Chapitre 1

Notes de l’auteur : Bienvenue sur le début de livre
( En réécriture)

Solis respira bruyamment l'air frais du matin, d'ici la vue était magnifique ! 

Elle était assise le regard dans le vide. En face d'elle, un vaste paysage s'étendait fait de maisons en bois recouvertes de plantes et de chemins en pierres donnant le charme à la ville basse, mais assez escarpés et dangereux pour certaines chevilles ! Solis regardait avec les yeux brillants la plupart des rues, si on ne pouvait dire toutes, qui étaient parsemées de plantes plus ou moins géantes ou minuscules. 

Il y a un endroit où elle n'allait jamais derrière le mur au loin. Au sud, elle pouvait y aller jusqu'à la mer, mais au nord, non. C'était une frontière à ne pas dépasser, interdit ! On n'avait jamais vraiment expliqué à Solis pourquoi. Elle n'en apercevait que le bout d'une forêt de sapins changeant au fil des saisons et parfois, elle rêvait de s'y promener, explorer l'inconnu, l'original, le moins conforme à ce qui ressemblait à sa ville. Au-dessus du mur, le soleil se leva timidement. La jeune fille vivait dans la capitale du pays du sud : Edia. Elle n'avait jamais vu les autres, Les grandes villes des autres pays, ressemblaient-elles aussi à des cités avec leurs vieilles pierres et leurs rues escarpées ? On ne n'en lui avait jamais parlé. 

Au loin, Solis observa des fleurs jaunes s'ouvrir au soleil dans une prairie. Elles étaient si grandes qu'on pouvait les voir du centre de la ville, autour de la plupart des maisons, des toutes petites fleurs bleues étaient regroupées en buisson. Elles apportaient chance et prospérité d'après une légende urbaine. D'ailleurs, au printemps, la coutume était de s'offrir des pieds de ces arbustes afin de les planter chez nous. Un petit sourire s'afficha sur son visage, elle adorait cette fête ! 

Le vent souffla dans ses cheveux blancs argentés, ombrant légèrement ses yeux gris.

Ainsi, elle ressemblait un peu à un ange, seule sur cette terrasse, face à la ville basse. Pourtant, elle détestait cette image "Certaines de tes manières s'approchent plus des airs d'un garçon que d'un ange !" C'est ce qui lui répétait souvent son père d'un rire moqueur. 

L'air frais d'automne à cette heure matinale s'imposait sur la ville et elle resserra son manteau bleu imposé par son école. Il était en laine, il était donc en conséquence assez chaud. 

À ses pieds, un petit lutin de la taille d'une pomme s'agitait. Il s'attaquait à une fleur violette qui semblait vouloir lui échapper. Bloquée par ses racines qui la gardaient au sol, elle ne pouvait s'en aller. Alors Solis la cueillit doucement, elle effectua un petit tour de magie et un pot de terre assez grand pour accueillir la plante apparu dans sa main. Le petit lutin, lui se mit à rougir de colère et donna un coup de pied dans un caillou. Ce qui n'eut que pour effet de lui faire mal et l'énerver davantage !

Soudain, Solis aperçu le lutin taper une nouvelle fois dans le caillou, exactement comme la première fois. Comme s'il ne l'avait jamais fait, puis il se remit à râler comme si rien ne s'était passé. Solis secoua la tête, elle devait être fatiguée...

- Eh bien tu vois, je t'ai sauvée ! Reviens à toi et arrange tes pétales froissés petite Violia, dit l'adolescente alors que la fleur se faisait une beauté. 

- Mon sauveur, je vous dois une dette, que voudriez-vous ? dit la plante d'une voix aiguë. 

Solis souffla légèrement en laissant échapper de la fumée de sa bouche. Elle semblait agacée. 

- Tu vois, je ne comprends pas pourquoi il faut toujours avoir une dette pour un geste de pure amitié. 

Sur ses paroles, l'elfe se mit en route vers son école, la fleur dans sa main. 

- Mais on ne donne rien sans recevoir ! expliqua la Violia. Tu y perdras dans la vie. 

 

La jeune fille sourit, ses cheveux au vent, elle leva son regard vers son école, un bâtiment aussi vieux que celui qui avait construit les murs de son village. 

- Mais si j'y gagne ! répondit-elle en rapportant son attention sur la fleur.

J'ai gagné une amie n'est-ce pas ? Puisque je l'ai dit tout à l'heure. Et une amitié ne se paye pas !

La fleur se redressa alors sans ajouter un mot, il lui plaisait d'avoir une nouvelle amie avec qui partager ses pensées. 

