Chapitre 1
« — Attention ! Chaud devant ! Laissez passer !»
Le souffle court, Noa zigzaguait entre les différents passant tout entassés sur le trottoir, non sans en percuter quelques-uns au passage. Malgré la panique qui l’envahissait, la jeune femme ne put s’empêcher de pouffer de rire. A l’instant, actuel, elle ressemblait à une célèbre autruche poursuivit par un coyote. Ses écouteurs la coupaient du monde autour d’elle. Le thème de « Mission Impossible », qui passait dans ses écouteurs, fût coupé par le désagréable son de réveil qui lui servait de sonnerie de portable. Tant bien que mal Noa décrocha sans même regarder le nom de son interlocuteur.
« — Ma Chère Noa, sache que si tu n’es pas à l’université dans cinq petites minutes, le délicieux muffin au chocolat et à la framboise qui se trouve sur la table face à moi se retrouvera dans mon estomac» ricana l’homme au bout du fil.
« — Dyego... Espèce de saleté... » Répondit Noa, la voix coupée par ses respirations. « Si tu oses... Manger mon muffin... Je te jure que... Aaaaïe »
L’étudiante n’eut pas le temps de finir sa phrase. Trop occupée au téléphone, elle percuta de plein fouet ce qu’elle identifia comme un jeune homme. Lorsque le fessier de l’étudiante percuta le sol, elle lâcha un nouveau cri plus de surprise que de douleur. Son portable glissa un peu plus loin sur le trottoir tandis que le contenu de son sac à main se répandit sur le sol. Son premier reflex fut de frotter son front douloureux, une grimace étira son visage. La personne percutée, elle, n’avait pas bougée et se contenta de fixer Noa en haussant un sourcil. Le sac à main de l’étudiante, s’était ouvert, si bien, que de multiples feuilles et quelques cahiers se retrouvaient entassés sur le goudron. La jeune femme se redressa rapidement époussetant au passage sa jupe. Pestant contre elle-même, elle ramassa rapidement ses affaires, qu’elle rentra de force dans son sac.
« — Hé, tu pourrais faire attention où tu marches. » Lui fit une voix grave.
« — Je suis vraiment désolée. Je suis assez pressée. » S’expliqua Noa sans relever la tête de ses affaires. « Je ne regardais pas où j’allais.»
Aussi, rapidement, qu’elle le put, la jeune femme ramassa le reste de ses affaires. Elle se saisit de son téléphone et se redressa. Elle inclina légèrement la tête en signe de respect face à l’individu qu’elle venait de percuter, puis elle reprit sa course aussi vite qu’elle le pût. L’autre personne resta interloquée sur place plusieurs secondes, regardant l’étudiante s’éloigner. Elle haussa à nouveau un sourcil face au petit courant d’air humain qui venait juste de passer devant elle.
« — HE MAEL RAMENE TON CUL PAR ICI ! ARRÊTE DE MATER LE PATRON NOUS ATTEND !»
La jeune femme secoua la tête, se retrouva coupée dans sa contemplation. Elle se contenta de soupirer en regardant l’homme qui venait de l’interpeller.
« — Premièrement, je ne mate pas, cette gamine m’est rentrée dedans. Deuxièmement, ta mère t’as pas appris à parler correctement connard ?»
Son interlocuteur fut pris d’un rire gras. L’homme bourru se pencha avec difficulté, ses jambes menaçaient de céder sous son poids. Il ramassa au sol un petit carnet noir sur lequel étaient collés de petits stickers arc-en-ciel. Par curiosité, l’homme de main ouvrit le calepin, à l’intérieur se trouvait une carte d’identité.
«— ‘’ Noa Vermanein’’. Un nom de petite bourge par excellence.» s’exclama l’homme en regardant la carte. « Elle est plutôt mignonne la gamine.»
Maëlle se contenta d’arracher le cahier des mains de son ami. Elle jeta un rapide coup d’oeil sur le bout de plastique avant de feuilleter les pages du carnet.
« — On dirait une sorte de journal intime, ou un truc du genre. ‘’ Demain, c’est mon premier jour à l’université des sciences criminelles, je suis excitée comme une puce.’’» lut la jeune femme à voix haute. « ‘’ Excitée comme une puce’’. Qui parle comme ça sérieusement ?»
« — En même temps, qui irait lire le journal intime d’une meuf qui lui rentre dedans et qui se tire comme une voleuse ?»
L’homme de main corpulent mit une « petite» tape sur l’épaule de Maëlle avant de passer devant elle.
« — Mec ramène toi vraiment. On doit bouger, le boss nous attend. On va se faire arracher la tête si on arrive à la bourre.
