développait magnifiquement le propos avec le "invitée à s'effacer". En comparaison, les autres étaient un peu moins marquantes, un peu moins mordantes.
Par ailleurs, ce trio est TRES présent dans ce chapitre. Est-ce pour les instaurer en tant que nouveaux antagonistes de l'histoire ?
Tu restes toujours très agréable à lire et j'adhère à ton récit, mais je reconnais que je me demande un peu ce qui va relancer l'histoire. Je viendrai évidemment le découvrir avec plaisir !
À bientôt, passe une bonne journée :)
Merci de ton retour et de ta lecture.
Tu as enchaîné les chapitres ^^
Ici, tu arrives sur des chapitres qui n'ont pas eu beaucoup de retours donc peu de réécriture. Pas surprenant que tu y trouves des longueurs et des petites incohérences, j'en prends note et je les corrigerais.
J'envisage d'ailleurs de ne pas poster immédiatement les chapitres suivants pour prendre le temps de les travailler plus.
Pour ce qui est d'Orlane, elle est surexcitée car elle retrouve en Isi ce qu'elle a perdu de La Nappe. Moi je me rappelle du premier morceau de camembert à mon retour de deux ans de vie à l'étranger, j'étais ravi et excité. C'était disproportionné comme réaction. Ce n'était rien de plus qu'un camembert de grande-surface bateau haha.
C'est cette même excitation au fond. Un peu excessive et euphorique.
Je verrais à réajuster ça pour que ça ne fasse pas gamine, ce n'est pas le but non plus.
Pour ce qui est de "réordonner", je me rends compte que l'enjeu n'est pas clair. Évidemment qu'ils ne vont pas laissé Isi regagner La Nappe comme si de rien n'était.
S'ils réordonnent, c'est qu'ils estiment qu'il y a eu anomalie. C'est comme les tâches que l'automate essuie, une anomalie ça s'efface totalement. Ça s'éradique. S'ils réordonnent, Isi subira le même traitement.
Je vais donc expliquer ça davantage.
Le bétel - pour en avoir vu en vrai et goûté - c'est vraiment rouge. Plus c'est frais, plus c'est vif. Et ça fait saliver horriblement. C'est assez peu glamour tout ça, j'en conviens. Après peut-être qu'il existe des mélanges différents.
Je n'ai pas voulu donner toutes les explications immédiatement. Car je compte en faire un élément utile à l'intrigue à un moment donné.
Encore merci.
Bonne journée à toi-aussi
Écris à ton rythme, le plus important c'est toujours que ça te plaise à toi ! Je serai fidèle au poste quand tu sortiras ton prochain chapitre :)
Tant que j'y pense.
Question : est-ce sans le chapitre 8 sur Orlane, tu penses que tu aurais entrevu son personnage sans difficulté ? Ou même que tu l'aurais préféré sans avoir le background ?
J'envisage de garder les infos du chapitre 8 pour la suite, et de les replacer au compte-gouttes lorsqu'elle se présente plus longuement à Isi. Mais comme j'ai l'impression que dans le chapitre 9, on peut perdre le fil un peu facilement, je me tâte aussi. Pas facile comme dilemme. ^^
Juste pour que tu saches, j'ai mis à jour le chapitre en tenant compte de tes remarques, et de celles de Makara.
- Le chapitre 8 va sauter et les infos réparties au fil des prochains chapitres.
- Le bétél n'est plus apparent. En réalité, je l'ai caché sous un grillz. Histoire d'aller plus vite à la confrontation et de retirer les mentions d'épidémie qui allongeaient la sauce pour rien.
- Et les enjeux sont explicites surtout. Isi ne peut pas retourner à la Bulle, c'est acté par le trio. Voici l'échange le plus important ajouté :
— Je vais pouvoir retourner à La Nappe alors ? demanda prudemment Isi, sans parvenir à cacher totalement sa joie.
Les trois courtisans pivotèrent vers lui, amusés.
— Par les tout-puissants Bellissimes, certainement pas ! Personne ne quitte la Bulle d'Or. Jamais. Ce serait contraire à l'étiquette.
— Mais alors quoi ?
— Alors, il serait malavisé pour le moment de vous afficher publiquement ici-haut. Ça ferait jaser.
