BORIS THE KING

Un Prime Minister avait été admis en soin intensif. Une partie des lecteurs du Times avait pensé au karma en s’endormant. Puis, il était sorti de l’hôpital. Dans la même année, Boris avait bouclé le BREXIT et mis KO le COVID. Le mec avait des super pouvoirs. Et même après avoir géré la crise comme s'il avait organisé un barbecue avec ses potes, l'opinon britannique lui restait fidèle. Si seulement, il pouvait ressusciter John Lennon et Louis de Funès, le monde serait certainement plus vivable.

En attendant, chacun avait dû purger son confinement, condamné à deux mois de maison ferme avec une heure de promenade quotidienne. Du latin cum, « avec », et finis « limites ». Avec limites. Le lockdown outre manche. Le Beschränkung de l‘autre de côté de feu la ligne Maginot. Peut-être y avait-t-il eu moins de morts en Allemagne, car le mot Beschränkung avait été mieux choisi, certainement plus dissuasif. Achtung Beschränkung ça en imposait, c'est sur. Même la mort avait eu la trouille. Le confinement donc. Qui finira peut-être par s'écrire avec une majuscule. Ce fut le Confinement comme ce fut la Collaboration (4 ans), l‘Occupation (4 ans) ou encore la Terreur (10 mois) mais aussi le Summer of love (4 mois).

L'été arrivait en effet. Tout le monde allait s'envoyer en l'air. Boris rageait intérieurement de ne pas pouvoir en profiter lui aussi. Mais sa femme venait d'accoucher. Et les morts continuaient d'affluer. Jusqu'en septembre au moins, il devait rester exemplaire. Mais Vladimir l'avait invité à Ibiza. Dans le palais sous-terrain! Il décida que si la situation sanitaire s'améliorait, il irait malgré tout. ll l'avait bien mérité  for God's sake !