J’esquive l’attaque sur le côté, puis je fais une feinte dans l’autre sens, ce qui déstabilise mon adversaire. Heureusement, il n’a pas l’air très malin. Je serre ma courte dague entre mes doigts et tranche sa gorge d’un coup net et précis. Le corps dorénavant sans vie de ma victime tombe au sol dans un bruit mat. Je réfléchis un instant à cacher le cadavre, mais ce n'est pas vraiment la peine : les sables mouvants du désert s’en chargeront pour moi. Ma mission est donc finie, je peux rentrer à Selka pour récupérer ma récompense. Les missions se font rares en ce moment, mais j’ai des dettes à payer, je suis obligée d’accepter un peu tout et n’importe quoi comme job.
Ma gourde n’a presque plus d’eau ; heureusement, j’ai mon transporteur sur moi. Je sors le petit cristal blanc de ma sacoche et indique ma destination :
– Selka.
Aussitôt, le cristal s’illumine d’une aveuglante lumière dorée qui m’enveloppe rapidement. Quand je rouvre les yeux, je suis arrivée à destination. Utiliser un transporteur me donne toujours la nausée, je déteste cette sensation de tournis. Mais au moins, je suis un seul morceau… D’après ce que j’ai entendu, certaines personnes seraient restées coincées entre leur point de départ et celui d'arrivée… De quoi filer la chair de poule !
Je regarde autour de moi. je suis arrivée sur la place centrale de Selka, celle avec une fontaine, mais je ne vois pas celle-ci… Et tout le monde me regarde étrangement. Je me rend vite compte que mes pieds sont trempés. Oh, non… Je viens de comprendre ! Je suis arrivée pieds joints dans la fontaine, et tous les passants me dévisagent, maintenant, alors que je n’aime pas attirer l’attention des autres… Un petit enfant me fixe avec des yeux ronds encore plus grands que le soleil de plomb du désert de Selka.
Rouge pivoine, je m’extirpe de l’eau crasseuse et une fois à peu près au sec, je retire mes chaussures visqueuses. Je préfère ne pas savoir ce qu’il y avait dans cette fontaine…
Je me dépêche de me réfugier dans une ruelle vide. Le sable qui recouvre le sol de Selka vient se coller à la plante de mes pieds et me gratte, mais je suis habituée. Je vide mes chaussures de cuir de leur eau, j’ai l’impression qu'un oasis entier en sort. Elles sont fichues, c’est sur et certain. Saleté de transporteur à la noix ! Je vais devoir racheter une paire à cause de lui, alors je n’ai pas d’argent.
Agacée, je rentre chez moi sans même penser à aller chercher ma récompense.
Je pousse la vieille porte en bois, qui menace de s'effondrer comme toujours et j’entre dans ma maison. Aussitôt, une forte odeur de tabac, de poussière et de renfermé m’agresse les narines. Apparemment, mon frère est déjà rentré… Je l’aperçois, affalé sur notre vieux canapé rapiécé, en train de fumer l’une de ces cigarettes abominables. Il sait que je déteste ça, il le fait exprès pour m'énerver, et malheureusement, ça marche très bien.
Quand il me remarque, il m’adresse un petit sourire qui me donne immédiatement envie de le lui arracher pour le jeter au loin. Je me contente cependant d’un léger signe de main et d’un sourire béat et niais. Je préfère qu’il me prenne pour une idiote, au moins, il ne se méfiera pas de moi.
Je passe devant mon frère qui est en train de recoiffer ses cheveux blond sale en se regardant dans un miroir à demi-brisé. Je lance mes chaussures dans un coin de la pièce de vie et pose ma sacoche sur un tabouret auquel il manque un pied depuis des lustres.
– Nausicaa, m’appelle mon frère.
Je décide de l’ignorer.
– Nausicaa ! insiste-t-il.
Je me retourne, presque en grognant.
– Qu’est-ce que tu veux, Anton ?
