Chapitre 1

Par Shaoran
Notes de l’auteur : Voilà ma modeste contribution à ce concours d'Halloween ... tremblez Plumettes jamais plus vous ne regarderez vos placards du même oeil (ou pas ><" ouais je sais l'espoir fait vivre mais que voulez-vous ... on fait ce qu'on peut). Bref, pas tout à fait satisfaite de ce texte, j'espère qu'il vous fera frissonner quand même ^^
Effrayante lecture. 

Le placard. Il est de ces meubles si anodins qui peuplent nos maisons, nos appartements jusqu’à la moindre pièce, à tel point que nous n’y pensons quasiment jamais. Du plus exigu au plus gargantuesque, d’aucun le considèrerait comme d’une banalité effrayante. Il n’y a guère plus que des enfants pour partir en quête de leurs mille trésors depuis longtemps oubliés. Car il est vrai que les adultes ont cette curieuse tendance à les fuir, alors que nos chères têtes blondes les adorent. T’es-tu déjà demandé pourquoi?

 

C’est parce que les placards sont bien plus effrayants qu’il n’y parait. Ce sont des endroits reclus dans les ténèbres. Aucun péché n’y est pardonné, aucune faute n’y est oubliée, il n’y reste que remords et regrets. Dans leur éternelle obscurité seule règne la peur et personne ne peut se soustraire à ses propres méfaits, ses propres craintes. Destruction ! Voilà pourquoi les enfants aiment les placards, ils n’ont rien d’autre à cacher que leur candeur et leur innocence. Lorsque Lucas flirte avec eux, ils n’y sentent que la douce et chaleureuse caresse d’un vêtement pelucheux. Cette créature de l’ombre à l’affut, tapie dans les plus petits fatras de vêtements, est leur ami. Mais pour les adultes l’histoire est toute autre. Lucas révèle leurs peurs les plus secrètes, leurs vices les plus enfouis : cruel miroir aux alouettes. C’est en cela qu’ils le craignent. Du moins ceux qui ont la chance d’ignorer ce qu’ils contiennent. Et les autres me diras-tu avec raison ? Les autres malheureusement ne sont plus en état de dire quoi que ce soit !

 

Lorsque le rationalisme propre aux grandes personnes reprend le dessus, le petit monde si riche du placard tout noir s’affadit. Il perd son essence et tous ses mystères. Il disparaît. Pourtant, au fond de chacun d’entre nous reste ce souvenir impérissable. Sans doute est-ce la source de cette appréhension latente : le doute. Les adultes sont incapables de voir l’Autre Monde. Là d’où je viens. Qui suis-je ? A toi de le décider. Un monstre ? Un esprit vengeur ? Une fée ? Que sais-je encore ? Ton pire cauchemar ? Probablement surtout si tu as le malheur de me croiser en ce merveilleux soir de l’Halloween. Quelle fête merveilleuse ! Mais quoi de mieux pour te laisser décider du nom à me donner que de te raconter mon histoire.

 

Seth, ce nom bien lointain qui un jour fut en quelque sorte le mien, me venait de ces gens que certains appelleront parents : je ne les considère pas comme tel, même si je n’ai pas d’autre choix que de faire semblant. Tout a commencé par ce soir d’Halloween où celui que l’on nommait Seth ouvrit la porte de son placard et s’y engouffra, inconsolable mais bien décidé à cacher son désarroi dans les limbes de cette obscurité réconfortante. Toutes les larmes de crocodile de son frêle petit corps d’enfant ne suffirent guère à tarir sa frustration et sa cuisante humiliation. Aux pleurs succédèrent la rage. Une fureur toute enfantine aussi fugace que prompte à enflammer les joues du gamin. Cette irascibilité immodérée de l’enfance, moment béni où l’on est encore capable de laisser libre cours à ses émotions quelles qu’elles soient. Et là un froissement se fit entendre. La chaleur douce d’une paume se posa sur l’épaule de Seth.

 

Puis une voix suave et veloutée, masculine et profonde, souffla à son oreille. Lucas.

 

-        Que t’arrive-t-il mon enfant ?

-        Mon grand frère, Ernest, balbutia Seth. Ce n’est qu’un méchant. Il n’a pas de cœur.

-        Vraiment ?

 

Une fugace étincelle, comme un éphémère rayon de lune, illumina les ténèbres du placard : Lucas souriait tel un rapace prêt à fondre sur sa proie.

 

-        Il m’avait promis. Promis, répéta-t-il se blottissant contre un petit tas de vêtements roulés en boule, alors que de nouvelles perles de tristesse inondaient ses joues rebondies.

-        Je vois. Ce n’est vraiment pas juste, n’est-ce pas ? Que comptes-tu faire ? Te laisser humilier de la sorte … ou …

-        Je me vengerais.

 

Le rictus du démon s’élargit encore. La petite voix aigrelette de Seth en aurait sans l’ombre d’un doute déconcerté plus d’un tant elle exhalait de haine et de ressentiment. Une intensité peu commune y brulait. Bien trop pour une simple histoire de querelles fraternelles. Peut-être s’y cachait-il une blessure plus profonde de celles dont on ne guérit pas, à moins qu’il ne s’agisse que de vulgaire vanité ? Sans doute était-ce la seconde solution jugea le démon, mais qu’importait en cette nuit d’Halloween, les règles changeaient. Il avait tout pouvoir sur son monde et les autres aussi d’ailleurs.

 

- Tant pis pour lui, songea Lucas, satisfait. Je vais pouvoir m’amuser un peu.  

