Chap 32 : Folle dissipation

Par Achayre
Notes de l’auteur : Premier jet non corrigé - Ecriture de la semaine 30
07/09/23 : Mise en ligne de la version corrigée

En sectionnant le lien qui unissait Cyriaque à Ételle, Miraa avait déclenché une explosion. Bien que silencieuse et invisible pour les Fanés, celle-ci souffla les présents au sommet du phare. À l’abri sous l’autel, Tolen ne fut pas inquiété. En revanche, la manieuse de foudre eut le temps de regretter son geste. Le souffle de l’explosion l’avait chassée comme une feuille morte, l’envoyant rebondir d’un obstacle à l’autre, jusqu’à la jeter dans les marches de la tour. Lorsqu’elle fut hors de portée, Miraa aurait pu passer des heures à inventorier ses bleus, tant sa peau était constellée.

Lev crut que le destin tentait de lui faire payer instantanément son erreur de jugement. Plus léger que sa mère, il fut emporté à l’opposé et propulsé par-dessus ce qu’il restait du parapet. Ne sentant plus de sol sous ses pieds, l’apprenti déploya son aura à la recherche d’une prise providentielle. Il trouva son salut dans la rune gravée par Luzerne à la surface du bouclier voilé qu’il trimballait depuis leur départ de Grand Val. Initialement sanglée sur son dos, la plaque de métal lui avait faussé compagnie lors de l’explosion. Grâce soit rendue aux Saintes, celle-ci avait tournoyé jusqu’à se coincer entre deux pierres disjointes et fit office de grappin improvisé. L’adolescent savait que l’équilibre branlant de l’ensemble ne tiendrait pas des heures. Il fallait remonter et vite.

En bas, loin en dessous de lui, Lev ne vit que les flots rugissants de l’océan. Peut-être que son humeur se serait légèrement adoucie s’il avait pu apercevoir les deux jeunes femmes glisser le long du bâtiment. Elles seraient bientôt à l’abri des conséquences de son erreur, mais il n’en savait rien. Pour l’adolescent, elles étaient mortes, sacrifiées inutilement par un fou qu’il n’avait plus aucun moyen d’arrêter.

Ni sa mère, ni son maître ne vinrent l’aider à se hisser en sécurité. Lev avait l’habitude de se sortir du pétrin grâce à un tiers, mais il ne restait personne. À défaut de faire ses propres choix, il devait survivre à ceux de Miraa et de Cyriaque. L’apprenti balaya l’étage du regard, sans y apercevoir sa mère. Il n’était pas à exclure qu’elle soit tombée du phare en même temps que lui.

Sous la grille incurvée, Lev reconnut le corps de son maître. Au premier coup d'œil, il aurait juré qu’il était mort. Ses membres brisés s’étalaient autour lui en formant des angles impossibles. Malgré son pessimisme ordinaire face à l’évidence de la situation, le jeune homme repéra un signe incontestable de survie chez Cyriaque.

Une fois à ses côtés, Lev avait immédiatement décelé la fumerolle noire qui nimbait le front du Renard. De son aura, il ne persistait qu’un voile déchiré et presque éteint, qui dansait en rythme avec sa respiration saccadée. D’après l’histoire que Cyriaque avait conté à ses apprentis, la quasi-totalité de son aura s’était consumée dans la rune Gebo. Voilà le sacrifice auquel il avait consenti pour se lier à Ételle.

Au-delà de son aspect moribond, Cyriaque paraissait également plus âgé. De profondes rides se creusaient sur son visage, ajoutant à ses traits les années dont il n’avait pas subi les outrages. Lev le trouva fragile et usé. Deux qualificatifs qu’il n’aurait jamais employé pour décrire son maître, une heure plus tôt.

— Vous aviez raison, pleura l’adolescent, agenouillé devant ce qui serait bientôt la dépouille de Cyriaque. Tout est de ma faute. Je suis le pire des élèves.

Lev se lamentait lorsque des exclamations jubilatoires émergèrent des escaliers qui l’avaient mené ici. Il aperçut Miraa remonter du palier où l’explosion l’avait soufflée. Malgré ses blessures et ses cheveux emmêlés, la manieuse de foudre riait à gorge déployée et arborait un sourire carnassier. Elle incarnait l’exacte opposé des émotions qui ravageaient son fils. Comme l’exigeait Tolen, la mage avait manipulé Lev jusqu’à ce jour victorieux. Un pari osé, sur plusieurs années, qui venait d’être remporté sur le fil. Mille fois Lev avait eu l’occasion de dévier de cette route, mais il l’avait finalement parcourue en entier. Le garçon avait choisi de prendre le parti de sa mère, contre toute attente. Quoi qu’il se soit passé en dix-sept ans, elle gardait l'ascendant sur son enfant. Telle était la force que Miraa voyait dans son propre sang.

