Quand j’étais petite, les habitants de mon quartier me répétaient de toujours me battre pour obtenir ce que je voulais mais je n’imaginais pas encore à quel point cela pouvait être la réalité des choses, ni que cela serait mon quotidien même si je pense qu’ils ne faisaient pas référence aux vols ni aux combats de rue mais je n’avais pas le choix pour survivre.
Cours, Op ! Cours ! cria Baldo.
Il arrivait en courant vers moi, un homme le poursuivant. Je démarrais au quart de tour et essayais de fuir notre assaillant. Nous courions entre les ruelles évitant tant bien que mal les passants.
- On doit le semer ! criais-je
- Comment ?
J’essayais de réfléchir tout en courant, je regardais autour de moi, mais je ne voyais pas d’issus possible hormis continuer de courir, jusqu’à ce que j’entende les sons qui provenaient de l’autre côté de la ruelle où nous étions : le marché. Avec la foule, nous arriverons à le semer et à nous enfuir.
- Le marché ! Suis-moi !
Nous tournâmes soudainement sur une petite ruelle qui atterrissait sur le marché. Nous nous faufilâmes dans la foule et traversâmes le marché sans regarder derrière nous. Quelques ruelles plus loin, nous nous arrêtâmes pour reprendre notre souffle et regarder si nous étions toujours poursuivis. Le plan du marché avait marché.
- Qu’as-tu volé cette fois ? Demandais-je.
- Du pain et des pommes. On a au moins à manger pour trois jours si ce n’est pas plus.
- Baldo, on ne peut pas garder toute cette nourriture pour nous, tu le sais.
- Mais pourquoi ? on fait toujours le sale boulot et on doit partager.
- Parce que ce n’est pas donné à tout le monde de savoir voler sans se faire prendre. Imagine tous ses pauvres gens qui n’ont rien à manger.
- Je te rappelle qu’on fait partie de ces pauvres gens, on vit dans la rue et cela fait deux jours que l'on n'a rien mangé.
- Je sais, moi aussi j’ai faim. Mais tu sais que c’est le mieux à faire.
- Arggg…. Tu m’énerves avec ta gentillesse. Allez, fichons le camp chez nous.
Notre quartier ne faisait pas vraiment rêver, nous vivions dans l’Indra le quartier le plus pauvre de la ville. La plupart des habitants vivaient dans un bidonville comme nous. Mais il ne fallait pas se fier aux apparences, les gens y étaient si gentils et bienveillants. La musique y régnait toute la journée jusque tard dans la nuit. On pouvait y trouver de nombreux talents extraordinaires comme des artistes, des danseurs, des chanteurs, etc.…
Un quartier pauvre en argent mais riche en cœur. J’y vivais depuis que j’étais petite avec Baldo. On s’était rencontré quand nous étions petits. Baldo y était né avec ses parents.
Quant à moi, je ne sais pas d’où je viens, tout ce que je sais c’est ce que les parents de Baldo m’ont raconté : un beau jour, sur la rive, les pêcheurs ont trouvé un corps encore vivant d’une petite fille. C’était moi. Les parents de Baldo m’ont accueilli et élevé comme leur fille. Heureusement qu’ils étaient là. Et depuis, je me suis fait un devoir d’aider les habitants de ce quartier comme ils m’ont aidé moi-même. Donc je vole de la nourriture, des médicaments et tout ce qui peut nous aider pour survivre. Même si certaines fois, c’est dangereux, si personne ne les aide personne ne le feront.
Nous étions arrivés devant un tas d’ordures qui formaient quatre murs et un toit, notre maison.
- On est rentré ! cria Baldo.
- Enfin ! J’espère que vous n’étiez pas en train de vous attirer des ennuis.
- Nous ? Jamais, Maman.
La mère de Baldo, Emie, se tourna vers moi.
- Est-ce vrai ce mensonge ? me demanda-t-elle.
Je m’approchai d’elle et lui embrassai la joue avant d’ajouter :
- Ne t’inquiète pas, Emie.
- Justement. Je m'inquiète.
- Alors, je ne te dirai pas ce que l’on a ramené pour manger.
Je vis la curiosité d’Emie jouer avec son inquiétude. Mais je savais qu’elle craquerait.
- Bien, soupira-t-elle.
- Du pain, cria Baldo tout joyeux tenant en l’air son trophée.
Je comprenais Emie, elle savait que chaque jour, nous bravions les interdits et elle avait peur pour nous, peur qu’un jour on ne revienne pas comme le père de Baldo. Mais c’est tout ce que nous pouvions faire. Ici, si on naissait pauvre, on le resterait toute sa vie. Il n’y avait pas d'autres alternatives. On pouvait juste décider de comment survivre.
