L’histoire se déroulait dans un monde que les humains appelaient terre, dans une région du continent renfoncé entre la confédération des cités libre du sud et au Nord le royaume de Dragovie. Cinq ans s’étaient écoulés après que la seconde guerre des mages fut achevée. Le territoire fut en grande partie délivré de l’emprise des coalitions et autres sectes de dieux maléfiques ayant pris le pouvoir pendant de difficiles années, mais les ravages demeuraient considérables. De nombreux villages furent perdus, des monuments détruits et des populations entières périrent. Le monde avait changé et les royaumes du continent furent fraichement reconstitués, mais affaiblis.
Notre aventure commence alors que l’été touchait à sa fin. Un soleil clair surplombait la bibliothèque, le caravanserail depuis peu rebâtit de la ville de Paçon et la croisée des chemins du continent au bord de la grande mer, rudement affecté par la grande guerre. C’était à cet endroit précis que le rendez-vous fut donné à tous. En effet, chacun des aventuriers avait reçu il y a quelque temps une lettre de la part de Lucan Pierrebière, autrefois caporal dans l’armée confédérée et devenu humble aubergiste à Paçon.
Lucan sollicitait depuis des années l’aide de noble, marchand et diverses personnalités politiques de la région pour établir une expédition et reconstruire sa cité de Gondalfen. Gondalfen était un village prospère, cosmopolite, mais isolé. Elle fit partie des premières victimes des maléfices des forces du mal et des plus durement touchés.
Dans ses lettres à chacun, il évoquait les moments passés ensemble et son besoin d’obtenir auprès des siens des gens de leurs trempes. En effet, il avait enfin réussi à monter son excursion et rassembler tous les rescapés de Gondalfen et autres volontaires à la recherche d’un nouveau départ, ainsi que d’anciens compagnons d’armes. Mais il écrivit aussi que beaucoup plus de danger planait sur Gondalfen que ce qu’il avait imaginé. Peu importait la vie qui résidait dans cette cité avant que les forces du mal fussent vaincues, cela avait laissé une marque morbide. Des tribus d’orc chassaient non loin sur les terres alentour redevenues sauvages et par endroit elles cachaient des monstres incertains. Lucan racontait dans sa lettre à chacun d’entre eux qu’il aimerait sincèrement les revoir et en partie parce qu’il détenait des problèmes que seule une personne de leur profession pourrait résoudre. Il promit une récompense de taille s’ils acceptaient son offre. Une caravane les attendrait et partirait le vingt et un septembre du caravanserail de Paçon et viendrait à Gondalfen par les routes à ses frais.
Une belle elfe élancée s’approcha d’un pas lent. Cet elfe avait une taille supérieure aux humains. Elle avait la peau cuivrée, de longues oreilles, des cheveux noirs et des yeux perçants. Elle portait des vêtements sombres et un chaperon qui ne recouvrait pas sa tête. Elle se tenait droite et avait une certaine prestance. Elle marchait en direction de ce grand espace ouvert où se trouvait une charrette. Celle-ci était censée frayer son chemin vers Gondalfen. Cette caravane demeurait assez grande et bâchée, on pouvait y retrouver quelques provisions entassées, mais pas encore de chevaux attelés. Quelques passants circulaient aux alentours.
L’elfe observait d’abord les environs de la place, puis trouva son chemin facilement. Elle avait l’habitude de ce type de quête et cela se sentait dans sa démarche assurée et calme. À première vue, elle ne remarqua aucune trace d’un cocher autour, mais assez rapidement elle scruta près d’elle et capta à travers la foule presque invisible, une petite silhouette portant un lourd sac. C’était une halfeline. Ces créatures ressemblaient aux humains, mais n’en mesuraient que la moitié de leur taille. Elle atteignait vraiment la taille d’une enfant, mais revêtait une grosse crinière roussâtre. Elle était en train de pratiquer son chemin à côté de la caravane avec difficulté. Elle n’arrivait pas à voir ou elle marchait, car elle soutenait un imposant sac dans ses bras.
L’elfe s’approcha de la halfeline d’une manière assez lourde pour qu’elle puisse l’entendre arriver.
— Besoin d’aide ? demanda l’elfe avec délicatesse.
— Merci, mais c’est mon travail ! Je suis une professionnelle, répondit la petite femme avec entrain.
— Je n’en doute pas, rassura l’elfe. Mais vous ne voyez pas vraiment où vous allez.