 

Démon vengeur de l’enfance bafouée, Lucas punissait les parents indignes, frères tortionnaires ou amis tourmenteurs d’une main de fer. Inflexible et cruelle. A la mesure des sévices subis. Quels qu’ils soient, aucun de ces bourreaux n’échappait au jugement d’un Lucas du placard. Rares étaient les mioches qui faisaient consciemment appel à eux. Battus, violés, abandonnés, torturés dans leurs chairs et dans leurs âmes, ceux-là n’avaient plus rien à perdre. Plus aucun recours. Mais cette arrogante tête blonde n’était pas de ceux qui dans l’Entre-Monde se nommaient les enfants du placard. Beaucoup trop fier et arrogant pour cela, il n’exhalait pas cette crainte, cette honte inhérente aux maltraitances. Ce qu’il perdrait cette nuit dépassait de loin sa petite imagination si pauvrette.  

 

-        Je peux t’aider, lui sussurra le démon de l’Entre-Monde de sa voix si mielleuse et envoutante. Si tu le souhaites vraiment.

-        Oui ! Je veux, cria Seth avec fougue.

-        Dans ce cas tu n’as qu’à me donner ton nom, ton véritable nom j’entends, pas celui de tes parents, et le marché sera conclu.

 

Un instant Seth hésita. Dans un fol espoir, l’idée qu’il renoncerait naquit en moi. Mais il s’effondra comme le vent souffle une bougie lorsque cet idiot de gamin murmura :

 

-        Ylpeys.

-        Pardon ?

-        Ylpeys, répéta-t-il d’une voix plus forte et assurée. 

 

Soudain l’intérieur du placard s’éclaira, révélant l’immensité et la complexité de l’Entre-Monde : cet endroit partout et nulle part à la fois, maintenant et n’importe quand. La croisée de tous les endroits existants, possibles et imaginables. Alambiqué entrelacs d’escaliers et de couloirs. Sauf ici au centre du labyrinthe, à l’orée de la porte du placard, tout y est vide et désert. Sombre et seul. Aussitôt que Seth eut prononcé son nom, il put enfin apercevoir celui qui dans quelques heures causerait sa perte. Lucas. Tu sais s’il est bien une chose qui nous protège de tout à fortiori les Ombres c’est bien notre nom véritable, celui de notre âme que nous seuls connaissons. Pourtant Seth le lui avait transmis sans sourciller et par là même, il conférait au démon tout pouvoir sur lui : un geste inconsidéré. Il lui donnait corps. Un visage qu’il ne possédait pas : une ombre modelée par la pensée de Seth. Aussitôt qu’un marché se concluait entre un enfant des placards et Lucas, ce dernier apparaissait sous la forme que le bambin considérait comme la plus attirante. Ainsi le piège était parfait, après tout il n’avait pas vocation à effrayer ses protégés, mais à punir leur bourreau. Et quoi de mieux pour s’attirer leur faveur que de les charmer.     

 

Tel une ombre, Lucas s’approcha de Seth d’un mouvement fluide et rapide qui soulignait avec subtilité sa nature inhumaine. Il posa un genou à terre pour se mettre à la hauteur de l’enfant à la moue boudeuse et de son chuchotis le plus enjôleur, il lui demanda :   

 

-        Comment comptes-tu t’y prendre, Ylpeys ?

-        Je ne sais pas, avoua Seth, se dandinant pour tromper sa honte.

-        Alors laisse-moi m’en charger.

 

Ses lèvres se fendirent d’un sourire encore plus carnassier et face à eux se matérialisa soudain un grand miroir à la surface ondulante comme l’eau claire d’un lac. Que je t’explique quelques subtilités avant de continuer, contrairement à ce que tu pourrais en attendre, cette psyché ne reproduisait guère le reflet de celui qui s’y mirait mais plutôt son moi profond et surtout l’objet de sa vengeance. Si cette personne parvenait à traverser le labyrinthe sans sombrer dans la folie et supportait de regarder en face les atrocités qui l’avait conduite devant ce miroir alors sa pénitence était considérée comme valide et sincère et elle regagnait son monde d’origine, au détriment de celui qui avait provoqué sa venue. Dans le cas contraire, il appartenait corps et âme à Lucas et l’enfant du placard reprenait sa place, débarrassé de son tortionnaire.

 

L’eau de la glace s’obscurcit et une Ombre différente des autres y apparut. Minuscule inconnu tassé sur lui-même, perdu parmi les volutes de fumée qui l’entourait, si petit dans l’immensité de ce labyrinthe qu’il s’apprêtait à affronter.    

 

-        Qui est-ce ? demanda Seth avec une intonation où perçait plus de curiosité que de colère.

-        A ton avis ?

-        Je ne sais pas … on dirait…

 

Le gamin laissa sa phrase en suspens, ses traits figés dans une grimace comique à mi-chemin entre l’horreur et le ressentiment qui naquit sur son petit visage rondouillard encore rougit. Dans le miroir aux mouvances irisées, un adolescent maladroit déplia sa longue silhouette presque famélique, typique d’un enfant qui a grandit bien trop vite. La dualité qui se disputait les sentiments de l’enfant s’évanoui aussitôt qu’il reconnu les contours flous de son grand frère. Interdit, il ne pipa mot. Ses yeux arrondis passant de Lucas à son frère et vice-versa. Ce ne fut que lorsqu’il comprit ce qui attendait Ernest que son teint verdit. Mal à l’aise, Seth ne cessa de se dandiner à ma plus grande irritation. Je suis persuadé qu’il regrettait déjà son marché, mais c’était trop tard pour faire marche arrière. Une fois sa surprise et son incertitude passées, la colère refit surface et les premières rencontres entre les Ombres et son grand frère au comportement un peu trop rude, le laissèrent de marbre. Mais après les choses prirent une tournure toute autre.