Quelques jours plus tard, alors que l’on se promenait dans la ville, dans les quartiers marchands, des cris nous alarmèrent. Nous nous précipitons dans la foule pour voir ce qu’il se passait. En bousculant les gens, nous arrivâmes enfin à voir. Un enfant de l’Indra (on pouvait le reconnaître à ses guenilles) était tenu par un policier accompagné d’un homme d'affaires.
- Je suis sûr que c’est lui le voleur, monsieur le policier.
- Et bien petit, est-ce vrai ? As-tu volé ton patron ?
En fait, il y a bien des solutions pour sortir de la pauvreté mais elles sont horribles, la première solution est de devenir une prostituée et la deuxième de devenir un de leurs esclaves. Ce jeune garçon a choisi une de ces solutions.
- Je n’ai rien fait, sanglota l’enfant.
- Insinues-tu que ce monsieur ment ?
- IL MENT ! cria l’homme.
- Monsieur sans preuve, je ne peux rien faire. Je vous suggère de régler cette affaire chez vous avec cet enfant directement
Cela ne signifiait rien de bon. Ce pauvre petit garçon allait sans doute se faire fouetter ou bien recevoir n’importe quels atroces châtiments.
Je ne pouvais pas laisser cela arriver. Je devais le protéger. Mais comment ? Surtout comment ne pas me faire prendre ? Je devais réfléchir et vite. Je regardais autour de moi, cherchant une solution. L’homme et l’enfant étaient venus en voiture. Le policier aussi. Leurs voitures devaient être garées plus loin. Si le policier les raccompagnait, cela risque de compliquer la tâche. Je voyais qu’une solution y aller et réfléchir après. Je tournais la tête vers Baldo, il comprit sans un mot mes intentions.
- Op, c’est du suicide.
- On doit essayer. Tu sais comme moi ce qu’il va lui arriver.
- D'accord. Mais interdiction de se faire prendre.
- Jamais.
On se sépara dans la foule, pendant que l’homme d’affaire essayait de convaincre le policier de faire quelque chose.
Le petit garçon se tenait entre les deux hommes. L’idée était de propulser le garçon le plus fort possible dans la foule et de décamper avec lui. Plan audacieux, je vous l’accorde mais on n'avait pas le choix.
Baldo se place derrière le garçon et l'éjectai dans la foule. Les deux hommes furent surpris. Je réceptionnai le garçon, lui tirai la main et l'emmenai à travers la foule. Nous nous précipitions. Lorsque je tournais la tête, Baldo était déjà parti, je fus soulagé. Il ne se fera pas prendre et je pourrai continuer ma course sans m’inquiéter pour Baldo . Mais les hommes me suivaient, je devais trouver une solution, une cache avant qu’il ne m’attrape car si l’un d’eux m'arrêtais, je risquai le même sort voir pure que ce jeune garçon pour l’avoir aidé. Un endroit où ils ne penseraient pas à regarder. Je réfléchissais en courant, je regardais autour de moi tout en faisant tomber des obstacles sur la route mais ils étaient toujours là. On courut encore et encore, c’est alors que j'ai vu la bibliothèque. Je m’y enfonçai, et ralentis le pas jusqu'à marcher dans les rayons pour avoir l’air naturel, nous nous rendîmes au fond de la bibliothèque. Nous nous asseyons et attendons. Au bout d’un certain temps, personne ne vint, on les avait semés. Je regardais le petit garçon, il devait à peine avoir huit ans. Son visage était rempli de larmes.
- Enfin, ils sont partis. Dis-moi, comment tu t'appelles ?
- Je…Je m’appelle Théo. Répondit-il entre deux sanglots.
- Théo, je suis Opale mais tu peux m’appeler Op. Où habites-tu ? Tu vis seul ?
- J’habitais avec le maître, je n’ai pas de famille. Mes parents sont morts.
- D’accord. Écoute- moi bien, Théo. On va sortir d’ici. Il va bien falloir faire ce que je te dis. Tu ne me lâches pas une minute sauf si je te dis de courir. Tu m’as bien comprise ?
- D’accord.
- Il va falloir que tu sois encore fort, on ne sait pas ce qui nous attend dehors.
Nous nous levâmes, et nous dirigeâmes vers la sortie. J’ouvris doucement la porte, il n’y avait personne, la voie était libre. Je me retournais vers Théo.
- On y va.
Nous sortîmes et partîmes en courant direction l’Indra.
