La pièce dans laquelle se trouvait Lyne était l’une des plus sombres de la caserne. Non seulement elle ne disposait d’aucune fenêtre, mais en plus son épaisse porte de chêne ne laissait filtrer nulle lumière. Seuls deux vieux chandeliers accrochés aux murs permettaient d’y voir correctement. Il aurait cependant était facile d’en sortir dans le noir, car ses uniques meubles étaient une ancienne table en bois et quatre chaises sans fioritures. Cela lui donnait l’impression d’être dans une salle d’interrogatoire, et seule la propreté immaculée des lieux, en dehors de quelques traces d’humidité, rassurait la jeune femme. Personne ne s’ennuyait à faire la poussière pour une criminelle.
Lorsqu’elle était arrivée dans la pièce vide, Lyne s’était assise face à l’entrée et avait ostensiblement posé son épée longue à côté d’elle. Elle n’avait aucune raison de l’utiliser dans l’enceinte du château, mais son lieutenant lui avait ordonné de se rendre sur place sans lui fournir d’explications supplémentaires, et cela ne lui plaisait pas. D’autant qu’elle ne risquait pas d’être ici pour une promotion, elle était déjà la plus jeune sergente de l’armée. Cela laissait deux possibilités : une sanction ou un complot idiot. Elle ne pourrait pas se dérober à la première, même si elle ne pensait pas la mériter, mais elle avait appris à user de son épée pour éviter la seconde. Généralement, il suffisait qu’elle dégaine sa lame pour qu’on l’oublie. Cela faisait vingt-quatre ans qu’elle et son père arrivaient à s’esquiver. Elle n’avait pas prévu que cela change.
Pour la troisième fois consécutive, la militaire remit ses longues mèches noires en place et vérifia son équipement. Ses épaulières, son buste, sa tunique noire et ses jambières de maille étaient aussi propres que leur âge le permettait. Quant à sa cape, elle n’avait pas un pli et le Kraken brodé en fil d’argent dessus brillait comme au premier jour. Tandis qu’elle contemplait la créature mythique, la sergente sentit ses inquiétudes diminuer. Symbole du port de Lonvois et plus généralement de toute l’Erellie, il rappelait à tous qu’on ne faisait pas impunément la guerre au royaume. Elle voyait aussi dans chacun de ces tentacules les hommes et les femmes qui œuvraient pour leur prospérité et elle y trouvait du réconfort quand les difficultés la submergeaient. Tant qu’ils étaient unis, il n’y avait rien dont leur nation ne pouvait triompher.
Perdue dans ses pensées, elle sursauta en entendant la porte grincer. Elle bondit aussitôt sur ses pieds, droite comme un « i », et se prépara à saluer les arrivants. Elle oublia toutefois son intention lorsqu’elle les découvrit et resta pétrifiée sur place, la bouche entre-ouverte de surprise.
En premier venait une femme blanche aux cheveux bruns attachés en queue de cheval. Sa joue gauche arborait une longue balafre et ses lèvres un sourire chaleureux. La trentaine passée, elle avait le menton carré et des traits anguleux. Imposante, elle donnait l’impression de ne plier devant rien ni personne, ce qui lui conférait un charisme indéniable ; on ne pouvait la regarder sans vouloir la suivre au combat. Même sans son armure d’argent, son tabard aux bordures assorties et sa magnifique épée, Lyne l’aurait reconnu entre mille la capitaine royale, Ecyne.
Celle-ci fit quelques pas dans la pièce, l’inspecta d’un coup d’œil, puis se tourna vers l’homme qui attendait sur le seuil et lui fit signe d’entrer. Il devait avoir un âge similaire, mais, comme n’importe qui aux proportions ordinaires, semblait frêle à côté d’elle. Ses cheveux noirs et bouclés lui arrivaient aux épaules et s’accordaient harmonieusement avec son nez aquilin, ses traits fins et sa peau mate. Il aurait pu être charmant, s’il n’arborait pas un air à la fois sévère et calculateur. Bien moins martial, il portait une ample chemise ocre, une cape bleue délicatement brodée, et une dague d’apparat à la ceinture. Lyne l’avait maintes fois rencontré tandis qu’elle montait la garde dans le château, et n’eut pas de mal à le reconnaître. Il s’agissait de Milford, le prince héritier d’Erellie et le troisième individu le plus puissant du royaume. Se trouver dans la même pièce que lui était une chance, lui adresser la parole un privilège. Quant à ce qu’il vous convoque, la sergente ne savait pas si c’était un bon ou un mauvais présage.