– Eh, calme toi, la bête sauvage !
Il m’appelle toujours comme ça. Ça aussi, ça m'énerve.
– Tu te souviens bien de ce que tu me dois, pas vrai ? demande Anton.
– Bien sûr…
Comment l’oublier ?
– Et donc, tu me payes quand ?
– Quand j’aurais l’argent pour, je rétorque.
Mon frère reste muet. Je sais très bien à quoi il pense mais je sais aussi ce qu’il va dire.
– Laisse tomber. Je veux pas débattre là-dessus et reviens quand tu pourras me payer, ok ? J'espère que je suis bien clair. Sinon, il y aura des conséquences. N’est-ce pas, soeurette ?
Je pousse un profond soupir.
– Bien compris.
Je serre les dents, frustrée de devoir lui obéir. Quand il parle de conséquences, et bien… Je préfère ne pas y penser, mais à titre d’exemple… il m’a violée quand j’avais 10 ans. Voilà pourquoi je préfère ne pas y penser. Maintenant, j’ai 16 ans, mais je n’ai toujours pas oublié.
Je monte les marches deux par deux, traînant ma sacoche derrière moi comme un poids mort. Dans la petite mezzanine sans fenêtre de l'étage, plein de meubles vieux comme le monde sont disposés un peu n’importe comment. À droite, un espace a été libéré pour que je puisse accéder à ma chambre. Le seul problème étant que la porte s’ouvre sur l'extérieur ; mon frère peut donc m’enfermer dans ma chambre pendant plusieurs jours.
En face de ma porte, il y a la chambre d’Anton, mais je n’y suis jamais allée. Je préfère éviter de découvrir ce qu’il pourrait y avoir à l'intérieur.
Je franchis le seuil de ma chambre. Enfin tranquille, même si cette tranquillité est toute relative. Je referme doucement la porte derrière moi et jette ma sacoche abîmée au sol, soulevant un nuage de poussière. Je m'empresse de le disperser avec ma main. Je m'accroupis et vide le contenu de la sacoche. Elle contient ma bourse à peine remplie, ma petite dague tachée de sang et ma gourde vide. En voyant la dague, je me sens coupable. Comme à chaque fois que je prends la vie de quelqu'un de mes propres mains.
Tuer, je le fais depuis toute petite. Je pourrais presque dire depuis toujours. Je ne compte plus les vies que j'ai volées. Mais cette culpabilité montre que je connais le prix d'une vie. Que je suis humaine.
J'ai l'intuition que je ne dînerai pas ce soir. Je grimpe sur mon lit qui grince sous mon poids. Sur le mur adjacent, il y a une fenêtre. Quand j'étais petite, j'aimais regarder les rares personnes qui passaient par là. Maintenant, ma fenêtre est obstruée par des planches de bois. J'ai maintes fois essayé de les retirer, mais sans succès. La seule source de lumière provient donc d'une petite lampe à huile, posée sur une table en osier près de mon lit.
Comme à mon habitude, je pousse un soupir et m'allonge sur ma couchette, emmitouflée tant bien que mal dans ma fine couverture qui me gratte.
C'est la lourdeur ambiante qui me réveille aujourd'hui, et non pas mon frère comme les autres jours. Je descends les marches discrètement en espérant qu'il ne soit pas levé et miracle ! Il n'est pas là. Il doit être parti se chercher de la drogue. Tant mieux, ça m'arrange. Il faut que je trouve une mission qui rapporte beaucoup, sinon je vais me retrouver à la rue, ou pire.
J'ai souvent pensé à fuir. Survivre est naturel chez moi, je sais me débrouiller seule. Je pourrais fuir dès maintenant, mais j'ai l'impression que quelque chose me retient ici. Mes dettes ? Sûrement pas. Le fait d'avoir toujours vécu ici ? Ou alors, mon frère ? Certainement pas. Je crois plutôt que j'ai peur, peur de l'inconnu.