 

De longues heures durant, Ernest erra dans le labyrinthe. A perte de vue s’étalait son improbable succession de couloirs de pierres froides et humides, tous identiques, tous plus lugubres et sombres l’un que l’autre. Pas une fêlure disgracieuse ne venait caractériser telle pierre ou telle travée. Pas un clapotis aqueux de plus ne venait troubler le silence pesant et angoissant d’un couloir particulier. Pas un pavé saillant sur un croisement pour comprendre que l’on tourne en rond. Rien. Le néant total. Je l’observais en silence. Anxieux. Hésitant entre me délecter de cet affolement qu’exhalait l’adolescent liquéfié d’effroi et craindre qu’il ne lui vienne l’idée de se repentir sincèrement. Son seul espoir pour sortir de ce piège était de rejoindre le centre du labyrinthe.

 

Mais encore fallait-il avoir assez de cran pour oser déambuler au gré des chemins les plus noirs, là où l’obscurité s’épaississait, confortable repaire des Ombres les plus démoniaques. Il aurait du se douter que la crainte de se faire dévorer au détour d’une travée n’existait pas dans cet endroit : voilà une mort bien trop douce. Non. Les Ombres sont pires que cela. A l’image de Lucas, elles n’ont ni visages ni personnalités propres, elles ne sont guère plus que le reflet de tes peurs les plus profondes, tes pensées les plus impures et abjectes. Oh, bien sûr, je sais à quoi tu penses : tu te dis que présenté de cette façon cela ne te semble guère effrayant. C’est parce que tu ne sais pas ce que c’est. Si tu avais vu Ernest à cette même seconde où je le vois : son air déconfit, ses traits ravagés d’effroi, sa grimace suppliante et ses yeux exorbités de terreur où se reflétaient chacun des fantômes de son passé, de la plus petite souris malencontreusement écrasée au plus répugnant cadavre de chiot maltraité, tu ne penserais pas une chose pareille. Face à Lucas tu n’as aucun endroit où cacher ta honte. Aucun moyen de fuir.

 

Ernest le comprenait à présent à ses dépends. Ses hurlements et ses supplications de plus en plus désespérées ne serviraient à rien. Comment pouvait-il ne serait-ce qu’imaginer attendrir ou apitoyer une créature cruelle et sans mansuétude, sans une once d’humanité ? Stupide gamin ignorant ! Il continua d’errer parmi les Ombres encore un moment avant de se perdre dans les ténèbres, avant d’atteindre le centre du labyrinthe, avant d’enfin entendre le chuchotement sarcastique du démon du placard qu’il côtoyait jadis sans peur. Mais ce jour-là tout était différent et il ne put reconnaître ce timbre si particulièrement effrayant comme étant le même que la petite voix fluette et douce qui accompagnait encore quelques années plus tôt chacune de ses aventures tissées dans l’obscurité de l’armoire.  

 

-        Tu as peur, souffla Lucas.

-        Laissez-moi partir. Pitié, pleurnicha Ernest, décomposé par ses sanglots. Pitié.

-        Pitié ? En as-tu eu lorsque tu maltraitais ton petit frère ?

-        Je … je … pitié.

-        Non, non, non … sifflota joyeusement Lucas.

-        Je ne l’ai jamais maltraité, vous mentez, hurla le garçon, avec l’énergie du désespoir.

 

Ses genoux ployèrent. Tremblotant comme une feuille morte ballottée par le vent, recroquevillé sur lui-même tel un enfant autiste cherchant à se protéger de son entourage trop menaçant, le garçon s’effondra. Ses larmes n’en finissaient pas de couler, inondant ses joues rougies, ses vêtements souillés de boue et le sol froid et humide du labyrinthe de son calvaire.

 

-        Vous mentez. Ce n’est pas vrai. Pas vrai. C’est un mensonge. Oublié…

 

Sa voix perdue dans les aigus se fit si ténue qu’elle en devint presque inaudible. L’esprit fragile d’Ernest ne serait plus très long ni même difficile à briser. Lucas se délectait de cette sordide torture. Punir de vils coupables lui était déjà jouissif, mais détruire de jeune innocent l’était encore plus. A moins qu’il ne se décide à se repentir avant que le démon ne parvienne à ses fins. C’était sa seule chance de s’en sortir. Moi je le savais ! Lucas le savais ! Mais Ernest ?   

 

-        Juste oublié… Oublié. Je l’ai juste oublié.  

-        Vraiment ?

-        Je l’ai juste oublié.

 

Seth observait la scène comme moi. Si l’épouvantable trouille qu’éprouvait son frère l’amusa au début, très vite il ressentit un grand malaise, jugeant que cette « farce » avait déjà été bien trop loin. Quel manque de clairvoyance ! N’importe qui sait pourtant qu’on ne conclut pas un marché avec un démon, aussi amical fusse-t-il de prime abord, sans une excellente raison. Même le plus ignare des humains en avait conscience ? Même toi tu le sais. Alors pourquoi ? L’orgueil ! L’égoïsme ! Seth méritait ce qui allait lui arriver, mais moi, je n’avais rien demandé. Rien du tout. Lorsque les premiers cris déchirant de son frère nous étaient parvenus, Seth comprit que Lucas irait jusqu’au bout. Il supplia pour que le démon vengeur s’arrête. Comme tu dois déjà t’en douter, ce fut d’une inutilité affligeante. Lucas l’ignora royalement pour continuer sa sordide exécution de cette vengeance futile qui me perdrait. Pourtant je continuais à espérer que cette grande quiche pleurnicharde d’Ernest ne prononcerait pas les quelques mots fatidiques qui condamneraient Seth, qui me condamnerait.

 

Glacé comme la mort, Ernest s’immobilisa soudain comme si les rouages de son esprit en perdition s’étaient immobilisés à jamais. Ses sanglots se brisèrent et son regard aux nuances d’un ciel d’orage se figea, fixant un monde imaginaire connu de lui seul. Pathétique pauvre petite chose fragile ! Un filet de voix à peine audible s’éleva finalement de la carcasse amorphe du frère de Seth. Ultime et incontournable sentence.    

