chapitre 00. un veilleur muet
section 01 :
"Silence ancien,
porte mieux que nos mémoires —
…Bruit d’une feuille."
depuis combien de temps suis-je Là ? je l’ignore.
au loin, des formes — Distordues, des lumières sans feu dansaient dans le silence — Trouant le paysage inerte.
elles passaient,
lentes — ou pressées,
Grande ou petites,
Brillantes ou ternes.
des lumières rieuses, glissant entre les pénombres,
des lumières H A L E T A N T E, suffocant presque tant elles étaient pressée,
et puis celles-là —
repliées sur elles-mêmes, comme si le Monde les avait regardés de trop-près.
Toujours
ailleurs.
une lumière
Fixa,
vacilla,
puis…
disparut.
section 02 : la Danse des saisons
le Vent fredonnait dans mon ventre creux,
une mélodie aux notes — de jasmin et de rosée, offerte à un corps sans saison. là Haut, une Chaleur invisible me-serait-contre-l'Azur, comme une Mère qu’on n’a Jamais étreinte. en bas, les petites vies s'agitaient sans fin…
sans me voir.
en Haut, d'autres — Immobiles — me fixaient.
Crrââ !
les ailes Noires Scrutaient les moindres parcelles de mon corps, Ils me Dévisageaient, comme si ma simple présence —
les Offensait.
les Blanches, elles, déposaient leurs plumes comme des offrandes.
Houu — Houuu
je les laissais faire.
le Monde respire, et moi...
je
regarde.
les Bourgeons S’ouvrent, les Lucioles dansent, les vieux Arbres chantent, et les Pierres ternes restent
— Figées —
dans leurs oubli.
et moi ?
je suis fait de bois, de paille sèche, et de silences.
le Temps continue, Imperturbable, Inéluctable.
les feuilles
tombent
comme
des
mots
Jamais —
dits.
une
à
une,
elles rejoignent le sol, là où les ombres…dorment.
une présence, Immobile, toujours Là, toujours Debout, spectateur des Fins, ainsi, moi...
je regarde,
j'observe,
en silence.
section 03 : un sommeil de givre.
et puis, un petit matin, le Ciel, las, s'effondra…
lente
—
ment.
des poussières blanches s’amassaient sur mes bras tordus, recouvrant
peu
à
peu
mon corps creux.
le Monde devint blanc, calme, paisible.
le Silence est blanc, Il recouvre tout.
gelées à l'intérieur, même mes pensées
sta
—
gnent,
elle ne vient plus, Plus depuis long — temps.
le Silence s'installa dans ce champ où, autrefois dansaient des chants mélodieux. derrière les murs, les lumières s'éteignirent…
une
à
une,
et puis —
les rires aussi.
ces étincelles-là... vives, autrefois. Rares, désormais. seules quelques-unes passaient encore dans les champs, hâtives, penchées, Traînant un souffle glacé derrière elles.
le Monde
s’en
—
dort,
et moi, je ne sais plus si je rêve encore...
ou si
j’ai
cessé
d’exister.
un jour —
je
tom
be
rais
peut-être ?
enfin...
et Personne ne saura,
que
j’ai
veillé.
section 04 : le vacarme du Monde.
puis, le Temps, chantonnant, chuchotant, reprit son chemin, Toujours vers l'avant.
cette Lumière, si haute dans ce Ciel azur, Majestueuse,
Cruelle.
Elle fait briller Tout ce que je ne serai Jamais.
les étincelles dansent, les rires éClaBoussent l’air.
et moi,
je veille les champs, Muet,
F
I
G
É
un être sans nom.
parfois, je pense qu’Elle oublie que je suis Là, et peut-être... Elle a raison.
je ne suis qu’un témoin, Pas une chaleur — Pas une main.
et puis, un jour... le Silence se
Br is a
le Paysage inerte
C
É
D
A
laissant place à un tumulte Informe, un ballet Fra C turé, un Chaos organisé.
les Flammes s’agitèrent, HURLÈRENT, se
jetèrent les unes-contre-les-autres, certaines s’éteignirent…
dans
Un
éclair
rouge.
le Blanc, jadis paisible… fut recouvert de Rouge — agité.
section 05 :
"Flammes solennelles,
Ombres endormies, et ainsi —
se poursuit la Vie."
puis le Silence revint, plus lourd qu’avant, comme un manteau de cendre.
la Terre fut éventrée, ses entrailles à nu, les ombres dormaient, allongées, et sur elles — des branches posées tel un Linceul.
les Visages tordus faisaient pleuvoir l'été.
et quand la dernière lumière disparu, je restais — seul — avec les ombres.
les feuilles
tombent,
comme
des
lettres
Jamais —
lues.
rouges, jaunes, elles s'éteignent…
Lente
—
ment,
avec la grâce — des choses oubliées.
le Vent les emporte, comme les mots que je n’ai Jamais pu dire.