— Avance Al’. Je te rejoins.»
Quand Alejandro fut assez loin devant elle, la jeune femme rangea le calepin dans la poche interne de sa veste de costume. La carte d’identité de Noa partit, elle, dans la poche de son jean. Après tout, qui sait ? Peut-être serait - elle amenée à recroiser la jeune femme
De son côté Noa avait fini par s’écrouler sur une chaise. La jeune femme était en nage et sa respiration lourde. La brune sortit de son sac, aussi discrètement que possible, son ordinateur. A ses côtés, un garçon aux cheveux bleus pouffait de rire, tentant de retenir comme il le pouvait ses gloussements. Dyego coinça entre ses dents sa lèvre inférieure percée.
«— Krrr. La petite étudiante parfaite...krrr, à la bourre qui fait irruption en plein amphi. Ça valait le coup d’oeil. Honnêtement, je ne regrette pas d’avoir oublié de t’appeler ce matin.»
L’étudiante inspira un bon coup. Elle lança un regard noir à son meilleur ami, avant de lui taper légèrement le bras.
« — Arrête de rire andouille ! Ce n'est pas drôle. » Murmura la brune. « La seule chose que tu avais à faire, c’était me passer un coup de fil pour me réveiller. Et t’as oublié ! En plus, t’as le rire d’un criquet qui aurait copulé avec une sauterelle.»
Le visage sérieux de Noa arborait une moue boudeuse. Par reflex, elle lissa de la paume de sa main les plis de sa jupe. Cette dernière était tachée, et le tissu noir était déchiré. Un soupir fila entre les lèvres de la jeune femme qui resta muette durant les 3 heures restantes de son cours.
« — Mais la honte. Mais qu’elle honte.»
L’étudiante maugréait en quittant l’amphithéâtre. Son meilleur ami, à ses côtés, roula des yeux.
« — Arrête ton char. Tu es arrivée 10 minutes en retard. C’est rien 10 minutes. Respires. Détends toi.»
Le jeune homme montra d’un signe de tête la jupe de son amie.
« — Qu’est ce qui t’es arrivé ? Toi miss parfaite tu t’es battue ? C’était qui ? Une petite vieille qui a prit ta place dans le bus ?»
Devant l’air blasé de son binôme, l’étudiant éclata de rire.
« — Je suis rentrée dans quelqu’un ce matin. Tu sais le pire dans tout ça ? Je lui suis rentré dedans en pleine course et il n’a même pas bougé. C’est moi qui ais finis sur les fesses.»
Dyego entoura son bras autour de celui de son amie.
« — Alors parles moi de cet homme. Il était comment ? Vieux ? Jeune ? Grand ? Petit ? Musclé ? Gros ?»
Noa fut prise d’un rire léger en voyant l’air enfantin de son meilleur ami. Dyego était une véritable girouette, s’amourachant ça et là, de n’importe quel homme un peu «beau gosse». Tandis que les deux amis quittaient la faculté, Noa se mit à raconter sa mésaventure de la matinée.
« — Je me suis pas plus attardé que ça sur lui. Il était plutôt grand. Un air grognon au visage, une voix grave. Le truc qui m’a perturbé du peu que j’ai vu, c’est qu’il était habillé classe : chemise, veste de costard qui va bien. Mais il avait une tête ! Je te jure ses cheveux ne ressemblaient à rien ! Tout un coté de son crâne était rasé puis les cheveux qui restaient étaient tous d’un côté, ils formaient une seule mèche. Surtout que ses cheveux étaient d’un rose sombre. Ça ressemblait à une mauvaise fin de coloration si tu veux mon avis.»
Le jeune homme aux cheveux bleus écoutait religieusement son ami. Il passa sa main dans ses cheveux remettant en place, les quelques mèches rebelles, s’échappant de son chignon.
« — A t’écouter on dirait : soit un mafieux, soit une racaille qui va passer un entretien d’embauche.»
Noa secoua la tête.
« — Ce que tu peux être bête quand tu t’y mets.»
Le chemin du retour se fit plus calmement que l’allé pour la brune. Comme à son habitude la jeune femme discutait de tout et de rien avec Dyego : les nouveaux professeurs, les cours, leur camarade, rien ne leur échappait. Une fois arrivé en bas de son immeuble Noa fit un petit signe de main à son meilleur ami.
« — Demain essaie d’arriver à l’heure !» railla l‘homme aux cheveux bleus.