Derrière la jeune elfe, il y avait la ville haute faite de grandes bâtisses en pierre avec les lieux les plus importants telle que le département politique. Son regard se posa ainsi sur une lignée de cachots bien gardés qui la firent frissonner. On y enfermait les personnes dangereuses à la société, mais tout le monde savait qu'une simple opposition au système était un motif valable pour enfermer le premier venu. 

Il y a énormément d'autres endroits encore où la jeune fille n'était jamais allée. L'école se situait dans cet espace, aux limites de la ville. 

La fleur entra dans l'école des elfes de dernier cycle, n'y croyant pas son bonheur. Elle avait proposé une dette à son sauveur par principe. Mais elle était heureuse de pouvoir avoir du temps pour se préoccuper seulement d'elle-même. 

Les deux amies passèrent alors sous l'ombre d'un large portail.

L'école était un grand château lumineux, car les entrées étaient faites en arcs sculptés et raffinés, ainsi, elles donnaient sur un long couloir ouvert pas des vitraux de toutes les couleurs. Les pas de Solis résonnaient sur la pierre froide, il était encore tôt. L'étudiante aimait bien ce silence réconfortant sous le gazouillement des oiseaux. Mais très vite, Solis entendit de loin les autres elfes arriver. Alors, elle pressa le pas et s'engouffra plus à l'intérieur du château. 

- Comment t'appelles-tu ? demanda la fleur

- Solis et toi ? demanda la jeune fille en s'arrêtant. 

Les escaliers tournants sur eux même de la tour ouest étaient les plus longs à monter. 

- Moi ? Mais je n'ai pas de prénom ! rigola la fleur. 

Solis s'assit sur le rebord d'une ouverture en pierre. Bien que protégée par la petite fenêtre à carreaux, il ne fallait pas avoir le vertige, car de ses jambes entraînées, l'elfe avait grimpé presque tout en haut de la tour. Les étudiants en bas n'étaient à présent plus que des fourmis. 

- C'est triste... Tu es mon amie, quel prénom tu voudrais ? 

- Je ne sais pas à toi de me le donner ! 

Solis se tourna vers le paysage pour réfléchir. 

- Eh bien, je pense que Flosia t'irait bien ! 

La fleur sourit pour valider son nouveau prénom. 

- Eh bien Solis, n'es-tu pas dotée de magie ? Il faudrait monter ses marches sans effort. C'est que c'est fatiguant ! 

L'étudiante se mit à rire, la fleur n'avait fait.aucun effort pour l'instant, se contentant d'être dans son pot de terre, bien tranquille dans la main de Solis. 

- Je le fais pour m'entraîner à avoir de l'endurance. Il en faut pour pouvoir courir dans la forêt, grimper aux arbres et marcher longtemps, expliquait-elle. 

Sur ses mots pourtant, elle s'assit sur la rampe d'escalier et se mit à monter en glissant, défiant la gravité.

- Mais une femme telle que toi n'a pas besoin de faire cela, elle se contente d'être belle et de rester au village ! dit Flosia. 

Solis ne répondit pas, mais sourit, ce n'était pas la première fois qu'on le lui disait. Mais la jeune elfe ne comprenait pas pourquoi c'étaient toujours les hommes qui faisaient les choses les plus amusantes. Et puis inversement, n'avaient-ils pas le droit eux aussi de rester au village et d'aller au marché ? 

Souvent les parents de la jeune fille se moquaient de leur enfant, elle a souvent eu des idées étranges. 

Arrivées en haut, les deux nouvelles amies rentrèrent dans la petite salle de classe. La haut, Emina était déjà là. 

- Oh Emina ! Comment vas-tu ? dit Solis en lui faisant un sourire forcé. 

- Parfaitement bien ! Et toi ? répondit l'amie de Solis de sa voix fluette. 

Ses cheveux violets tombaient gracieusement sur ses épaules et ses yeux de la même couleur brillaient au soleil. Emina était vraiment belle, quoiqu'elle gardait un air d'enfant sur son visage malgré ses quinze ans. Elle et Solis étaient amies depuis cinq ans maintenant, mais Emina commençait un peu à taper sur les nerfs de Solis avec ses airs de fille parfaite, insouciante et innocente. Le pire, c'est que Solis ne pouvait même pas lui en vouloir, Emina était trop gentille pour ça. 

- Je suis arrivée à la trois cent trente-cinquième marches de l'escalier sans m'arrêter cette fois. Il ne m'en reste plus que cent à savoir monter en plus ! Et je serais parfaitement entraînée, répond Solis cette fois très enjouée. 