— Maman, pourquoi ? Pourquoi as-tu fait ça ? renifla l’adolescent. On avait dit…

La supplique de Lev la fit redescendre sur terre. Il était toujours là : l’outil de son succès. Cet enfant qu’elle avait ignoré pendant des années. Lui qui avait rempli son rôle et était devenu inutile. Non, il avait toujours été de trop.

Miraa s’avança dans sa direction, le visage déformé par le ressentiment. Elle avait tant de choses à lui dire. Tous ces mots qu’elle avait retenus au fond de sa gorge et qui pouvaient enfin jaillir à la façon d’une bile vénéneuse.

— Il n’y a pas de « on ». Il n’y a que moi, siffla Miraa. Tu n’existes qu’à cause d’un amour idiot qui m’a empoisonné l’esprit. J’avais un destin, mais ton père et toi m’en avez dépossédés.

Lev l’écouta, la mâchoire pendante d’entendre sa mère le rendre coupable d’un crime dont il ne savait rien. Plus surprenant encore, c’était la première fois qu’il l’entendait évoquer son père. Dolores prétendait ne pas le connaître et n'avait jamais été en mesure de lui dire ne serait-ce que son prénom. L’histoire proposée par la tenancière était aussi courte que creuse. Miraa avait disparu deux ans avant de revenir avec un bébé sous le bras et la ferme intention de s’en défaire.

— Je suis tombée dans un piège, reprit la mage. Le genre d’arnaque banale dans laquelle les hommes enferment des femmes toutes aussi insignifiantes. Je ne sais comment, il a réussi à se glisser en moi.

Horrifié, Lev cru, dans un premier temps, que sa mère évoquait un viol. Qu’il fût le fruit d’un abus charnel aurait donné du sens à la haine de sa mère envers lui. Chacune de ses paroles renvoyait à cette idée, sans jamais qu’elle ne la confirme de manière explicite. Puis, elle porta la main à son cœur et continua d’évoquer sa douleur. Alors, il comprit que les propos de Miraa concernaient des sentiments. L’homme dont elle parlait avait, selon elle, fait bien pire que de s’approprier son corps. Il avait osé faire naître en elle des émotions nouvelles, un attachement qu’elle refusait d’éprouver.

— Là, sous ma peau, dans mes larmes, au détour de la moindre pensée, énuméra-t-elle. Il était partout dans ma tête. Je ne voyais que lui, au point d’oublier que j’avais de plus grandes choses à accomplir que de servir de ventre chaud pour couver son héritage. C’est lui qui parlait de fonder une famille. Lui qui voulait des enfants. Moi… moi, je n’étais qu’une sotte envoûtée.

Miraa rejetait si fortement l’idée d’avoir pu éprouver un amour sincère qu’elle s’était construit des réponses plus en phase avec sa colère. Certes, dans le Royaume d’Arpentras, il n’existait pas de magie capable d’influer sur les sentiments amoureux, mais le sort pouvait venir d’ailleurs. Peut-être que les potions frelatées, vendues par les charlatans sur le bord des routes, fonctionnaient sur elle. Elle en était intimement convaincue, cette romance relevait d’une cabale contre son avenir.

— J’ai bien senti des choses se briser au fond de moi, lorsque j’ai appris sa mort, broda la mage pour justifier son raisonnement biaisé. Le sort qui me tenait asservi était enfin rompu. J’ai cru mourir. J’ai pleuré des mois entiers, avec l’envie d’en finir ancrée dans mon âme, mais c’était mal me connaître s’il pensait m'abattre ainsi. Moi, je suis plus forte que ça. Moi, je m’en sors, quoi qu’il en coûte.

Lev écoutait sa mère étaler la toile de mensonges dont elle s’était drapée pour supporter la perte de son conjoint. Il comprenait sa douleur et sa démarche, sans pour autant l’accepter ni la cautionner. Après tout, lui aussi s’était inventé un destin pour ne pas avoir à admettre qu’il ne serait jamais plus qu’un garçon de taverne. Il y avait cependant une différence majeure : Lev ne rendait personne d’autre coupable de ses échecs. Toute cette rancœur accumulée envers ceux qui dirigeaient sa vie, il ne se l’infligeait qu’à lui-même. C’était lui l’idiot influençable. Lui qui ne savait pas tracer sa vie avec ses propres choix.