Revenue à elle, elle s’inclina maladroitement devant Milford, qui hocha la tête d’un air affable.
— C’est un plaisir de te rencontrer. Je constate à ton expression que nous n’avons pas besoin de nous présenter.
Elle se redressa en sentant la chaleur lui monter aux joues, puis il désigna les sièges vides d’un mouvement de bras.
— Asseyons-nous. Nous avons beaucoup à nous dire.
— Oui, Votre Altesse.
Tandis que ses interlocuteurs prenaient place en face d’elle, Lyne se réinstalla gauchement sur sa chaise et décala son épée pour qu’elle soit un peu moins menaçante. Au moins, Milford semblait content de la voir.
Les manières que lui avait enseignées son éducation de domestique subitement oubliée, la sergente décida de bouger le moins possible et de se cantonner à des phrases simples. Le prince avait une bonne réputation auprès des gardes, mais elle préférait passer pour une idiote que perdre son travail. D’ailleurs, afin d’éviter de le détailler ou de baisser les yeux, elle porta plutôt son attention sur Ecyne, bien moins inquiète qu’elle. Cela n’avait rien d’étonnant, elle était noble, siégeait au conseil et avait grandi au château avec les enfants royaux. Certaines rumeurs voulaient même que l’héritier de la reine et elle soient plus que de simples amis, mais la sergente n’y croyait guère. Milford était marié et nul ne pouvait douter de sa droiture. Avisant son agitation, la capitaine lui adressa un sourire rassurant.
— Tu n’as rien à craindre. Nous seulement sommes ici pour te faire une proposition.
Lyne acquiesça, soulagée de pouvoir remiser l’idée de la sanction, et se détendit alors qu’Ecyne reprenait.
— Par contre, tout ce nous dirons ne devra pas sortir de cette pièce. Dans le cas contraire, nous considérerons cela comme un acte de trahison.
Elle opina à nouveau. Elle n'avait pas prévu de finir en prison.
— Bien, capitaine.
— Parfait, déclara Milford en adoptant un ton plus familier, nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses. Nous avons regardé tes états de service et ils sont satisfaisants.
Suivant la règle qu’elle s’était imposée, Lyne garda un visage impassible et acquiesça poliment. Elle mourait d’envie de répliquer que « satisfaisant » était bien en dessous de la vérité et qu’elle était la meilleure de son régiment, mais elle doutait que cela convienne au prince. Heureusement pour elle, Ecyne vint à son secours avant que sa maigre patience ne s’épuise.
— En des termes moins Milfordiens, cela signifie qu’en huit ans tu as toujours fait un excellent travail. Tu combats vaillamment, tu mènes ton unité avec exemplarité et les citoyens te respectent. Nous aimerions avoir plus de gardes comme toi.
Cette fois, la guerrière ne put empêcher ses lèvres de se retrousser. Elle avait travaillé dur pour protéger sa famille et son royaume. À côté de la capitaine, Milford leva des yeux amusés au plafond avant de reprendre.
— Peu importe la manière dont nous le tournons, tu as dû te rendre compte que ce rôle ne convient pas aux gens comme toi.
Lyne fronça les sourcils.
— Je ne comprends pas, Votre Altesse.
— Je suis sûr que si. D’après mes notes, tu sais faire preuve d’initiative, d’intelligence et de rigueur. Ce qui signifie que tu dois bien avoir une opinion sur ton poste.
Autant déconcertée par le compliment que les propos énigmatiques de son futur roi, la sergente toussota pour se donner une contenance et laissa son regard vagabonder sur le visage enjoué d’Ecyne. Finalement, quand elle eut l’impression de pouvoir parler sans crier de joie ou de frustration, elle répondit avec diplomatie.