 

-        Je … suis … désolé… désolé… désolé…

 

La silhouette dégingandée d’Ernest, prostré tel un enfant battu, se balançait d’avant en arrière, les mains sur les oreilles, une lueur démente à l’orée de ses prunelles argentées. Nul doute que malgré ces trois mots fatidiques qui privaient désormais Lucas de son âme, ce garçon brisé ne tarderait guère à rejoindre une jolie cellule capitonnée de blanc comme la plupart des personnes ayant échappées au démon des placards.

 

-        Désolé… désolé … désolé…

 

Son murmure, psalmodié comme une litanie qu’il espérait peut-être le protéger, se répercutait sur chaque pierre du labyrinthe, lézardant jusqu’à mes oreilles, emplissant mon esprit d’une terreur nouvelle. Si Seth, décomposé d’effroi face au calvaire qu’il avait imposé à son frère, ne comprenait pas encore ce que signifiaient ces quelques mots, pour moi en revanche leur sens était aussi limpide qu’épouvantable. Le démon du placard se retourna. Une moue chagrinée déformant ses traits. Sa victime brisée se fondit à nouveau dans les ténèbres du placard, quittant ainsi l’Entre-Monde pour reprendre cette place qui était la sienne.  

 

-        Il s’est repenti, regretta Lucas. Je l’ai perdu. C’est ta faute, il n’était pas aussi méchant que promis. Il va falloir que tu me payes en retour, chantonna le démon, le ton grivois et l’œil pétillant de malice.

-        Mais je … je … ne le pensais pas vraiment. Je ne voulais pas … Non !! hurla Seth, reculant avec le vain espoir de s’enfuir.

 

Lucas lui barra le passage d’un mouvement fluide. L’avidité faisait danser les ombres sur son visage. Je continuais d’espérer un miracle qui ne viendrait pas. Seth allait être condamné … et moi aussi. Par sa faute !  

 

-        Au soir d’Halloween, tous les appels sont exaucés, mon garçon. Pas seulement les plus désespérés. Il faut bien que notre race perdure. Lorsque tu m’as révélé ton nom tu t’es engagé à me vendre une âme. Et si ce n’est pas la sienne …

-        Non… non… non… tu ne peux pas …  

 

L’ampleur de son désarroi n’avait d’égal que la terreur qui modulait l’intonation quasi hystérique de la voix enfantine de Seth. Son irascibilité l’avait perdue. Il n’avait pas voulu cela. Un piège. Lucas l’avait trompé. 

 

-        Je n’ai trompé personne mon garçon, sussura le démon de sa voix douceâtre. Seule ta vanité t’a aveuglée. Désormais tu es mien. Eidolon.

-        Quoi ?

 

Les yeux du gamin s’arrondirent de surprise et d’effroi, alors que Lucas psalmodiait une courte incantation dans une langue ancienne et oubliée. Cette horrible seconde restera à jamais gravée en moi. Lorsque la sentence tomba. Inflexible couperet ! Seth avait échoué. Sa vengeance : une vulgaire supercherie ! Je sentis quelque chose changer en moi. Arraché à mon quotidien funeste de l’Autre-Monde dans lequel j’étais si bien, je me retrouvais pour la première fois physiquement en leur présence, piégé dans l’Entre-Monde. Face à Lucas. Face à Seth. Tout en lui m’apparu si familier. Identique. Comme moi. Non, pas comme moi… c’était moi. Un moi différent. Peureux et pleurnichard. Humain ! Je me souviens de cette grimace de dégout qui a déformé mon visage. Lorsque je l’ai vu j’ai compris que le vulgaire petit humain pleurnichard désormais serait ma place. Lucas nous a échangés. Je suis son Ombre et je ne peux me dérober. Je crois que les humains ont un monstre pour cela : ils l’appellent un Döppelganger. Seth ou plutôt Ylpeys est devenu un Eidolon : un apprenti Lucas. Tel fut son châtiment pour cette inepte vendetta.     

 

Et moi ? Que me reste-t-il à moi ? Rien ! Seth a disparu à jamais. Il a pris ma place ! Il m’a volé ma vie sans que je puisse y faire quoique ce soit ! Maison, ami, douleur. Il m’a tout pris par orgueil. C’est moi qui aurait du devenir un Eidolon : pas lui ! Comme si cette cuisante mièvrerie dans laquelle je baigne depuis lors pouvait m’être profitable. Je ne la supporte pas. Ecœurante. Tant d’hypocrisie, de fausse modestie, de méchanceté voilée dans cet endroit. Aussi cruelles soient-elles, les Ombres sont d’une franchise implacable. Pas de sous-entendus, pas de trahison. Juste une honnête douleur. Une sincère torture. Tout cela m’ôte le sommeil. Je me vengerais. Je trouverais un moyen de rentrer chez moi. En attendant, ces gens qui m’entourent vont payer. Son frère a été le premier le soir même de mon exil. Mais son sang ne me suffit pas. Plus. Encore plus. Pourquoi faut-il que ces entraves existent ? Cet ignoble petit corps si fragile. Il me faut du sang pour le fortifier. Pour espérer un jour retrouver cette place qui est la mienne.

 

Aujourd’hui je suis joyeux : un an a passé. En ce nouvel Halloween, mon premier. Je déambule au gré des rues. Plus de mélancolie. Plus de tristes insomnies. A l’image de tous ces gens qui adorent Noël, moi j’adule l’Halloween. Ses feuilles mortes qui tourbillonnent dans la nuit, emportées par le vent mordant du Nord. Les doux effluves de la soupe de potiron. Les effrayantes citrouilles illuminées. Les lugubres cimetières sordides et leurs sinistres corbeaux croassant. Sans oublier les turbulents marmots déguisés en sorcières et autres fantômes, frappant aux portes de toutes ces soi-disant maisons hantées, leurs bouilles rondouillardes empoissées de sucre candy. Un buffet à volonté. Il serait facile de croire que cette année de duperie m’a ramolli : il n’en est rien car ce soir-là, je me sens chez moi, enveloppé de ces angoissantes ombres. Plus de retenue. Plus de ces idiotes entraves. Je peux enfin donner libre-cours à mes instincts. Cette nature profonde. Bestiale et cruelle. Mon vrai moi.