— Oui, mais je sais où se trouve ma caravane !
— Puis-je vous accompagner ?
La petite halfeline sortit sa tête de derrière son sac et dégagea un visage heureusement surpris.
— Hey ! Mais vous êtes une de mes passagères, vous !
— C’est ça, lui sourit l’elfe avec moquerie.
La halfeline réinstalla son sac sur son épaule et lui tendit une main amicale pour lui secouer la sienne.
— Dola ! Enchantée !
— Isil Vaïna, répondit sobrement l’elfe.
— D’accord ! Et bien, Isil pourriez-vous prendre ça ? réagit Dola en fournissant un dernier effort pour soulever son sac.
C’était assez lourd, mais Isil réussit à s’en emparer sans mal. En le saisissant, elle se rendit compte que le sac était rempli de grain.
— Tu es toute seule ? demanda-t-elle à nouveau.
— Apparemment, répondit facilement la jeune elfe.
— Parce que j’ai… réfléchit Dola en comptant sur ses doigts. Quatre passagers !
— Et bien, je suis la première.
Dola dévisageait l’elfe de la tête au pied. Quant à Isil, elle ne savait pas comment réagir face à cette créature qui ne vivait que sur ce continent. Isil avait voyagé à travers le monde depuis de très nombreuses années, malgré ça son visage paraissant jeune. Elle avait déjà côtoyé des halfelins, mais Dola détenait des manières bien particulières. Dola continuait de dévisager Isil qui jeta un œil autour d’elle.
— La caravane se trouve dans cette direction ? reprit l’elfe gênée en soulevant le sac.
— Oui, acquiesça la halfeline en regagnant son chemin.
Elle posa le lourd sac dans la charrette et se mit à soupirer. Elle essuya son front recouvert de sa tignasse rousse.
— Merci ! Bon, la journée avance, j’espère que nous aurons d’autres…
Soudain, Dola aperçut une jeune femme arriver près de la caravane. Cette humaine possédait des cheveux noirs et un teint olive. Elle avait un physique très fermé et restait très mystérieuse. Elle portait des vêtements plutôt noirs ou sombres et de petits gants en cuir qu’elle retira en marchant. Cette humaine était en train de regarder une halfeline et une elfe discuter et soutenir de lourds ballots de farine. Elle semblait avoir réalisé un très long voyage et avait l’air de venir ici contre son gré.
— Je suppose que c’est… cette charrette, répliqua Cattleya avec fatigue.
— C’est bien cette caravane pour aller à ? joua Dola.
— … à Gondalfen ? reprit Cattleya avec agacement.
— Oui ! Et vous êtes ?
— Moi, et bien je m’appelle Cattleya Wardwell !
— Enchantée !
La jeune femme aurait souhaité se tromper. Elle aurait préféré être ailleurs et toisa du regard Isil. Elle semblait méfiante de tout le monde. Elle jeta un œil nerveux derrière elle pour s’assurer que personne ne l’avait suivie.
— Deux aventuriers sur quatre ! reprit Dola. Cela veut dire que nous sommes presque prêts à partir. Je vais chercher les chevaux ! Euh, ne bougez pas d’ici ! Je pense que nous serons parés avant le coucher du soleil.
Dola laissa Isil et Cattleya près de la charrette. L’humaine décida d’observer ce qui se trouvait à l’intérieur, mais les sacs étaient tous identiques et elle ne voyait rien de particulier. Elle était étudiée par l’elfe et son regard intrigué. Cattleya tenta de s’appuyer sur un des ballots et elle reçut un nuage de poussière de farine au visage. Cattleya obtint un mouvement de recul et se sentit embarrassée. Elle remarqua que l’elfe l’épiait toujours.
— Je me suis repoudré le nez… c’est… pour mon teint !
Isil s’avança vers Cattleya et lui proposa gentiment un morceau de tissus.
— Est-ce que tu veux te débarbouiller ?
— Ça ira ! Je vais m’en occuper moi-même. Aucun souci !
L’humaine rejeta le geste amical de l’elfe et commença à essuyer son visage seule en s’éloignant de la charrette.