— Merci, Votre Altesse, mais je crains de ne toujours pas voir où vous voulez en venir.
— Allons, penses-tu que le royaume exploite au mieux tes capacités en te faisant patrouiller dans la capitale ?
Sans un mot, Lyne baissa les yeux. Même si ses interlocuteurs avaient salué son esprit d’initiative, elle n’avait aucune envie de remettre en cause la gestion des troupes devant eux. D’autant qu’elle s’imaginait difficilement plus utile ailleurs. Lonvois était l’endroit le plus important d’Erellie, il était donc logique que sa garnison se compose de ses meilleurs éléments. Il y avait bien sûr eu des moments où ses supérieurs, trop lents à réagir ou trop préoccupés par leur réputation, avaient gâché les opportunités qu’elle leur offrait. Toutefois, cela avait moins à voir avec l’armée que la politique. Aborder ce point aurait nécessité de critiquer les anciennes coutumes et la noblesse, ce qui n’était guère avisé devant deux de ses représentants. À court d’idées, elle esquiva la question avec la réponse qui lui semblait la plus appropriée.
— Je ne sais pas, Votre Altesse.
— Vraiment ? insista Milford. Aucune suggestion ? Ce n’est pas ce qu’indique ce visage pensif.
— C’est que… je… non. Je n’ai rien à dire.
— Quel dommage.
La remarque transforma la frustration de Lyne en colère, et, pendant un instant, elle se demanda si elle n’allait pas expliquer au prince ses quatre vérités. Elle n’en eut toutefois pas besoin, car Ecyne s’interposa à nouveau.
— Tu devrais avoir honte de jouer ainsi.
— Je ne joue pas. Je l’aide à prendre une décision.
— Pour cela, il faudrait d’abord qu’on lui fasse une proposition. Sinon, c’est seulement malhonnête et indigne d’un descendant d’Erell.
À son tour malmené, Milford lâcha un soupire mi-contraint mi-amusé.
— Très bien, je vais lui dire.
Il marqua ensuite une pause, fronça les sourcils et ajouta à l’intention d’Ecyne.
— Tout de même, je ne t’ai jamais vu défendre un noble comme tu le fais avec tes troupes.
— Bien sûr que si ! Je défends tous les nobles auxquels tu t’attaques pour peu qu’ils soient engagés dans l’armée.
Les deux amis s’esclaffèrent, rendant d’un coup l’atmosphère moins pesante. Le fils de la reine avait l’air moins sévère lorsqu’il riait. Lyne en remercia intérieurement Ecyne, qui ne pouvait pas plus monter dans son estime, et se recentra sur Milford tandis qu’il reprenait avec plus sérieux.
— Nous voudrions que tu rejoignes notre meilleure unité, les prétoriens. Ils effectuent des missions importantes aux quatre coins du continent.
La surprise de l’annonce balaya les vestiges d’irritation de Lyne et, le cœur battant un peu plus fort qu’à l’ordinaire, elle creusa dans ses souvenirs afin de se remémorer ce qu’elle avait pu entendre au sujet de cet étrange groupe. Ne trouvant rien, ce qui n’était pas étonnant si l’on considérait le mystère qui entourait cet entretien, mais impressionnant quand on connaissait les capacités de commérage des habitants de Lonvois, elle se résigna à exposer son ignorance et demanda.
— Qui sont-ils ? Personne ne les a jamais mentionnés devant moi.
— C’est normal, même leurs membres ne communiquent pas entre eux. Leur existence remonte à la fondation du royaume par Erell. On raconte que lorsqu’il organisa la révolte des esclaves et nous libéra de l’empire d’Ostrate, il était accompagné d’une dizaine de personnes dont nul ne connaissait l’origine ou le visage. Toutefois, si un général adverse mourait d’une bête chute de cheval, ou que des plans ennemis se retrouvaient miraculeusement entre les mains du roi, tous savaient qui avait accompli cette action. Ils étaient vaillants, audacieux et au service d’un seigneur tout aussi talentueux.
