Chapitre 1 (2/2)

Par Rigel

Quelques jours auparavant, une tempête de neige avait menacé dans la région des Grands Lacs. Le vent s’était levé sans crier gare et les nuages d’un noir d’encre s’étaient rués avec fureur sur les flancs des montagnes. Newë, partie à la recherche de nouveaux postes de pêche sur le dos du bouquetin Auron, la monture de son père, avait été surprise par la tempête. Rapidement, le vent du nord avait surgi derrière la montagne et les avait projetés, elle et l’animal, jusqu’à la lisière d’Orla. Des rafales terribles lui avaient giflé le visage, faisant trembler Auron, pourtant habitué aux colères soudaines de la montagne.

Ils arrivaient enfin vers les hauteurs du village lorsque deux sapins immenses avaient hurlé de douleurs et s’étaient écrasés à trois mètres d’eux dans des gerbes de neige noire. Auron, terrifié, avait bondi, projetant violement Newë à terre. Elle avait roulé sur le sol pour finir écrasée contre les sapins déracinés. Elle s’était relevée, sonnée, la joue en sang, la tête douloureuse, lorsqu’elle le vit, là, immense et terrible dans les vapeurs de ses fumées noires, face à elle. Le Sorgon.

Le vent hurlait toujours, soulevant des volutes de neiges infernales, qui lui battaient le visage, entraient dans sa bouche, ses yeux, son nez, la glaçant de l’intérieur. Deux yeux immenses et translucides l’observaient. Au début, Newë crut que c’était la tempête en personne qui dardait sur elle son regard terrible et sans vie. Puis, elle distingua peu à peu, à travers les bourrasques de neige, l’ombre terrible des vapeurs noires. Les yeux exorbités de terreur, tout son corps s’était pétrifié devant l’apparition. Impossible. C’était impossible.

Elle voulut hurler, mais son cri s’évanouit au creux de sa gorge. Le Sorgon la fixait toujours, figé dans son immobilité monstrueuse. Puis, sans crier gare, il projeta son mufle de vapeur en avant et fonça sur elle. Newë resta un moment pétrifiée. Enfin, son corps se tendit comme la corde sous l’archer. Elle bondit. Poussée par une force primale qu’elle ne comprenait pas, elle s’enfonça sans réfléchir dans la forêt. Les rameaux giflèrent son visage et les branches agrippèrent ses longs cheveux sombres, mais elle continua de courir, courir, courir encore sans s’arrêter, courir à perdre haleine jusque dans les ténèbres de la forêt. Elle courrait comme elle n’avait jamais couru, droit devant, bondissant au-dessus des troncs, s’envolant par-dessus la neige, sans jamais oser se retourner, terrorisée à l’idée de voir ces deux grands yeux vides et morts luirent derrière elle.

Ce n’est que bien plus tard, lorsqu’elle entendit le hurlement d’un croc-blanc dans le lointain, qu’elle consentit enfin à rentrer chez elle. Tout son corps tremblait et après deux heures de recherches vaines, elle réussit enfin à retrouver l’odeur capricieuse de l’eau piégée sous la glace. Auron l’attendait à l’entrée du village, en grattant la neige de son museau noir. Inquiet, il fourra sa longue tête cornue sous son bras. Elle le flatta doucement, tant pour le rassurer que pour s’apaiser elle-même. Puis, après un effort qui lui parut insurmontable, elle réussit à grimper tant bien que mal sur l’animal. Elle rentra chez elle, exténuée et tremblante, à peine consciente sur le dos du bouquetin.

Elle mentit à son père, lui racontant que sa chute l’avait sonnée dans la neige. Il l’avait dévisagé en silence, imperturbable, le front barré de soupçons, puis, il s’était contenté de raviver le feu en lui tournant son immense dos. Newë avait vu l’ombre passer sur son front, cette même ombre qui assombrissait son visage chaque fois qu’elle se réveillait du Cauchemar en convulsant, les membres tétanisés, les yeux révulsés en hurlant comme une bête mise à mort.

