Cela faisait des heures que je marchais dans cette forêt. Je me sentais fatigué, n'ayant aucune nouvelle des filles, cela m'inquiétait.
Et pour couronner le tout, des crampes m'empêchaient de marcher à l'allure que je voulais.
Je me souviens pourtant que lorsque je me préparais à mes compétitions de natation, je n'avais pas autant de crampes. Ne devrais-je pas avoir moins de crampes que quand je m'entraînai ? Surtout que je n'ai fait que marcher, c'est une dinguerie.
Crac.
Est-ce que j'étais suivi ? Où est-ce seulement mon imagination ? Le mieux que je puisse faire, c'est de continuer ma route à travers les arbres. Jusqu'à trouver un endroit où surprendre la personne. Non, faut que j'arrête, tout ça m'a rendu paranoïaque.
– Lucas ?
Je ne pus m'empêcher de me figer sur place. La voix m'était familière, mais cela pourrait être un piège. Ne serait-ce pas Andrew ? Merde, comment savoir ? Devrais-je me retourner ou fuir ?
– Tu doutes de qui c'est ?
– Donnez-moi une preuve que je vous connais.
J'étais méfiant, qui ne pourrait pas l'être ?
– Te souviens-tu de quand tu étais caché sur le balcon d'Élie, et que tu avais rajouté le rideau pour te cacher. Mais que ton pied dépassait ?
Je me retournai voyant Andrew, ainsi que les soldats rubys. Accompagner des soldats loups du royaume d'Alianord.
J'essayais de parler sans bégayer. Ce qui fut un échec.
- Dé...désolé...
– Ne t'en fais pas, nous n'avions aucune chance...
Il passa son bras par-dessus mes épaules. Depuis quand nous étions aussi proches ? Je ne fis rien, le laissant faire.
Eliénor.
– Dernière question : Pourquoi appelez-vous Lucas, Lulu ?
– Humm, pour l'énerver, bien sûr. Ses réactions sont tellement drôles, et puis j'aime bien.
Sa voix était tellement arrogante, que j'aurais aimé lui en mettre une.
Quelques minutes passèrent, l'ennui était de retour.
– Vous-êtes là ?
– Oui, qu'y a-t-il ?
Il avait l'air blasé.
– Quand comptez-vous me sortir d'ici ?
– Hummm, je ne sais pas. Jamais sans doute.
Qu'est-ce qu'il m'énerve !
– Ce n'était qu'une petite blague, princesse. Mais vu la tournure des événements, je ne crois pas que tu pourras te déplacer à ta guise. Et qui sait, je pourrais te remettre dans le droit chemin avec une punition ?
Il prenait plaisir à dire ça.
– Vous êtes complètement taré, le vieux.
Un rire résonna à la suite de ma phrase. Comment peut-il trouver ceci drôle ?
Mes yeux devinrent lourds, commençant à se fermer petit à petit sans que je soit fatiguée ni que je le fasse de mon plein gré.
Une lumière puissante me forçant à ouvrir les yeux. Un bras puissant fut tourné. La douceur de sa peau et des draps était tellement chaleureuse. Ma tête se retrouvant sur une surface dure et chaude : son torse.
Cependant, ce rapprochement physique me mettait terriblement mal à l'aise. Pourquoi faut-il qu'il aime autant me toucher ?
– Réveiller, princesse ?
– Taisez-vous, votre voix me rend mourante.
Il poussa un soupir amusé.
– J'espère au moins que je ne vais pas m'ennuyer ici.
– Sinon, que ferait-vous ?
– Vous le regretterez, et ôtez vos sales pattes de moi !
– À ce que je sache, c'est mon lit.
– Et, à ce que je sache, on doit se marier, donc cela devient aussi mon lit. Même si techniquement, je dois avoir ma propre chambre.
– Au et à propos de ceci, vous n'en aurez pas.
– Vous ne pouvez pas faire cela !
– C'est mon royaume, ma chambre, mon château.
L'arrogance dans sa voix se changea en menaces.
- Mais...
– Taisez-vous.
Son ton mettait fin à la discussion.
La tension était palpable.
Comment ose-t'il ? !
– Un instant !
Il tourna légèrement la tête, arrêtant d'appuyer sur la poignée de la porte.