Soudainement un policier nous barra le passage. Ils nous avaient retrouvés. Nous fîmes demi-tour mais un autre arrivait. Je parvins à prendre une autre ruelle juste avant que le policier nous attrape, je cachai Théo dans une échoppe sous des sacs vides de nourriture et je partis dans le sens opposé même si je risquais de tomber sur un policier. Théo était un enfant, il ne s’en sortirait pas. Moi, j’avais une chance même si elle était petite, je devais essayer. Je continuais de courir en cherchant une échappatoire mais à chaque fois, un policier me bloquait la route. Je commençai à sentir la fatigue arriver. Mes jambes me faisaient mal et tremblaient. C’est alors que je finis dans un cul de sac. Les deux policiers étaient face à moi. Ils s'avançaient doucement, cherchant à anticiper mes mouvements. Je regardais autour de moi. La peur commençait à grimper en moi, je ne pouvais pas finir en prison, ce n’était pas possible. Si j’y allais, jamais je ne ressortirai. Avec Baldo, nous avions commis trop de vols pour rester impuni et ne s’être pas fait remarquer par les policiers. Ils essaient depuis plusieurs mois de nous attraper mais chaque fois, on arrivait à s’en sortir. Certaines fois en mauvais état mais on était toujours libres. Je commençais à m’inquiéter de ne voir aucune issue, c’est alors que je vis une fenêtre ouverte. Le temps que les policiers se rendent dans la ruelle opposée pour rentrer dans le bâtiment, je serais parti. Parfait.
L’un des policiers s'élança sur moi. J'ai réussi à l’esquiver de peu. Je me précipitai sur le mur et escalada la façade. J'ai réussi tant bien que mal à atteindre la fenêtre.
Je pénétrai dans la pièce silencieusement. Je courus jusqu’à la sortie et me précipita jusqu’à l’Indra sans me retourner. Je m'arrêtai seulement quand je fus assez loin pour être sûr qu’il ne me retrouve pas. Quand je fus sûr de les avoir semer, je pouvais rentrer chez moi. Emie allait me crier, je le savais. Elle détestait ne pas savoir où l’on était sachant que Baldo a dû lui raconter ce qu’il s’était passé.
Je rentrai doucement dans la maison. La pièce était dans le noir. Je me dirigeais doucement vers l’étage pour rejoindre ma chambre quand la lumière s’alluma brusquement. Je sursautai.
- Emie… Tu vas finir par me faire faire une crise cardiaque à force.
- Si tu ne m'en fais pas faire un avant.
Elle s’approcha de moi, je voyais qu’elle était en colère mais derrière sa colère, je lisais de l'inquiétude. Je comprenais, cette fois, j’ai joué gros. Si je m’étais faite attraper, j'aurais fini pendu le lendemain. J’avais mis ma vie en péril et Emie ne le supportait pas. Même si elle n’était pas ma mère, c’est tout comme, elle m’a élevé depuis mes huit ans.
- Baldo m’a raconté ce qu’il s’est passé. Mais qu’est ce qui t’as pris, Op ? Tu te rends compte de la gravité de ce que tu as fait.
- Je suis désolé, Emie.
- Cela ne répond pas à la question ?
- Je ne pouvais pas laisser ce petit garçon être battu par ce monstre. Je devais faire quelque chose.
- Op, je comprends. Mais je ne vais pas pour autant laisser passer, tu es punie.
- Emie, j’ai vingt ans, tu ne peux plus me punir.
- Crois-le ! Monte dans ta chambre.
Je montai les escaliers avant d'être en haut, Emie ajouta :
- La tienne, pas celle de Baldo.
Souvent Baldo et moi dormions ensemble depuis que nous étions ensemble, surtout après les colères d’Emie.
Je me rendis dans ma chambre, me changea. Je sortis discrètement et j'ai rejoint Baldo.
Il y a plein de choses intéressantes dans ce chapitre, les personnages sont bien mis en place et on identifie vite qui est qui.
Je passerai sur les erreurs de conjugaison et la concordance des temps pas toujours heureuse, car j'ai vu que ça avait déjà été relevé. Il y a également quelques erreurs de ponctuation qui nuisent au rythme.
J'ai également trouvé que, pour l'immersion et le dynamisme, certains passages auraient gagné à être plus show et moins tell. Par exemple, nous décrire un ou des artistes exerçant leur art. Ce n'est qu'un exemple, mais plusieurs passages gagneraient à passer en mode show, avec un peu de description au passage, ça donnerait plus de couleur au récit et ça faciliterait l'immersion et la représentation mentale que se font les lecteurices de ton histoire.
Sinon, cette mise en bouche est intéressante, trépidante dès le début, et je vais aller lire la suite avec curiosité.