Au même moment, une sombre créature apparut de nulle part, surgissant de l’ombre d’un bâtiment. Elle scrutait les deux femmes de la tête au pied en les jugeant fortement. De plus, elle revêtit un petit sourire en voyant la figure de Cattleya recouvert de farine. Mais dès qu’elle croisa le regard de l’elfe perçant, son sourire s’effaça et elle releva la tête par fierté. Les deux femmes remarquèrent qu’elles étaient observées. Elles aperçurent une tieffeline d’une taille normale pour les humains et assez fine. Elle montrait un visage très pâle, de grandes oreilles avec quelques anneaux d’accrochées, mais aussi beaucoup de marques sur sa peau, des sortes de tatouages de forme tribale. Ses yeux étaient très perçants et bordeaux. Ses lèvres étaient noires et elle possédait des cheveux rouges attachés en queue de cheval, mais également des cornes noires au bout rouge. C’était la particularité des tieffelins, ce qui par habitude impressionnait les gens non aguerris. Elle revêtait une interminable cape en velours avec des initiales dorées brodées dessus et des signes tribals. Elle portait aussi un chaperon pour recouvrir ses longues cornes et ne pas être remarquée. En arrivant près du groupe, elle présentait une démarche montrant qu’elle venait d’une vieille famille de haute noblesse. Ses autres bijoux en or confirmaient l’hypothèse que cette tieffeline était une femme importante. Elle avança doucement et observa tout le monde avec une grande attention.
Dola était partie chercher les chevaux. Personne ne pouvait donc plus les présenter l’une à l’autre. Mais la tieffeline possédait une bonne ouïe et avait surpris leur conversation. Elle s’approcha de l’humaine et la fixa curieusement. Puis, l’instant d’après, elle se retourna vers l’elfe.
— C’est étrange, déclara la tieffeline. J’ai l’impression d’avoir déjà croisé Cattlena.
— Cattleya ! rectifia l’intéressée.
— Pardonnez-moi !
— Non, ne t’inquiète pas. Je n’ai pas retenu ton nom de toute façon, répliqua-t-elle d’une manière ironique.
— Je m’appelle Ymir Jaeger.
— Mais moi je ne te connais pas, reprit Cattleya sur la défensive. Je n’ai jamais vu personne de ta race.
La tension devenait palpable. Ymir fusillait du regard Cattleya qui donna un coup d’œil furtif sur les cornes de la tieffeline pour lui faire comprendre que son chaperon ne recouvrait pas tout. Ymir se vexa, mais se sentant supérieure à l’humaine, elle tenta de réprimer l’envie de réajuster son capuchon. Elle préféra soutenir son regard glacial. Isil se sentant mal à l’aise rechercha, grâce à sa bonne vue, Dola dans les environs. Elle aperçut la halfeline rassembler les chevaux et décida de s’en approcher pour l’aider. Cattleya termina de se débarbouiller le visage. Ymir ne put s’empêcher d’obtenir un rictus en remarquant que la farine sur la figure de l’humaine s’était répandue partout. Puis, elle accentua le trait de son sourire pour affirmer sa haute naissance. L’instant d’après, elle se rendit compte que toutes les personnes présentes près de cette caravane avaient été conviées par Lucan pour une bonne raison. Alors, elle décida de se montrer plus amicale et accueillante. Son visage s’éclaircit, tandis que Cattleya resta renfermée sur elle-même. Pourtant, chacune d’elles savait que Lucan avait fait appel à plusieurs aventuriers. C’était écrit dans sa lettre. Mais Cattleya n’aurait jamais imaginé se trouver au côté d’une créature aussi inquiétante et doté d’une réputation sombre. Les tieffelins étaient très souvent discriminés, car dans les temps lointains, ils furent apparentés et liés aux forces maléfiques.
Les deux femmes étaient tellement concentrées sur leur défi du regard, qu’elles ne remarquèrent pas le nouveau voyageur qui osait à peine s’approcher. C’était un demi-elfe plutôt grand et distingué par la noble qualité de ces vêtements sombres. Il portait une chemise en lin soignée, une chevalière familiale et un magnifique collier serti d’une belle pierre précieuse. Tout cela recouvert d’une cape, pour ne pas être identifié. Ses cheveux étaient mi-longs et bruns, il avait les traits du visage fin et possédait évidemment les longues oreilles des elfes. Celles-ci furent suffisamment cachées par ses cheveux pour que la confusion avec un humain fût possible.
Le demi-elfe restait décontenancé par la colère des deux femmes et préféra décrocher son regard d’elles pour se retourner vers Dola tenant ses deux chevaux de trait à la bride. La petite silhouette avec sa grosse tignasse rousse arriva en poussant la foule et en comptant de nouveau.