– Je vous écoute.
– Je veux des combinaisons !
– Certainement pas.
Il passa la porte, me laissant seule. Si c'est ainsi, je ne mangerais plus, il sera donc obligé d'accepter tout ce que je lui demande.
Plusieurs heures plus tard.
Je m'ennuyais à en mourir. Je ne pouvais même pas visiter le palais, le garde refuse catégoriquement tout ce que je demande.
Une idée soudaine me vint à l'esprit : pourquoi ne pas aller déranger certaines personnes. Je descendis du lit me précipitant vers la porte pour la centième fois de la journée.
À ma vue, le visage froid du garde s'assombrit, il soupira exagérément.
– Que se passe-t-il cette fois-ci ?
– J'aimerais voir...
Ce mot me dégoûtait au plus point. Me donnant envie de vomir.
– Voir ?
Pour la première fois, il me répondait après une de mes demandes !
- Mon... futur... mari...
Son visage se crispa, suivi de son corps entier. Un Hyenora ressemblant à un gros chat noir se montra. Le souvenir d'un échange avec un habitant de Nari, la capitale de mon royaume, me revenant : c'était un garde étrange venant d'une région exotique. Il m'avait décrit cet animal et m'avait donné son nom. Comment se nommait-il ?
« un panta noir ? »
« un pantin noir ? »
« un tapanoir ? »
– C'est un panta...
Ma voix ce faisait hésitante.
– Cette une panthère noire. Et non un tapanoir ou encore un pantin noir...
Sa voix était glaciale et pleine de jugement.
Je sentis mes joues s'enflammer.
– Passons... Pourquoi est-elle là ?
– Croyez-vous vraiment que je vais juste me promener avec vous dans le Palais Royal ?
Sa voix était emplie de sarcasme.
Nous traversons un grand hall, possédant des moulures au plafond. Des chandeliers en or tombaient avec magnificence, décorés de pierres d'un noir des plus profonds.
– Dites, ce sont des diamants, c'est une pierre accrochée au chandelier ?
– Ce sont des émeraudes de notre royaume.
– Elles sont magnifiques.
Il ne répondit pas, le sentiment de parler tout seul fut de plus en plus fort en moi. Comment peut-on être aussi froid ?
Après de longues minutes, nous débouchions sur un hall immense. Des hommes et des femmes, ce bousculant, que se passe-t-il ? Une femme me bouscula, elle se retourna d'un air choquée. J'avais le pressentiment de l'avoir déjà vu quelque part. Mais où ? Quand soudain ça me revient. C'était la fille du bal et celle du marché qui s'était disputée avec Lucas.
Comment s'appelle-t-elle ?
Lina ? Lily ? Liry ? Kiri ?
Elle me dit d'un ton acerbe :
– Tu pourrais regarder devant toi.
– Euh...
Elle fait exprès ou quoi ?
– C'est vous qui m'avez bousculé la traînée ! Il faudrait que vous appreniez à vous taire ! Surtout que je suis la fiancée de Monsieur Dwarvos !
J'avais littéralement crié, attirant l'attention de tout le monde. Tout le monde se retourna pour nous regarder.
– Oui, mais tu crois vraiment qu'il t'aime ?
Sa voix eut plusieurs échos, il n'y eut plus un bruit dans la salle. Un silence amplie la pièce. Quand soudain, des bruits de pas venant de derrière, moi, me faisant, pensais que c'était lui.
À part lui, qui oserait faire le moindre bruit ?
– Qui importe donc, ma femme ?
Sa voix forte et puissante résonna, quand au visage de cette traînée, il se décomposa. Un bras puissant, m'attrapant, me ramenant dans ses bras. Ma tête se retrouva enfouie dans le torse de cet homme. *Je sentis soudainement une odeur boisée et fraîche m'enivrant. *
* Dédicace à Victoria qui m'a aidé à formuler la phrase car j'y arrivais pas 😂
Il sentait tellement bon.
Je ne sais combien de temps j'étais resté ainsi, mais vu que j'étais à nouveau dans cette chambre, dans ce lit. Je suppose que j'avais dû m'endormir, j'apercevais la porte de la salle de bain entrouverte. Était-il ici ?