Je viens de me rappeler que j'avais une récompense à aller chercher. Je remonte en vitesse, prends mes affaires et redescends tout aussi vite. Je manque d'ailleurs de me casser la figure.
Une fois dehors, je contourne notre maison et me rends dans l'arrière cour, un endroit qui sert davantage de débarras. Mon frère ne va jamais ici. C'est donc là que je cache l'argent que j'économise pour partir. Plus loin, vers le fond, il y a une échelle qui donne accès au toit.
Je commence à monter, peu confiante en attendant les grincements qui résonnent à chaque fois que je monte un échelon. Quand j'arrive en haut, un vent chaud me souffle au visage faisant voleter mes cheveux blond pâle. Sous le soleil, ils semblent argentés tellement ils sont clairs.
Je marche sur le toit-terrasse et grimpe sur le rebord. Puis je prends mon élan et bondit sur le toit voisin. Maladroite comme je suis, je manque de glisser. L'atterrissage doit encore être travaillé, apparemment ! Je répète la même chose plusieurs fois avant d'avoir vu mon objectif : la guilde des mercenaires ! Une fois redescendu sur le sol poussiéreux de Selka, les pieds écorchés à cause de ma petite balade sur les toits de pierre, je me dirige vers l'entrée de la guilde.
La double porte est grande ouverte je peux recevoir des groupes de mercenaires, des voleurs et des assassins, tous des hommes. Dès que je pose le pied sur le sol de marbre froid des dizaines d'yeux perçants se posent sur moi. Plus personne ne parle. Pas impressionnée pour un sou, je m'avance et passe devant des hommes baraqués couverts de tatouages. Le cliché des mercenaires ! Je pense que ces imbéciles n'ont jamais vu une femme pénétrer dans leur antre.
– Bonjour, je suis ici pour récupérer une récompense, j'explique à l'homme du bar.
– Je ne me souviens pas avoir accepté une demande de boulot de la part de gamine de 12 ans, rétorque-t-il.
– J'ai 16 ans. Et je pense avoir pris plus de vie que vous n'en prendrez jamais.
– Le talent ne se mesure pas aux personnes tuées, gamine.
C'est vrai, il a raison. Je ne sais pas pourquoi je lui ai dit ça, ce n'est pas dans mes habitudes de me vanter.
– Ta place n'est sûrement pas ici, petite. Retourne dans les jupes de ta mère.
Je pousse un soupir et abandonne. C'est vrai que je ne me suis jamais adressée au comptoir de la guilde directement, mais aux membres, sans jamais entrer ici. Il faut donc que je retrouve le commanditaire de ma mission, mais je ne le vois nulle part ici. Malheureusement j'aurais dû m'en douter, les arnaques de ce genre sont nombreuses à Selka, mais j'ai vraiment besoin de cette récompense.
Je ne sais pas. J'hésite. Soit je pars à sa recherche, mais ça me paraît peu probable de le retrouver, soit je laisse tomber. Et je pense que je vais laisser tomber. Je n'ai pas le temps pour ça, je préfère me trouver une autre mission qui me rapportera plus.
J'espère que mon frère n'a pas remarqué que je m'étais absentée. C'est toujours comme ça, je dois partir en douce, sauf si c'est pour apporter de l'argent.
Une fois dehors, je cherche à me mettre à l'abri du soleil, qui est à son zénith et qui commence à taper vraiment fort.
Je sais où trouver une mission facilement. Je n'ai qu'à chercher parmi les dealers du marché noir. Je vais souvent au marché noir principalement pour acheter de la drogue à mon frère. J'espère qu'il ne sera pas aujourd'hui ou je serai dans de beaux draps. Je n'ai pas le droit d'y aller sans permission. Je sais que le marché noir change de place régulièrement, mais personne ne sait jamais où. Il faut donc que je le trouve.