Emina se mit à rire devant les propos de son amie. On ne la refera pas ! 

- Mais pourquoi viens-tu toujours à pied ? demande l'elfe aux cheveux violets. 

Solis leva les yeux au ciel,

- Mon père travaille tôt au marché et ma mère s'occupe de mon jeune frère, tu sais. Et puis j'aime bien !

Au même instant, de nouveaux elfes entrèrent dans la classe ronde. Sauvée !

Les deux amies se dépêchèrent d'aller s'assoir sur l'estrade. Parmi les élèves il y avait des garçons et des filles, apparemment c'était la grande révolution des classes mixtes ! Mais tout le monde savait que les garçons étaient toujours mieux entraînés au sport que les filles. Et que les sorts à apprendre n'étaient pas tout à fait les mêmes. La magie de combat contre la magie du ménage... 

Solis s'était bien gardée de cacher sa nouvelle amie. On ne sait jamais, un professeur de mauvaise humeur et plus jamais elle ne reverrait sa fleur. 

Dans la classe, il y avait Radja, Lolima et Élisa qui étaient ses amies. Et puis bien sûr, il y a ces gens à qui on ne peut pas faire confiance, Fannie et Cama. Des vraies pestes !

Solis se concentra sur le professeur qui venait également de rentrer en espérant ne pas vite s'endormir. 

Pour ce premier cours de la journée, on leur expliqua la théorie de la magie de téléportation. Une matière qui était très intéressante l'année passée son autre professeur, Solis se mit à bâiller très largement, mais maintenant la jeune elfe n'attendait que de finir l'heure au plus vite. 

Madame de Foucio était disons assez vieille, à l'âge de 130 on devrait être à la retraite depuis longtemps ! Mais son professeur était une Temponia, elle vivait plus longtemps que la norme générale, et son âge pouvait aller jusqu'à deux cents ans. Avec ses quelques rides et sa chevelure rose bientôt argentée, on ne lui donnerait que 40 ans. 

Solis avait longtemps pensé à aller voir une Temponia assez vieille pour qu'elle ait connu l'ancien monde ; et ainsi la raison pour laquelle on ne leur apprenait pas l'histoire avant deux cents années. Mais la seule qui aurait pu répondre à ses questions était morte à deux cent onze ans, quand Solis était en encore dans le ventre de sa mère. 

Même madame de Foucio n'était pas née quand l'histoire avait recommencé de zéro. Le nouveau monde a deux cent vingt-huit ans... Une éternité pour se souvenir, se dit Solis en faisant la grimace. Alors, on vit avec son temps, songea-t-elle, pour le meilleur et pour le pire. Surtout qu'en ce moment la magie semblait se dérégler !

Certains sorts ne marchaient plus toujours, même ceux que Solis maîtrisait depuis sa première année. La dernière fois, elle avait voulu faire léviter ses vêtements pour les ranger, mais ceux-ci avaient commencé à s'agiter partout dans la pièce. 

Solis aurait pu penser qu'elle ne maîtrisait finalement pas bien ce sort si elle n'avait pas remarqué les difficultés de sa mère à contrôler le couteau quand elle faisait la cuisine. D'habitude, Louise pourrait le faire les yeux fermés. Chez son père aussi, mais lui était trop fier pour avouer que sa magie défaillait. Même la moisson de cette année, contrairement aux prédictions des herbologistes, avait été étrangement mauvaise. 

L'étudiante se souvient avoir vu des taches noires sur certaines plantes, qui n'étaient donc plus comestibles. 

Et le département ne disait rien, mais on pouvait largement deviner que les politiques s'inquiétaient. 

- Mademoiselle... Mademoiselle ! On ne dort pas dans mon cours, on ne dessine pas n'ont plus ! s'exclama soudainement la voix du professeur dans ses oreilles. 

Madame de Foucio était penchée sur l'elfe avec sa charmante haleine que Solis apprécia au point de se reculer un peu. Sur son bureau au bois foncé, une feuille était remplie de divers dessins rapportant à des inventions qui, dans une autre vie, auraient plu à toute la communauté. Mais dans son cas, cela ne plaisait absolument pas. Et Solis put le remarquer quand madame Lucio la fit venir au tableau. 

Solis n'avait rien écouté du cours bien sûr. Elle procrastinait beaucoup à l'école, elle ne savait absolument pas à quoi allaient servir certaines notions plus tard. Et souvent, elle rêvait de courir dehors plutôt que de rester tranquillement sur une chaise. 

- Très bien Solis, explique nous comment on se téléporte ? Et quels sont les dangers. 