— Un, deux, trois… quatre… hey ! J’en étais sûr ! Nous sommes prêts à partir ! Bonjour, Dola enchantée ! Voilà Isil, Cattleya et… Vous êtes ?
— Ymir !
— Elaron, enchanté !
— Merci, mettez vos affaires dans la caravane, affirma Dola. Le temps que j’attèle les chevaux !
— Euh, coupa Ymir. N’installez-vous pas nos affaires à l’intérieur ?
Un blanc survint dans la compagnie. On pouvait entendre le forgeron taper sur ses pièces de métal au loin. Cattleya se décomposa et ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel, tandis qu’Elaron s’offusqua dans un petit halètement.
— Bah écoutez ! Moi, je souhaite que l’on mette mes affaires à l’intérieur !
— Payez-vous un service ? demanda Cattleya choquée.
Mais Dola ne se laissa pas impressionner par la tieffeline.
— Tu te débrouilles championne ! affirma Dola en revenant atteler ses chevaux.
Isil contempla avec fierté la halfeline, en la soutenant avec un regard d’approbation. Ymir soupira fortement. Elle semblait déjà fatiguée par ce voyage et grommela dans son coin. Isil aperçut le demi-elfe qu’elle n’avait pas vu auparavant et elle se tourna vers lui. Elle lui adressa un hochement de la tête d’une manière bien plus respectueuse à laquelle le demi-elfe était habitué. Elaron s’interloqua et tenta d’en faire de même, maladroitement. L’elfe lui sourit amicalement en retour. Puis, Elaron comprit une chose. Cette femme n’était pas une elfe ordinaire, c’était une elfe des bois. Cette information n’avait pas échappé à Cattleya dès son arrivée, raison pour laquelle elle restait méfiante envers Isil, ce qui n’était pas le cas d’Elaron qui semblait encore plus rassuré et jovial. Mais en installant son sac à l’intérieur de la caravane, Cattleya se retourna vers Isil pour engager la conversation.
— D’où venez-vous, Isil ? demanda-t-elle simplement.
— Je suis une elfe sylvestre. Je viens d’un peu partout, j’explore.
Alors que tout le monde se regardait de bas en haut, la cochère finit d’atteler les chevaux. Soudain, Elaron se sentit mal à l’aise de se trouver aux côtés d’Ymir. Elle le scrutait avec plus d’insistance pour tenter de percer son secret. Quant à Isil, elle ressentait quelque chose qui émanait du demi-elfe, mais elle n’arrivait pas à déterminer réellement d’où il provenait. En revanche, cela était une évidence pour Cattleya qui avait traversé de long en large plusieurs continents de ce monde et par conséquent, perfectionné ses connaissances. Elaron était un demi-elfe venant d’une noble famille. La jeune humaine avait un pressentiment le concernant, mais n’en était pas sûre. Elle garda ses soupçons pour elle et n’en dévoila pas plus.
Tous installèrent leurs affaires à l’intérieur de la caravane. Ils remarquèrent qu’à l’arrière, seulement quatre personnes pouvaient être assises de manière bien serrée. Ymir décida de rentrer immédiatement sans un regard envers les autres, tandis que Cattleya resta appuyée contre la charrette et observa la compagnie. Ymir soulevait sa tenue pour éviter de la tacher dans la boue et ne désirait même pas croiser les yeux de Dola. Elle s’installa à l’intérieur tout en se recoiffant et ayant la désagréable sensation d’être mal lotie. Dola continua d’effectuer des papouilles aux chevaux, car elle savait qu’ils allaient marcher longtemps. Elle semblait attentionnée envers les bêtes. Isil chercha à se rendre utile. Elle aussi se sentait concernée par le sort de ces pauvres animaux. Elle attrapa une brosse et s’occupa des bourrins avec Dola qui commençait à bavarder. Elle lui précisa que le cheval dont elle s’occupait n’aimait pas qu’on s’approche de lui ou qu’on l’attèle par la droite. Elle devait donc faire le tour pour le brosser dans le bon sens, elle lui parlait également de leur nourriture et Isil se noya dans une conversation interminable avec la halfeline. Ymir s’impatienta dans la carriole et le fit ressentir. Elaron continuait d’installer proprement ses affaires à l’arrière en sentant le regard pesant de la tieffeline. Il ne voulait pas croiser son œil bordeaux et se mit à rougir. Il essayait de faire vite sans trop remuer ses sacs pour éviter le petit bruit métallique de ses pièces d’or. Dola profita du fait qu’Isil s’occupait des chevaux pour escalader l’avant de la caravane.