Je m'engouffre dans une ruelle vide, puis dans une autre, puis encore une autre. La dernière fois le marché noir était situé au sud de Selka, vers les banlieues riches, à l'opposé de ma maison. Je pense qu'il n'est pas loin du secteur de la guilde des mercenaires vu qu'ils sont en collaboration. Il ne devrait pas être trop dur à retrouver.
Je fouille et j'arpente les rues aux alentours de la guilde des mercenaires, tout en essayant d'être discrète. Par précaution, je vérifie derrière moi tous les 10 mètres, au cas où on me prendrait en filature, ce qui s'est déjà produit plusieurs fois dans le passé. Au bout de quelques minutes, je remarque une silhouette noire, je décide de la suivre. je n'ai jamais pris quelqu'un en filature moi-même mais je devrais sûrement me débrouiller.
L'inconnu tourne plusieurs fois dans d'autres ruelles, sans jamais disparaître ni accélérer. Je ne suis même pas sûre qu'il se rende au marché noir, à vrai dire. Je crois plutôt qu'il tourne en rond. Il a dû me remarquer.
Je m'arrête et la personne en fait de même. Puis elle se retourne, semble regarder dans ma direction, me tourne le dos à nouveau et s'enfuit tout à coup. Je pars à sa poursuite, ne voulant pas le perdre de vue, mais c'est trop tard, il n'est plus là. Cependant, je n'y fais pas attention, car je suis arrivée au marché noir.
Nouvelle lectrice de cette histoire qui me semble vraiment très intéressante (notamment grâce à l'action qui m'a directement plongée dedans) et qui contient déjà beaucoup de chapitres, j'ai du pain sur la planche pour tout rattraper ahah !
J'espère que tu ne m'en voudras pas de faire un si long commentaire sur le tout premier chapitre alors que tu en es si loin dans l'écriture mais comme j'ai constaté que tu aimais ce genre de commentaire, je me fais plaisir pour une fois
Déjà je trouve le premier paragraphe vraiment chouette parce qu'il nous fait entrer dans l'histoire dès le premier instant et apporte très vite une réponse à notre première question : pourquoi Nausicaa tue cet homme. La scène est rapide et efficace, ce qui est logique étant donné qu'elle est habituée à tuer (on le ressent ici mais c'est explicitement dit plus tard, donc parfait !) Le seul petit défaut que je pourrais relever est le manque de fluidité au début. Nausicaa tue l'homme de façon rapide, efficace et fluide et ton texte est rapide, efficace mais... pas fluide, notamment pour cette phrase : "J’esquive l’attaque sur le côté, puis je fais une feinte dans l’autre sens, ce qui déstabilise mon adversaire." C'est à partir du "ce qui" que la fluidité en prend un coup. J'aurais plutôt écrit "déstabilisant mon adversaire." ou "Mon adversaire se trouve déséquilibré".
Le transporteur est plutôt pratique ahah, j'aimerais bien en avoir un aussi ! Je me suis juste demandé : et si elle était réapparu au milieu de la foule, et si elle avait touché une personne ? Mais la scène de la fontaine est très bien comme elle est, elle est dans la continuité du rythme et c'est très bien.
Ensuite vient la scène de la maison avec son frère. J'ai été étonnée de la tournure qu'elle a pris : à la fin de la scène, on apprend que Nausicaa craint son frère, à peur de lui (à juste raison) et cherche à partir. Néanmoins, j'ai trouvé que ces sentiments tombaient un peu comme un cheveux sur la soupe. Ils ne sont pas introduits plus tôt car on ressent plutôt de la colère en elle, plutôt que de la peur : "il le fait exprès pour m'énerver, et malheureusement, ça marche très bien.", "un petit sourire qui me donne immédiatement envie de le lui arracher", "Ça aussi, ça m'énerve.", etc. Je pense que changer cette colère pour un sentiment de peur prendrait davantage de sens, et ne rendrait pas la suite bizarre en quelques sortes, surtout avec la révélation du viol (je m'y attendais pas du tout étant donné que je n'avais pas compris qu'elle avait peur de lui). J'espère que tu comprends ce que je veux dire ! En tout cas, toute cette scène ajoute un conflit pour l'intrigue et on se sent encore plus proche de Nausicaa, plein d'empathie pour elle
En ce qui concerne la suite et la fin avec la guilde des mercenaires, je me suis demandée pourquoi elle avait oublié d'y aller la veille, après avoir tué l'homme. L'argent semble pourtant être LA préoccupation de Nausicaa alors je trouve ça étrange qu'elle ait préféré rentrer chez elle plutôt que d'aller chercher sa récompense malgré ses bottes mouillées.