 

Cette nuit, je veux du sang et je l’aurais en toute impunité. Je le sais. Je le sens. Elle approche dans son petit costume rouge. Innocente. Ignorante. Aussi orgueilleuse que Seth. Sauf que ce n’est pas une enfant des placards. Je peux en faire ce que je veux, c’est la règle. Ses bouclettes rousses tourbillonnent, enflammant la nuit. Elle se presse, trébuche et hoquète. Elle s’est effrayée de cette vilaine farce que lui ont faite ses amis. Si elle savait ce qui l’attendait. Délicieuse terreur. Malheureusement, elle m’échappe. Mais déjà j’ai deviné qui sera ma victime, il me faut juste la rejoindre.  

 

-                      Rouge, tout rouge, le sang … noire, toute noire, la nuit … bleue, tout bleue… la fillette a peur, chantonnai-je, me délectant par la simple anticipation de ce que je vais te faire subir. Ombre. Si douces les ombres …  tourne au coin de la rue … petite fille perdue… Mais où es-tu ?

 

Pourquoi ne puis-je savoir où tu es ? A moins que… L’ébauche d’un sourire carnassier naît à la commissure de mes lèvres : j’ai compris … Je sens ton regard apeuré par-dessus mon épaule, toi qui me suis depuis quelques minutes déjà, buvant mes paroles, les yeux rivés sur ces lignes

 

Trouvé !  

 

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BeuldesBois
Posté le 31/10/2010
Shao ! o/
Alors Shao, je vais te donner tout de suite le ton... Tu m'as perdue xDxD.<br />J'ai quasi rien compris, alors que c'est dommage, parce qu'il y a pleins de petites choses positives tout au long du récit. Visuellement, par exemple, c'est un régal (surtout l'entre-monde). On sent un univers particulier, ta bulle a toi, et c'est très chouette...
Mais, vraiment. Entre Lucas, Seth et le narrateur... je me suis noyée xD.<br />Seth = Lucas. Mais finalement Seth parle à Lucas. Et je pensais que Moi (le narrateur ou va dire) était Lucas. Mais finalement non. Car Moi = Seth... Oulah. ?<br /><br />Du coup, on se dit, tout à la fin, qu'ils sont un tout, pour éviter de se faire mal à la tête... Mais. Ca pertube pendant toute la lecture =/ Si bien qu'on fait quasiment attention à rien d'autre, et que ça énerve un peu, aussi. Je suis pas tant rentrée dans l'histoire malgrè mes efforts.<br /><br />J'aime bien la formulation "enfants du placard" x). C'est kioul.<br /><br />Mais le coup du Seth qui rentre dans son placard et qui entend une voix s'adresser à lui, sans qu'il bronche ou ne s'étonne, ça fait un peu bizarre ? Enfin moi j'entend une voix dans mon placard, je me met pas à lui conter fleurette comme si de rien n'étais xD.<br /><br />Pourquoi Halloween est un jour si particulier, aussi ? Parce... J'ai cru comprendre au début que les démons du placard peuvent interagir avec les enfants toute l'année T_T. Donc je sais plus trop xD.<br /><br />Y'a quelques répétitions par-ci parl-à de ce que je me souviens, mais le style reste prenant, comme ce que j'avais lu de toi avec Lucette et Pendulum x). Même si parfois quelques formulations sont trop alambiquées pour bien comprendre (Mais y'a peut-être le fait que Seth = Lucas = Moi me prenait la tête qui m'a fait perdre encore plus pied xD).
Ho ! Le coup de la fin... J'avais pas compris que c'était nous que l'ombre suivait xD... J'étais persuadé qu'on était toujours sur la petite fille, qui sentait qu'elle était suivit et qui s'était donc cachée de façon à se positionner derrière l'ombre XD. De même que je me demandais ce que c'était que "ces lignes" du coup ... J'ai du lire les commentaires des autres plumes pour découvrir qu'on s'était fait piégé xD.<br /><br />Voila Shao, de bonnes idées, mais... mais. Priou @_@. Rendez moi mes neurones !
<3
Shaoran
Posté le 31/10/2010
Oh une Beulette par ici ... comm ca me fait plaisir ...
 
^^ Enfin, bref, je t'ai donc perdue ... toutes mes excuses, même si ca ne me surprends pas ... tu n'es pas la seule à t'être perdue en route ... la morale de cette histoire ... bah j'ai merdé quelque part. En voulant rester floue sur l'identité du narrateur et pour moi c'était vraiment évident... donc j'ai pas trop remarqué ><" Désolée. 
Après pour le fait que Seth ne s'étonne pas d'entendre des voix dans le placard... bah il est assez petit encore et il a une grande habitude de jouer dedans et s'inventer toutes sortes d'histoire et toussa et c'était pas la première fois que le démon s'immiscait dans ces jeux ... (ou comment essayer de justifier n'importe comment le pourquoi du comment ... sans queue ni tête... )  'fin voilà quoi.
 
Ensuiten, pour Halloween... alors oui, il peut interagir avec les enfants toute l'année MAIS à condition que leur désir de vengeance soit vraiment très très fort et légitime... sinon ca ne marche pas, alors que pour Halloween, il a beaucoup plus de pouvoirs à cause de la nuit des morts qui affine la barrière entre les mondes donc il peut choisir l'enfant qu'il veut même si sa vengeance est atrocement futile... c'est d'ailleurs ce qu'il recherche parce que c'est avec ce genre d'enfant qu'il a le plus de chance de récupérer un "apprenti". 
 