J'ai bien aimé ce chapitre plein de dynamisme!
La seule chose qui m'ait perturbé ce sont les "grosses" majuscules rouges, je ne sais pas si c'est voulu pour marquer les dialogues?
Juste une phrase car on t'a déjà corrigé pas mal de chose:
"Sayer, ils sont partis. Dis moi, comment tu t'appelles ? "
N'est-ce pas plutôt Ca y est ? ou alors je n'ai pas du tout compris la phrase ( ce qui venant de moi ne serait pas non plus étonnant lol)
A bientôt!
Je suis heureuse tu es aimé.
Concernant les majuscules rouges, je t'avoue, elles se mettent automatiquement et je n'arrive pas à les enlever.
Je pense que c'est une erreur de correction de ma part.
Merci de ton retour.
Ci-dessous, voici des suggestions de correction de conjugaison et d'orthographe (Désolé, je me suis un peu lâché) :
3e paragraphe, 2e ligne, il y a une faute à "d'issus" au lieu "d'issues" et 4e ligne, tu devrais mettre "nous arriverons" au conditionnel : "nous arriverions"
Après le 4e paragraphe, dans la fin de phrase "cela fait deux jours que l'on a rien manger." Corriger "manger" par "mangé".
6e paragraphe, il y a une répétition autour du mot "petit" entre la 2e et 3e phrase.
7e paragraphe, dans la 1e phrase, tu conjugues tes verbes au présent alors que le reste de la narration est au passé. cela sonne bizarrement, je préférerais que cette phrase soit aussi conjugué au passé. Plus loin, tu écrits "les pêcheurs ont trouvé un corps encore vivant d’une petite fille", si tu remplace "un" par "le", ça sonne mieux. Dans le reste du paragraphe aussi, il y a des verbes conjugués au présent au lieu du passé.
Avant le 11e paragraphe, "trophée" n'a pas de "e".
11e paragraphe, 2e phrase, corriger "Mais c’est tout ce que nous pouvions faire." par "Mais c’était tout ce que nous pouvions faire." 3e phrase, corriger "Ici, si on naissait pauvre, on le resterait toute sa vie." par "Ici, si on naissait pauvre, on le restait toute sa vie."
12e paragraphe, 2e phrase, corriger "Nous nous précipitons dans la foule" par "Nous nous précipitions dans la foule". 4e phrase, corriger "Un enfant de l’Indra (on pouvait le reconnaître à ses guenilles) été tenu par un policier" par "Un enfant de l’Indra (on pouvait le reconnaître à ses guenilles) était tenu par un policier".
13e paragraphe, conjuguer les verbes au passé à la place du présent.
15e paragraphe, 10e phrase, corriger "Si le policier les raccompagnent, cela risque de compliquer la tâche." par "Si le policier les raccompagnait, cela risquait de compliquer la tâche.". et dans la 11e phrase, ajouter une négation : "Je ne voyais qu’une solution"
18e paragraphe, 1e phrase, corriger "Baldo se place derrière le garçon et l'éjectai dans la foule." par "Baldo se plaça derrière le garçon et l'éjecta dans la foule.". Et 3e phrase, corriger "Je réceptionna le garçon, lui tirai la main et l'emmènai à travers la foule." par "Je réceptionnais le garçon, lui tirais la main et l'emmenais à travers la foule." Et 6e phrase, corriger "Il ne se fera pas prendre et je pourrai continuer ma course sans m’inquiéter pour Baldo" par "Il ne se ferait pas prendre et je pourrais continuer ma course sans m’inquiéter pour lui". 7e phrase, corriger "car si l’un d’eux m'arrêtais, je risquai le même sort voir pure que ce jeune garçon pour l’avoir aidé." par "car si l’un d’eux m'arrêtait, je risquais le même sort voir pire que ce que le jeune garçon recevrait pour l’avoir aidé." Corriger aussi "c’est alors que j'ai vu la bibliothèque. Je m’y enfonçai" par "c’est alors que je vis la bibliothèque. Je m’y enfonçais". Et aussi "Nous nous asseyons et attendons." par "Nous nous assîmes et attendîmes."
Dernière phrase, corriger "Je me rendis dans ma chambre, me changea. Je sortis discrètement et j'ai rejoint Baldo." par "Je me rendis dans ma chambre, me changeais. Je sortis discrètement et rejoignis Baldo."
Merci des corrections, je vais les corriger.
Les scènes d'actions sont bien faites, elles sont dynamiques !
Merci beaucoup pour ce retour.
Je suis heureuse que vous aimiez, j'aime écrire et je suis heureuse que mon style plaise.
J'espère que la suite vous plaira.
Bien à vous.