Je me suis également demandée pourquoi Nausicaa parlait à l'homme du bar. Tu dis bien qu'elle ne le fait jamais d'habitude alors pourquoi le fait-elle cette fois-ci ? Surtout si c'est pour se faire rembarrer de la sorte, la pauvre... Et je trouve également qu'elle abandonne bien vite la recherche du mercenaire qui doit lui livrer sa récompense. Encore une fois, l'argent étant sa préoccupation principale, elle ne devrait pas abandonner si rapidement
Ensuite vient la scène de la recherche du marché noir et l'apparition de l'inconnu. J'avoue que je n'ai pas bien compris son rôle parce que dès lors que Nausicaa trouve le marché noir, elle semble l'oublier directement.
Voilà voilà, c'est fini pour moi pour ce premier chapitre ! xD Franchement je trouve que tu as beaucoup de qualité, sur l'écriture, sur la création de personnages et sur l'intrigue. Plein d'éléments sont déjà introduits et donnent vraiment envie de lire la suite
Tu as fait un compte rendu incroyablement précis, c'est trop cool, merci beaucoup, vraiment.
Je suis ravie que l'histoire te plaise autant :D
Je prends note de toutes tes remarques, qui sont très pertinentes :)
À bientôt !
Premier chapitre qui donne vraiment envie de lire la suite, j'aime beaucoup ce que dégage le personnage de Nausicaa et j'ai hâte de voir comment elle va évoluer! J'ai remarqué quelques "mal-dits" que j'ai pu voir pour la plupart dans le commentaire très complet de Capella =) Je te souhaite bon courage pour la suite de l'histoire ;)
À bientôt !
je trouve ce premier chapitre vraiment très efficace. Tu parviens à créer une atmosphère particulière qui intrigue à la fois par la condition du personnage, son job, sa jeunesse, mais aussi par le contexte dans lequel il évolue ; on hésite entre un roman futuriste, genre dystopique et une fable contemporaine (avec voyous, dealers et règlements de comptes) saupoudrée d'accent médiéval. J'aime bien ce mélange des genres !
L'écriture est fluide et rythmée. Le ton direct, sans équivoque ; cela fait le charme de ce premier chapitre. Cependant, peut-être que certains détails auraient mérité un peu plus de nuance, de subtilité (je pense notamment à l'allusion que ta jeune narratrice fait du viol qu'elle a subi) histoire d'amener doucement le lecteur à comprendre la psychologie du personnage.
Dans tous les cas, c'est un très bon début qui me donne envie de lire la suite.
À très bientôt !
Salut !
Merci beaucoup pour ton commentaire ! J'suis contente de te voir passer par ici :)
Je prends note de tes remarques.
J'espère que la suite te plaira, à bientôt !
J'adore ! Pour ma part, je trouve que tu arrives à mettre du suspense, de l'action (ça commence fort ! mdr !) Vraiment, bravo ! Je vais tout de suite voir les autres chapitres !
Merci !
J'espère que la suite te plaira. À bientôt !
— “Je réfléchis un instant à cacher cet homme mort, mais ce n'est pas vraiment la peine : les sables mouvants du désert s’en chargeront pour moi.”
Dans cette phrase, change le “cet homme mort” en “le cadavre” ou tout autre chose, car “cet” signifique un peu que tu le découvre, que Nausicaa vient de le trouver en gros.