Pour la première fois, la jeune fille souhaita qu’il s’agisse d’une de ces crises foudroyantes qui la plongeait dans des hallucinations terribles. Peut-être même était-ce le cas. Comment un Sorgon aurait-il pu être aussi proche du village ? En pleine journée ? Alors qu’on ne les avait plus aperçus depuis cinq ans ? C’était impossible. Il ne s’agissait que d’une fable chimérique de son esprit effrayé par la tempête. Combien de fois son père lui avait répété les dangers de son imagination débordante ? Son esprit la trompait trop souvent. Les Sorgons ne pouvaient pas être revenus à Dinlake. Pourtant, depuis ce jour, les deux grands yeux vides et morts ne l’avaient plus quittée. Ils la réveillaient encore en pleine nuit sous ses peaux de bêtes trempées de sueurs.

 

— Newë, viens ! cria Damian. Je croyais qu’on était en retard !

La jeune fille sursauta. Elle secoua la tête pour chasser ses sombres pensées et tourna résolument le dos à la forêt. Cependant, pressée d’un étrange sentiment, elle jeta malgré elle un dernier regard derrière son épaule. La forêt sembla lui sourire malicieusement.  

— Tu deviens folle, ma pauvre fille, se murmura-t-elle à elle-même.

Newë s’occupait à décharger la pirogue avec Damian lorsqu’elle entendit un bruissement s’élever sous les aiguilles de pins. Instinctivement, elle serra le petit couteau en dent d’ours qu’elle portait caché sous ses vêtements en cuir épais de mouflon, lorsque cinq silhouettes émergèrent des grands arbres.

— Israne, cria Damian en courant à la rencontre des jeunes chasseurs parti s’entraîner à l’art de la chasse à l’affut.

— Salut mon grand, répondit une fille à la silhouette raide et tendue. Une longue tresse noire dévalait son dos et encadrait ses traits purs et ciselés comme sculptés dans la glace. Ses yeux, comme deux feux clairs et brûlant, reflétait la même braise glacée qui brillait dans le regard de Damian. Tout en elle respirait la dureté du vent d’hiver. Cependant, à cet instant, elle souriait chaleureusement au garçon blotti contre son grand manteau tâché de sang. Derrière elle, son bouquetin brun transportait la carcasse fumante d’une gazelle bleue des crêtes.

Israne, Force du glacier. Sœur adoptive de Damian, pupille de l’oncle Toran et chasseuse émérite des Grands Lacs. Du haut de ses vingt ans, elle avait déjà chassé le grand cornu et affronté l’ours sauvage. Elle reflétait l’essence même des chasseurs Skiapp : courageuse, indépendante, froide, implacable. Ses yeux étaient perçants et son arc ne ratait jamais sa cible. Sa lourde épée aux deux abords plus tranchants que l’argent, Dent Glacée, était la prolongation de son propre bras. « Une âme de chef piégée dans un cœur de glace » s’amusait à répéter le père de Newë lorsqu’il parlait de sa nièce.

Damian inspecta avec fascination la grande bête argentée à la belle tête délicate, parsemée de longues trainées indigo, qui ballottait doucement sous les halètements d’Odion.

— Vous avez attrapé une gazelle bleue ! s’extasia-t-il en inspectant sous toutes les coutures la grande bête pendante.

— Nous l’avons trouvée dans la montagne d’Erep, répondit un jeune homme aux paupières lourdes qui lui donnait l’air suffisant. On la traquait depuis trois jours. C’est moi qui l’ai repéré en train de paître à l’écart du troupeau.

Il fit voltiger sa longue épée d’une main à l’autre tout en redressant sur ses longs cheveux bruns, un horrible bonnet beige en peau d’hermine. Kieran aimait dire qu’il lui conférait la prestance d’un chasseur endurci. Newë trouvait qu’il lui donnait surtout un air de raton laveur mal lavé.