Lyne esquissa un sourire. Elle n’était pas étonnée que Milford puisse être prolixe, mais l’éclat qui brillait dans ses pupilles lorsqu’il évoquait la légende d’Erell l’enthousiasma. En dehors d’elle, elle connaissait peu de gens qui portaient un réel intérêt aux récits du passé. Ecyne avait d’ailleurs silencieusement levé les yeux quand il avait parlé de l'histoire de l'Erellie. Pour la sergente, c’était agréable et de bon augure de constater que les dirigeants de son pays n’avaient pas oublié comment ils étaient arrivés là.
— Bien sûr, continua Milford, les règles de la guerre ont changé depuis cette époque et les prétoriens ont évolué. Ils n’accompagnent plus leurs souverains, mais se font plutôt passer pour des fermiers, des marchands, ou des mercenaires. Cela ne diminue bien entendu rien à leur talent ou à l’importance de leurs missions et…
Un long soupire d’Ecyne interrompit le prince et, sous son regard noir, elle ajouta d’une voix sarcastique.
—Peut-être que maintenant que nous avons compris les origines immémoriales de cette unité, nous pourrions revenir à des choses plus concrètes.
Milford grommela, visiblement plus amusé qu’offensé, puis acquiesça.
— En Erellie, nous pensons qu’un individu correctement entraîné et bien placé vaut largement cent soldats. Tu as déjà les capacités d’une combattante, mais nous aimerions faire de toi une prétorienne. Qu’en dis-tu ?
Tout en posant sa question, le prince plongea ses yeux dans ceux de Lyne. Elle soutint son regard en triant les informations qu’il venait de lui donner. Il lui proposait non seulement de jouer un rôle plus important pour le royaume, mais aussi plus trépidant. Depuis quelques années, il lui prenait de plus en plus l’envie de voyager, de voir le monde. Elle était consciente que cela ne se ferait pas sans danger, et qu’elle avait beaucoup à apprendre si elle escomptait arriver à la cheville des espions de l’époque, mais plus elle y pensait et plus l'idée la tentait.
Elle réfléchit pendant encore plusieurs minutes, pesant les « pour » et les « contre », essayant d’estimer si elle aurait le temps de rendre visite à sa famille et s’ils n'accueilleraient pas trop mal une nouvelle affectation, et apprécia de constater que ni Milford ni Ecyne ne montraient le moindre signe d’exaspération. Sans doute préféraient-ils une décision honnête qu’une hâtive.
Finalement, elle inspira profondément et hocha la tête.
— Je serai honorée de faire partie des prétoriens, Votre Altesse. Je ferai mon possible pour être digne des tâches que vous me confierez, et les accomplirai quel qu’en soit le prix.
Le futur roi acquiesça tandis qu’Ecyne s’exclamait joyeusement.
— Je savais que nous pouvions compter sur toi ! Je suis sûre que tu ne nous décevras pas. Nous allons ajouter une prime à ta solde habituelle, mais elle te sera donnée en différé pour ne pas éveiller les soupçons. En cas de décès, et quand bien même nous nierons notre implication, elle sera jointe aux dédommagements de ta famille.
— Alors moi je dois la ménager, mais toi tu lui parles déjà de sa mort ! s’offusqua faussement Milford, tu ne fais vraiment preuve de tact que quand il s’agit de recruter !
Il se retourna ensuite vers Lyne pour ajouter.
— Enfin bref, la couronne est ravie de t’avoir à son service.
— Merci, Votre Altesse.
La guerrière s’efforça de prendre un ton neutre, mais avait du mal à cacher son excitation. Il lui tardait de découvrir l’inconnu dans lequel elle avait accepté de plonger. Elle espérait seulement que, malgré les propos d’Ecyne, elle n’aurait pas à s’inquiéter trop tôt de son décès. Repoussant cette idée, elle demanda avec curiosité.
— Vous aviez évoqué le fait que les prétoriens travaillent incognito. Dois-je rester à mon poste ou démissionner ?
La question fit naître un rictus sur le visage de Milford et briller les yeux d’Ecyne. Leur réaction en provoquant une inverse chez Lyne, elle frissonna en tendant l’oreille à la réponse de la capitaine.