“ Les missions se font rares en ce moment, mais j’ai des dettes à payer, je suis obligée d’accepter un peu tout et n’importe quoi comme job.” ; le “mais” est logique : Pas beaucoup de missions → mais j’ai des dettes, donc ça m’arrange pas. Sauf que la phrase qui dit qu’elle est obligée d’accepter tout et n’importe quoi n’a pas de sens avec la première. D’un côté les missions se font rares, de l’autre elle a des dettes, de l’autre, elle accepte tout. Le fait qu’elle ait des dettes se colle bien avec la première et la troisième partie de la phrase, mais les 3 ensembles pas trop. “J’ai des dettes à payer, je suis forcée d’accepter un peu tout et n’importe quoi comme job. Cela dit, les missions se font rares en ce moment”. mise dans cet ordre, ça passe déjà beaucoup plus logiquement !
— “D’après ce que j’ai entendu, certaines personnes seraient restées coincées entre leur point de départ et celui d'arrivée… De quoi filer la chair de poule !”
Ce genre de commentaires sont très bons, ça donne l’identité du perso → quand bien même c’est une assassin, elle expose de l’inquiètude, ce qui en fait pas juste un être froid.
— “Rouge pivoine, je m’extirpe de l’eau crasseuse et une fois à peu près au sec, je retire mes chaussures qui font un bruit horrible et visqueux. “
Fais attention aux phrases lourdes dans ton texte. Celle-ci en fait partie. Pour contre exemple, je peux te dire “Rouge pivoine, je m’extirpe de l’eau crasseuse. Une fois à peu près au sec, je retire mes chaussures visqueuses”. En fait, en écrivant ma phrase d’exemple, j’ai remarqué que “horrible “ était un terme exagéré pour décrire une chose pas si folle que ça. Garde les commentaires aussi gros pour les événements de ce qualibre. Aussi, un bruit visqueux j’ai la réf, mais j’arrive pas à faire une phrase fluide avec le terme “bruit visqueux” mdr donc j’ai abandonné à ça.
— “Je vais devoir racheter une paire à cause de lui, alors que j’ai déjà des dettes et pas d’argent…”
le alors alourdit la phrase + si t’as des dettes t’as pas d’argent, dans le vague. “Je vais devoir racheter une paire à cause de lui. J’ai déjà pas d’argent alors…”
— “Il sait que je déteste ça, il le fait exprès pour m'énerver, et malheureusement, ça marche très bien.”
Cette phrase marche aussi très bien héhé, toujours ces petits commentaires qui donnent de la vie.
— “Quand il parle de conséquences, et bien… Je préfère ne pas y penser, mais à titre d’exemple… il m’a violée quand j’avais 10 ans. Voilà pourquoi je préfère ne pas y penser. Maintenant, j’ai 16 ans, et heureusement, il ne m’a jamais refait subir ce qu’il m'avait fait subir cette fois-là.”
Incroyable je m’attendais pas à ça, mais du coup, l’information a tellement un potentiel de surprise qu’il faut absolument la rendre aussi grave qu’elle l’est. Ça sonne un peu léger dans ton paragraphe. En premier lieu, tu peux retirer le fait qu'il ne l’a jamais refait depuis qu’elle a 16ans. D’une part car tout bêtement, la phrase insinue déjà que lorsqu’il l’a fait quand elle avait 10, c’était la seule fois. Mais sans le préciser, le lecteur peut se dire “merde j’espère que c’est pas arrivé ensuite”. C’est sadique, mais efficace. Ensuite, pour l’annonce, pour rendre ça un tantinet plus grave tu peux voyager sur des trucs du genre “Quand il parle de conséquence je suis obligé de serrer les dents et d’obéir. La fois où il m’a violé lorsque j’avais 10 ans pour me punir est un bon exemple de ce dont il est capable, et je préfère ne plus avoir à y penser”. Alors la j’ai beaucoup modifié mais car je voulais ajouter un ton. Serrer les dents et obéir → C’était marquant, même Nausicaa veut pas retenter, et ça la frustre d’obéir à son frère. Prend pas ma phrase telle quelle, mais t’as une idée globale !