— Dis Kieran, comment as-tu réussi à la voir ? s’exclama Damian. On dit que seul un homme avec un cœur aussi pur que la neige peut parvenir apercevoir les gazelles bleues. Oh comme j’aurais aimé partir avec vous plutôt que de rester au village à pêcher des vieilles truites puantes !

Newë s’étrangla dans son écharpe. Kieran, un cœur aussi pur que la neige. Eh bien, celle-là, c’était la meilleure de la journée !

— Je n’ai pas l’impression que l’autre folle soit de ton avis, ricana Kieran en lançant à Newë un regard dédaigneux. Comment se fait-il qu’il t’ait laissé partir si loin au village ? Je croyais que tu n’avais plus le droit de dépasser l’enceinte des bouleaux ? Ils ont eu peur que tu foutes le feu à tout le village ? On ne sait jamais au cas où tes envies de pyromane te reprenaient pendant une de tes crises de sorcière. Il se mit à rouler des yeux en bavant, à moitié étranglé de rire. Les autres chasseurs se mirent à ricaner.

Newë serra les poings et se força à prendre une longue inspiration. Rira bien qui rira le dernier, pensa-t-elle devant les hoquets grotesques du jeune homme. À cet instant, elle rêva de scalper Kieran à coups de couteau bien placés. Cependant, elle se contenta de revêtir son masque d’ignorance habituel et s’efforça de sourire avec les autres chasseurs. Avec le temps, elle avait appris à laisser glisser les moqueries comme l’eau sur les écailles des poissons, au plus grand dam de son père. Se révolter s’était avéré bien trop inutile et épuisant. La plupart des autres jeunes avaient fini par se lasser des sobriquets qui ne lui faisaient plus hausser un sourcil, mais, Kieran ne semblait toujours pas vouloir lâcher l’affaire. C’était un coriace. Un coriace, crétin et buté.

— Bravo pour ta prise, répondit la jeune fille d’un sourire enjôleur. Quel dommage cependant qu’Israne ait été obligée de gaspiller une de ses belles flèches à pointes noires. Tu as dû te faire bien mal au poignet. J’espère que la guérisseuse Morgane arrivera à faire quelque chose pour toi. Ça me paraît bien grave.

— Qu’est-ce que tu insinues par là, la folle-dingue ? cracha le garçon en recourbant un sourcil broussailleux. 

- Oh et bien, ton carquois est vide et le haut de ton arc amoché. Avec ta pauvre main blessée, vous avez dû rater au moins trois troupeaux de gazelle... Ou bien, elles se sont toutes enfuies avant que tu n’arrives à en toucher une. Mais voyons, qu’est-ce que je raconte ? Tu es un véritable expert, un chasseur Skiapp accompli. Jamais tu n’aurais fait preuve d’une telle négligence.

Aux sourires gênés qu’échangèrent entre eux les autres chasseurs, Newë sut qu’elle avait visé juste.

— Espèce d’horrible sorcière ! hurla Kieran, le visage plus rouge qu’une écrevisse. Toujours à parler comme un serpent ! Qu’est-ce que tu t’y connais, toi, en chasse à l’affut, alors que ne peux même pas tenir un arc ? Pas étonnant que les esprits t’aient transformée en démone. À quoi tu sers à part créer des appas pour poisson complètement stupides ? Espèce de limace répugnante. Vieille dinde malade.  Pauvre folle !  Tu sais ce que tu es ? T’es rien qu’une sangsue ! Une vieille et hideuse sangsue qui passe son temps à bouffer nos vieux os et à sucer notre chaire, tandis qu’on se tue à la chasse ! 

Newë, estomaquée, n’eut pas même le temps d’ouvrir la bouche que déjà le crissement d’une épée hurla dans l’air froid. En un clin d’œil, Kieran se retrouva avec la pointe de Dent Glacée logée sous sa glotte frémissante.