Enfin, pour la fin... bah tu es la première qui me fait cette remarque, globalement les autres ont compris, mais c'est sur que si tu étais focalisé sur le qui est qui et toussa, c'est pas forcément inconcevable que tu n'ais pas saisit. T.T Encore désolée. 
 
En tout cas merci d'avoir pris le temps de commenter ... et surtout de terminer ta lecture malgré les difficultés 
A peluche 
Shao^^' 
Dragonwing
Posté le 28/10/2010
Bon, j'avoue que la toute fin m'a perdue... Il m'a fallu un bon moment avant de comprendre de quoi parlaient les derniers paragraphes. ^^; J'ai aussi eu un peu de mal avec les temps des conjugaisons tout au long de l'histoire - je ne dis pas qu'il y a des fautes, je ne sais pas, parce que je n'arrivais pas du tout à situer le narrateur dans le temps. (Et je te dirais bien de mettre plus de virgules, aussi. ^^)
Maintenant que j'ai fini mes "reproches"... c'est une histoire très intéressante. C'est le sixième texte d'Halloween que je lis et le premier qui parle en toutes lettres d'un "Autre-Monde", qui lui donne une forme, une existence et des habitants. Ca accorde une profondeur à ton récit, tout un univers sombre qu'on ne fait qu'imaginer en filigrane, qui nous fait frissonner et dans lequel on ne veut pas plonger le regard. Et toute cette rancoeur, celle de Seth et du narrateur, ainsi que ces mentions de maltraitance, accordent au final un côté bien plus réaliste à l'horreur : celui des sentiments humains, qui n'est parfois nullement en reste sur le surnaturel.
Merci pour cette lecture. ^^
Shaoran
Posté le 28/10/2010
ah euh ouais désolée, je m'y attendais un peu. Rhhhhhhhhhaaaaaaaaa naaaaooooooooooonnnnn les virgules ... je sais pas pourquoi mais les virgules c'est ma bête noire, tu peux demander à Cricri, sauf que d'habiturde il semble que j'en mets de trop T.T ... je vais pas y arriver.
 
Ensuite, contente que ca t'ai plu et que le background te "parle". Et comme je disais à... euh je sais plus qui... bref, je suis restée volontairement vague sur ces ténèbres parce que d'un torturer des gamins sans un très bonne raison, j'aime pas et d'autre part, je trouve qu'il y a un côté plus "parlant" pour reprendre un de tes termes à laisser les choses dans le vague qu'à les décrire parce que de cette façon chacun peut imaginer ce qu'il veut ... tu dis ca fait peur ... mais on a tous peur d'autre chose et c'est pour ca que je voulais pas entrer trop dans les détails. ^^
Et puis pour ta dernière remarque ... bah ouais c'était un peu l'idée. Celle de dire que certaines personne peuvent être bien pire que des "monstres" . 
En tout cas un grand merci pour ce commentaire et contente que cela t'ai plu malgré tout ^^
 
A peluche 
Shao^^'
Sati
Posté le 25/10/2010
HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII.............
Shao ! Elle est raide ta nouvelle ! Il est 00h02, je crois que je vais en rester là si je veux pouvoir ferme au moins un noeil.
Bravo, très belle narration. J'aime ce recul par rapport à l'horreur dans l'horreur elle-même. Le démon de l'Entre-Monde est très réussi, et que dire de Lucas, Seth... L'explication de pourquoi les placards comme scènes du génie du mal dédié à l'enfant, les appelations anciennes... Et ta chute finale, ça le fait ! J'ai beaucoup aimé.
Merci pour cette terrible parenthèse entre deux réalités.
Enjoy !
Spilou
Shaoran
Posté le 25/10/2010
MDR Spilou,
ca c'est de l'enthousiasme ... au début j'ai eu peur, j'ai cru que comme pas mal de lecteurs tu n'avais rien compris et que ca avait perturbé ta lecture, mais manifestement ca n'a pas été le cas...
Je suis contente que ca t'ai bien plu 
Merci beaucoup pour ce commentaire 
A peluche 
Shao^^'
La Ptite Clo
Posté le 25/10/2010
MAIS EUH NOOOON ARRÊTE T'ES PAS GENTILLE ! T_T
 
C'EST VRAIMENT VACHE À LA FIN DE NOUS FAIRE CROIRE QUE C'EST NOUS LA VICTIME !
Genre je me sens observée, suivie, persécutée et là "trouvé" (et tu sais que je bugue avec ce mot en moment)… T_T
Rah, mais j'ai tellement flippé que j'ai voulu me retourner vérifier "au cas où" mais j'ai regardé prudemment "au-cas-où" je me serais retrouvée nez-à-nez avec ce Lucas. Je peux t'assurer que le prochain que je croise qui s'appelle Lucas, la seule vision qu'il aura de moi, ce sera en train de prendre les jambes à mon cou !
 
Mais n'empêche, je ne peux pas m'empêcher de plaindre l'Ombre qui s'est fait voler sa place (bien trouvé au passage, le coup de l'Ombre ! Je me traficotais la cervelle pour trouver l'identité du narrateur - en vain -, et j'avoue que, forcément, l'ombre de Lucas est là et ne peut rien faire… c'est malinous !)… mais il m'a fait flipper à la fin ! T_T
Il aurait mieux fallu qu'il reste à sa place, tiens !
 