Il avance encore, le manteau Trop grand, ses yeux Battus par les heures, Fa — ti — gué de l'aube.
et moi, je suis toujours Là, même les plumes noires m’évitent.
le Temps, Immuable, repris son souflle, Toujours.
Ils renaissent, Tous — les Fleurs dansent, les Chants résonnent, et les Peaux, lavées par l’aurore, retrouvent une chaleur
perdue.
moi — je reste là,
égaré,
comme un rêve peu après le réveil.
les Bourgeons S’ouvrent — mais rien ne germe en moi, je suis fait de choses Mortes... de ficelle et de bois.
et pourtant — quand Il passe, je Le sens... ce Vent, essayant de me pousser vers Lui.
puis, de nouveau, un Cri, aigu, Vivant, Petit.
un éclat rouge, portée-à-bout-de-bras.
une nouvelle Flamme.
Contrairement aux autres je n'ai pas trouvé la structure si déroutante que ca; original mais pas déroutante.
Je n'ai pas eu besoin de lire plusieurs lignes, j'ai directement pris le pied.
Une différence peut-être importe est le fait que je l'ai lu sur un écran de téléphone.
Etonnement j'ai trouvé ca plus facile et plus satisfaisant à lire qu'un pavé de texte. J'y ai également trouvé beaucoup plus de satisfaction car mine de rien ca défile vite, j'ai pu scroll down d'une traite jusqu'à la fin, tout était parfaitement fluide.
En ce qui concerne le contenu en lui même tu es très douée pour retranscrire les émotions, tes métaphores sont très belles.
Merci de ton commentaire. Effectivement, cette version est plus... fluide. J'ai suivi la recommandations des autres et je suis vraiment heureux de voir que toutes ces heures de taf ont porté leurs fruits. J'espère que tu appréciera la suite.
À plus
Je me penche enfin sur ton histoire. Ton prologue est vraiment très déroutant, dans le bon sens j'entends. Je n'ai jamais vu un style comme ça mais cela ne m'a pas dérangée. Ca donne envie de lire la suite et de voir comment l'homme de paille va évoluer :)
Merci de ton commentaire. On me fait souvent cette remarque. Un style très originale. J'avoue avoir eu cette idée en voulant mimer l'action que décrit le mot avec ce dernier. Bref, j'espère que la suite te plaira.
À plus
En effet, mon style d'écriture est vraiment... particulier. Je voulais vraiment faire ressentir au lecteur ce que l'épouvantail ressent car une narration classique aurait été assez... fade. Mais bon, ça reste un pari vraiment risquer. Content de voir que ça paye. Merci de ton commentaire, ça fait chaud au coeur.
À la prochaine
En tout cas, j’ai le plus grand respect pour les auteurs qui se risquent à ce genre d’écriture. Je vais garder un œil sur cette histoire.
J’ai eu l’occasion dans l’un de mes textes de décrire un rêve, très hachuré. Cela dit, je crois que tu me surpasses. La lecture peine à être fluide dû au style que tu utilises. J’ai quand même remarqué un peu de poésie.
Au-delà de ton choix peu commun, tu vas progressivement donner naissance à un objet sans vie, c’est très intéressant. Le cheminement, l’apprentissage et l’évolution, il va y avoir de quoi faire ! Bon courage à toi !
Merci d’avoir mis mon roman dans ta PAL.
Zao
Ce prologue est justement fait pour être... brumeux. Comme un rêve, après tout. Le veilleur ici ne peut ni bouger, ni parler, ni rien faire. Et il ne voit le monde qu'à travers des sensations et non des concepts. Bref, merci de ton commentaire, j'espère que la suite te plaira
Eh bien, je vois ce que tu voulais dire par espacé mais je pensais pas que ça le serait à ce point. Pour être tout à fait honnête, je trouve que ça l'est un peu trop. Tu devrais pouvoir retranscrire le style achuré d'un automate qui apprend à parler sans pour autant aller à la ligne tous les deux mots. Le tout est très confus même si c'est normal car il s'agit du prologue. Néanmoins j'ai relevé plusieurs phrases joliment écrites et assez poétiques qui donnent bien l’impression d’être dans cette phase d’éveil.
Je dirais d'abord : intriguant. Que ce soit le style, que j'ai jamais vu aha, où le récit.
Donc il est fait de bois et ne parle, pour le moment, pas bien. C'est haché mais ça va il s'en sort ahaa
J'attends de voir la suite :)
Le style est volontairement "haché" dans ce prologue : on est dans la tête d’un être qui ne connaît ni le monde ni lui-même.
À partir du chapitre 1, ça va progressivement s’apaiser — tout en gardant ma patte.
L’homme de paille ne sait pas encore parler… mais il apprend. Lentement. Comme nous tous, non ? 😌
Merci encore d’avoir pris le temps. La suite arrive très bientôt !