Solis déglutit, elle n'aimait pas être ainsi ridiculisée, en plus elle n'aimait pas parler devant tout le monde. Elle sera les poings et regarda Louino, son père a eu un accident avec cette magie il y a peu. Ce qui d'ailleurs était étrange pour celui-ci car il était expert dans ce domaine. Pourtant aujourd'hui il était toujours dans un coma profond.

- Eh bien... commença-t-elle. Les dangers de la téléportation sont de se retrouver au mauvais endroit et sans énergie pour retourner chez sois. Il faut donc toujours prévoir une marge de récupération entre l'aller et le retour, surtout si c'est une longue distance... 

Et la tirade continua avec la théorie, puis le professeur lui posa d'autres questions jusqu'à la fin de l'heure. 

À la fin du cours, Emina partit voir le professeur comme à son habitude, pour poser toujours plus de questions. Lolima et Radja étaient en train de parler de leurs nouvelles chaussures quand Solis les rejoignit. 

- Ah bah dis donc ! Elle ne t'a pas lâchée la prof ! rigole Radja, une elfe assez grande pour son âge, ses cheveux blonds tombant sur ses épaules. 

Elle avait la réputation d'avoir un regard bleu perçant, ce qui était pratique pour repérer les choses trop loin pour des yeux normaux. 

Radja était une elfe à la carrure large et au menton toujours levé. Son activité préférée ? Regarder les elfes de haut en bas, mais elle n'était jamais méchante.

- C'est vraiment pas de chance, rajoute Lolima. 

Cette fois, c'était une elfe plutôt petite, rondelette avec des taches de rousseur sur son visage. 

Solis approuva la mine fatiguée et toutes trois s'en allèrent à leur prochain cours. Il fallait marcher une dizaine de minutes pour pouvoir atteindre la salle des enchantements et Lolima commençait à avoir mal aux pieds, elle avait mis des talons. 

- C'est pour plaire aux garçons, je devrais en avoir une paire demain ! s'extasie Radja. 

- Mais elles ne sont pas confortables ! s'exclama Solis en voyant le pied rouge de son amie. 

- C'est pas grave, il faut que je m'habitue, dit Lolima en souriant. 

Le petit groupe d'amis passa alors devant des filles de dix-septième années, celles-ci étaient en train de transplaner vers leur cours. 

- Ah ! Ça moi aussi j'aimerais bien pouvoir faire ça, mais seulement l'année prochaine... râlait Radja. 

Tandis que les étudiantes traversaient la petite coure emprisonnée entre quatres murs fleuris, elles aperçurent des elfes qui ne venaient décidément pas d'ici. Elles portaient des robes bleues et des gilets en coton blancs ainsi que des boucles d'oreilles partantes du haut de leurs oreilles pointues. Solis resta en extase bien qu'elle adorait déjà leur long manteau bleu foncé avec leur chemise blanche que leur école imposait. Mais ici, ils n'avaient pas le droit aux boucles d'oreilles ou encore au maquillage. 

Lolima et Radja étaient en train de baver devant leurs chaussures quand Solis se tourna vers elles. 

- Ce sont des chaussures de qualité Elfmique ! chuchota Lolima. 

- De quoi ? demanda Solis sans comprendre, elle n'avait jamais été vraiment connaisseuse sur ce genre de chose. 

- Ce sont des chaussures qui te coûteront au moins 500 pièces d'ornie ... expliqua cette fois Radja. 

Ah oui, c'est cher. Les bottines marron de Solis lui avaient coûté 30 ornies. Et ça ne la dérangeait pas. La jeune elfe de seize ans avait l'habitude de les décorer avec des fleurs séchées. 

Soudain Solis aperçu sa propre fleur sortir de sa cachette pour observer ses fameuses nouvelles étudiantes. 

- J'ai entendu dire qu'elles viennent de l'école de la cité d'à côté pour rattraper un examen. Aller, dépêchez-vous, vous allez être en retard ! dit la fleur de sa voix fluette. 

Radja et Lolima jetèrent un regard interrogatif à Solis. 

- Une nouvelle amie, expliqua celle-ci, allons dépêchons. Vite ! 

Et les trois amies et la fleur continuèrent leur chemin en courant à moitié. Mais une nouvelle fois leur course fût interrompue. Trois silhouettes se rapprochaient d'eux. 

 

 

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Maëwa Le Goff
Posté le 24/03/2023
Coucou je me suis lancée dans la lecture de ton livre et j'ai adoré ! J'apprécie particulièrement ton style d'écriture. On est plongé dès le début dans un univers chaleureux grâce à ta description... Je voulais te féliciter pour tout ça.
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