Tout en parlant, le courtisan au monocle s'approchait des deux colosses au garde-à-vous, glissant sur le sol comme un serpent en chasse. Il s'autorisa à fouiller dans le repli de la cape de Malabar, en sortit le bloc-notes et le stylographe, et y encra quelques instructions à leur intention.
— Ces messieurs vous conduiront à vos appartements. La longueur de votre séjour là-bas dépendra de l'issue du vote. D'ici là, discrétion et vigilance.
***
Pour le reste, je pense que tu pourras enchaîner avec la suite sans souci quand elle arrivera.
À bientôt
Artichaut
Remarque sur le titre "les dents diamantées", "de diamant" me paraît plus évocateur ! :)
À bientôt et merci pour la précision !
Je le changerai sûrement quand je trouverai mieux.
"Rouge Bétel" avait plus d'impact, mais il part en titre de chapitre 10 du coup.
Un peu de recyclage ^^
J'ai décidé de transformer les formules de politesse avec "belle/bel/beau" plutôt que "bon" ou "bonne" ou "bien".
Je trouve que ça donne un petit cachet esthétique aux dialogues. Et je trouve que ça renforce le mépris des courtisans quand ils emploient ce genre d'expressions avec Isi.
J'ai trouvé cette seconde partie de chapitre un peu longue (après la lecture sur ordi...).
Je pense que tu pourrais un peu simplifier (en particulier sur les trois machouilleurs sur lesquels tu insistes beaucoup).
Le surnom "Malabar" me paraît un peu trop proche de notre monde. Peut-être pourrais-tu trouver autre chose ?
Les dialogues sont très bons, j'ai beaucoup aimé les répliques de la mère, on la reconnaît bien ainsi que les répliques du trio qui m'ont rappelé Dupont et Dupont. On s'imagine bien l'endroit avec tes descriptions et ces petites araignées mécaniques (ça m'a encore évoquée Chihiro). Est-ce une vraie inspiration de ta part ?
Je suis intriguée par le Betel et ses actions... D'où cela vient-il, pourquoi le trio en sont-ils addicts ?
Bon, j'ai toujours hâte de découvrir la suite et de voir comment Isi va se débrouiller dans cet univers rutilant !
A bientôt :)
Mak
Encore merci pour ce retour. Tu as tout enchaîné, j'espère que c'est bon signe haha.
Pour ce qui est de la longueur et de mon insistance sur le trio des bétels, je verrais comment la condenser. J'insiste car ce trio (qu'on découvre à peine) sera un des piliers de cette seconde partie. Je voulais être certain qu'on en ait une image précise. Peut-être que j'en ai trop fait, en effet.^^
Je suis content que tu aies apprécié les dialogues, j'ai dû les réécrire des dizaines de fois pour trouver la tournure naturelle. Et effectivement cet aspect "perroquet" du trio est très cartoon / BD. J'aime tourner en dérision les choses.
Quant aux araignées mécaniques, ce n'est pas du tout une inspiration de Chihiro. J'ai toujours été fasciné par la capacité de ses animaux à grimper partout, très vite, y compris au plafond. Je me suis dit qu'en faire des automates serait très pratique pour éviter les collisions avec les humains. C'est parti de là. ^^
Pour le bétel, c'est une drogue douce qu'on trouve en Asie, un peu comme le tabac sauf que ça se chique. Et ça donne les dents rouges. Je n'ai rien inventé. Mais j'ai découvert ça au cours d'un voyage là-bas et l'image m'a marqué.
Tout ça sera bien plus détaillé au cours des prochains chapitres.
Encore merci pour ce retour et pour ta lecture fidèle.
À bientôt
Artichaut
"Pour le bétel, c'est une drogue douce qu'on trouve en Asie, un peu comme le tabac sauf que ça se chique."=> Purée, je suis vraiment une quiche en drogue XD
"Mais j'ai découvert ça au cours d'un voyage là-bas et l'image m'a marqué."=> Découvert, découvert... Tu as testé alors ? :p
"Encore merci pour ce retour et pour ta lecture fidèle."=> mais de rien, c'est toujours un plaisir de suivre ton histoire!
À bientôt,
Mak'