Miraa avait sombré trop loin dans le déni pour que son fils puisse lui porter secours. En revanche, il restait une énigme à laquelle sa mère n’avait toujours pas apporté de réponse.

— Tu ne m’as jamais dit qui était mon père, sanglota l’adolescent. J’ai le droit de savoir.

— Non, non, non, refusa Miraa. Tu n’as aucun droit, seulement des devoirs. Tu me dois la vie. Sans moi tu n'existerais pas et ce serait une bonne chose.

Une rage vieille de dix-sept ans remonta du fond de l’âme du jeune homme et s’enflamma au contact de ses blessures récentes.

— Et qui aurais-tu manipulé pour satisfaire les délires de ce cinglé ? brailla l’adolescent en désignant Tolen. Quel genre de monstre faut-il être pour trahir un ancien compagnon d’aventure et son propre fils, afin de réaliser les desseins de celui qui t’a pris tes pouvoirs ?

Sans le moindre intérêt pour la dispute entre les Karczma, le cinglé en question s’était extirpé de sous l’autel et fouillait l’air autour de lui. Tolen devait renouer contact avec le coffre qui s’était perdu dans la nature. Celui-ci était tombé au pied du phare et cela posait problème. Le mage ne maîtrisait pas très bien l’enchantement volé à Ludwina Cestepin. Faire remonter l’objet sur une telle distance monopoliserait toute son attention pour un moment, ce qui offrit un temps mort propice à prolonger le duel entre mère et fils.

— Personne ! Si tu n’étais pas né, je n'aurais eu besoin de personne, répéta Miraa. Ce n’est pas Tolen qui m’a dépouillé de mes pouvoirs, c’est toi !

Heureusement qu’il était déjà genoux à terre, sans quoi cet énième direct au cœur aurait envoyé Lev au tapis. Son âme étant déjà en mille morceaux, l’accusation ne fit qu’en brasser les débris. Hors de contrôle, son aura se répandit autour de lui, telle une immense nappe noire qui recouvrit le sommet du phare. Ni Miraa, ni Tolen ne le perçurent, mais Lev évoluait dans un monde plus sombre que la nuit.

— Comment ? La majeure partie du temps que nous avons passé ensemble remonte à l’époque ou je n’étais qu’un bébé.

— Tu n’as eu qu’à sortir de moi, pour m’arracher mes dons les plus précieux.

De ses mains crispées, la manieuse de foudre mima son accouchement d’une manière horrifique. À ses yeux, Lev n’était qu’un monstre qui s’était repu de sa magie avant qu’elle ne réussisse à l’expulser de son corps. Du moins, après la disparition de son père. Pour une obscure raison, l’amour maternel n’avait pas pris le relais et Miraa s’était refermée au point d’exclure son enfant de sa vie. Bien qu’elle fût incapable de s’en débarrasser définitivement, au fil du temps, Lev était devenu l’incarnation de la déchéance de sa mère.

— Je n’ai rien fait ! se défendit l’adolescent. Ce n’est pas moi qui ai ton pouvoir. Avant de mettre les pieds dans ce bois, il y a trois ans, je ne percevais pas la magie.

Lev respirait mal. Le surplus d’émotions, la perte de ses amies, les blessures, les trahisons, et maintenant les accusations de sa mère, arrivaient au bout de ce qu’il pouvait encaisser. Il se sentit sombrer, comme à l'issue de sa confrontation avec Cyriaque dans le bureau de l’intendant. Sa conscience s’affaissait lentement, le coupant des stimuli extérieurs. Lev glissait hors du temps, dans un recoin de son esprit où nul ne pouvait plus l’atteindre. Du moins, le croyait-il.

— La dissipation…

Ces paroles fantomatiques remontèrent le long de l’échine de l’apprenti. Quelqu’un s’exprimait dans sa tête sans qu’aucun mot n’ait été prononcé, sans qu’une seconde ne se soit écoulée. Lev reconnut cette voix, à la fois posée et sèche : Cyriaque s’adressait à lui.

Dans sa détresse, comme il aurait saisi la première main à sa portée, l’adolescent était parvenu à connecter partiellement son aura à celle de son maître. Un lien friable et superficiel, loin de celui qui existait entre l’ancien Arcane Royal et Ételle, mais tout de même assez fort pour faire l’expérience d’une de ces conversations silencieuses.

En fournissant un effort, Lev parvint à distinguer les contours de son maître au sein de l’espace noir dans lequel il évoluait. De l’autre côté du voile translucide, Tolen et Miraa ressemblaient à des statues figées dans le temps.

— Maître, vous êtes vivant ?! s’exclama l’apprenti.

