Chanson d'air chaud

Que de bourgeons son âme a cloqués cet hiver.
Il s'est fait un sang d'encre. Il s'est fait de la bile
Pour les hibernations de ses amours impaires.
Mais tout reprit son cours quand vint un jour d'avril.

Les jours ont resurgi
Comme l'amour au creux du ciel.

Quand vient potron-minet les amants font cavale
Sur la route des mers où les cœurs prennent voiles
Et radeaux de fortune. Ici c'est l'éphémère
Qui tient lieu de gondole aux sauvés de l'hiver.

Les oiseaux migrateurs
Sont revenus à tire-d'aile

Tant que le chant dura - celui des barcarolles,
S'ouvrirent les chemins du possible et prospère
Calme des amoureux tout mués de corolles
Sur l'arche de leur flore et sous l'aube incendiaire.

Ça dura la saison
- Et ce fut de loin la plus belle.

Quand vient du même coup l'effrayant crépscule
La houle des flots noirs, la mort des canicules,
Est-ce la fin pour eux, quand la saison se perd
En ces torrents d'ennuis qui précèdent l'hiver ?

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