Enfin bon, c'était un récit flippant, je ne le nie pas, mais assez poignant, avec le coup du grand frère qui soufre. Bref, j'ai adoré. :)
Shaoran
Posté le 25/10/2010
*sourire Colgate et petit air innocent *   Moâaaaaa ???? pas gentille ???
Mais Clo, c'était le but de faire peur XD ^^ Tu me fais vraiment rire Clochette, j'imagine trop bien la scène ^^ 
En tout cas, ca me rassure de voir que tu as tout suivi, parce que ce n'est pas le cas de beaucoup de lecteur. Et je suis contente que ca t'ai fait flippé vu que c'est le but d'un texte d'Halloween ^^ 
 
Bref un grand merci à toi Clochette. 
A peluche
Shao^^'
Dan Administratrice
Posté le 19/10/2010
Eh beh Shao, je viens de m'apercevoir qu'hormis le texte pour le concours de l'année dernière, je n'avais rien lu de toi ! O_o Honte à moi ! Surtout que je découvre là une superbe plume ! J'ai adoré ton style.
Seulement une petite répétition qui m'a momentanément fait sortir de ma lecture :"Glacé comme la mort, Ernest s'immobilisa soudain comme si les rouages de son esprit en perdition s'étaient immobilisés à jamais." Rien de bien méchant, mais il y a également, dans l'un des derniers paragraphes, un enchaînement d'adjectifs qui m'a paru un peu trop... trop ^^' "Les doux effluves de la soupe de potiron. Les effrayantes citrouilles illuminées. Les lugubres cimetières sordides et leurs sinistres corbeaux croassant. Sans oublier les turbulents marmots déguisés en sorcières et autres fantômes," Evidemment c'est une question d'appréciation personnelle, ça m'a juste semblé un peu lourd.
Pour ce qui est de l'histoire en elle-même, j'ai beaucoup aimé le principe. Ca recoupe un peu ce qu'a fait Claquette, mais elle du point de vue de l'enfant. Je t'avouerai que j'ai eu beaucoup de mal à situer le "moi" au début du récit. J'ai d'abord cru que tu parlais du fameux Lucas puisque tu décrivais des scènes avec Seth et le démon en utilisant "je". Puis tu désignes ce dernier par "il", bref, au bout d'un moment j'étais complètement paumée :s Du coup je ne suis pas certaine d'avoir pigé ce que Lucas fait à qui à la fin : il colle "moi", une Ombre, à Seth et l'enferme dans son corps après avoir volé l'âme de Seth en tribut pour celle d'Ernest qu'il n'a pu avoir, c'est ça ?
Les descriptions sont très bien menées, et sans aller jusqu'à dire que tu m'as fait peur (il faudrait beau voir qu'on effraie une Reine du Sadisme :P) il s'en dégageait un certain malaise qui m'a beaucoup plu.
Il est fort possible que j'ai manqué d'attention pendant ma lecture, alors je reviendrai sans doute la lire à tête reposée. Mais j'ai vraiment été charmée par son style, et au final j'ai beaucoup aimé ce texte.
Ah, et une dernière chose : la chute était flippante à souhait =D
Zibous tout pleins !
Shaoran
Posté le 19/10/2010
Ah euh ... ouais la honte ... bouh quelle vilaine !!! Nan en fait tu lis comme tu peux, mais tes compliments sur ma plume me font très plaisir ^^
 
Pour le dernier paragraphe je plaide coupable, au départ c'était pas aussi lourd en fait c'était pour caser les mots du concours d'Halloween des Werewolfs studio XD... mais comme tu dis ca alourdit bien le texte. ... et pour cette compulsive utilisation des adjectifs, je t'assure je me soigne ^^ ... 
Ensuite, le nerf de la guerre... voilà où je voulais en venir en disant que l'ensemble ne me satisfaisait pas pleinement, j'avais justement peur que l'on se perde un peu dans l'histoire ... mais à priori, tu as l'air d'avoir tout saisi, t'as tout bon ... le juste milieu entre suspense (bah oui je voulais pas expliquer tout de suite qui était "je") et la clarté du texte (parce que justement si tu te poses trop de question sur qui est qui l'effet "effrayant" si j'ose dire est perdu au passage)  est pas facile du tout à trouvé. Le problème c'est que le délai m'empêche d'avoir assez de recul pour corriger ces détails ... et que pour moi c'est limpide >.<"
 
En tout cas merci pour le commentaire et les petits compliments... contente que la fin t'aies plu ^^
 
A peluche
Shao^^' 
Elka
Posté le 19/10/2010
OK alors je le dis tout de suite : la fin est super ! Tu as parfaitement su jouer avec l'angoisse du lecteur épié. *je garde mon ombre à l'oeil*
 
Malheureusement, même si j'ai trouvé l'histoire très bien pensée (un placard comme refuge, l'idée du pacte pour un méfait pas si grave que ça...) je me suis paumée à plusieurs reprise avec ton narrateur >< 
Bon pourtant je maintiens que l'idée est là - très bonne d'ailleurs -, ta plume me plait beaucoup dans les images, les phrases...
Joyeux halloween ! =D
Shaoran
Posté le 19/10/2010
Mdr ! Contente que la fin t'ai plu. Je me suis appliquée vu que l'an dernier je me suis un peu plantée sur la fin XD
Par contre, quand tu me dis que tu te perds ... bah je comprends très bien, c'est ce dont j'avais peur et comme je manquais un peu de recul sur l'histoire, je n'ai pas remarqué que c'était aussi déroutant. Il faudra que je reprenne ca plus tard quand j'aurais oublié ce que j'ai écrit ^^ 
 