— Je ne sais pas, modéra le mage. C’est surtout toi qui deviens puissant. Ceci est de ton fait, pas du mien.

— Puissant ? s’inquiéta Lev. Alors c’est ça que j’ai volé à ma mère ?

La silhouette en filigrane de Cyriaque fit non de la tête.

— Tu ne lui as rien volé, gamin. Elle savait parfaitement qu’en ayant un enfant elle prenait le risque d’une dissipation. T’en tenir responsable n’est qu’une folie de plus. Puisqu’elle considère l’amour comme une malédiction et l’assèchement de son cœur comme une solution, ce n’est pas surprenant.

Quelque peu perturbé par la nouvelle expression de son pouvoir, Lev fit de son mieux pour ignorer son environnement et profiter une dernière fois du savoir de son maître.

— C’est quoi la dissipation ?

— Un mal qui touche les mages en de rares occasions.

— Elle a raison alors, je suis une sorte de maladie, soupira Lev. Un parasite.

L’image mentale de Cyriaque grommela.

— Tu es une andouille et un élève décourageant, mais sûrement pas un parasite. La dissipation… ça arrive. On n’y peut rien.

Le visage de Lev se décomposa. Dubitatif à l’extrême, il ne saisissait pas grand-chose aux explications.

— L’usage de la magie est une chose fragile, précaire, un don qui peut s’évanouir ou ne jamais s’éveiller, explicita Cyriaque. Certaines personnes y accèdent naturellement, d’autres par l'entraînement et, pendant ce laps de temps, une part moins chanceuse en perd l’usage.

— Sans raison ? s’interrogea Lev. Un matin, on se réveille et… plus rien ?

— C’est arrivé, acquiesça Cyriaque. La dissipation est un mal redouté par les mages, mais dont peu de Fanés ont connaissance. Des cas peuvent survenir après une blessure grave, au cours d’une longue maladie ou d’un changement psychologique brutal. Parfois, l’âge suffit à dissiper le don. Il n’y a pas de règle. En général, les mages se contentent de prétendre qu’il ne s’agit que d’une superstition sans fondement.

Lev regardait l’image figée de sa mère tout en suivant l’exposé de son maître. Il ne pouvait s’empêcher d’éprouver de la compassion pour Miraa.

— Ses pouvoirs se sont dissipés lorsqu’elle a accouché de moi, reformula l’adolescent. C’est bien ce qu’elle pense.

— Beaucoup de mages décident de ne pas enfanter, de peur que cela se produise, mais j’ai assisté à de nombreuses naissances sans que la mère ne perde ses pouvoirs. Il y a fort à parier que la dissipation de son don soit davantage liée à la mort de ton père qu’à ta venue au monde.

— Vous en êtes sûr ? espéra Lev à haute voix.

— Tu parles aux dernières bribes de mon existence, gamin, le railla Cyriaque. Crois-tu vraiment que je suis en état d’analyser les méandres torturés des pensées de ta mère ? Sers-toi de ta tête ! Ne t’ai-je pas appris à faire ça ? sortir du cadre dans lequel on te restreint.

— Ce n’est pas ma faute, tenta de se convaincre l’adolescent. Je n’étais qu’un bébé. Un enfant qu’elle a abandonné, et pas l’inverse.

La silhouette de Cyriaque opina avant de se dissiper progressivement.

— Attendez Maître ! s’écria Lev. Qu’est-ce que je dois faire ?

— Démerde-toi ! lui répondit la voix fantomatique. Avant de devenir une légende, tu dois devenir un adulte.

Le lien entre l’apprenti et le maître venait de se dissiper. Il n’avait pas tenu plus d’une fraction de seconde, mais permit à l’adolescent de retrouver un minuscule espoir. Lev remonta à la surface juste avant qu’il ne se noie. Pour Miraa, il ne s’était écoulé que l’espace d’un battement de cil. Elle repartit aussitôt à la charge.

— Ce bois, je t’y ai envoyé pour réveiller ce que tu m’as volé. Louées soient les Saintes que Tolen ait croisé ma route et m’ait proposé une solution pour récupérer mes pouvoirs. Ce n’est que justice que tu perdes tout en participant à la restitution de mes dons.

Le rire satisfait de Tolen vint ponctuer l’échange. Il avait enfin récupéré le coffre contenant Ételrune et ce dernier volait lentement à sa rencontre. Le quasi-centenaire n’avait conçu aucun enfant, se limitant à la compagnie des hommes et des livres. Il avait bien trop peur de sa propre fin pour lui donner un visage en élevant un successeur. Ce qu’il couvait dans ces bras, ce soir-là, ce n’était qu’une boîte en métal renfermant un pouvoir capable de le rendre immortel. Ainsi, il se verrait libéré de la peur qui entachait son âme.