— Pas tout à fait. Enfin, disons que… À partir de demain tu seras la garde personnelle du prince Soreth d’Erellie. Tu le suivras où qu’il aille et assureras sa protection.
Pour la troisième fois de la journée, la surprise laissa Lyne sans voix. Les gardes royaux étaient les meilleurs soldats du pays. Elle avait toujours rêvé de les rejoindre, tout en sachant que leurs rangs n’étaient pas ouverts aux roturières comme elle. L’idée la fit ciller et elle fronça les sourcils en bafouillant.
— Je… euh… je ne crois pas avoir les qualités requises.
— Ne t’inquiète pas, voulut la rassurer Ecyne, tu feras une excellente garde royale. Tu as bien plus de talent que tu ne le penses.
— Ce que je veux dire, capitaine, c’est que je ne suis pas noble.
— Ah ! Cette vieille loi. Tu seras une exception. La première. Je compte sur toi pour te monter exemplaire.
— Bien, capitaine !
Tout autant que les annonces qu’on venait de lui faire, la confiance de sa supérieure réchauffa la poitrine de Lyne qui dut s’empêcher à nouveau de sourire. À la place, elle demanda avant d’oublier.
— Ne sera-t-il pas compliqué d’être à la fois une prétorienne et la protectrice d’un prince ?
— Eh bien, expliqua Milford sans se départir de sa bonne humeur, il se trouve que mon frère est aussi un prétorien. Un un peu spécial je te l’accord, mais cela vous permettra de travailler en binôme. Lui, il t’enseignera les compétences qui te font défaut. Toi, tu le seconderas en t’assurant qu’il reste en vie. Nous comptons beaucoup sur ce dernier point.
Lyne acquiesça silencieusement, consciente de ce qu'impliquerait son échec. Elle n’était pas sûre que la réponse du prince n’ait pas soulevé plus de questions qu’elle n’en avait tranché, mais elle se sentait trop chamboulée pour trier toutes les informations qu’elle venait d’obtenir. Tout ce qu’elle savait, c’était que son futur prenait une direction intéressante. En face d’elle, Milford se leva d’un air satisfait.
— Le temps dont nous disposions est écoulé. La cour va commencer à se demander pourquoi nous avons disparut. Tu as l’après-midi pour déménager tes quartiers dans l’une des chambres vides de la tour de Soreth. Il est occupé aujourd’hui, mais l'a laissée déverrouillée pour toi. C’est lui qui se chargera de la partie officielle de ta prise de fonction dans la matinée… en espérant qu’il se réveille à l’heure.
Imitant Milford, la capitaine se leva à son tour. Elle profita toutefois qu’il ouvre la porte pour adresser un dernier mot à Lyne.
— Soreth est un peu spécial, mais il a bon cœur. Je suis sûre que vous vous entendrez bien.
Elle rejoignit ensuite le prince héritier, et ils sortirent sans se retourner, laissant derrière eux une jeune femme aussi excitée que déboussolée par ce qui allait être sa nouvelle vie.
Le premier chapitre est à la hauteur de mes attentes, dans la continuité de ton très bon prologue. L'introduction de Lyne est super efficace, je trouve ton personnage intéressant même si on ne la connaît encore qu'en surface. Les deux personnes qui viennent la voir ont aussi une introduction sympa, j'espère qu'on pourra en apprendre plus sur eux. Tu titilles aussi ma curiosité à propos du futur partenaire de Lyne alors que tu ne lui as consacré que quelques mots.
L'ordre des prétoriens est une bonne idée, avec un nom qui sonne bien. Je suis curieux d'en apprendre plus au sujet de cette faction d'élite. Je suis aussi curieux d'en apprendre plus en général sur la géopolitique de ton univers.
Mes remarques :
"puis disparu lorsqu’un cri de ralliement" -> disparut
"Lyne l’aurait reconnue entre mille la capitaine royale, Ecyne." -> aurait reconnu
"s’était agréable et bon augure" -> c'était
Un plaisir,
A bientôt !
Je suis content de voir que ce chapitre fonctionne, étant le premier écrit il aura fallu beaucoup de retravail pour en arriver là.