— “Je referme doucement la porte derrière moi et jette ma sacoche déjà amochée au sol, ce qui soulève un nuage de poussière.”
Un petit peu lourd, avec le “ce qui” et la description de la sacoche : “Je referme doucement la porte derrière moi avant de jeter ma sacoche abîmée sur le sol, soulevant un nuage de poussière”.
— “Je m'empresse de le disperser avec ma main.” La phrase juste après est bien pensée, ça rajoute encore de la vie. C’est bien d’habiller ce genre de détails, à côté, moi j’y pense pas assez et je prendrais bien exemple sur toi sur ces points-là !
— “Je commence à monter, peu confiance en attendant les grincements qui résonnent à chaque fois que je monte un échelon.”, juste une faute, ici, confiance → confiante
— “Maladroite comme je suis, je manque de glisser et de tomber. L'atterrissage doit être encore travaillé, apparemment !”
Devient : “maladroite comme je suis, je manque de glisser [et de tomber n’est pas nécessaire je pense, on fait le lien tout seul et ça te permet d’avoir une phrase courte qui sonne bien]. L’atterissage doit encore être travaillé, apparemment [inverse être et encore sinon ça sonne bizarre]
— “-J'ai 16 ans. Et je pense avoir pris plus de vie que vous n'en prendrez jamais.
-Le talent ne se mesure pas aux personnes tuées, gamine.
C'est vrai, il a raison. Je ne sais pas pourquoi je lui ai dit ça, ce n'est pas dans mes habitudes de me vanter.”
Mdr j’ai bien aimé ce dialogue car c’est juste une montée d’orgueille de Nausicaa qui se fait recadrer par un adulte mature, confirmant bien que c’est encore une enfant qui se met parfois en colère, au final. C’est un bon dialogue.
EN CONCLUSION :
Bon sang que j’ai écris aahhhh la taille de ce commentaire ptdr au secours.
Bref, le début est excellent, le ton est posé et est très bon ; j’ai étais pris dans l’histoire malgré tout ce que j’ai pu te dire, donc franchement, tu sais y faire pour créer un univers qui donne envie d’être lu. En ce qui concerne Nausicaa, son personnage est compréhensible assez vite. il faudra que tu restes sur une fille égoïste et manipulatrice (le faux sourire à son frère, etc…) qui veut réussir à rembourser ses dettes et être libre. En sommes, elle aura du mal à sociabilier sans voir les gens comme des objets. Bien sûr, c’est ton personnage, c’st littéralement toi qui décide de ce que tu veux en faire, car tu peux très bien partir à l’inverse, dans le sens ou si elle croise une autre fille, elle sera super douce et gentille avec elle car se serait sa première amie ou un truc du genre ; pour faire un parallèle avec son frère tortionnaire. T’as quelques pistes, fais juste attention à pas trop dériver du perso que tu installes, mais la je fais juste celui qui s'inquiète un peu trop, tu gères, je n'en doute pas un seul instant !
Ok je m'arrête là parce que ptdr j'ai dis l'essentiel à mon avis. Pour le moment c'était une intro, j'ai rien eu à dire sur le scénario, mais quand ça viendra, ne t'en fais pas, ça y passera aussi, fufu ! Hâte de lire la suite c'est vraiment génialissime !
Si tu avais vu le gigantesque sourire qui me collait au visage mdr
Merci pour toutes tes remarques et tout tes conseils !!
Je suis super contente que ce premier chapitre t'ai plu, à bientôt pour la suite :D
Franchement, tu t'es bien amélioré depuis Mystic, ça fait extrêmement plaisir à voir ; je lirai la suite sans une seule hésitation
Oui, tu as raison, je me suis sacrément bien améliorée !!