— Jeune fille, interpella-t-il Miraa. Si vous avez fini de jouer avec ce petit animal agaçant, faites-moi le plaisir de le tuer ou de lui apprendre à voler, nous avons encore du travail avant le lever du jour.

La mage se redressa légèrement tendit les bras vers son fils. Au chevet de Cyriaque, Lev regarda sa mère braquer ses doigts mortels dans sa direction. Médusé, il n’osait croire qu’elle s’abaisserait à le tuer. Pourtant, les décharges électriques qui crépitèrent entre les ongles de la manieuse de foudre n’avaient rien de simulés.

— Maman, non !

Implacable, la foudre jaillit des mains de Miraa et s’abattit sur Lev.

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TiteTeigne
Posté le 01/08/2022
Première chose qui me semble très intéressante, est que tu ne révèles pas l'identité du père. Cela donne plus de consistance au personnage de Miraa, qui se sent coupable d'avoir pu aimer (et de l'avoir perdu), que si tu avais dit un nom possiblement déjà connu de l'histoire. Le laisser anonyme donne plus de profondeur dans la relation et les sentiments et c'est donc ce qu'on retient principalement. Parce que perdre quelqu'un de très cher peut revenir à agir aveuglément pour ne pas se noyer. Et très clairement, au lieu de tourner la page, Miraa est dans le déni et pose l'ensemble de ses problèmes sur le dos de son fils, le symbole de son amour perdu, ainsi que de ses pouvoirs car on ne peut pas blâmer quelqu'un qui ne fait plus parti de son monde... Cet aspect est pour moi le plus intéressant de ce chapitre.

Lev continue sa descente aux enfers et enfin une main lui est tendue pour mettre un peu de lumière sur tout ce qu'il se reçoit dans la gueule. Et Cyriaque résume très bien ce qu'il reste à faire : "Avant de devenir une légende, tu dois devenir adulte." Et pour chaque enfant, c'est une étape de la vie, encore plus ici où il doit se poser en tant que lui avec ses propres convictions, croyances, sentiments, en tant que Lev face à sa mère, face au monde. Sortir du giron maternel (pourtant absente pendant toute son enfance mais de part les histoires héroïques, l'a tenu sous son emprise).

Je trouve que les relations sont très bien ficelées. J'espère bien les interpréter mais c'est ainsi que ça me parle. Je vois plus la complexité des interactions humaines et les motivations de chacun derrière chacune de leur action et parole, que celles-ci prisent tout simplement dans la dynamique du récit.

Et des petites notes :
- "Horrifié, Lev cruT"
- "Quel (le) genre de monstre faut-il être"
- "Comment aurais je pu te faire (pourrai-je t’avoir fait) quoi que ce soit, alors que la majeure partie du temps que nous avons passé ensemble remonte à l’époque où (ou) je n’étais qu’un bébé"
- "Lev n’était rien de plus qu’une créature qui s’était repuE (si tu accordes avec créature) de sa magie"
- "Plus ou (où) moins"
- "On N'y peut rien."
- "A sortir du cadre dans lequel on te restreint ? (je continuerais sur une interrogation)"
- "Le lien entre l’apprenti (e) et le maître venait de se dissiper."
- "Pour Miraa, il ne s’était écoulé que (qu’un) l’espace d’un battement de cil"
- "Ce qu’il couvait dans Ses bras"
- "faiS moi le plaisir de le tuer"
- "La mage se redressa légèrement ET tendit les bras vers son fils"
Achayre
Posté le 02/08/2022
Hello, j'aime bien lire tes analyses car elles tombent souvent juste. Cela veut dire que le texte raconte bien l'histoire que j'essaye de transmettre. Toute cette histoire repose sur le lien entre Lev et sa mère, ainsi que sa chute au lieu de son élévation.

Bref, pour l'instant, tu as tout compris alors j'espère que les 4 derniers chapitres seront à la hauteur.

Petite pause jusqu'à après l'event du 15 aout au chateau, puis je bouclerai avant fin aout si tout va bien ;)
TiteTeigne
Posté le 08/08/2022
J'ai parfois l'impression de beaucoup analyser mais si mes remarques te confortent dans l'avancée de ton histoire, alors tant mieux ! Il est souvent difficile de bien mettre des mots sur ce qu'on ressent lors de sa lecture (j'ai l'impression de mettre 100 ans à écrire chaque commentaire XD)
Profite bien de tes vacances et des évènements à venir !
Vivement la suite :)
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