Merci pour les coquilles, je vais corriger cela.
Tu devrais avoir pas mal d'information de géopolitique à venir, mais n'hésites pas à dire si tu penses qu'il en manque.
À bientôt !
Du coup je suis là pour la lecture du deuxième chapitre héhé tout d'abord quelques remarques/suggestions :
- "On n’aurait cependant eu aucune difficulté à en sortir dans le noir, car ses uniques meubles étaient une ancienne table en bois et quatre chaises sans fioritures" => La tournure de la phrase n'est pas très claire, il a fallu la relire pour la comprendre :)
J'ai remarqué aussi, mais il s'agit là vraiment de détail, que parfois tu as des expressions qui pourraient être simplifiées pour gagner en côté percutant, je pense par exemple à "Repoussant cette idée de ses pensées, elle demanda avec curiosité." peut-être que "repoussant cette idée" suffit puisque l'idée est dans ses pensées ? Pareil pour "Depuis quelques années, il lui prenait de plus en plus l’envie de voyager et de voir le monde." => Voyager et voir le monde, est-ce si différent ?
En dehors de ces détails, je dois dire que ce début est fort intrigant. Milford est un personnage charismatique, tout de suite, dès sa description, on est intrigués par lui et je me demande bien ce qu'il a derrière la tête. Lyne m'est également très sympathique, on la sent peu sûre d'elle, franchement j'espère que cette histoire de prétorien (chouette, un terme romain hihi) va pas trop mal tourner pour elle, même si MDR j'imagine que ça sera CLAIREMENT pas aussi simple que ça. Bref, le décor est bien posé, on s'interroge, les dialogues sont efficaces, pour moi c'est un début fort percutant que tu proposes là, d'une très grande efficacité pour donner envie d'en savoir plus sur toutes ces histoires de prétorien et de mission
Merci pour ton retour et ces remarques, tu as bien raison. J'essaye de fluidifier mon style depuis mes débuts, mais il reste pas mal à faire (encore plus sur les premiers chapitres). Je prends note de tes remarques bienvenues. (100% inutile de répéter "idée" et "pensées" c'est clair ^^ . Je suis plus partagé sur le voyage, on peut voyager pour d'autres raisons que la curiosité, mais ça pourrait être un peu plus impactant sans ce "et" tout laid.)
Je suis content que le chapitre te plaise sinon dans ses grandes lignes, et j'espère que la suite en fera de même.
À bientôt !
Après le traumatisme émotionnel du prologue, j'ai un peu pris mon temps avant de me lancer dans ce premier chapitre, pour me remettre. Même si ça peut encore arriver, je suis contente de constater qu'aucun des personnages ayant péri durant l'introduction n'apparaisse ici en vie. D'entrée de jeu savoir que quelqu'un va mourir est une bonne technique narrative, mais ça fait toujours de moi une lectrice plus lente. ^^
On découvre ici Lyne, qui sera présumément notre protagoniste. Jeune mais volontaire, motivée, son tempérament se dévoile sur des bases solides. C'est un soldat plein de potentiel, à qui on n'a pas encore donné l'opportunité d'exploiter son esprit d'initiative. Jusqu'à maintenant ! Bon élément déclencheur, donc.
À titre anecdotique et personnel, les prétoriens, j'ai le souvenir très précis du jour où j'ai appris ce mot, et il m'a toujours plu depuis. Je trouve audacieux qu'un terme spécifiquement associé à l'armée romaine apparaisse dans une fiction de fantaisie. En tous cas ça pose une certaine ambiance, puisqu'il amène avec lui toutes les connotations qu'on peut avoir sur cet empire, de l'aspect des uniformes à l'architecture, ce genre de choses. Je suis curieuse de savoir ce qui y sera emprunté et ce qui sera plutôt revisité. =)
Le personnage d'Ecyne, une femme belle même si balafrée, capitaine à un âge plutôt jeune donc très compétente (la trentaine passée, pour moi ce n'est pas très vieux pour ce titre), fait forte impression. Le parti-pris de Lyne ne semble pas être erroné. Elle paraît honnête et fiable.