En tout cas, merci beaucoup pour ce commentaire. 
Joyeux Halloween à toi aussi 
A peluche 
Shao^^' 
Seja Administratrice
Posté le 20/10/2010
Hum... en fait, j'ai passé la première moitié à me dire que le narrateur était Lucas. Puis j'ai pensé qu'en fait non. Et la suite m'a donné raison vu que c'est un autre gus qui a pris la relève. Et là, je me suis dit que j'avais rien percuté à l'histoire -_-<br /> <br /> Donc on reprend. On a ce Seth dans le placard qui râle contre son frère. On a Lucas qui vient le voir et lui propose un deal. L'autre quiche accepte évidemment et voit son frère se faire torturer. Sauf que le frérot dit qu'il est désolé. Donc il est libre et c'est Seth qui trinque.<br /> <br /> Jusque là, on est ok. C'est la suite qui me pose plus de soucis. Le Lucas, qu'est-ce qu'il a fait de Seth ? Et elle sort d'où cette ombre (c'est ça le narrateur, non ?).<br /> <br /> Par contre, j'ai bien aimé la chute. Et pour les trucs pas compris, ça vient sûrement du fait que mon pauvre cerveau est surmené -_-<br />
Shaoran
Posté le 20/10/2010
bon bah ca va tu as compris l'essentiel Sejounette...
 
*soupirs rassurés*
Bon après pour le reste en fait Lucas échange Seth et son Ombre (le narrateur), donc l'Ombre devient Seth et Seth devient une Ombre qui appartient à Lucas vu que c'est lui qui a conclu le pacte, et il l'utilise pour en faire son successeur. Voilà pour l'explication. Ensuite, désolée, parce que je crois que je n'ai pas été très claire sur ce point, en fait pour moi à force de l'écrire c'était tellement évident que c'en est devenu naturel et je n'ai pas remarqué à quel point ca pouvait-être dur à suivre.
sinon Merci pour la chute, contente qu'elle t'ai plu ^^
 
A peluche
Shao^^' 
vefree
Posté le 20/10/2010
Ah ! Mon dieu ! Je suis faite !!!
Jusqu'au dernier mot, je ne me sentais pas visée, mais si ! Houlà ! Je me suis faite prendre pour une voyeuse par un esprit de l'entre Deux-Mondes... c'est ça ? Sacrebleu, ce que c'est étrange, cette chose-là !
Lucas, le bien nommé, être démoniaque des placards... (jusque-là, j'espère avoir juste....) met au défi le petit Seth/Ylpeys de lui donner l'âme de l'être qui lui a fait du mal, à savoir son grand frère Ernest. Voilà l'enfant errant dans un labyrinthe propre à le faire sombrer dans la folie quand, à la déception de Lucas, le tortionnaire se repentit. Et Seth se voit forcé de donner son âme à la place de son frère, son esprit de vengeance et sa vanité étant tous les atours qu'attend Lucas du remplaçant de l'Entre-Monde. Ce "je" si mystérieux... le côté monstrueux de Seth, c'est ça ? ... (là, je ne suis plus très sûre d'avoir compris) se trouve alors libéré de l'Autre-Monde pour s'introduire ici, dans celui de Seth... le nôtre, quoi ! Et cet être qui a l'œil a tout, fini par.... 
 
OUSSSSSCOUUUUUUUUURRRRRRRRRRRRRRR !
*file me cacher sous la couette et me rouler en boule*
il ne m'a pas vu... il ne m'a pas vu... c'est pas possible, il ne m'a pas vu... j'ai rien fait moi ! Je suis une innocente lectrice qui n'avait aucune intention de vengeance, promis ! 
 
Bon, bah, bravo, tu m'as eue ! J'étais prête à me dire ; bof, encore une histoire de placard, mais là, tu as su me surprendre. En plus, c'est bien écrit, même si j'ai pas réussit à en saisir toutes les subtilités. Il me semble qu'à un moment, un paragraphe aurait dû être présenté comme un dialogue et j'avoue avoir été perdue plusieurs fois pour bien cerner qui était qui. Ce "je" m'a particulièrement déroutée. Mais le style est bien rythmé et très agréable à lire, c'est certain.
Donc, globalement, je trouve ça assez réussi.
Biz Vef' 
Shaoran
Posté le 20/10/2010
MDR !!! Vef' ton enthousiasme fait plaisir XD
ouaip tu es observée MWHAHAHA ! 
enfin pour être plus sérieuse, bah ... ouais en fait tu as tout bien compris Vef', bravo ... et pour le côté monstrueux de Seth en fait il a surtout envie de se venger dans notre monde parce qu'il a été arraché à son monde sans rien avoir demandé au final ... il ne voulait pas sortir de l'Autre Monde. Au final c'est Seth qui l'a forcé. 
 
en tout cas merci Vef' pour ton commentaire... et je t'accorde qu'il  y a bien quelques morceaux qui seraient bons à reprendre/ éclaircir/ améliorer, mais sur le coup en l'écrivant, je ne l'ai pas remarqué. L'aspect déroutant du "je" était voulu au départ, mais finalement, j'ai l'impression que c'est plutôt obscur pour le lecteur lambda ... donc ca mérite un petit remaniement je crois... Enfin contente tout de même que le style t'ai plu ^^ 
 
A peluche 
Shao^^'
Nascana
Posté le 23/10/2010
J'ai bien aimé la chute qui fait intervenir le lecteur. Ca ajoute une dimension plus effrayante. 
J'apprécie aussi le fait que le démon ne s'en prend qu'au enfants vaniteux. S'il s'en prenait à tout le monde, ça n'aurait plus le même rendu.
Par contre, on a un peu de mal à comprendre qui est le narrateur et quelle est vraiment la nature de la punition de Seth. 
Sinon fan de prénom ancien ?
J'ai bien aimé ma lecture.
Amicalement,
Nascana 
Shaoran
Posté le 23/10/2010
Merci pour le commentaire Nasca,
Contente que ca t'ai plu malgré la difficulté à suivre ...  surtout sur la punition qui manque peut-être un peu d'explications
Et pour les prénoms anciens... euh non pas forcément fan... mais j'aime bien des prénoms peu courants.
Encore merci 
A peluche 
Shao^^'