L’étudiante se contenta de pouffer en roulant des yeux. Une fois rentrée dans son bâtiment l’étudiante en profita pour ramasser son courrier, chose qu’elle n’avait pas fait le matin, trop pressée par le temps. En ouvrant la porte de sa boite aux lettres la jeune femme fronça les sourcils. A l’intérieur du carré en fer se trouvait sa carte d’identité sur laquelle, cette dernière reposée sur un papier plié en quatre. Le premier reflex de Noa fut de fouiller le sac à main qui lui servait de sac de cours. Totalement paniquée la brune se saisit de sa carte ainsi que du bout de papier. Aussi rapidement qu’elle le put Noa monta deux par deux les marches des escaliers pour atteindre le deuxième étage de son immeuble. Un tour de clé rapide dans la porte et elle se retrouva enfin chez elle. Sans même remarquer la présence de sa colocataire qui l’interpellait, l’étudiante se dirigea rapidement vers sa chambre. En quelques secondes à peine, l’intégralité de son sac fut répandu sur le lit défait.
« — Non...non...non....»
Noa marmonnait la même monosyllabe totalement paniquée. Son coeur lourd tambourinait dans sa poitrine, sa respiration était rapide, jamais elle n’avait monté les escaliers aussi vite. Une livre de sociologie vola au sol, puis un autre de psychologie le rejoignit, puis ce fut au tour de feuilles volantes de s’écraser par terre. Son carnet avait disparu. Un tapotement sur l’épaule de l’étudiante la fit sursauter.
« — Tu es rentrée comme une fusée sans même dire bonjour. Tu souffles comme un bœuf. Tu transpires comme un chewing-gum laissé trop longtemps au soleil. Et tu es pâle comme Dracula devant un pieu. Donc tu vas t’asseoir, respirer un bon coup. Et m’expliquer ce qu’il se passe. Ok ?»
Joignant le geste à la parole,Sa colocataire s’obligea à s’asseoir sur le lit. Elle s’assit à côté de l’étudiante dont le visage était grave.
« — Luna la situation est catastrophique.» Fit Noa après plusieurs secondes de silence. «Tu te souviens du carnet noir. Celui sur lequel je notais tout ? Je l’ai perdu. Ou plutôt on me l’a volé.Enfin...»
La jeune brune marqua un temps d’arrêt. Son cerveau retraçait ce qu’elle avait fait durant toute la matinée. De son côté, Luna retenait un éclat de rire. Voir Noa paniquer c’était quelque chose. La jeune femme habituellement droite et sûre d’elle perdait toute sa splendeur.
« — Mais encore ?»
« — Tu te souviens ce matin je suis partie en retard pour la faculté ? A un moment j’ai percuté quelqu’un. Je te jure que je n’ai jamais vu le sol d’aussi prêt ! D’ailleurs je suis sûre que j’ai un bleu sur les fesses ! Mais bref je m’égare,j’ai percuté un type, j’ai finis par terre, mon sac était ouvert donc la moitié de mes affaires ont volé j’ai tout rangé, et je suis repartie parce que j’étais à la bourre !»
La jeune femme avait donné son explication d’une seule traite sans même respirer, ce qui lui valut une quinte de toux. Elle inspira puis elle expira. Sa colocataire se contenta d’hausser un sourcil circonspect.
« — Et du coup ?
— J’ai retrouvé ça dans la boite aux lettre en rentrant !»
L’étudiante brandit sa carte d’identité ainsi que le bout de papier qui se trouvait dans la boite aux lettres. La jeune femme déposa le tout à côté d’elle avant de secouer sa main gauche, ses doigts étaient engourdis d’avoir serrés si fort le bout de plastique. La voix claire de son amie se contenta de lui demander :
« — Le bout de papier. T’as lu ce qu’il y avait dessus ?»
La brune regarda dans les yeux sa colocataire. Un blanc se fit dans la chambre. Pendant plusieurs secondes la jeune femme s’invectiva mentalement avant de prendre le bout de papier et de le déplier. Elle reconnue la page de son journal, sur la première ligne était inscrit : « Salut moi c’est Noa ! Et j’ai 6 ans !». Le nom de la jeune femme était entouré de papillon rose fuchsia et mauves. Sur la feuille était collé un post-it jaune. Une écriture fluide et fine y était inscrite, à la fin du mot se trouvait un numéro de téléphone. Noa se mit à lire le petit mot.
« — ‘’Fais gaffe la prochaine fois que tu cours dans la rue. Ton calepin aurait pu tomber entre de mauvaises mains. Mais si tu veux le récupérer je te propose un petit jeu. Tu as 24h pour envoyer un message à ce numéro.’’»
L’étudiante en criminologie resta mutique devant le petit papier. Elle tendit le papier à son ami qui le lut rapidement.
« — Rassures moi c’est une mauvaise blague ? Genre un canular ? Ou alors c’est un connard qui a crush sur toi.