Le Prince Milford, si d'abord un peu austère, devient rapidement beaucoup plus abordable. J'ai bien aimé sa taquinerie finale envers son petit frère, et ses badinages avec la capitaine. Je trouve aussi appréciable que son cadet (benjamin ?) fasse partie des prétoriens. Ça achève d'illustrer l'investissement de la famille royale dans son royaume. Hâte de découvrir Soreth !
On apprend d'ailleurs que l'Erellie a été fondée par leur ancêtre Erell, qu'ils portent toujours en haute estime. C'est bien de ne pas oublier ses origines.
Enfin, le Kraken comme emblème, et une cité portuaire, Lonvois, comme centre névralgique (peut-être capitale ?) : doit-on prévoir des aventures en bateau ?
Voilà. Je crois que c'est tout pour moi pour cette fois. À bientôt ! =)
P.S.: j'ai relevé quelques mots en trop ou manquants au fil du texte, mais rien de grave du tout :
- "chacune de ces tentacules" -> "chacun de ces tentacules" (je sais que c'est contre-intuitif, mais tentacule est masculin)
- "elle y trouvait du réconfort quand elle les difficultés la submergeaient." -> Il y a un "elle" de trop dans cette phrase
- "elle sursauta entendant la porte grincer." -> "en entendant"
- "Même ses interlocuteurs avaient salué son esprit d’initiative, elle n’avait aucune envie de remettre en cause la gestion des troupes devant eux." -> "Même si ses interlocuteurs"
- "visiblement amusé qu’offensé," -> "plus amusé qu'offensé"
- "je ne crois pas que j’ai les qualités requises." -> "je ne crois pas avoir" ou bien "je ne crois pas que j'aie"
Merci pour ce retour, malgré les difficultés du prologue :P (je ne suis pas non plus un grand fan des morts annoncées).
Je suis content de voir que les personnages plaises (Milford m'a donné du fil à retordre). Ecyne est effectivement jeune pour son titre, c'est bien si cela se vois.
Pour l'anecdote, j'ai planché un sacré moment pour trouver un nom d'ordre secret. Lorsque j'ai finalement pensé à Prétoriens, j'ai aussitôt su que j'avais trouvé le bon ^^
Merci beaucoup aussi pour les coquilles, je les corrige de ce pas.
A bientôt.
Ce premier chapitre est aussi agréable à lire que ton prologue, on sent que tu sais où tu vas et tu mets en place avec précision les éléments nécessaires pour comprendre le monde de Lyme et les enjeux qui l'attendent. C'est aussi très intéressant de suivre une héroïne qui est consciente de sa condition sociale et des barrières que cela entraine.
Si j'avais un conseil à te donner, ce serait d'améliorer certaines tournures de phrases. Il y a celle-ci par exemple que j'ai dû relire plusieurs fois et qui me semblait embrouillée : "Elle voyait aussi dans chacune de ces tentacules les hommes et les femmes qui œuvraient pour leur prospérité, et y trouvait du réconfort quand elle les difficultés la submergeaient." et si tu déplaçais un seul pronom pour clarifier : "Elle voyait aussi dans chacune de ces tentacules les hommes et les femmes qui œuvraient pour leur prospérité et elle y trouvait du réconfort quand les difficultés la submergeaient."
Ou celle-ci : "Je constate à ton visage que nous n’avons pas besoin de nous présenter." qui ne me parait pas assez précises et où je remplacerais "visage" par "expression"
Ou celle-ci : "Il aurait même pu être charmant s’il n’arborait pas un air à la fois sévère et calculateur." que j'allègerais en : "Il aurait pu être charmant s’il n’arborait à la fois un air sévère et calculateur."
Désolé, c'est sans doute fort subjectif mais c'est juste quelques exemples pour essayer de t'expliquer en quoi je trouve que tu pourrais encore fluidifier ton écriture.
A bientôt pour la suite !
Pas besoin d'être désolé je suis ici pour ce genre de retour ^^
J'ai trop travaillé ce texte pour voir certaines erreurs, surtout sur son début.
Merci beaucoup pour tes propositions, je peux déjà dire qu'échanger visage par expression est mille fois retenu !