- Retire immédiatement ce que tu viens de dire, gronda Israne d’une voix plus glaciale que le tranchant de son épée.

- Oh, ça va, Israne. Ne commence pas, répondit Kieran en reculant.

— Insulte encore une fois un membre de la famille Boréan et je te fais bouffer ton chapeau et la queue du rat qui va avec, grogna-t-elle. J’exige des excuses. Immédiatement.

— Enfin, Israne, tu ne vas pas me faire une scène pour cette histoire ! C’est cette démone de fille qui ne fait que cracher ces... ces foutaises !

Israne leva Dent glacée et fit sauter le bonnet du jeune homme. Kieran gémit.

— C’est bon Israne, répondit précipitamment Newë en posant sa main sur le bras de sa cousine. Laisse cet idiot baratiner ses idioties. Il n’en vaut pas la peine. Range-moi cette épée.

Israne incendia Kieran du regard, puis lentement, elle baissa Dent Glacée sans le lâcher des yeux. Kieran épousseta son bonnet en grommelant des excuses dans ses trois poils de barbe avec mauvaise grâce.

— Que je ne t’y reprenne pas, gronda Israne. La prochaine fois, mon épée saura frapper là où il faut. Et toi, Newë, tu devrais tâcher de mieux défendre l’honneur de ta famille. Les Boréan ne sauraient souffrir d’un tel affront. Et puis, je ne veux plus que tu emmènes Damian avec toi. Je ne suis pas sûr que Père apprécie qu’il passe ses matinées à pêcher des vieux tas de poissons puants alors qu’il devrait s’exercer à l’art de l’affut. Allez, viens Damian, rentrons. 

Damian bondit à la suite de sa sœur adoptive et Kieran enfourna son bonnet sur ses oreilles en grognant, rouge de honte, et partit rejoindre piteusement les autres chasseurs. Cependant, au moment où il passait devant Newë, il lui attrapa le bras et l’attira brusquement vers lui. Son haleine de viande pourrie lui envahit la gorge.

— Oh, tu peux continuer à sourire, petite sorcière, lui souffla-t-il à l’oreille, mais ne t’inquiète pas. Je sais que les esprits te gardent à l’œil. Ils t’observent. Derrière les arbres. Dans la pleine tempête.

Newë frissonna. Elle ne put s’empêcher de lancer un regard plein d’effroi à Kieran. Elle le regretta aussitôt en apercevant le sourire torve qui s’élargissait sur ses lèvres. Qu’insinuait-il par là ? Dans la pleine tempête ? Une terrible intuition la saisit. Et s’il l’avait vu ? S’il l’avait vu dans la forêt ?

Malheureusement, le jeune homme était déjà parti en ricanant vers le village, son horrible bonnet tressautant à chacun de ses pas de coq suffisant. 

 

 

 

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Aramandra
Posté le 13/12/2023
Je suis impressionnée, l'exposition passe comme une lettre à la poste à travers les dialogues et les actions logiques, les personnages sont tous très bien définis, et on se pose plein de questions sur le Sorgon, sur les hallucinations de Newë, sur ce que sait Kieran, sur ce à quoi pense le père lors des crises, sur cette histoire de pyromanie... on a des indices parsemés par-ci par-là qui forment un tout cohérent donc il manque des pièces. Et les dialogues sont très vivants !
Rânoh
Posté le 02/12/2023
Bonjour Rigel.

L'histoire est toujours aussi prenante. Après le tour d'horizon du premier chapitre, celui-ci aborde les relations qu'entretient ton personnage principal avec les autres protagonistes. C'est une excellente façon de décomposer la trame, tout en apportant la dose nécessaire de mystères et de secrets afin d'allécher le lecteur. Et je le suis !
La présentation des différents acteurs est faite avec simplicité, grâce à une situation qui permet d'identifier les traits de caractère de chacun de manière efficace.