— Et ça y est ! Nous sommes quasiment prêts à partir. Alors… nous en avons pour trois jours de trajet, si tout va bien, indiqua Dola avec enthousiasme.
Ce délai paraissait interminable pour Cattleya, mais également pour Ymir qui pensa si fortement que cela pouvait se lire sur son visage. Elle trouvait insupportable l’idée de devoir se coltiner cette compagnie pendant aussi longtemps. Tous avaient pu discerner cette pensée détestable, ce qui rendit l’ambiance encore plus oppressante. Isil resta malgré tout placide, elle semblait avoir l’habitude de ces aventures et cela ne la dérangeait pas. Cattleya décida de ne pas faire de vague et monta à l’avant avec Dola.
— Vous obtiendrez de quoi vous loger, une fois arrivés à Gondalfen, précisa Dola. La cité n’est pas en très bon état, mais nous avons déjà remis en forme l’auberge là-bas. Il n’y a pas énormément de passage. Quelques mercenaires faisaient partie de l’expédition au départ et ils ont aidé la ville à se débarrasser de certains monstres. Mais ils ont fini par retourner dans le grand monde pour aller chercher fortune. J’ai eu quelques petites difficultés à l’aller, mais les mercenaires qui effectuaient la route inverse m’ont protégée et je reste persuadée qu’avec une troupe telle que vous, si vous êtes aussi… Comment dire ? Aussi doué que l’a laissé entendre Lucan, nous n’aurons pas d’ennui.
— Quel genre de problème as-tu rencontré ? demanda Isil intriguée.
— Au retour, c’était des gobelins, le mois dernier c’étaient des bandits, répondit Dola en songeant intensément.
— Ça change ? suggéra Isil.
— Oui. C’est une différente saveur à chaque aller.
— C’est rassurant, termina Isil avec un peu d’inquiétude.
— Et… reprit Dola sans se préoccuper de la réflexion de l’elfe et en recherchant dans ses affaires. J’ai ce petit bijou !
Dola sortit une arbalète légère qui fit la moitié de sa taille. Isil écarquilla les yeux. Elle ne s’attendait pas à ce qu’une halfeline soit aussi bien armée. Elaron prit peur dans le fond de la carriole. Sa respiration s’accéléra et son corps se recroquevilla. Cattleya ne fut pas surprise, mais commençait à se questionner sur l’ami de Lucan. Quant à Ymir, elle s’impatientait toujours.
— On pointe ça sur un ours et…, peut-être pas un ours… Enfin bref.
Les aventuriers se rendirent compte que Dola restait une cochère et non une guerrière. Ils se demandaient même si elle savait manipuler une telle arme.
— Mais du coup, besoin de rien avant le départ ? interrogea Dola en rangeant son arbalète.
— Ça ira, rétorqua Cattleya impatiente de prendre la route.
— Une petite bière ? suggéra Isil.
— Si vous avez du vin d’épice, pourquoi pas ! répliqua Ymir tout en se recoiffant de nouveau. Mais pas cette boisson !
Dola se mit à rire en entendant la requête du tieffelin. Ymir se regarda dans un petit miroir après sa réflexion pour s’assurer que son visage restait présentable.
— Ce n’est surement pas une grande exploratrice, elle n’a pas connu la famine, chuchota Elaron sous sa cape.
— Vous ne savez pas ! répliqua haut et fort Ymir d’un air dramatique.
Mais Dola ne prêta pas plus attention à la conversation d’Elaron et d’Ymir et répondit à Isil.
— Non, pas pendant le trajet.
— D’accord, rétorqua gentiment Isil. Je t’en paierai une à l’arrivée.
— Et un vin d’épice ? glissa subtilement Ymir.
— Je ne suis pas sûr qu’on trouvera du vin d’épice à Gondalfen, rejeta Isil avec délicatesse.
Ensuite, fais attention aux répétitions, surtout au début de chapitre
Toutefois, ton écriture est quand même belle, ton histoire a l'air d'avoir beaucoup de potentiel, donc je garde dans ma PAL
Encore un grand merci !