— Si c’est une blague elle n’est vraiment pas drôle.»
Noa passa sa main dans ses cheveux brun coupés au carré. Un miaulement sortit la jeune femme de son bougonnement, qui ne cessait depuis plusieurs minutes. ‘’Noktaly’’ sauta sur les genoux de l’étudiante. Un petit ronronnement se faufila hors de la gorge du chat tandis qu’il frottait sa tête contre le ventre de la brune. Le chat aux oreilles blanches eut le droit à plusieurs caresses de la part de sa maîtresse. Luna quant à elle frotta doucement l’épaule de la jeune femme.
« — Ça va aller ok ? J’ai préparé le déjeuner, tu vas venir manger un bout. Tu prends la journée pour réfléchir, voir peut être la nuit. Et après tu prendras une décision.»
L’étudiante en art quitta la chambre se dirigeant vers la cuisine. Noa, elle, se trouvait perdue dans ses pensées. Le petit carnet qu’elle avait perdu contenait 16 ans de sa vie. A contre cœur, la brune se leva, provoquant un râlement de mécontentement de son ami à poil. Elle se dirigea sans entrain vers la cuisine qui leur servait aussi de salle à manger.
Après un rapide déjeuner, Noa se contenta de s’allonger sur son lit. Allongée sur le dos, dans le noir, elle se contentait de regarder les constellations que sa veilleuse projetait au plafond. Lentement les étoiles éphémères laissèrent place au noir total. Quand la jeune femme ouvrit à nouveau les yeux, son premier reflex fut de tendre son bras vers son téléphone portable qui se trouvait quelque part dans son lit. « 03:15». Nouveau soupir. Ce qui devait être un simple assoupissement s’était transformé en une sieste d’une dizaine d’heure. Le silence de la chambre fut troublé par un bruit de grattement. L’étudiante n’avait aucunement envie de quitter son lit. De petits miaulements pleureurs eurent vite fait de la convaincre. A moitié vaseuse, Noa dégagea la couverture loin de son corps. Elle n’avait même pas eu le courage de changer de vêtements, si bien, qu’elle s’était endormie avec sa chemise et sa jupe déchirées. A peine la porte fût entrebâillée qu’une petite ombre vive se glissa dans la chambre. A tâtons, elle se mit à chercher son pyjama, tout du moins le vieux t-shirt délavé et le jogging taché qui lui servait de pyjama.
Les constellations disparaissaient par vague du plafond. Une patte de chat venait couvrir les étoiles de ténèbres. Une fois son pyjama enfilé, Noa retourna dans son lit. Noktaly avait trouvé une nouvelle victime : une boulette de papier froissé. Coup de patte à gauche, coup de patte à droite, la boulette qui roule, le plus impressionnant des match de foot se déroulait dans l’esprit du félin. Noa siffla doucement :
«— Noktaly. Viens ici, et ramène moi ton papier.»
Les pupilles du chat noir se dilatèrent. « Jouer ?», « Jouer ?», « Papier ?».
Voilà les mots qui tournèrent dans la tête du félin. Docilement, la queue frétillante Noktaly se dirigea vers sa maîtresse. Avec grâce, le chat bondit sur le lit. La brune se saisit de la boulette de papier et la défroissa. ‘’ Tu as 24h pour envoyer un message’’. Noa hésitait entre l’envie de pleurer et l’agacement en relisant ses mots. Son ami félin tapait avec sa patte la main de sa maîtresse. Ses yeux fluorescents réclamaient le jeu. Un énième soupir, depuis le début de la journée, sortit de la gorge de la jeune femme. Se saisissant de son portable elle rentra le numéro sous le nom de ‘’ racaille’’.
La boulette de papier de papier traversa la pièce, elle fut vite suivie par le félin qui dérapa sur le parquet de la chambre. La jeune femme se replaça confortablement sur le matelas. Un moment d’hésitation la prit. ‘’ Je sens que je vais faire une idiotie’’. Rapidement elle pianota ‘’ On ne vous a pas appris à ne pas voler les affaires des autres ? ’’
Puis elle envoya le SMS. La brune bailla à s’en déplacer la mâchoire. Elle déposa son téléphone sur le sol et partit pour une courte nuit de sommeil.
Tu sais, ce n'est pas obliger de mettre « » pour commencer une discutions entre perso ? M'enfin, si c'est ton style de faire ce n'est pas dérangeant ^^
J'ai vraiment hâte de découvrir la suite de cette histoire.
Alors pour le coup sur mes précédentes histoires ont m'a souvent reprise car je ne les mettaient pas à chaque fois du coup je ne sais pas où me situer mais merci pour ton retour !