La lecture fut agréable, vivement la suite !
Rigel
Posté le 04/12/2023
Salut Rânoh !

Merci pour ton commentaire !

À chaque fois, je te trouve tes conseils très pertinents. Ils me permettent de mettre des mots sur les effets que j’ai essayé de réaliser (parfois un peu de manière instinctive).

Et oui, dans ce chapitre, j’ai essayé de poser les traits dominants des personnages secondaires tout en la relation un peu marginalisée et tendue de Newë avec les autres jeunes de son âge, mais aussi avec son père. Je suis heureuse d’avoir réussi à éveiller ta curiosité, surtout vers la fin.

Merci pour ta confiance et à bientôt pour la suite.
Débora-Esther
Posté le 01/12/2023
Coucou toi!
Je suis super contente que tu es publié la suite de ton histoire! J’attendais cela! 😁

Et que dire… Déjà je ne suis pas déçu! Haha 😜
J’aime beaucoup ta plume et ton univers, comme je te l’ai déjà dit!
Ton chapitre donne vraiment envie de connaître la suite! 😊 C’est intelligemment écrit. Donc bravo à toi!
Je me pose beaucoup de questions vis à vis de Newë. Et j’ai bien aimé Israne, haha 😉

Je finirai sur une petite question, de quelle origine sont les prénoms de tes personnages ?
Ils sont très originaux! 😁

Ps: désolé pour tous les points d’exclamations c’est que je suis enthousiaste! Mdr 😂😂😂

Bref, à bientôt, dans la session commentaire du site. 👋🏻
Rigel
Posté le 04/12/2023
Bonjour Déborah-Esther !

Merci pour tes points d’exclamations ! Ils me montrent combien tu es enthousiaste. Je suis contente que l’aventure et le style te plaisent toujours autant.

Alors, je suis très contente que tu t'interroges pour les prénoms (qui en vrai est toujours un vrai casse-tête). Et comme tu m’as posé si gentiment la question, tu as le droit à une petite dissertation que je gardais pour moi et que je n’ai jamais développée dans l’histoire.

Les prénoms que j’invente pour cet univers sont souvent tirés de différentes origines et je fais ensuite une sorte de gloubi-boulga pour avoir la sonorité qui me plaît.
Newë est tiré du nom commun français « névés », qui sont des bandes de neige qui se sont accumulées et qui peuvent rester même en été (« neve » signifie aussi neige en italien). Israne débute par le son « is », que je prononce comme « ice » en anglais. Et puis, les sonorités me semblaient bien représenter leur propre personnalité avec des consonances plutôt douces et ouvertes pour « Newë » et plus dures pour « Israne ».

De plus, la plupart des personnages vivant dans les montagnes ont des noms finissant par « an » ou « ane » qui dans la langue inventée du Fol signifie « fils de » et « fille de », la filiation ayant beaucoup de valeur pour les hommes du nord, comparée à d’autres cultures. Ainsi, Newë de son nom complet Newëane signifie « fille du grand oiseau blanc » et Israne signifie « fille forte de la glace » ou « Force du glacier ».

Voilà voilà pour les prénoms et leurs petites histoires.

Encore merci pour tes questions et pour ta confiance.
Débora-Esther
Posté le 04/12/2023
Déjà un grand merci à toi pour la petite dissertation sur les prénoms! C’est très intéressant. 😉
Et franchement je suis époustouflé par ton travail fourni rien que pour les noms de tes personnages!
Bien évidemment j’attends la suite de ton histoire avec impatience. 😁
Ps: puisque tu m’as remercié pour ma question, je t’en pose une autre! Haha
Ton histoire va t’elle se finir en un seul tome ? 🙂
( Petit hors sujet: n’hésites surtout pas à me donner ton avis sur d’autres de mes textes, ça me ferait très plaisir! )
Vous lisez